Raphaël Personnaz

Ju a écrit:

Tatiana a écrit:

J'ai hâte de voir La stratégie de la poussette   , la bande-annonce m'a fait beaucoup rire et Raphaël semble très à l'aise dans le registre comique.

Tu l'as vu finalement? Parce que je viens de le voir et j'ai bien aimé!

Oui je l'avais vu à sa sortie au ciné (et j'ai dû oublié de venir en parler ici). Si j'ai oublié justement, c'est sûrement parce qu'il ne m'a pas marqué. C'est sympatoche, mais sans plus. Cela dit, lui est tout à fait swoonant   , je suis d'accord avec toi.

Ekat, il faudrait qu'on fasse le siège de Saint Jean de Luz alors   je n'ai rien contre, en plus je ne connais pas du tout le région^^.

Je ranime ce topic car j'ai vu la semaine dernière l'excellent Affaire SK1 de Frédéric Tellier (sorti en 2015) consacré à la traque de Guy George surnommé le tueur de l'Est parisien.
Le film est vu du côté de l'équipe de la PJ en charge de l'affaire, entre 1991 et 1998, et le procès de 2001.
C'est très loin des polars habituels, là la police n'a pas de moyens, les locaux sont pourris et exigus, le premier ordi est acheté sur les deniers personnels de l'enquêteur joué par Raphaël Personnaz, Franck Magne dit "Charlie". L'histoire commence avec l'arrivée de Charlie dans l'équipe, avec Olivier Gourmet et Michel Vuillermoz, et on lui donne les affaires non résolues ; c'est le tout début de l'utilisation de l'ADN pour rechercher un coupable, et c'est vraiment très intéressant.
On voit bien Raphaël Personnaz passer de l'enthousiasme à ce flic hanté par ces meurtres très violents, on ressent son impuissance devant le manque de moyens et sa rage devant la guerre entre les équipes, je l'ai trouvé très bon dans ce rôle.

Merci de ressusciter ce topic en hibernation totale Petit Faucon pour ce film dur et fort qui m'avait marquée quand je l'avais vu au cinéma.
A ne pas voir quand on a le moral un peu bas...
Je plussoie sur l'intérêt du film pour ce qui est du travail de la police, et sur les excellents acteurs.

Il me semble qu'on voit moins Raphaël Personnaz ces dernier temps, peut-être s'accorde-t-il une pause, ou fait-il tout simplement moins de cinéma.

Oui c'est vrai on le voit moins ; il me semble qu'il joue dans une pièce de théatre en duo avec une femme : c'est Scènes de la vie conjugale, d'après le film de Bergman ; il joue avec Laëtitia Casta.
J'aime beaucoup cet acteur, moi aussi.

Merci pour ton avis Petit Faucon, c'est un film qui me tente bien. Je me note les références pour la fin d'année

Petit Faucon a écrit:

Oui c'est vrai on le voit moins ; il me semble qu'il joue dans une pièce de théatre en duo avec une femme : c'est Scènes de la vie conjugale, d'après le film de Bergman ; il joue avec Laëtitia Casta.

Il joue aussi dans Vous n'aurez pas ma haine, pièce de théâtre adaptée du témoignage d'un père, ayant perdu son enfant au Bataclan. Je ne pense pas avoir le temps d'aller le voir (ça se termine déjà début décembre), mais les retours (bouleversés) sont excellents.

Le livre est bouleversant et terriblement poignant.
J'ai vu un reportage France TV sur cette pièce. Ça doit être quelque chose.

J'ai vu le même reportage que toi, WayofEvasion, et j'ai trouvé Raphaël Personnaz excellent et très touchant dans le rôle. Il a une grande sincérité et une grande intensité dans son jeu.

Petit Faucon a écrit:

Je ranime ce topic car j'ai vu la semaine dernière l'excellent Affaire SK1 de Frédéric Tellier (sorti en 2015) consacré à la traque de Guy George surnommé le tueur de l'Est parisien. (...)
On voit bien Raphaël Personnaz passer de l'enthousiasme à ce flic hanté par ces meurtres très violents, on ressent son impuissance devant le manque de moyens et sa rage devant la guerre entre les équipes, je l'ai trouvé très bon dans ce rôle.

Suite à ton avis Petit Faucon, j'avais inscrit ce film dans ma liste de films à voir (j'étais passée à côté quand il est sorti au cinéma). C'est donc avec ce film que j'ai terminé l'année 2017 et entamé 2018 (c'est dire la confiance que je place en ton jugement ).

Même si ce n'est pas un coup de coeur (les films tirés de faits divers ne m'attirent guère en général en raison du mélange des genres qu'ils induisent, ils ont tendance à me mettre mal à l'aise), j'ai trouvé ce film très bien, notamment avec son casting impeccable

avec un bémol pour Nathalie Baye et Marianne Denicourt mais là il s'agit d'un problème plus personnel

Spoiler:

Merci de nous avoir signalé ce film

Bigre !!! je ne pensais pas avoir un tel pouvoir de prescription ...
Mais je suis touchée que tu aies suivi, et que tu aies apprécié ce film, serendipity (je pense que "aimer" n'est pas forcément adapté à cette histoire dure).
Moi mon bémol concerne la scène

Spoiler:

Petit Faucon a écrit:

Bigre !!! je ne pensais pas avoir un tel pouvoir de prescription ...
Mais je suis touchée que tu aies suivi, et que tu aies apprécié ce film, serendipity (je pense que "aimer" n'est pas forcément adapté à cette histoire dure).
Moi mon bémol concerne la scène

Spoiler:

Ton post était très convaincant et j'avais déjà apprécié les prestations de Raphaël Personnaz dans d'autres films (il n'est pas que joli garçon... même s'il me rappelle un peu Alain Delon jeune, RP n'a pas le côté arrogant que pouvait avoir Delon ...)

S'agissant de la scène que tu évoques, elle ne ma pas posé problème car pour moi elle illustre

Spoiler:

merci serendipity ! ton analyse est très juste, et mon bémol n'était là que pour répondre au tien .
Dans l'ensemble il n'y a rien à jeter dans ce film, une fois qu'on en a accepté le sujet difficile.

Je ranime ce topic car j'ai vu Le tourbillon de la vie, de Camille et Olivier Treiner, qui sort en salles aujourd'hui.

Le pitch explore les vies de Julia et les croisements cruciaux de sa vie, entre ses 17 ans en 1989 et 2008 à peu près :
Les grands tournants de notre existence sont parfois dus à de petits hasards. Si Julia n’avait pas fait tomber son livre ce jour-là, aurait-elle croisé Paul ? Ou sa vie aurait-elle pris une toute autre direction ?
Nos vies sont faites d’infinies possibilités. Pour Julia, il suffit d’un petit rien tellement de fois ; tous ces chemins qu’elle aurait pu suivre, toutes ces femmes qu’elle aurait pu être…
Choisit-on son destin ? A quoi tiennent l’amour ou le bonheur ?


L'héroïne est jouée par Lou de Laâge, qui est de quasiment tous les plans, et est entourée par son père (Grégory Gadebois), sa mère (Isabelle Carré), son conjoint (Raphaël Personnaz) et les autres hommes de sa vie : Sébastien Pouderoux Denis Podalydès Aliocha Schneider, et sa copine (Esther Garrel). Julia se destine à une carrière de pianiste, ses parents sont facteurs de pianos, et on voit que le réalisateur aime Paris, qui est bien filmé. La construction du film se fait par différentes scènes-clés, qui se déroulent différemment selon les choix et surtout le hasard.
Je ne sais pas pourquoi, ce film m'a énormément touchée, et émue.

Attention : la bande annonce révèle plein de moments clés du film, en ce qui me concerne je ne l'avais pas vue avant, et je m'en réjouis car je n'ai pas été spoilée.

Merci pour ton avis Petit Faucon, ce film a tout pour me plaire, c'est le genre de thèmes que j'affectionne

Merci pour ton retour, Petit Faucon !
Je suis très intriguée par ce film depuis sa sortie (thèmes abordés, duo principal)

Merci beaucoup pour ton retour Petit Faucon.
Je vais peut être me laisser tenter car c'était un de ceux qui me disaient le plus vu ce qu'il y a en salles dans ma ville ( hormis Avatar que j'ai vu la semaine dernière )

J'ai vu aujourd'hui Boléro, film d'Anne Fontaine avec Raphaël Personnaz dans le rôle titre.

Le film aurait pu être meilleur à bien des égards, c'est pourquoi je reste sur ma faim, et suis un peu contrariée. Néanmoins, c'est aussi le joli portrait du compositeur Maurice Ravel, toujours mystérieux de nos jours, et rien que pour cela, il mérite qu'on s'y intéresse.

Je n'ai pas aimé les deux actrices principales, Jeanne Balibar et Dora Tuillier. Elles sont censées exprimer la part de sensualité qui existerait dans la musique de Ravel, mais que lui-même ne soupçonne pas, ou en tout cas sur laquelle il ne se concentre pas. Je ne les ai trouvées convaincantes ni l'une ni l'autre. La première joue de manière très appuyée un rôle que j'ai trouvé à moitié sympathique, la seconde n'a aucune alchimie avec Raphaël Personnaz et leur demi-romance avait plus d'intérêt dans la bande annonce. Finalement, puisque le film se concentre plus sur la personnalité et la vie de Ravel que sur le Boléro lui-même, je pense que j'aurais volontiers coupé dans les scènes avec ces deux actrices.

Ravel est un compositeur que je ne connaissais vraiment pas il y a quelques années (à part le Boléro qui me déplaisait particulièrement, depuis que je l'avais vu dans le film de Lelouch Les uns et les autres). Et puis, la série japonaise Nodame Cantabile me l'avait fait voir sous un jour différent (l'héroïne complètement excentrique trouvait chez Ravel dans son concerto de piano en sol majeur une joie d'enfant, et un bonheur débridé). J'avais ainsi découvert ses concertos, à la musique fine et si colorée, si douce et enveloppante. Après ça et un très rapide passage sur Wikipédia, je m'étais sentie une camaraderie avec Ravel , sans vraiment savoir pourquoi. J'ai même prévu de donner son nom à une de mes héroïnes de roman.

J'ai retrouvé ce sentiment dans le film. C'était un drôle de petit monsieur (1 mètre 57 seulement, et tout fluet), auquel on ne connaît aucune aventure sentimentale dans sa vie (en interview Raphaël Personnaz dit qu'il fréquentait beaucoup les bordels, mais que personne n'a jamais su ce qu'il y faisait ). Le film en dresse le portrait d'un homme mystérieux, minutieux, intelligent, distingué, doux et respectueux. Il est perpétuellement entouré de femmes, il voue un amour inconditionnel à sa mère, et pendant ce temps, sa vie est réglée comme du papier à musique. Je l'ai trouvé si gracieux, si touchant, et le charmant homme qu'est Raphaël Personnaz (soyons honnête ! ) à mes yeux ne gâche rien.

Le film se concentre seulement à moitié sur le Boléro finalement (ça m'a convenu), et on entend beaucoup d'autres morceaux musicaux. J'aimerais mettre la main sur la liste des morceaux, pour les réécouter, il y en a plusieurs que je ne connaissais pas (j'ai reconnu les Miroirs, Pavane pour une infante défunte, et le deuxième mouvement du concerto en sol majeur).

Maintenant, ai-je aimé ce film ? C'est un biopic assez mou, sans rythme et à mes yeux pas spécialement structuré (ce qui est dommage pour illustrer la musique de Ravel qui est une mécanique si précise). Les scènes avec les femmes m'ont un peu laissée de marbre (alors qu'on était censés se dire "ah oui, il y a bien un aspect sensuel chez Ravel"... mais non ) et j'ai trouvé vraiment dommage qu'on entende le Boléro dès le générique de début, ce qui casse un peu l'enjeu du film.

Il y a cependant quelques scènes très inspirées, notamment celle de la toute fin , qui voit la participation du danseur étoile, qui a maintenant quitté l'opéra de Paris, François Alu (les images de la fin sont magnifiques, mais encore introuvables en ligne). Il y a aussi d'autres très belles séquences, avec de beaux clair-obscur. J'ai adoré les costumes (la classe de ces messieurs dans les années 20, c'était autre chose que les joggings ). Une partie des scènes ont été tournées dans la maison de Ravel à Montfort l'Amaury, ça m'a donné envie d'aller la visiter. Ca m'a beaucoup plu d'apprendre que Ravel voulait faire une ode à la modernité avec son Boléro (en prenant l'exemple des usines). Il y a aussi tout un travail fait sur les sons de la vie quotidienne.

Voilà donc, un avis en demi-teinte pour un film un peu moyen je crois... mais qui propose malgré tout un portrait subtil et riche du compositeur, avec beaucoup de mélancolie. Il m'a donné à voir Ravel, exactement tel que je m'attendais à le trouver, très seul dans son processus créatif, méticuleux, hors norme, exigeant, émouvant, avec un rapport compliqué à la vie, aux émotions, à son corps. J'aime ce compositeur, c'est toujours mon camarade. Et il faut croire que même si on connaît peu de chose de lui, sa musique (à voir ou non si le Boléro est représentatif, c'est la question éternelle rappelée par le film) est finalement le meilleur moyen de s'en faire un portrait.

Et aussi Raphaël Personnaz est parfait ! Il est beau, et il joue ce rôle avec un mélange parfait de fragilité, de raideur et de raffinement.

Moyen est aussi le qualificatif que je retiens pour ce film qui m'a globalement déçue et qui ne réussit pas à passionner sur la vie de Ravel   . La musique classique du XXe siècle n'est vraiment pas ma tasse de thé   , et en-dehors justement du Boléro, et de la Pavane pour une infante défunte, les autres compositions de Ravel que j'ai pu entendre ça et là m'ont déplu par leurs dissonances. Néanmoins, je suis entrée dans ce biopic avec enthousiasme, dans la perspective d'en apprendre sur la vie du compositeur, croisé dans le roman que lui a consacré Michel Bernard (Les Forêts de Ravel). Sur ce plan, il est intéressant. Sa relation avec sa mère, son cercle amical, sa personnalité renfermée, sa sensibilité, sa solitude, son vécu de la Grande Guerre sont brossés par petites touches, qui n'empêchent pas certaines maladresses. Par exemple, à moins d'être très calé sur la vie musicale de l'époque ou d'avoir lu des critiques avant la séance, on ne comprend pendant longtemps pas qui est Marguerite (incarnée par Emmanuelle Devos) ni qu'elle est pianiste. Pour rester dans les personnages secondaires, j'ai plutôt apprécié celui de Jeanne Balibar et les excentricités d'Ida Rubinstein. L'actrice est atypique dans le paysage du cinéma français et le rôle lui va bien. En revanche je partage tes réserves Annwvyn sur le personnage de Misia, et surtout l'interprétation de Doria Tillier, malheureusement sans aucun relief. Je ne sais pas si c'est lié à l'écriture du personnage ou à l'actrice, parce que sur le papier sa relation amoureuse platonique avec Ravel est intéressante. Un mot aussi du pianiste Alexandre Tharaud dans le rôle très inattendu et ô combien savoureux d'un critique qui goûte peu la musique de Ravel et ne manque pas de l'étriller en le comparant à Debussy par exemple. Il n'a que deux scènes, mais elles font partie des plus réussies du film, avec des dialogues aux petits oignons   .

Quant à Ravel lui-même, l'interprétation toute en retenue de Raphaël Personnaz convainc, il très juste. On peut lui reprocher une certaine froideur dans son jeu, mais elle convient bien à un homme qui vit la musique à tous les instants, et très peu expressif. Mais la réserve de Ravel donne au film une tonalité contemplative insipide, et rend l'ensemble ennuyeux. La longueur n'aide pas, je pense qu'on aurait pu couper facilement une vingtaine de minutes de la première heure, pour arriver plus vite au coeur du sujet, à savoir la composition et la création du Boléro. C'est ce qui m'a le plus intéressée, car on voit la pénibilité et la lenteur du travail d'un compositeur à la recherche d'une inspiration qui le fuit pendant longtemps. L'oeuvre devenue un tube planétaire (on l'entend tous les quarts d'heure quelque part dans le monde   , comme nous l'apprend le générique de fin) n'a pas été couchée en quelques minutes sur la partition mais est le fruit d'une réflexion longue et douloureuse. Je ne sais pas s'il est vrai que Ravel a trouvé une partie de son inspiration grâce à sa domestique amatrice de mélodies populaires de l'entre-deux-guerres, mais c'est touchant et cela fonctionne dans le film.

J'ai aimé aussi l'esthétique du film, ses décors et costumes (en effet, quelle classe chez ces messieurs). La maison de Ravel est difficilement accessible au public semble-t-il, et il est sympathique d'en avoir un aperçu. On voit aussi une demeure en bord de mer de toute beauté.

Tatiana a écrit:

les autres compositions de Ravel que j'ai pu entendre ça et là m'ont déplu par leurs dissonances.

Je comprends ta remarque Tatiana, en effet, on a bien là un compositeur du XXème siècle. Ceci étant, j'ai réfléchi, et j'en veux un peu au film de ne pas avoir mis plus la musique de Ravel en valeur. On l'entend tout du long, mais pour avoir vu d'autres films musicaux, il me semble que c'est ici un peu noyé dans la masse, ou coupé maladroitement, alors que ça aurait pu être bien mieux mis à l'honneur.

Je pense par exemple au deuxième mouvement du concerto en sol (qui n'est vraiment pas dissonnant pour le coup, je ne peux pas te laisser dire ça au moins pour ce mouvement , effectivement les deux autres mouvements sont plus explosifs et turbulents ) et qu'on n'entend finalement pas très bien. Il me semble que c'est le morceau joué par Emmanuelle Devos, pendant lequel Ravel s'évanouit. Je mets ci-dessous la vidéo du concerto, joué par Martha Argerich. Vraiment le deuxième mouvement est d'une grande douceur, et profondeur et il aurait mérité d'occuper une longue scène.

Concerto en Sol majeur:

Citation :

Un mot aussi du pianiste Alexandre Tharaud dans le rôle très inattendu et ô combien savoureux d'un critique qui goûte peu la musique de Ravel et ne manque pas de l'étriller en le comparant à Debussy par exemple. Il n'a que deux scènes, mais elles font partie des plus réussies du film, avec des dialogues aux petits oignons   .

Je ne connaissais pas ce pianiste, donc je n'ai pas réagi pendant le film. En revanche, j'ai lu après que c'était lui qui avait joué l'entièreté de la bande originale du film (les mélomanes semblent dire que ce sont des interprétations d'une grande qualité), et qu'il avait conseillé Raphaël Personnaz sur le tournage. Pour ce qui est des images, Raphaël Personnaz a tout joué après un an de travail, et 80 % des images sont finalement celles de l'acteur (le pianiste n'a prêté ses mains que pour les 20 % restant).

Citation :

La longueur n'aide pas, je pense qu'on aurait pu couper facilement une vingtaine de minutes de la première heure, pour arriver plus vite au coeur du sujet, à savoir la composition et la création du Boléro.

En te lisant, je me dis que c'est peut-être là un problème du film, qui n'a pas su choisir entre raconter la vie et la musique de Ravel, ou raconter la création du Boléro. Le Boléro est au centre du film, certes, mais le morceau n'est jamais considéré comme le meilleur du compositeur, et on voit beaucoup d'autre choses dans le film... qui m'ont plus intéressée que la création du Boléro lui-même !

Annwvyn a écrit:

Je pense par exemple au deuxième mouvement du concerto en sol (qui n'est vraiment pas dissonnant pour le coup, je ne peux pas te laisser dire ça au moins pour ce mouvement ,

J'ai généralisé alors que je n'aurais pas dû, ne connaissant que des bribes de son oeuvre j'avoue ne pas eu la curiosité de l'explorer davantage jusqu'à présent, mais merci pour la vidéo, que je vais regarder (et écouter) attentivement. Joué par la grande Marta Argerich, ce concerto est sûrement très bien.

En effet Alexandre Tharaud a été le conseiller musical et la "doublure" de Raphaël Personnaz. J'ai eu l'occasion de le voir en concert, dans du Beethoven, c'est un des grands pianistes français. Je savais aussi qu'il jouait un petit rôle dans le film, mais je ne m'attendais pas à le voir aussi à l'aise dans un registre qu'on peut sans doute qualifier de comique   .

Le deuxième mouvement, Tatiana, te plaira peut-être. Les autres, j'ai des doutes !

Oui, Alexandre Tharaud était excellent dans ces scènes ! Mieux que les actrices finalement, ses échanges avec Raphaël Ravel sont électriques.

En tout cas, tout cela m'a donné envie de revoir La princesse de Montpensier. Raphaël Personnaz se fait un peu rare sur les écrans, ou en tout cas, je suis bien passée à côté de sa filmographie récente. J'ai vu qu'il interprétait le directeur de la danse dans la série L'Opéra, consacrée aux coulisses de l'opéra de Paris. Cela semble être une série de qualité, je vais peut-être me pencher sur son cas un de ces jours.

Merci pour vos retours détaillés, les filles ! Dommage que le film n'offre pas le meilleur de son potentiel

Oui, c'est vraiment très dommage Juliette, plus j'y pense, plus je suis contrariée... Et paradoxalement, ce film ne me lâche pas. J'ai lu plusieurs interviews de l'acteur depuis (j'avais gardé en tête qu'il était intelligent, mon avis n'a pas changé ). Et j'ai l'impression que son Ravel a vraiment laissé une impression durable sur moi, assez envoûtante...

Double post pour la bonne cause ! Je viens de commencer la série L'Opéra, j'ai vu les quatre premiers épisodes (sur les huit que compte la saison 1), et ma foi, je me suis prise au jeu. Je n'avais pas d'attentes particulières, et finalement je trouve ça très abouti et intéressant. Les premiers épisodes sont un peu poussifs (l'héroïne qui semble être en dépression, boit beaucoup, se drogue, et n'est pas la plus attachante). Mais ensuite, il y a vraiment de quoi se faire plaisir. Je viens de voir l'épisode 4 qui m'a plongée dans un grand stress devant une représentation du lac des cygnes.

Affiche de la série:

La série donne à voir les arcanes de l'opéra de Paris (l'opéra Garnier, on voit peu Bastille, et on se concentre sur le corps de ballet), d'une manière que je crois réaliste.

Il y a le directeur de la danse Sébastien Cheneau (joué par Raphaël Personnaz, qui figure assez clairement Benjamin Millepied), opportuniste (j'aimerais bien qu'il ait quelques scrupules ), qui galère à gérer les contraintes de la troupe au quotidien (les idées farfelues des metteurs en scène, les demandes de sa hiérarchie, les intoxications alimentaires des danseurs ). Et puis on suit surtout deux danseuses : une danseuse étoile (Ariane Labed), qui n'est plus à la hauteur de l'institution et qu'on veut pousser dehors, et une jeune danseuse (Suzy Bemba), noire, qui peine à trouver une place parmi les "surnuméraires" de la troupe de l'opéra, et qui subit du racisme.

On voit beaucoup de scènes de danse (contemporaine et classique, avec des chorégraphes venus de l'étranger) et de la vie quotidienne des danseurs (leurs souffrances, les querelles et les ambitions sans pitié, mais aussi leur passion pour la danse). Et on suit l'aspect politique de l'opéra, sous la coupe indirecte de la présidence de la république. La série parle de réformer le statut des étoiles, de sorte que les plus anciens danseurs puissent être licenciés, de manière à laisser la place aux jeunes... tout en sacrifiant au passage la protection historique offerte aux danseurs, de rester salariés de l'opéra jusqu'à leurs 42 ans. Cela entraine un mouvement de grève (tout comme il y a eu quelques grèves marquantes ces dernières années à l'opéra).

Je suis satisfaite du scénario, de la psychologie des personnages (ils ne sont pas forcément attachants, mais ils sont crédibles), du jeu des acteurs, qui sont aussi d'excellents danseurs (pas encore vu Raphaël Personnaz danser ceci dit , même s'il avait joué le rôle d'un professeur de Noureev dans le film Le corbeau blanc, si je me rappelle bien). Le ton choisi est respectueux de la complexité des sujets abordés (notamment pour ce qui concerne la grève, on comprend les deux points de vue). Et puis, on voit l'opéra Garnier, et de quelques chouettes scènes de danse.

Bref, c'est donc une bonne découverte et une série de bonne qualité, je vais regarder la suite avec plaisir !

Pas mal ce petit cycle "Raphaël Personnaz" Cette série est dans ma liste d'envie, merci pour ton retour !