Semaine 2 : chapitres 8 à 14

Le chapitre 14 se termine sur une scène des plus cocasses : Mellersh Wilkins -tentant de masquer sa nudité au moyen d'une serviette de toilette- tombe sur Lady Caroline dont il s'empresse de faire la connaissance (probablement la scène à laquelle Cat faisait allusion comme sa scène préférée du livre cf. son intervention sur la première partie).

Il semble que cette scène constitue un point marquant de l'histoire, habilement résumée du point de vue de Lady Caroline et Mrs Fischer au tout début du chapitre 15 de la manière suivante : "They were acquainted with Mr Wilkins's legs" (désolée si cette citation anticipe sur la troisième partie, mais je trouve cette phrase très drôle et elle conclue bien cette partie tout en ouvrant sur la suite).

J'ai toujours peur de spoiler en parlant trop des relations entre personnages (raison pour laquelle je ne suis pas intervenue sur la discussion concernant le couple Arbuthnot, étant influencée par mes souvenirs du film).

Dans cette deuxième partie, j'ai été un peu triste de voir cette pauvre Rose Arbuthnot solitaire, presque abandonnée par Lottie (mais peut-être est-ce un mal nécessaire pour la maturation psychologique du personnage ?)

Une petite question de traduction pour celles qui lisent la VF : le surnom de Lady Caroline, Scrap, est-il traduit en français ? ou bien y a t-il une note de bas de page ?

Edit :

Blue dans le topic consacré à la première partie a écrit:

Je n'ai pas lu dans vos postes d'allusion à la servante
Francesca et à sa recherche de maitresse de maison ou à Domenico et à
son travail très rapproché de Lady Caroline (les haies doivent être
particulièrement raccourcies près de la chaise longue de cette dernière
si j'ai bien compris) - les comportements et les pensées des personnages
secondaires face à ces 4 femmes sont très drôles .

J'ai bien aimé l'attitude de résistance passive adoptée envers Mrs Fischer (qui apostrophe Francesca de manière très cavalière "Serve me") quand elle lui ressert des macaroni

Sur ma lancée j'ai fini le livre donc je vais essayer de ne pas vous spoiler sans faire exprès^^

J'ai été à nouveau séduite par cette nouvelle partie, l'épanouissement de Lottie qui se métamorphose complètement dans ce paysage de rêve, les réflexions de Lady Caroline sur sa vie, et le sens qu'elle souhaite donner à celle ci. Rose m'a fait beaucoup de peine, sa solitude la mine et on voit à quel point sa relation avec son mari semble difficile, comme s'ils avaient perdu tout contact depuis des années.

Cependant le personnage avec lequel j'ai sûrement le plus de mal reste Lady Caroline. Certes ici on voit apparaître ses failles, elle rejette sa vie mondaine et tout le tapage qu'il y a autour, mais je ne sais pas comment dire... J'ai l'impression de ne pas saisir ce personnage, qu'elle n'a pas de réalité. Le fait que ses expressions, ses remarques soient mal interprétées en raison de sa beauté me semble peu crédible. Les personnes trop belles sont plus souvent taxées de froideur que l'inverse... Bref c'est un détail mais j'ai un peu de mal avec ce personnage.

Mrs Fischer reste aussi détestable dans cette partie mais j'adore ses réflexions personnelles, surtout le passage où elle compare son mari à un macaroni.

Citation :

Pire encore, les macaronis lui rappelaient son défunt mari. Durant toute leur vie de couple celui-ci s'était conduit comme un vrai macaroni. Toujours fuyant, toujours échappant, il lui avait bien souvent fait perdre la face, et lorsqu'enfin il s'était décidé à se tenir définitivement tranquille, elle avait dû constater qu'il en restait de petits souvenirs pendant ici et là.

Serendipity, le surnom de Lady Caroline est traduit par "Breloque". Mais je ne sais pas ce que signifie Scrap en anglais...

Lottie se révèle de plus en plus comme la parfaite philosophe: elle ne se trompe plus jamais dans son désir de bonheur, qui lui donne l'absolue sagesse. Déjà dans sa sereine leçon du premier dialogue avec Rose, à propos des menées de Mrs Fischer une...

J'avoue avoir été un peu déçue par Lottie, qui à peine libre (et ce pour un pauvre petit mois) s'empresse de faire venir son Mellersh de mari !!!! On voit que le livre a été écrit en 1922, il ne faut pas rigoler avec la morale !! Comme j'aurais aimé qu'elle s'évade pour de bon !! Alors la scène de la rencontre de Mellersh et lady Caroline est extraordinaire et j'imagine très bien la lady se mordant les joues pour ne pas éclater de rire et s'enfuyant au jardin pour se tordre à son aise !!! Cependant je trouve que ça tourne un peu en rond: Rose est triste, Caroline réfléchit, MrsFisher est désagréable et prétentieuse ... et puis ??? Bon, Mellersh va peut-être apporter du neuf !

Ce que j'ai retenu de cette deuxième partie, c'est l'humour surtout celui de Lady Caroline. J'attends toujours les passages qui la concernent. Les autres les agacent (ses allusions aux noix de Mrs Fisher me font bien rire) ou les attirent (comme la personnalité de Mrs Wilkins). Mais finalement, elle est bien seule. C'est le personnage vers lequel je tends le plus.

clinchamps a écrit:

... Lottie, qui à peine libre (et ce pour un pauvre petit mois) s'empresse de faire venir son Mellersh de mari !!!! On voit que le livre a été écrit en 1922, il ne faut pas rigoler avec la morale !! Comme j'aurais aimé qu'elle s'évade pour de bon !!

Ah... je ne le sens pas du tout comme ça, au contraire sa liberté et son invulnérabilité sont telles qu'elle veut d'emblée libérer l'être, encore plus aliéné qu'elle l'était, qu'elle découvre en son mari, avec son nouveau point de vue. Sa pitié et son amour sont devenus incommensurables, c'est elle qui atteint à des sommets de zénitude frôlant la sainteté, alors que Rose la recherchait âprement par de mauvaises voies.

J'ai trouvé moi aussi que cette seconde partie tournait un peu en rond.
Pour moi Lotty est plus présentée comme une allumée qui explique tout à partir de ses "visions" que vraiment une philosophe.
Les difficultés de Lady Caroline, et le fait que toutes ses tentatives pour être désagréables sont interprêtées comme de la grace à l'état pur sont un peu invraisemblabes et lassantes.
Cependant, j'a beaucoup aimé le lendemain d repas au cours duquel lady Caroline a "prêté main forte " à Lotty, au grand dam de Mrs Fischer. son désappointement de constater que Lotty ne recherche pas sa compagnie et ne la "colle" pas comme elle s'y attendait...
Rose quant à elle est complètement transparente.
Un peu déçue donc....
L'arrivée de Mellersh est effectivement savoureuse, et comme elle se produit en fin de second passage, on peut effectivement espérer que cela va redonner un peu de rythme.
Ses réfrences aua "sang bleu" de Lady Caroline et ses réflexions très "comme il faut" apportent l'humour qui s'était un peu estompé en cette seconde partie.

Citation :

Quel soulagement de pouvoir prononcer des phrases convenues!

p. 236
Lorsque l'on apprend qu'il va arriver et qu'il a envoyé un télégramme dès réception de la lettre de Lotty, j'ai pensé que ce roman était bien gentillet : voila le mari indifférent qui accourrait aux pieds de sa femme absente depuis 15 jours....mais c'était compter sans la goujaterie de ce cher Mellersh. Heureusement que cette pauvre Lotty ne connait pas vraiment les raisons qui ont poussé son mari à la rejoindre! Pour le coup, quelques visions sur son couple ne lui feraient pas de mal!!!

Citation :

A peine avait-il reçu la lettre de sa femme que sn télégramme était envoyé et ses valises bouclées. Il s'agissait d'affaires après tout, et il ne perdait jamais de temps en affaires

.

Citation :

il était sincèrement reconnaissant à Lotty de l'avoir aidé pour une fois

p. 234
Comme certaines, je n'ai pas pu en rester là et j'ai donc fini le roman Alors je n'en dirai pas plus, je me contenterai de rebondir su les commentaires qui seront faits, de peur d'en dévoiler trop...

"Coller" est-ce le verbe qui traduit toujours le verbe utilisé par Lady Caroline pour qualifier ses gêneurs ? (je crois qu'en VO c'est systématiquement le verbe "to grab" qui est utilisé).

En tout cas, merci pour vos commentaires (je sens que certaines attendent de pied ferme l'ouverture du topic n° 3 ... lundi prochain )

Oh non , à vrai dire je l'ai utilisé entre guillements car il est plutôt familier, mais pour le teme employé dans le roman, il faut que je recherche....

Merci de m'avoir fait penser à cela LYN car tout au long de ma lecture, je me suis dit qu'il devait être difficile de traduire ce "grab" (peut-être avec accaparer ?)

Il me semble qu'elle qualifie les gêneurs de "crampons"... Mais je ne suis pas sûre, je vérifierai dans mon livre.

En ce qui concerne les craintes de Lady Caroline à propos de Lotty le lendemain, on trouve :

Citation :

elle n'allait plus la quitte d'un semelle

Citation :

elles allaient devenir inséparables

Citation :

Mrs Wilkins n'allait pas manquer de faire le guet(...) pour se précipiter sur elle

mais quelle déception :

Citation :

personne ne l'y attendait, personne à décramponner

(et là c'est le terme employé exact! ce "décramponner" là me plait bien, et on le retrouve à plusieurs reprises )

"Accaparer" me semble une bonne traduction. On pourrait en fonction des situations parler de "mettre le grapin dessus", "captiver".
Je pense que pour le même verbe to grab en VO, différentes expressions sont choisies dans la Vf.

J'ai bien aimé cette partie, assez comique parfois.
Moi qui n'avait aucune sympathie envers Lady Caroline, j'ai commencé à l'apprécier, surtout au moment du dîner (chap 12). Ce chapîre m'a bien fair rire, je voyais la scène!

Spoiler:

Merci à toutes pour vos avis. J'ai l'impression que cette 2è partie soulève moins l'enthousiasme (à moins que ce ne soit la peur de spoiler tant il semble que vous soyez nombreuses à avoir achevé cette lecture )

esperluette a écrit:

Serendipity, le surnom de Lady Caroline est traduit par "Breloque". Mais je ne sais pas ce que signifie Scrap en anglais...

Merci Esperluette. Je comprends "Scrap" comme les restes les miettes, les lambeaux de quelque chose.

Par contre, mon dictionnaire traduit "breloque" par "charm"

Je continue à me laisser porter agréablement par ce roman (en respectant scrupuleusement les consignes, je n'ai même pas jeté un coup d'oeil au chapitre 15).

J'aime bien que l'évolution des personnages soit un peu lente, je n'aurai pas imaginé Mrs Fisher subissant un changement radical*. Mais elle a montré l'étendue de ses talents dans l'affaire de la condamnation de la porte-fenêtre.

J'ai beaucoup de mal à croire en l'existence de Lady Caroline. Est-il possible d'être à ce point enchanteresse et de susciter l'engouement le plus absolu en tous temps et en tous lieux quoique l'on dise ou fasse ?

Que va-t-il arriver à Lottie Wilkins ? Elle est totalement transfigurée c'est sûr, mais inviter son mari ? Il fait une entrée fracassante, c'est sûr. Jouera-t-il le rôle du chien dans le jeu de quille ?

Les descriptions de jardin d'E. Von Arnim sont assez délicieuses et j'aime bien ses pointes d'humour. Ceci dit, rendue au chapitre 14, il était temps qu'il se passe quelque chose...

Je suis curieuse de lire la suite

* quelle sale bique... radine en plus du reste .

MissAcacia a écrit:

Je continue à me laisser porter agréablement par ce roman (en respectant scrupuleusement les consignes, je n'ai même pas jeté un coup d'oeil au chapitre 15)

Ouh la la, cela me fait penser qu'il va falloir que l'on édicte des règles pour les lectures de groupe pour les nouveaux arrivants.

Dans mon esprit, elles ne doivent pas être des lectures statiques. Rien ne nous empêche de continuer d'avancer, du moment que l'on respecte le calendrier des discussions (je sais que certaines n'apprécient pas les lectures de groupe car elles les trouvent trop "hachées").

De mon côté, je dépasse toujours un peu (je ne m'arrête pas artificiellement en cours de lecture, mais je continue sur ma lancée), et pour être sûre d'être dans les clous, je me note précisément ce qu'il s'est produit en fin de partie afin d'avoir un repère ultérieur (ce qui ne m'empêche pas de m'embrouiller parfois cf le cas de Mr Briggs dans la 1ère partie )

J'aurai du mettre un smiley ! je ne voulais pas insinuer qu'il y avait des règles absolues à respecter en matière de lecture de groupe. J'ai choisi de faire comme ça pour me ménager le suspense et avoir l'histoire bien en tête pour les discussions (c'est le genre de livre qui me dure deux jours...). C'est purement personnel
Désolée d'avoir donné une autre impression.

Oops désolée Miss de ne pas t'avoir saisie au quart de tour

Moi, j'aurais traduit "scrap" par "brimborion" (petit objet de peu de valeur dans le Larousse) et qui sonne joliment à l'oreille !!

Comme Clinchamps, je suis navrée qu'à peine libérée du poids matrimonial, Lottie complètement allumée s'empresse d'aller écrire à son mari.
Qu'espère-t-elle? Que son goujat de mari qui ne s'est jamais intéressé qu'à son ambition personnelle et à l'entretien de son estomac tombe sous le charme trop fleuri (des capucines un 31 mars, vraiment?) de San Salvator, qu'il devienne un autre homme?
On nous en a trop dit sur le caractère de Mellersh et sur son comportement pour nous faire croire que les choses vont changer. Il ne fait le voyage que dans son intérêt à lui, et elle est suffisamment sotte pour croire que c'est pour elle. En vérité elle me déçoit beaucoup alors que je la voyais jusqu'ici de manière positive : elle prend l'initiative de la location, elle n'est pas mesquine au point de discuter des chambres et des meubles (l'épisode du salon et du stylo, c'est à mourir de rire), elle lâche enfin prise et patatras! elle réclame la venue de Mellersh.

En plus, à la place des coloc, qui ont signé pour un séjour entre filles et se voient coller l'odieux époux, je l'aurais eu mauvaise.

Je ne comprends toujours pas le mal-être de Lady Caroline.

Je pense que Mme Fisher ne va pas changer d'un iota.

Quid de Rose? Elle est bien effacée dans cette partie.

J'ai peur que séjour ne soit pas le genre de voyage qui révèle le héros à lui-même, à la façon dont le voyage en Italie fut une sorte d'expérience initiatique pour Lucy Honeychurch (rapprochement déjà cité).

Dans l'ordre:
-Lottie...
Je la trouve assez stupide d'appeler son mari alors qu'elle voulait s'en libérer. Et j'ai été encore plus furieuse quand j'ai lu le pourquoi du comment le mari était venu aussi rapidement.
Je m'étais fait avoir, je pensais vraiment qu'il venait pour sa femme (et oui en vacances je suis trés la vie est en rose)Le fait qu'en fait, toutes les autres ont besoin d'elle pour se sentir mieux est tout de même trés drôle!Quel contraste sur la petite femme toute timide du début.

-Rose
Dommage dans cette partie là elle est plutôt inexistante. Va-t-elle oui ou non appeler son époux? Qui a l'air moins goujat que celui de Lottie!
J'adore quand elle est trés impertinente avec Madame Fisher qui lui demande qui est son époux.
Bien répondu!

-Madame Fisher
Elle est franchement énervante et ne m'interresse pas du tout. Pour le moment elle est là que pour énerver le monde.
Super choquée quand elle comprend que Lottie ne veut pas dormir avec son mari et qu'elle fait tout pour empécher ce sacrilége dont elle ne peut pourtant pas parler puisq'il y a encore une jeune fille avec elles.... Je ne crois pas que Lady Caroline soit si innocente!

-Lady Caroline
C'est pour moi le personnage le plus interressant du livre. Pas encore casée, jeune et trés agacante, j'ai hâte de voir ou cela va aller.
Quand elle se ressert du vin pour la troisiéme fois en ignorant superbement Madame Fisher, rien que pour cela je l'adore.
Et sa crainte de perdre l'amitié de Lottie à cause de son époux, je la trouve touchante.



Moi aussi, comme Miss Acacia, je n'ai pas encore jeté un coup d'oeil aux autres chapitres Je trouve cela plus drôle de respecter le calendrier et de pouvoir mettre mes impressions sans connaitre la suite pour ne pas être influencée.

Je suis à la traîîîîne !!! Je vous rejoins dès que possible mais j'ai un rythme soutenu en ce moment et pas trop le temps de lire.

Cette seconde partie confirme pour moi les promesses de la première ...

Ainsi il semble que le climat de ce mois d'Avril et le cadre enchanteur de San Savaltore continuent d'influencer plus ou moins les caractères.
Chaque personnage tente de trouver le confort physique et moral qu'il est venu chercher ….avec forces manigances pour Lady Caroline et Mrs Fisher...!!!

Chacun fait ses petits arrangements avec les aspects matériels du château et avec les autres....
C'est un véritable ballet qui est mis en scène dans cette cohabitation de caractères et de positions sociales très différents...
Toutes – à part Lotty- prennent les autres à un moment donné pour des enquiquineuses : des « alliances » implicites se font et se défont sur un simple regard, un simple mot, une simple attitude..... et, ce qui est jubilatoire, le plus souvent sur un malentendu, une interprétation erronée des désirs et/ou des intentions attribués à l'autre...
De même, il y a un perpétuel décalage entre ce que pensent, disent et font les personnages.....le lecteur est invité sans cesse à suivre les bonds et rebonds de la balle -pardonnez cette plate métaphore relative au tennis- tout en pensant qu'un tel va gagner ou perdre.... mais le résultat n'est jamais celui attendu!

Ainsi chacun arrive à peu près à obtenir ce qu'il voulait..... mais personne n'en est vraiment satisfait....

Lady Caroline ne supporte finalement pas qu'on ne s'occupe pas d'elle, ne serait-ce que pour l'inviter à se joindre aux autres à l'heure du thé....
Mrs Fisher ne trouve personne possédant un esprit avec qui converser sur ses grands hommes et leurs idées....

Finalement, se retrouvant seules avec elles-mêmes, elles en viennent à des idées bizarres: lady Caroline trouve sa vie fausse, Mrs Fisher n'arrive plus à lire ou à écrire....

Lotty, à part, ou plutôt au-dessus de ces contingences, continue son cheminement, à la fois physiquement (que fait-elle toute seule toute la journée????) et sentimentalement : elle seule semble comprendre les attentes des unes et des autres... ce qui est assez déroutant pour le lecteur. Mais son bonheur n'est pas complet : avec optimisme -ce qui n'est pas dans sa nature précise l'auteure - elle en vient à souhaiter la présence, au bout de très peu de temps, et à inviter Mellersh.... et là j'avoue que, comme beaucoup d'entre vous, je me suis dit : « Quelle stupidité!!!! »

Rose, que Lotty essaie de façon contagieuse de convaincre d'inviter Frédérick, semble être celle qui a le plus de mal à s'y retrouver : c'est, il me semble, la plus malheureuse de toutes... Son caractère change également : de charitable, elle exprime des sentiments qu'elle a du longtemps refouler... la colère, le ressentiment, même Lotty ne trouve plus autant grâce à ses yeux....

Je trouve ces aspects du roman remarquables : au lieu d'assister aux évènements grâce à un narrateur dont la neutralité nous assurerait un déroulement objectif , le lecteur est pris à parti, au cours d'une même scène, d'un même dialogue, avec chacun des protagonistes, en assistant non seulement à ce que chacun dit, mais aussi à ce que chacun pense et de même pour son interlocuteur ... Donc, en fait, seul le lecteur est averti... dans la mesure de ce que veulent bien révéler les personnages évidemment!

Cette façon de partager les sentiments de tous les personnages, qui eux mêmes ne se comprennent pas ou mal, contribue, à mon avis, à tenir le lecteur en haleine, à tromper son attente, d'être même parfois dans l'incompréhension la plus totale quant à certaines choses (les visions et les certitudes de Lotty en constituent une bonne part!)

Mais ce faisant, petit à petit, des changements subtils se font jour : une pensée étrangère apparaît chez l'une, une attention forcée au lieu d'une indifférence chez une autre, un étonnement ....

Il me semble que l'auteure compose cette mosaïque d'actions et de réactions presque imperceptibles comme le jardin qu'elle décrit si longuement et si bien -tout invraisemblable qu'il puisse être- : à petites touches, elle dépeint minutieusement un tableau impressionniste ou pointilliste....
C'est pour moi tout le charme de cette lecture, cette subtilité, cette légèreté...

Les questions en suspens pour moi à la fin de cette partie:
-comment les femmes vont-elles réagir à la présence de Mellersh? Et lui-même, quel va être son comportement?
-Cette présence va-telle remettre les choses à l'endroit, chacun retrouvant la place qu'il désirait occuper? Ou Mellersh va-t-il faire fuir tout le monde?Ou, encore, le cadre et le climat vont-ils l'influencer?.....
-Rose va-t-elle franchir le pas et inviter son mari – et pourquoi viendrait-il? Ou va-t-elle quitter le château?

Ce qui est intéressant, comme à la fin de la première partie d'ailleurs, c'est que rien ne semble acquis, ou joué: on peut s'attendre à tout!

Cette deuxième partie m'a plue tout autant que la première, même si les personnages n'évoluent pas assez vite à mon goût!
En ce qui concerne Lotty, je l'apprécie toujours autant, même si elle me déçoit un peu quand elle invite son mari et en cela, je suis tout à fait d'accord avec Accalia:

Accalia a écrit:

-Lottie...
Je la trouve assez stupide d'appeler son mari alors qu'elle voulait s'en libérer. Et j'ai été encore plus furieuse quand j'ai lu le pourquoi du comment le mari était venu aussi rapidement.
Je m'étais fait avoir, je pensais vraiment qu'il venait pour sa femme (et oui en vacances je suis trés la vie est en rose)Le fait qu'en fait, toutes les autres ont besoin d'elle pour se sentir mieux est tout de même trés drôle!Quel contraste sur la petite femme toute timide du début.

.

L'arrivée de Melersh m'inquiète (j'ai terminé le chapitre 14 dans le RER ce matin, donc je ne connais pas encore la suite). J'ai peur qu'il ne brise l'enchantement, car vraiment, il est très antipathique!
Finalement j'aime bien lady Caroline, cette femme qui vit dans la superficilité depuis toujours et qui commence à prendre conscience de la vanité de sa vie.
Mrs Fisher m'agace toujours autant, mais quand elle s'avoue à elle-même que ses rhumatismes ne la font plus souffrir, et qu'elle a envie de se confier à Lotty, je sens poindre un début d'amélioration!
Quant à Rose...elle est celle qui bénéficie jusqu'à présent le moins des bienfaits de ses vacances. Certes elle abandonne sa bigoterie, mais elle ne remet pas en cause son attitude intransigeante vis à vis de son mari. J'ai bon espoir que les prochains chapitres y remédient!

Comme beaucoup d'entre vous, j'ai trouvé cette deuxième partie un peu lente mais cela nous permet de profiter du magnifique décor et de laisser notre esprit vagabonder comme nos quatre voyageuses (je l'ai relu allongée dans une chaise longue dans le jardin de mes parents: c'était parfait..)

J'ai trouvé assez réjouissant dans cette partie la transformation de Mrs Wilkins et Mrs Arbuthnot en Lottie et Rose. Par contre Mrs Fisher reste Mrs Fisher,toujours aussi détestable

Par contre je trouve moi aussi Lottie assez stupide d'inviter son mari même si l'arrivée de Mellersh est follement réjouissante et commence déjà à rompre les barrières que chacune d'elle a dressé autour de son petit monde et de ses pensées: la sieste est finie, Mellersh est arrivé!

J'ai toujours du mal à comprendre Lady Caroline. Comme elle commence à s'en apercevoir, pour moi elle est ..

Citation :

toc

. C'est une jolie plante mais sans âme .
Le seul moment où elle me parait un peu humaine c'est quand elle est déçue de ne pas avoir été appelée pour le thé alors qu'elle a tout fait pour s'isoler.

Dans cette deuxième partie, Rose est un peu abandonnée par Lottie et par l'auteur qui nous suggère juste par allusions subtiles qu'elle prend conscience qu'elle s'est elle même éloignée de Frédérick par son intransigeance religieuse. Mais on sent que ses convictions vacillent. Malheureusement sa lucidité lui montre également que l'avenir de son couple est assez sombre.

Citation :

D'ailleurs, jetterait-elle ses convictions et sa foi aux orties, saurait-elle retrouver l'affection de son mari?

Moi qui suis très fleur bleue, je trouve ce constat apporter quand même une lueur d'espoir: elle est prête à abandonner ses "bondieuseries" pour retrouver son mari