Morten Brask :Terezin Plage

C'est ma première apparition dans ce sous forum

Je viens en effet de terminer mon premier livre danois Terezin Plage de Morten Brask


L'histoire : En plein cœur de la seconde guerre le docteur danois Daniel Faigel est envoyé à Theresienstadt une zone de transit en République tchèque qui est présentée par les nazis comme une "colonie juive modèle".
Dès son arrivée il est affecté à l'hôpital Hohen Elbe et comprendra vite que son statut présente des avantages qui lui permettront de supporter un peu mieux que les autres le quotidien.
Ce quotidien qui est un véritable enfer ponctué par la peur d'être sur "les listes" du prochain convoi vers l'est, la faim incessante, la saleté, les maladies...Mais malgré cela il tombe amoureux d'une jeune fille Ludmilla et sa détention deviendra un peu plus douce en sa compagnie.

Ce livre est particulièrement déprimant, on s'en doutait à la lecture du résumé mais j'avoue que je ne m'attendais pas à ce qu'il le soit autant. En effet l'écriture de Morten Brask est d'un réalisme déconcertant, tout au long de ses descriptions de Terezin on a l'impression d'y être, de pénétrer avec Daniel pour la première fois à Hohen Elbe, de voir tous ces corps entassés, de sentir la puanteur qui émane des dortoirs de hôpital mais aussi des baraquements...A partir du moment où Daniel arrive à Terezin le temps s'arrête pour le lecteur comme il s'est arrêté à 14h à l'horloge du ghetto.
A côté de cela, je ne connaissais pas du tout l'existence du camp de Theresienstadt et grâce à ce livre j'en ai appris encore un peu plus sur la perfidie des nazis qui avaient fait du camp un véritable instrument de propagande. En 1944 les nazis autorisèrent la visite du camp par une délégation danoise qui souhaitait voir comment étaient traités leurs compatriotes, cette visite est décrite dans le livre tout comme sa préparation et c'est sans doute le passage le plus fort du roman.
En effet pour faire bonne impression c'est une véritable illusion qui est créée par les nazis à Terezin, des envois massifs à Auschwitz sont organisés pour diminuer la surpopulation, les murs extérieurs des baraquements, des hôpitaux sont repeints, on crée des faux cafés et faux magasins et on crée même des orchestres puisque beaucoup d'artistes étaient détenus à Terezin. La visite est organisée au millimètre près et chacun doit tenir son rôle, des "malades en bonne santé" comme dit Daniel sont placés dans les dortoirs des hôpitaux qui seront visités quand les tuberculeux, malades du typhus et autres vrais malades sont cachés dans les ailes non visitées.
Le seul bémol que j'ai trouvé est sans doute les retours dans le passé de Daniel que je trouvais assez mal introduits, j'aurais préféré un récit ou on alterne le présent et le passé par chapitre.
Je mets le lien de la page Wikipédia du camp de Theresienstadt que j'ai lu après avoir terminé le livre qui m'a permis de comprendre que cette mise en scène du camp était vraie alors que je ne pensais qu'elle ne pouvait être qu'une invention

Et enfin je vais présenter vite Morten Brask parce que je ne le connaissais pas du tout, alors si des spécialistes passent par là ils pourront colmléter ^^

Morten Brask :

Wikipéia a écrit:

Morten Brask est un publicitaire, journaliste, chroniqueur et écrivain danois.
Morten Brask, avant 2007, a essentiellement publié des récits de voyage, des essais et des textes satiriques. Alors qu'il n'avait pas encore vingt-cinq ans, Brask, jeune auteur juif, a été fortement impressionné par l'écrivain Ralph Oppenheimer (survivant du camp de Theresienstadt), qu'il a rencontré lors de la conférence que l'écrivain rescapé a tenu à Copenhague, pour le cinquantième anniversaire de la déportation. Brask s'est alors promis qu’un jour il écrirait un roman à partir de l'histoire de son aîné.
Ses débuts littéraires ont ainsi été marqués par la publication, en 2007, du roman qui accomplit cette promesse, Havet i Theresienstadt, œuvre notamment traduite en français, et qui lui a valu, au Danemark, la reconnaissance des critiques littéraires et du public lettré.
En mars 2011 est parue à Copenhague la deuxième fiction romanesque de Brask, William Sidis perfekte liv, qui prend sa source dans l'existence même et le destin hors du commun du prodige intellectuel américain William James Sidis, mathématicien et philologue surdoué.

Merci pour cette présentation détaillée Cindy. Je ne m'étais jamais posé la question de la présence de camps en Tchéquie, ni des déportations depuis le Danemark.
Ce livre a l'air vraiment dur (déjà que je recule devant Purge de Sofi Oksanen... ) mais ça donne envie de s'intéresser à cet auteur.

Merci pour cette présentation Cindy  
(et bienvenue dans les eaux rafraîchissantes du fjord  )
En effet, c'est une lecture à réserver pour les périodes de grand moral