Arrête ton cinéma !

Avons-nous là un pavé dans la mare ?

Je suis loin d'être spécialiste des salles obscures, mais il y a deux trois ratios intéressants dans cet article, et que l'on survole habituellement je pense.

http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2012/12/28/les-acteurs-francais-sont-trop-payes_1811151_3208.html

Coupez !
On la r'fait !

Excellent article qui révèle une vérité que j'ignorais complètement pour ma part et me laisse sans voix. On a l'impression que quoi que l'on fasse en France, c'est trop cher. Finalement la seule chose qui semble universelle c'est la rémunération des joueurs de foot...

On en revient toujours au même. Un Etat français qui se fait gentil et crédule, et à qui ont fait des misères et cette fois-ci, ce sont ces acteurs, et notamment Gérard Dépardieu qui les lui fait subir. Je ne comprends comment il peut cautionner de tels salaires et lever, en même temps, des impôts conséquents. L'un dans l'autre, ça n'a pas de sens.
Si cet investissement financier optimisait le rayonnement culturel du cinéma, mais mis à part quelques remakes américains, j'ai l'impression qu'on est loin du compte. D'ailleurs, le remake que devait réaliser Will Smith à partir des Ch'tis en est où? Parce qu'on nous l'a vendu ce rachat de scénario.

@Derinoe : ce Maraval réussit en effet à ne pas verser dans l'ad hominem, tout en citant quelques noms ! La pirouette, sinon élégante, a le mérite de l'astuce.

Je ne suis pas très éclairé comme amateur de cinéma - dans un sens c'est mieux pour profiter des salles obscures - cependant je reste ahuri par le rififi que cela semble avoir créé dans ce petit monde. C'est bien de lancer des pavés dans l'eau, ça permet presque de juger de la profondeur.

L'édito est effectivement très intéressant, car le grand public ignore cette vérité ; ce que ne dit pas Maraval, c'est que les subventions en France, qui sont vraiment massives, à la production cinématographique, permettent à la France d'être un des grands pays au monde (avec les US, l'Inde, la Corée du Sud, ...) qui a une vraie industrie cinématographique ; en Europe il ne reste plus que nous ; il n'y a plus d'industrie du cinéma en Allemagne, en Italie, en Espagne.
Alors c'est vrai que ces subventions à l'industrie cinématographique servent aussi à payer et à sur-payer les acteurs, mais ça a le mérite de faire vivre une foule de sociétés de productions, qui ne sont pas toutes Europacorp ou Gaumont, et toute une galaxie d'intermittents du spectacle.
Comme en tout, il y a des aspects positifs et des aspects pervers.
Personnellement, je pense que notre système de subvention à la production amène plutôt du positif.

et j'ai adoré ta remarque MD :

Citation :

C'est bien de lancer des pavés dans l'eau, ça permet presque de juger de la profondeur.

Euh soyons clairs, l'Etat ne cautionne pas le salaire des acteurs, hein... le truc c'est qu'en France il y a plein de moyen d'avoir des subventions et comme le signale Petit Faucon c'est ce qui permet au cinéma français de rayonner. Parce que je suis allée au Japon cet été, et oui, il y avait des films français à l'affiche.... des films italiens ou allemand, je n'en ai pas vu...

Les subventions, il y en a des myriades et si vous voulez faire un film en étant un débutant complet sans amis/appuis/parents dans le milieu, la première formation à avoir, c'est surtout savoir monter un dossier... enfin des dossiers... pour le département, la région, le truc aux affaires culturels de Trifouillis les oies, des fois qu'ils ai une section "aide aux jeunes talents" sans oublier le CNC etc...
Ainsi que les chaines de télé, qui en effet subventionnent de deux façon: directement ou indirectement par le biais de ce qu'elles reversent pour l'aide à la création.

Maintenant, c'est comme aux Etats-Unis, si vous voulez des sous, faut un projet viable, si vous voulez un projet viable, on va vous demander quelqu'un de connu...
Maintenant, si un gars comme Cassel se fait payer 20 millions pour un "blockbuster" français produit par Gaumont/Canal en grande partie... et pas un rond pour un film de Kim Shapiron, produit par le CNC+la Creuse+EuropaCorp+ une foultitude de gens.... je pense pas perso que le problème viennent des subventions... (ni vraiment de Vincent Cassel)

Kusanagi a écrit:

Euh soyons clairs, l'Etat ne cautionne pas le salaire des acteurs, hein... le truc c'est qu'en France il y a plein de moyen d'avoir des subventions

Je m'explique. C'est la constitution financière de l’État, à deux dimensions, qui fixe le cadre de l'obtention de la subvention: elle s'appelle la Loi organique de la loi de finances (LOLF). La déclination de l'attribution des crédits de l'Etat aux services centraux des ministères et de la descente (délégation) de crédits aux services déconcentrés: les préfets (départements, régions), les recteurs (académies), les maires (communes), etc), est pyramidale.

La transparence des informations budgétaires et l'orientation des budgets de l'Etat sont structurées par missions politiques (puis par programmes, par actions et enfin par sous-actions) et par natures de dépenses (intervention en ce qui concerne les versements de subvention) pour permettre un contrôle de gestion budgétaire. Dés lors, les politiques ministérielles sont soumis à des objectifs de résultats et de à la justification au premier euro par actions ménées.
Pour ce faire, ces éléments sont récensés et détaillés, deux fois par an, dans des documents budgétaires (projet et rapport annuel de performance) communiqués à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Je te rejoins sur un point: le bénéficiaire, qui peut être public ou privé, entreprise, association, peut présenter un projet qui ira, lui-même, soutenir un metteur en scène, une boîte de production; et il peut, en effet, bénéficier de subventions de différentes administrations (centrales ou déconcentrées) dés lors que le projet déposé rentre dans le cadre d'un programme et dune action, préalablement votés au Parlement, cette dernière correspondant aux missions politiques soutenues par le gouvernement.
Ce projet, qui doit être accompagné d'un budget détaillé (coût total du projet, frais de personnel, frais d'investissement, etc) est soumis à l'approbation du service de l'administration publique en charge du pilotage de l'action.
Dans le cadre de la Culture, nous allons retrouver deux programmes ministériels dédiés à la Création et à la transmission des savoirs et démocratisation de la culture et on y retrouve, notamment, des dépenses liées au soutien aux artistes et aux équipes artistiques.
Je ne rentre pas plus dans les détails mais, c'est pour cela que j'en viens à dire qu'il y a cautionnement du moment que l'on finance un projet artistique qui présente l'intention de mettre à l'affiche d'un film une grosse vedette ou des coûts mirobolants. Dans l'étude et l'approbation par la signature d'une convention de subvention, c'est ce qu'on appelle afficher une volonté politique.