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 Alexandre Soljenitsyne

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Les yeux noirs
Romancière anglaise
Les yeux noirs


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MessageSujet: Alexandre Soljenitsyne   Alexandre Soljenitsyne Icon_minitimeMar 25 Jan 2011 - 22:16

Voici un auteur incontournable de la littérature russe contemporaine. Son oeuvre est en lien étroit avec l'histoire et à la politique de son pays.

Alexandre Issaïevitch Soljenitsyne ( Александр Исаевич Солженицын)
Né le 11 décembre 1918 à Kislovodsk, décédé le 3 août 2008 à Moscou
Alexandre Soljenitsyne Solje10
Citation :
Écrivain russe , emblème de la résistance au système soviétique, chantre d'une Russie mythique et passéiste
Alexandre Issaïevitch Soljénitsyne a été condamné à huit ans de camp de travail en 1945, suivis de quatre années de relégation, pour avoir critiqué Staline.
En 1962, Khrouchtchev autorise la publication d’Une journée d’Ivan Denissovitch mais à partir de 1965, toutes ses écrits sont interdits en Union soviétique. Exportées clandestinement, ses œuvres, Le premier cercle, Le pavillon des cancéreux et L’Archipel du Goulag, ainsi que de nombreuses nouvelles, sont traduites en langues étrangères. La traduction de l’Archipel du Goulag lui vaut d’être arrêté en 1974, puis déchu de la citoyenneté soviétique et expulsé.
Prix Nobel de littérature en 1970, Alexandre Soljénitsyne a vécu vingt ans aux États-Unis où il a achevé la rédaction de sa gigantesque fresque historique commencée en 1936 : la Roue rouge. Il a regagné sa patrie en mai 1994, pour s'installer à Moscou où il est mort en août 2008.
« De la Journée d’Ivan Denissovitch au Pavillon des cancéreux, lutte réelle de l’homme contre la maladie qu’il a fini par vaincre, seul ou presque. Lutte aussi métaphorique contre le cancer du collectivisme que Soljenitsyne haïssait de toute son âme.
Têtu, l’écrivain ne se retrouva pas pour autant en Occident, dénonçant pêle-mêle son "chaos idéologique", ses mœurs, sa musique ou son absence de morale. Alexandre Soljenitsyne n’avait qu’un seul pays, une Russie mythique et imaginaire, passéiste et obscurantiste.
Il se rallia ainsi à Vladimir Poutine, pourtant ancien dirigeant du KGB qui l’avait torturé. Il soutint la guerre en Tchétchénie. Il remâcha ses rancunes recuites contre les juifs bolcheviques. Les droits de l’homme n’étaient à ses yeux que des « bêtises ». Individu inclassable mais résistant à tous les systèmes comme son exemplaire héros Ivan Denissovitch. (...)
En 2007, Soljenitsyne avait reçu Poutine chez lui pour se voir remettre de ses mains un prix d’Etat : "C’était vraiment un paradoxe douloureux de voir comment l’ancien prisonnier pouvait sympathiser avec l’ancien officier du KGB, relève Viktor Erofeev [son éditeur en Russie]. En tant que conscience de la nation, Soljenitsyne aurait dû aussi prendre la parole plusieurs fois ces derniers temps, quand il voyait le pays sombrer dans l’autoritarisme. Je ne sais pas pourquoi il a gardé le silence. Peut-être ses idées politiques lui ont-elles joué un mauvais tour." En 2001-2002, Soljenitsyne publia une somme sur l’histoire des juifs en Russie, Deux siècles ensemble, qui lui valut de sérieux reproches d’antisémitisme. "Je n’aime vraiment pas son idée que les Juifs ont apporté le communisme à la Russie", résume Erofeev. » (extraits de Libération, 5 août 2008)

L'œuvre d'Alexandre Soljenitsyne entend mettre à jour la double injustice faite aux millions de Russes victimes d'un État traître à son propre peuple : celle de l'exil et des camps du Goulag et souvent de la mort, sans justice ni culpabilité, mais aussi l'injustice du silence et de l'oubli. L'Archipel du Goulag rapporte ainsi le témoignage de quelques 220 victimes, part infime du flot des déportés. La datation des œuvres d'Alexandre Soljenitsyne est difficile à établir avec précision, car la plupart d'entre elles ont connu une gestation très longue et plusieurs versions (y compris parfois une réécriture quasi complète).

L'oeuvre de Soljenitsyne
* Une journée d'Ivan Denissovitch (1962)
* Le Pavillon des cancéreux (1968)
* Les Droits de l'écrivain (1969)
* Le Premier cercle (commencé en 1955, version finale en 1968)
* Août 14, premier nœud (série de livres (nœuds) en plusieurs volumes (tomes) réédités en 1983 sous le titre commun La Roue rouge) (1972)
* L'Archipel du Goulag (tomes I et II) (1974)
* Le chêne et le veau (1975)
* Discours américains (1975)
* Des voix sous les décombres (1975)
* Lénine à Zurich (1975)
* L'Archipel du Goulag (tome III) (1976)
* Flamme au vent (1977)
* Le Déclin du courage (1978)
* Message d'exil (1979)
* L'erreur de l'Occident (1980)
* Les tanks connaissent la vérité (1982)
* Nos Pluralistes (1983)
* La Roue rouge, tome 2 : Deuxième nœud - Novembre 16 (1985)
* Comment réaménager notre Russie ? (1990)
* Les Invisibles (1992)
* La Roue rouge, tome 3 : Troisième nœud - Mars 17 (4 tomes) (1993-1998)
* Le « Problème russe » à la fin du XXe siècle (1994)
* Ego (1995)
* Nos jeunes (1997)
* Le Grain tombé entre les meules (1998), éd. Fayard, 500 pages.
* La Russie sous l'avalanche (1998)
* Deux récits de guerre (2000)
* Deux siècles ensemble, 1795-1995, tome 1 : Juifs et Russes avant la révolution (2002)
* Deux siècles ensemble, 1917-1972, tome 2 : Juifs et Russes pendant la période soviétique (2003)
* Esquisses d'exil – Le grain tombé entre les meules, tome 2, 1979-1994, traduit du russe par Françoise Lesourd, (2005)
* Aime la révolution ; Les yeux dessillés, (2007)
* Réflexions sur la révolution de février, (2007)
* Une minute par jour, (2007)
* La Roue rouge : Quatrième nœud : Avril 17 (2009)

Alexandre Soljenitsyne a également écrit au cours des années 1960 des nouvelles publiées dans la revue Novy Mir. Certaines ont été publiées en France dans les recueils :
* La Maison de Matriona (1963) qui contient aussi L'Inconnu de Krétchétovka et Pour le bien et la cause
* Zacharie l'escarcelle (1971)
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Les yeux noirs
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MessageSujet: Re: Alexandre Soljenitsyne   Alexandre Soljenitsyne Icon_minitimeMar 25 Jan 2011 - 22:20

Je copie ici le post que j'avais écrit dans littérature russe concernant Le cercle rouge et qui a à présent mieux sa place ici rendeer
(pas du tout mégalo de se citer soi-même Alexandre Soljenitsyne 673712 )

Les yeux noirs a écrit:
Comme aujourd'hui est un lundi noir Alexandre Soljenitsyne 214856 , je viens vous parler d'un livre que j'ai en cours et qui va bien avec mon humeur. lol! .

Parfaitement synchro avec "l'âme russe" je voudrais vous présenter le roman Le premier cercle d'Alexandre Soljenitsyne.
Alexandre Soljenitsyne Premie10

Résumé :
'Le Premier Cercle' se déroule en quatre jours, du 24 au 28 décembre 1949. Quatre jours pour brosser une immense fresque de la Russie sous le joug de Staline.Comme dans ' L' Enfer de Dante, il y a plusieurs cercles dans l'enfer du système pénitentiaire soviétique.
Le premier cercle, pour Soljenitsyne, ce sont les 'charachkas', prisons spéciales où le régime enfermait des prisonniers politiques, pour la plupart savants et techniciens. A la charachka de Mavrino les prisonniers s'occupent de mettre au point un téléphone assurant le secret absolu des communications et, accessoirement, d'élaborer un système de codification de la voix analogue à celui des empreintes digitales.
Soljenitsyne évoque aussi bien la vie des détenus, que celle de leurs femmes soumises à toute sorte de pressions et d'humiliations ; il décrit le monde obscur de la police secrète et le drame d'un jeune diplomate soviétique que va broyer l'appareil policier.

Notes :
En 1968, la parution du Premier cercle fit l'effet d'une bombe et le roman fut immédiatement confisqué et interdit par les autorités soviétiques. Le livre réussira néanmoins à passer à l'Ouest où il provoquera un retentissement sans précédent. En France, il obtient le prix du meilleur livre étranger la même année.
C'est que la critique dans Le Premier cercle est sévère et sans appel. Soljenitsyne y dénonce le système soviétique et en particulier le stalinisme de l'après seconde guerre mondiale. Aucun domaine n'en réchappe; l'auteur souligne l'absurdité et le non sens des mesures en vigueur à l'époque que ce soit dans le système judiciaire, militaire, politique, scientifique, carcéral, économique, intellectuel ou administratif. Il s'attaque même à la figure du "Plus Grand de tous les Plus Grands" avec des chapitres édifiants où il décrit Staline comme un homme malade, vieilli et usé, se retranchant dans ses appartements où il demeure seul et suspecte tout le monde tout en continuant à inspirer une sale terreur.
Dans ce roman, l'auteur décrit la vie des "zeks" (abréviation de Zakliouchenii qui signifie détenus) dans ces camps de déportation particuliers que sont les charachkas. Au début du livre, Soljenitsyne donne sa définition personnelle du mot "charachka" en faisant référence à La divine comédie de Dante. Ne sachant où mettre les grands penseurs de l'Antiquité, qui, somme toute, n'étaient que des païens, Dante imagina pour eux un endroit particulier en enfer où ils pourraient continuer de réfléchir librement : le premier cercle.
Les prisonniers de la charachka de Mavrino près de Moscou où se passe l'histoire sont des scientifiques et intellectuels de haut niveau qui ne subissent pas l'horreur des camps de travail ordinaires mais sont obligés de contribuer à la recherche technique pour la grandeur de l'URSS. Ces détenus ont été condamnés la plupart du temps de manière arbitraire à la déportation, sans jugement, pour avoir souvent seulement eu des "pensées" de trahison.
Ces hommes ne comprennent donc pas la justification de leurs emprisonnements, eux qui ont combattu avec enthousiasme pour la victoire du communisme pendant la guerre et qui ont déjà souffert dans les camps de prisonniers ennemis. Beaucoup se réfugient dans le travail, d'autres dans des conversations animées ou dans la lecture de romans interdits.

Il ne faut pas nier que la lecture de ce roman est par moments assez ardue quand Soljenitsyne se lance dans de longues diatribes philosophiques ou littéraires. De même, le nombre de personnages est assez impressionnant et l'auteur n'hésite pas à passer de l'un à l'autre au gré des chapitres.
On suit ainsi aussi bien les prisonniers de Mavrino que leurs gardiens, les différents ministres, les familles qui attendent désespérément leurs libérations, les employés libres qui côtoient ces ennemis du peuple... Mais la lecture n'en est cependant que plus belle et bouleversante. On s'attache à tous ces personnages et on ne peut être que révolté devant leurs vies brisées.
"Le Premier cercle" est un livre dur qui décrit de façon juste et précise un aspect terrible de l'histoire de la seconde moitié du XXème siècle. Magistral!

Notes de Soljenitsyne au début du roman :
De nos jours, les livres russes ne surnagent qu'en perdant leurs plumes. Tel est leur destin. On l'a vu il n'y a pas si longtemps avec Le maître et Marguerite, de Boulgakov : les plumes nous sont revenues après coup au fil de l'eau. Il en est de même du roman que voici.
Pour lui donner une vague apparence de vie, pour le présenter à un éditeur, je l'ai rogné, mutilé de mes propres mains, ou plutôt, je l'ai démonté puis rebâti, et c'est sous cette forme qu'on l'a connu.
Bien qu'il soit trop tard pour tout rattraper et redresser, le voici dans sa vérité. Je dois dire qu'en le restituant, je l'ai ça ou là corrigé : j'avais alors 40 ans, j'en ai maintenant 50.


Ecrit de 1955 à 1958
Défiguré en 1964
Récrit en 1968


Comme je suis en cours de lecture, ce n'est pas évidemment une critique personnelle que je vous en donne...vous l'aurez bien compris!

Si je rajoute rendeer , santa et Alexandre Soljenitsyne 70958 à la fin ça rattrape un peu mon message?
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MessageSujet: Re: Alexandre Soljenitsyne   Alexandre Soljenitsyne Icon_minitimeMer 26 Jan 2011 - 13:18

LYN : merci pour l'ouverture de ce topic, j'espère qu'il va générer des tas d'avis (en tout cas, des avis supplémentaires au mien, et surtout plus constructifs lol! ).

Ma seule expérience avec Mr S. fut la lecture d'une "Journée d'Ivan Denissovitch" au cours de mes années étudiantes. Je me souviens ne pas avoir détesté cette lecture, que je m'étais un peu imposée.

Mais elle ne m'a pas donné plus ample envie de me plonger dans l'oeuvre de l'auteur No
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MessageSujet: Re: Alexandre Soljenitsyne   Alexandre Soljenitsyne Icon_minitimeVen 28 Jan 2011 - 12:59

Merci d'avoir ouvert ce topic Les Yeux Noirs !

Je n'aurais malheureusement rien de plus constructif à ajouter pour le moment Embarassed , mais vu que j'ai Le premier cercle et La maison de Matriona dans ma PAL, j'espère bien pouvoir commenter un jour plus amplement les oeuvres de Soljenitsyne study

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