Partie 3 (du chapitre 24 au chapitre 35 inclus).

J'ouvre dès à présent le topic consacré à la troisième partie, une partie qui s'ouvre au chevet de Sir Roger et qui nous permet de faire plus ample connaissance avec son fils Louis-Philippe.

Je n'ai pas beaucoup avancé jusqu'à présent mais ces premiers chapitres ne sont pas toujours captivants (la visite de Lady Arabella au Docteur Thorne rebat des sujets déjà évoqués et s'il n'y avait le jeu du docteur avec ses fameux fémurs je me serais presque ennuyée....)

La rencontre de Mary Thorne avec Lady Scatcherd est très prometteuse

Pourquoi pas, en effet, un mariage entre Mary et Louis, qui permettrait à Mary de se retrouver jeune et riche veuve (et de clouer le bec à Lady Arabella )
Si tant est que le rejeton de feu baronnet n'engloutisse pas l'argent de la famille dans la boisson

Merci pour l'ouverture du topic

J'ai beaucoup aimé également quand Thorne joue avec les fémurs
Lady Arabelle aime contrôler mais hors de Greshambury, elle ne maîtrise plus grand chose. C'est donc avec culot qu'elle discute de Franck et Mary avec le Docteur. Même si elle est agaçante, je ne pense pas qu'elle ait le fond méchant mais elle s'est très mal exprimée au sujet de Mary et c'est donc en toute logique que le Docteur s'emporte.
Le gros problème, c'est que Lady Arabella mêle tout le monde (Béatrice, le squire et même Franck quand il revient) et à force de vouloir éloigner Mary, elle obtient l'effet inverse !!

Evidemment, si Mary se retrouvait jeune veuve, cela réglerait tous les problèmes  Mary n'est pas une arriviste et cela serait étonnant qu'après avoir reçu la visite de Franck, elle accepte d'épouser Sir Louis...
J'ai beaucoup aimé le petit chapitre entre Mary et Franck. Il montre que tous les deux ont grandi depuis la première demande de Franck et que leurs sentiments sont devenus plus forts malgré l'éloignement. On sent que Mary a de plus en plus de mal à ne pas dire oui à Franck.
Franck qui est toujours soutenu par son amie Miss Dunstable. Avec un peu de chance, on aura droit à un rencontre avec Mary !

Lady Scratcherd est une femme vraiment très gentille et je la plains d'avoir un fils comme Sir Louis qui se croit arrivé. Heureusement que le Docteur est là pour chapoter un peu tout ça, sinon, comme tu le dis serendepity, il y a un risque que tout l'argent parte dans l'alcool !

Il me reste encore quelques chapitres avant de terminer cette partie mais déjà, avec la mort de Sir Roger et le retour de Franck, on sent que l'intrigue s'accélère !

Et un petit EDIT après avoir terminé de lire cette partie à midi :

Franck revient... mais repart ! Il accord un an à sa famille car lui-même ne veut pas se marier tout de suite. Il revient à 23 ans, beaucoup plus mature et sûr de lui.
Louis repart mais revient également ! Moi qui trouvais Moffat imbuvable, j'étais bien loin du compte ! Louis est grossier, incorrect et se prend pour un homme du monde. Il est dans un piteux état à cause de l'alcool et ne va pas durer bien longtemps.
Cela dit, il y a eu quelques passages cocasses entre Louis et Lady Arabella. Voir cette Dame obligée de rester polie avec ce genre de phénomène est assez comique.

Entre le départ de Franck et son retour, Béatrice se fiance à Mr Oriel et je suis bien contente qu'elle soit tombée sur un homme bien car elle le mérite.

Quand à Mary... pendant un an elle encore dû subir l'exil et les commérages. Elle finit même par craquer et admettre à voix haute ses sentiments pour Franck devant Béatrice.

La dernière partie du livre s'annonce riche en rebondissements !

Merci Serenpidity, j'ai fini cette partie hier

Lady Scratcherd est vraiment une femme très gentille, mais on sent à quel point elle est mal à l'aise avec sa condition de Lady. Sa rencontre avec Mary est touchante et elle reconnait en Mary la fille de sa belle sœur, mais ne dit rien à personne.

La rencontre de Franck et Mary est elle aussi touchante et on voit à quel point ils tiennent l'un à l'autre et que la volonté de Mary fléchit de plus en plus vers Franck.

Sir Louis par contre, est vraiment un personnage odieux, grossier et très imbu de lui même. Il ne doute pas une seconde de sa réussite auprès de Mary. Si l'air de la campagne (et surtout l'abstinence), semble lui réussir sur le plan de la santé, son retour à Londres le renvoie à ses vieux démons. Et à son retour à Greshamsbury, en plus de ses formidables qualités, il devient aigri et d'une grande avidité envers son argent.  

Je pense que la confrontation entre le docteur et Lady Arabella finit sur un malentendu (j'aime beaucoup les fémurs   ). Du coup, elle interdit à tous de fréquenter Mary, qui se retrouve bien isolée, même si ses amies lui reste fidèles.

Beatrice se trouve un fiancé, ce qui ravit tout le monde, je pense que son couple va être très charmant.  

Et enfin, je me demande si Augusta n’a pas trouvé son prince charmant  

Citation :

Augusta déclara à Lady Amelia, sa cousine, lorsqu’elle le connut depuis plusieurs mois, qu’il ferait un authentique gentleman, sauf que dans sa famille, il n’ y avait jamais eu que des avoués. Lady Amelia sourit à sa manière, spécialement aristocratique, elle haussa légèrement les épaules en disant que « Mr Mortimer Gazebee était vraiment un brave homme, oui, vraiment ». La pauvre Augusta se sentit mouchée, en se rappelant peut-être le fils du tailleur ; mais comme les avis de Lady Amelia étaient toujours sans appel, elle ne dit rien d’autre sur le moment en faveur de Mr Mortimer Gazebee.

Au final, cette partie fait avancer pas mal de chose et présente bien moins de temps mort, voire pas du tout.

Je continue sur ma lancée

Je viens de lire le chapitre 32, consacré à Mr Oriel, et ce chapitre m'a rappelé certains textes d'Elizabeth Gaskell par son ambiance
Je poste cette impression avant de l'oublier, vous me direz si vous avez ressenti la même chose

Oui Sep... l'auteur lui épargne son ironie pour le moment et il pourrait peut-être se révéler, malgré sa calvitie (moi j'aime, et visiblement cela ne gêne pas Augusta), un des good lovers de l'histoire.
Actuellement, question séduction, il me tire l'œil. Je serais de toute façon plus attirée même par Oriel que par Frank, même si ce brave petit gars a pris un coup de maturité. Je comprends parfaitement cela-dit que pour sa copine d'enfance il paraisse de plus en plus séduisant.
Mais je suis bien embêtés que ce pauvre docteur Thorne se retrouve à devoir prendre un notaire lui aussi (et à perdre de l'argent stupidement ainsi) par la faute de cette calamité ambulante de Sir Louis ! Vivement qu'il casse sa pipe, celui-là, la pauvre Mary ne peut même plus passer des soirées tranquilles au salon avec son oncle. Et on ne profite même pas des turpitudes de son valet pour le pousser dehors, hélas (je n'ai pas compris pourquoi il devrait être hébergé par le docteur plutôt que par sa propre mère, si quelqu'un peut éclairer ma lanterne.)
Les démêlés de Louis avec l'âne bien-aimé de Mary m'avaient fait rire, mais ça suffit maintenant !
Enfin, j'ai hâte d'assister au dîner des Gresham en pareille situation, ce devrait être épique... et me faire basculer dans la quatrième partie. Argh. Je vais être très mal de devoir quitter Greshambury. Faudra que je retrouve vite un aussi charmant endroit dans le comté de Barchester pour les vacances.

Selenh a écrit:

la pauvre Mary ne peut même plus passer des soirées tranquilles au salon avec son oncle.

Si j'ai eu de la peine pour Mary, ce passage réaliste m'a fait sourire. On a tous des personnes dans notre entourage que l'on apprécie pas plus que ça et qu'on évite au maximum.

Citation :

Et on ne profite même pas des turpitudes de son valet pour le pousser dehors, hélas (je n'ai pas compris pourquoi il devrait être hébergé par le docteur plutôt que par sa propre mère, si quelqu'un peut éclairer ma lanterne.)

Je n'ai pas très bien compris non plus...

J'avais compris qu'il préférait aller chez le docteur pour deux raisons. Tout d'abord, il peut bénéficier de soins H24 (et donc continuer quand cela va mieux à profiter de ses pousse cafés) et en plus, il est sous le même toit que Mary

Je crois qu'il y a également un volonté de faire pression sur le docteur pour avoir plus d'argent.

JE suis venue à bout de la 3eme partie, et je commence enfin à prendre gout à ce livre, et à également attendre les retrouvailles avec ce petit monde, à la fin de la journée  
Il faut dire aussi que les derniers chapitres sont tres savoureux, avec l'arrivée de Louis, et de son domestique dans la maison du brave Docteur, et le diner chez le squire  

Je trouve ce personnage de Louis- Phillipe, forcement odieux, et on le préfère dans le livre, qu'invité sous son toit , il va de soi. Mais en même temps, il représente l'affreux personnage qu'on adore détester. On s'offusque comme le docteur, Mary, la famille du squire de son comportement odieux, et imbibé.
Il n'est absolument pas attachant, mais heureusement qu'il existe car il apporte de l’intérêt à l'histoire .  
En fait, J'aime bien ce personnage, il contraste avec les coté purs, droits, parfaits du docteur et de Mary.
Personnellement , je l'imagine encore plus déviant, et perturbé qu'il n'est présenté là. JE crois que Trollope aurait pu en rajouter une couche. Son domestique remplit ce rôle et cette fonction, en s'attaquant à la domestique du Docteur.

je pense qu'il s'est installé chez le docteur pour des question de business: obtenir plus d'argent de la part du docteur, et gérer ses affaires avec le squire.
Au départ, je pensais à la question du suivi médical, mais je ne pense pas que cela soit la motivation première.

Oui, vous avez raison Ludi et zoju, l'argent c'est toujours la motivation première . Personnellement le jeune louis-Philippe me fait plutôt pitié, il marche dans les traces de son père c'est assez pathétique

Ah, je savais que le roman finirait par vous plaire davantage!
Le dîner chez le squire était un régal

Il fallait persévérer c'est vrai que je commence à bien apprécier ma lecture

Lady Arabella est vraiment une sale hypocrite, et une faiseuse d'embrouilles ! j'ai été ravie que le docteur Thorne la remette à sa place.

Quel contraste avec "Milady" Lady Scatcherd, sans "éducation" mais une femme de coeur. Dommage pour elle d'avoir un tel  fils. Mais elle est bien plus attachée à Franck qu'elle a nourri qu'à son propre fils.

J'ai presque été surprise de la déclaration de Franck et de l'acceptation de Mary, j'avais du mal à y croire jusque là. Ces amoureux me paraissaient bien peu passionnés, trop raisonnables.

Mr Moffat est parti, mais le voici remplacé par un autre du même acabit, Mr Gazebee, qui semble bien intéressé à se faire une place au soleil.

Le dîner chez le squire est effectivement un vrai régal, avec Sir Louis qui ne pense qu'à boire et dire des sottises  

Rosalind a écrit:

Il fallait persévérer c'est vrai que je commence à bien apprécier ma lecture

C'est ce que j'ai apprécié aussi dans ce livre : tout va crescendo. Il ne s'agit pas d'un de ces romans où l'auteur accroche le lecteur dans le premier tiers mais l'abandonne pour le reste de l'histoire

Je comble progressivement mon retard... Le repas chez le squire était bien animé, avec Sir Louis qui siphonne les bouteilles et parle à tort et à travers. Je les ai trouvés bien civils d'épargner sa présence à Lady Arabella, c'est là qu'on voit tout le noble caractère du Docteur. Un peut trop noble ? peut-être mais Sir Louis se charge de mettre du piment avec son horrible valet.
Et pourtant le caquet de Lady Arabella mériterait d'être rabattu. L'entreprise est ardue car cette chère Lady ne peut jamais être en faute comme elle le dit elle-même. Le squire m'agace, il manque décidément de caractère face à sa femme et de fermeté dans la gestion de ses affaires.
J'ai bien aimé l'épisode Gazebee, l'échange de courrier entre Augusta et Lady Amelia... et surtout le dénouement (à 38 ans, la hautaine Lady Amelia a fini par désespérer ?).

Nos amoureux sont touchants et on se prépare une bonne partie de suspense quant au dénouement de leur histoire.

J'ai terminé ma 3e partie. Mon goût pour ce roman est crescendo, tout comme l'action dans le livre!
J'apprécie les méchants pour ce qu'ils sont et je trouve que l'auteur ne les charge pas trop. On peut trouver des circonstances atténuantes à sir Louis au vu du modèle paternel. On fait mieux pour la construction d'un futur adulte. Pareil pour Lady Arabella, on peut penser que le sqire a mis sa famille dans une drôle de situation et pour elle, vu son origine et son éducation, la seule solution c'est d'épouser une fortune comme elle le répète. N'allez pas croire cependant que ce sont mes personnages préférés
Du côté des gentils, Frank ne suscite toujours pas mon enthousiasme mais c'est Mary qui est amoureuse de lui et pas moi! Son évolution est zappee par le choix de l'auteur de sauter dans le temps. J'ai peur que Mary soit un peu statique à côté de lui qui vit plein d'expériences alors qu'elle s' est refermé sur elle-même, pas par choix mais du fait de son exclusion de Greshamsbury.
Il y a dans cette partie des petits moments croustillants, comme le repas chez le sqire et c'est à regret que je vais quitter tous ces personnages à la fin de la 4e partie

Tu pourras toujours venir jouer avec nous et leur inventer toutes sortes de destin

Moi aussi j'ai fini cette 3e partie  

D'accord avec vous sur ce qui a été dit sur le développement des personnages et de s situations.

L'avenir s'assombrit pour les Thorne, Mary est ostracisée durablement par la haine de Lady Arabella, et le Dr après avoir enterré son ami, se retrouve à jouer le tuteur de son bon-à-rien de fils à papa.
Pour ce pauvre docteur Thorne, l'enfer c'est les autres ...

J'ai aimé les descriptions des filles célibataires du canton, qui tournent autour de M. Oriel, même si je ne trouve pas le personnage aussi sympathique que vous (j'ai toujours du mal avec les gens d'église, quelle que soit leur obédience religieuse).
Et j'ai été révoltée par la petitesse du leg laissé par son mari à Lady Scatcherd : 1000 livres par an, alors que le fils hérite de 300 000 livres ; mon sens de la justice en est grandement choqué, même si Lady Scatcherd, qui a un coeur d'or, s'en trouve sûrement très heureuse.

Le diner chez les Gresham  était en revanche sans surprise, Sir Louis y étant absolument fidèle à lui-même, en terme d'éducation et d'ivrognerie. Et j'ajoute que je ferais bien un dessin de Frank en train de manger sa soupe avec sa barbe, cette image m'a ravie, moqueuse que je suis

Petit Faucon a écrit:

je ferais bien un dessin de Frank en train de manger sa soupe avec sa barbe, cette image m'a ravie, moqueuse que je suis

 au début j'imaginais assez bien Franck en jeune godelureau immature et imberbe, mais ensuite il m'a été impossible de me le représenter avec cette longue barbe soyeuse un peu ridicule, non ? il ne me semble pas que c'était la mode à cette époque, à part pour les vieillards

Petit Faucon a écrit:

même si Lady Scatcherd, qui a un coeur d'or, s'en trouve sûrement très heureuse.

Un coeur d'or et des goût très simples   . Il me semble que Sir Roger explique à un moment qu'elle se trouverait embarrassée d'hériter du domaine ou de la grande maison et qu'il veillerait à lui laisser de quoi vivre confortablement et simplement (genre un cottage et une domestique), mais j'avoue que je ne me rends pas très bien compte. Il me semble que ça revient à lui laisser 25000 £, si elles sont placées à 4%.

Oui, la barbe soyeuse, ça fait tout drôle

Rosalind a écrit:

au début j'imaginais assez bien Franck en jeune godelureau immature et imberbe, mais ensuite il m'a été impossible de me le représenter avec cette longue barbe soyeuse un peu ridicule, non ? il ne me semble pas que c'était la mode à cette époque, à part pour les vieillards

Son paternel semble un peu secoué par cette barbe, lui aussi... Trollope ne serait-il pas en train de railler ou taquiner un engouement des jeunes du moment où il écrit ?

@ Selenh : c'est bien possible, Trollope a l'air d'avoir été quelqu'un de malicieux , dans ses remarques et aussi dans le choix des noms de ses personnages secondaires.

Je me suis dit que le jeune Franck faisait un peu son "hippie" de l'époque en adoptant un look un peu décalé (pour ensuite revenir mieux dans le rang )

Provocation ou volonté de montrer qu'il a changé et mûri ? Toujours l'ironie de Trollope qui ne prend pas toujours ses personnages au sérieux!

@ serendipity : tu as tout à fait raison : un genre de crise "anti-Courcy", et je le vois bien avec son fez et sa chbouque, et sa barbe orientale ... et je suis certaine qu'il n'y aura pas plus conformiste que lui à 40 ans