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 Daisy Miller (1878), le livre.

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serendipity
Aurora Borealis Chaser
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MessageSujet: Daisy Miller (1878), le livre.   Daisy Miller (1878), le livre. Icon_minitimeSam 13 Fév 2016 - 16:04

Resmiranda a écrit:
J'ai beaucoup aimé Daisy Miller . C'est une histoire très courte et assez rapide à lire.

Au final, on ignore si Daisy est vraiment innocente, consciente de ses actes et par le fait provocatrice, si au contraire elle est consciente de ses actes et se moque bien de choquer son entourage. C'est un personnage assez ambigüe ( étrangement ce personnage me rappelle celui de Ma cousine Rachel de Daphné du Maurier, qu'on arrive pas vraiment à cerner non plus
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)

Mon 4ième de couverture annonce "Un admirable portrait d'une femme libre dans une société engoncée dans ses préjugés". Je suis donc toutefois un peu surprise par le destin qu'Henry James a donné à son héroïne qui semble recevoir "le chatiment" pour son comportement si peu en accord avec les moeurs de la "bonne société" de son époque. Ce qui m'a donné l'impression que l'auteur approuvait cet espèce de puritanisme alors que jusqu'à présent j'avais toujours été sous l'impression que justement il était plus en accord avec la "jeunesse américaine" qu'avec les comportements "dépassés"de l'Europe vieillissante. Mais n'étant pas une experte de cet auteur je vais arrêter là mon analyse.

cat47 a écrit:
Je suis contente que tu aies aies aimé Daisy Miller, Resmiranda. C'est avec ce roman (cette longue nouvelle?), que j'ai découvert Henry James, nous l'avions lue en cours d'anglais et j'avais beaucoup aimé.

Je ne suis pas sûre que l'auteur approuve l'attitude de la société qui entoure Daisy. Il faudrait que je relise le livre pour voir quels détails ont pu te faire penser cela mais si je pense aux grandes lignes, je crois qu'une
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Resmiranda a écrit:
Ce qui m'a laissé penser cela c'est que

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C'est peut être un raisonnement simpliste mais telle était mon impression.

cat47 a écrit:
Je n'avais pas ressenti cela ainsi lors de ma lecture.
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nathy's a écrit:
J'ai lu aujourd'hui Daisy Miller et je suis plutot mitigée: le livre était bien écrit et j'ai aimé l'histoire mais je ne supporte pas Daisy....pour moi elle n'est pas innocente du tout, se rend bien compte de tout ce qu'elle fait (et meme le calcule) mais en meme temps ne s'en fiche pas de l'opinion des gens, au contraire elle fait ça pour attirer l'attention sur elle, elle a besoin de reconnaissance Rolling Eyes Bref elle ne m'a pas plu et Winterbourne non plus, que j'ai trouvé assez inconsistant.

Quant à la fin, elle arrive très brusquement, je ne m'y attendais pas et c'est vrai que j'aurai tendance à rejoindre l'avis de Resmiranda, en pensant que Henry James a voulu punir son héroine et en mm temps l'auréoler d'un destin tragique pour lui rendre un dernier hommage, histoire qu'on se souvienne d'elle. Smile

serendipity a écrit:
J'ai terminé "Daisy Miller" et mon avis sur cette longue nouvelle rejoint ceux exprimés précédement par Resmiranda et Nathy's.

Resmiranda a écrit:
Au final, on ignore si Daisy est vraiment innocente, consciente de ses actes et par le fait provocatrice, si au contraire elle est consciente de ses actes et se moque bien de choquer son entourage. C'est un personnage assez ambigu.

Je suis peut-être un peu moins enthousiaste que vous, et je dois dire que si j'avais commencé à lire Henry James par cette nouvelle, je n'aurais pas une image aussi positive de cet auteur.

Marganne a écrit:

Daisy Miller est plutôt une nouvelle, elle se lit très rapidement. C'est l'histoire d'une jeune américaine très belle, en voyage en Europe avec sa mère et son jeune frère. Daisy est excentrique, légère, et se moque des convenances. Elle s'affiche en public avec des hommes sans être accompagnée, et perd rapidement sa respectabilité. La bonne société européenne lui fermera rapidement ses portes.

J'ai eu du mal à trouver de l'empathie pour le personnage de Daisy que j'ai trouvée sotte, en fait Shocked Pour moi son attitude anti-conventionnelle ne rélève pas d'un véritable état d'esprit mais de l'inconscience, de l'ignorance et de la sottise Rolling Eyes . Quoiqu'il en soit, on s'y attache, ne serait-ce que pour la plaindre Neutral [/spoiler]

J'ai vraiment aimé les personnages de ce roman. Catherine, assez effacée dans le début, devient une jeune femme amoureuse extrèmement touchante. La tante et le père, dont on se demande lequel est le plus odieux No L'écriture est très fluide, très agréable. C'est une lecture que je vous recommande sunny

esperluette a écrit:
J'ai lu Daisy Miller cet après-midi et mon avis est un peu mitigé. Le personnage de Daisy est intéressant, on ne sait pas si elle d'une naïveté folle ou si elle joue avec ses interlocuteurs, mais je l'ai trouvée attachante. J'ai lu cette longue nouvelle avec plaisir mais la fin ne m'a pas plu

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Petit Faucon
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MessageSujet: Re: Daisy Miller (1878), le livre.   Daisy Miller (1878), le livre. Icon_minitimeJeu 18 Fév 2016 - 16:01

J'ai beaucoup aimé ce texte court, écrit directement et sans fioritures, dont l'ambigüité fait tout le charme et la profondeur.

En quelques mots, cette Daisy Miller est une jeune américaine qui voyage en Europe avec sa mère (dyspepsique) et son frère de 10 ans Randolph (hyperactif). Cette jeune fille est très jolie et semble absolument sans aucune conscience des convenances sociales : sortir sans chaperon, discuter de sujets de son choix avec un homme, rester seule avec un homme pour chanter et jouer du piano, etc ... Daisy repousse les limites de ce qu'on appelle la bienséance, comme une ado en révolte, mais avec un calme parfait.
L'histoire est racontée par un jeune homme, Frederick Winterbourne, qui rencontre Daisy à Vevey en Suisse puis la suit à Rome. Nous sommes donc spectateurs de son récit, et regardons comme lui Daisy Miller évoluer parmi les cercles d'américains expatriés des années 1880.

Ce qui est intéressant avec ce texte, c'est qu'il a plusieurs niveaux de lecture :
On peut voir Daisy comme une écervelée qui agit sans réfléchir et qui finalement meurt bêtement de son obstination à n'en faire qu'à sa tête.
On peut la voir aussi comme une aguicheuse à la Scarlett O Hara, une petite fille gâtée qui profite de la faiblesse de caractère de sa mère pour mener sa petite vie comme elle l'entend.
Je la vois comme quelqu'un qui affirme son droit à être elle-même, et à vivre comme elle l'entend, tout en étant parfaitement sociable ; on suppose que sa beauté et sa grâce la mettent au-dessus des conventions sociales, et la société qui l'entoure le lui fait cruellement payer par ses remarques et ses subtils désaveux. Je la vois comme quelqu'un qui refuse les règles du jeu social, et le paye de sa vie, peut-être une métaphore de la vie en groupe, tout court.

Toutes ces interprétations sont parfaitement cohérentes, et au final le personnage garde tout son mystère.
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Fauvette
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MessageSujet: Re: Daisy Miller (1878), le livre.   Daisy Miller (1878), le livre. Icon_minitimeMer 24 Jan 2024 - 21:11

J'ai lu Daisy Miller ce soir et j'en ressors avec un certain sentiment d'agacement Neutral : agacement envers Daisy elle-même, si peu - ou au contraire bien trop - consciente du regard désapprobateur que porte sur elle son cercle social ; agacement envers cette "bonne société" si engoncée dans le corset étouffant des conventions et du paraître (surtout quand cela concerne la bienséance des jeunes filles) ; agacement envers la mère de Daisy, si timorée et incapable de soutenir sa fille ; agacement envers le narrateur, mollement admiratif des libertés prises par l'élue de son cœur mais bien tiède quand il s'agit de prendre sa défense... et enfin agacement contre moi-même d'être agacée par un personnage féminin finalement très humain et moderne, refusant de respecter les règles tacites qu'elle méprise sans se sentir aucunement obligée de se justifier Wink
La narration par une tierce personne joue beaucoup dans ce ressenti : je pense que j'aurais plus aisément apprécié Daisy si le récit était raconté de son point de vue, mais c'est ce mystère et ce détachement qui portent l'histoire vu qu'on ne sait jamais vraiment quelles sont ses motivations... une lecture intrigante et quelque peu frustrante donc, mais qui confirme le talent d'Henry James pour les subtiles intrigues psychologiques cyclops

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MessageSujet: Re: Daisy Miller (1878), le livre.   Daisy Miller (1878), le livre. Icon_minitimeJeu 25 Jan 2024 - 20:40

Merci pour ton avis Fauvette, qui me rappelle cette lecture un peu ancienne. Je comprends parfaitement ton agacement d'être agacée, surtout à la relecture du topic Wink
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Dulcie
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MessageSujet: Re: Daisy Miller (1878), le livre.   Daisy Miller (1878), le livre. Icon_minitimeMar 30 Jan 2024 - 10:23

Relu cette nouvelle que j'avais découverte en octobre dernier, après avoir souhaité la lire depuis longtemps. Cet automne, mon avis était assez neutre, j'étais un peu déçue face à la bonne réputation du récit. Aujourd'hui, je continue de ne pas la trouver particulièrement enthousiasmante, mais je l'ai trouvée plus intéressante. L'enjeu du texte reste tout de même un peu mince pour réellement passionner.

Car pour moi, savoir si Daisy est innocente ou provocatrice n'a pas tellement d'importance, parce qu'au fond elle est les deux à la fois. Innocente parce que c'est une jeune fille qu'on a emmenée à l'étranger et qui cherche simplement à se distraire. Au début en Suisse, je l'ai trouvée principalement sotte et frivole. A Rome elle m'est apparue en effet plus mystérieuse, car son comportement y est encore plus clairement émancipée. Malgré tout si elle est, devient provoquante, c'est une conséquence et non une cause. Elle n'agit pas comme elle le fait par défi des conventions, pour choquer, mais parce qu'elle estime qu'avoir, garder sa liberté de se promener et discuter avec qui elle l'entend a plus de prix que l'approbation ou la réprobation des autres membres de la société. Et surtout, comme il est démontré vers la fin au cours d'un bref échange avec Winterbourne, elle pense sincèrement ne rien faire de mal et que les autres font seulement semblant d'être indignés, ce en quoi elle n'a pas tout à fait tort, même si elle ne se rend pas compte que cela n'annule pas le danger à son encontre pour autant.

Le personnage de Winterbourne est un autre exemple d'innocence, c'est l'homme du monde qui s'estime relativement bien au courant des usages de la société où il évolue mais qui se trouve embarrassé d'être mystifié par la jeune fille. Certe, c'est parce qu'il est attiré par elle, sa beauté, qu'il attache tant d'importance à démêler l'énigme qu'elle constitue. Mais après le passage au Colysée,  quand il juge enfin avoir définitivement compris qui est Daisy, c'est-à-dire, pas une fille bien, il continue surtout de révéler son aveuglement. En fait il n'a jamais réellement cherché à comprendre qui ou quoi que ce soit. Car pour lui, comprendre, c'est avant tout vouloir retrouver le soulagement de ses certitudes.
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Il y a ce passage assez savoureux qui expose la bêtise du personnage puisqu'il n'est pas capable de s'apercevoir du parallèle entre Daisy et Giovannelli et l'approche contradictoire que lui-même a envers chacun d'eux :  

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James semble insinuer ici que Daisy est elle aussi une imitation. Mais je ne crois pas que ce soit forcément un trait négatif. Ni d'ailleurs positif. L'auteur décrit les moeurs de son milieu, il reste distancié. Giovanelli et Daisy sont de la même eau, mais parce que lui est un homme et un étranger, ça ne prête pas à conséquence, alors que cela s'avère fatal pour la jeune femme.
De même, si l'on renverse la réflexion de Winterbourne, cherche-t-on à signifier que lui-même n'est pas un homme bien ? Puisqu'il commence par être charmé par l'allure et la jovialité de Daisy, mais là aussi, du fait qu'il est homme, cela ne vient pas mettre en question sa respectabilité. Mais l'apparence peut être différent de la nature profonde. Au bout du compte, cette division entre "bien/pas bien", soi-disant vitale, existe uniquement afin d'instaurer une convenable hiérarchie parmi la société, mais elle est dérisoire au niveau des individus.
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