Amour, vampire et loup-garou

Publié en 1998, Amour, vampire et loup-garou est un roman de Marie-Aude Murail publié chez l'Ecole des Loisirs (collection Médium), qui commence par une citation de La Fontaine :"Ceci n'est pas un conte à plaisir inventé. Je me sers de la vérité...".



C'était mon premier MAM, et j'ai adoré son style.

De quoi ça parle ? Je vais tenter de vous raconter un peu la trame de l'histoire tout en n'en disant pas trop pour ne pas vous gâcher le plaisir de la découverte.
Car si le titre peut vous faire penser à Twilight par exemple, rien ne pourrait être plus éloigné !!!

Le roman commence par une page en italique, nous présentant le CEPP ou Centre d'étude des phénomènes paranormaux, dirigé par le Pr Le Lyonnais, et assisté par l'héroïne de cette histoire, Marianne. L'objectif du CEPP ? Démontrer de manière scientifique que "le surnaturel n'existe pas".

Dans le prologue, le cadre est posé, et MA Murail est sans concession pour ses personnages, comme le montre cette première phrase du roman

Citation :

- Tu peux torturer, c'est ça, le mieux dans le jeu. Quand tu tortures la nana, elle pousse des petits cris. Parce que ça l'excite quand tu la fouettes. C'est exCEllent !

Difficile de rester insensible à une telle première phrase, surtout dans un roman que je pensais "jeunesse". C'est extrêmement déconcertant, et ça a le mérite de vous saisir tout de suite pour vous obliger à lire la suite. Essayer de comprendre ce qu'il se passe. A savoir deux collégiens qui jouent à un jeu vidéo violent. Alors qu'ils ont eux mêmes une rédaction à rendre sur "faut-il avoir peur des livres qui font peur". Les arguments habituels contre les jeux vidéos hyper violents sont exposés, tandis que les garçons les balaient d'un revers de la main.
La vulgarité de ces jeunes déteint aussi sur la petite sœur qui sait à peine parler.
Puis l'arrivée de la mère d'un des deux jeunes. Voici sa description :

Citation :

Mme Delcroix, Roxane de son prénom, était fatiguée dès qu'elle mettait un pied chez elle. En réalité, elle avait épuisé trois maris qui lui avaient laissé trois enfants : Marianne, vingt-deux ans, Antonin, treize ans, et Maroussia, trois ans. Trois enfants qu'elle avait élevés en professant un seul principe : l'autonomie. Ce qui signifiait qu'elle ne savait jamais où ils étaient ni quel âge ils avaient. Il en résultait trois enfants beaux et intelligents qui, s'ils n'étaient pas encore lavables en machine, étaient tout de même faciles d'entretien.

Marianne, l'héroïne, bien plus sympathique et la tête sur les épaules, est celle qui porte la famille à bout de bras. C'est elle qu'on va suivre dans cette histoire.

Ce début m'a marqué. Ça sonne terriblement vrai sans être un cas hors du commun. L'auteur réussit à donner un ton quotidien à toute cette scène. Et c'en est effrayant. Quel style !

Ensuite l'intrigue à proprement parler commence à être introduite. Un jeune garçon disparaît, le 2e dans la région qui plus est.
De son côté, Marianne, alors qu'elle se rend au travail, a une peur bleue dans le parking. Elle pense sentir un souffle rauque dans son cou. Puis voir une tête très étrange. Une fois arrivée dans les bureaux, elle va y croiser le très étrange Hugo Knocker, qui a un comportement bizarre, a des difficultés à s'exprimer, et cache ses mains dans son pull over. Qui est-il vraiment ?
Sans parler des assassinats qui vont avoir lieu ...
Je ne vous en dis pas plus, de peur de vous spoiler ...

J'ai trouvé l'héroïne attachante. Les rapports entre les personnages sont bien décrits. Le roman assez déconcertant mais bien maîtrisé. Et surtout le style m'a énormément plu.

Connaissez-vous ce roman ? L'avez-vous lu ? Qu'en pensez-vous ?

Je crois que c'est le premier M-A Murail que j'ai lu et je l'ai bien aimé, mais vraiment sans plus. Si mes souvenirs sont bons ça doit être à cause du personnage du journaliste (y a bien un journaliste?), auquel je n'ai vraiment pas accroché, ni son "histoire" avec l'héroïne. Mais j'avais bien aimé Marianne, sa famille et le mystérieux Hugo ^^

Oui, c'est bien ça !
Je suis tout à fait d'accord avec toi !

Le journaliste s'appelle Sylvère Lomeret, présentateur de France 3 région.

Prologue a écrit:

Le jeune homme ressemblait aux blonds acteurs qui jouent les journalistes dans les films américains.

Chapitre 2 a écrit:

Sylvère Lomeret était charmant. Bien nourri, bien élevé, bien habillé, le jeune journaliste de France 3 région avait le bon goût de s'intéresser aux autres. Ou plus exactement, de faire semblant. A France 3, tout le monde adorait Sylvère, du perchman à la productrice.
[...]
Plus personne n'ignorait que Vanessa Magarelli, actrice dans la sitcom des 2 Be 4, était la nouvelle petite amie de Lomeret. Sylvère s'esquiva par l'escalier en grimpant les marches sportivement : une vraie pub pour un désodorant ou un téléphone portable.

Le personnage apparaît comme une caricature ou une image d'épinal de séducteur, d'homme qui réussit tout. Ce qui m'a gêné finalement, c'est l'évolution de ce personnage et sa relation avec Marianne.

Yep ! Voilà, je n'ai absolument pas trouvé le personnage et son évolution crédible, donc la fin pour moi a un peu gâché le reste du livre (sans lui ça aurait été parfait )

C'est vrai qu'à l'opposé du début du roman, la fin fait très "roman jeunesse" où tout se finit bien ...
Et le comportement de Sylvère par rapport à Marianne ne sonne pas juste, compte tenu de la manière dont le personnage est présenté (séducteur, assez léger, qui "fait croire" aux personnes qu'il s'intéresse à elles, etc)

Je l'ai lu il y a trop longtemps pour me souvenir si je l'avais aimé ou pas. Enfin...je l'avais surement apprécié, comme tous les livres de Marie-Aude Murail...mais peut-être moins que les autres s'il ne m'a pas marquée plus que ça.
En tous les cas Artemis, je t'invite à poursuivre ton exploration de l'univers "muraillesque"!