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 Ivy Compton-Burnett (1884-1969)

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Petit Faucon
esperluette
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esperluette
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esperluette


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MessageSujet: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeLun 14 Aoû 2017 - 11:24

Ivy Compton-Burnett étant une auteure au profil plutôt lambtonien, il est temps de lui accorder une chambre à l'auberge. Wink  Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 543497

Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 180px-10

La petite bio de Wiki :

Citation :
Romancière discrète de la première moitié du XXe siècle, Dame Ivy Compton-Burnett (elle fut anoblie par la reine Elizabeth II peu de temps avant sa mort) fut un écrivain très apprécié par ses pairs, depuis Angus Wilson jusqu'à Nathalie Sarraute ou, plus près de nous, Angelo Rinaldi et Hector Bianciotti.

Née en 1884 (bien que certaines sources en France indiquent la date erronée de 1892) elle est l'aînée d'une fratrie de sept enfants. Fille du médecin homéopathe James Compton-Burnett, elle perdit très tôt sa mère. Après les secondes noces de son père, Ivy et ses frères et sœurs reçurent une éducation à domicile, ce qui est un premier élément d'explication à la thématique des romans à venir, où l'univers familial et coupé du monde crée un climat lourd et prompt à tous les débordements criminels et amoraux.

Son père mourut alors qu'elle avait 16 ans, en 1901. Les années sombres débutèrent alors pour Ivy qui devait souffrir de l'autorité de sa belle-mère avant de perdre deux de ses frères (l'un mourut des suites d'une pneumonie et l'autre fut tué à la guerre) puis deux de ses sœurs qui se suicidèrent ensemble. Hormis ces éléments on dispose de peu d'informations concernant la biographie d'Ivy Compton-Burnett. Elle s'installa avec sa compagne, la journaliste Margaret Jourdain, dans un appartement londonien au milieu des années 1920. Les deux femmes devaient partager, jusqu'à la mort de Margaret en 1951, près de trente années de vie commune. Ivy Compton-Burnett est morte à Londres en 1969.

Et une analyse de son oeuvre, également par Wiki :

Citation :
Les romans d'Ivy Compton-Burnett sont, d'après Angus Wilson, parmi les plus amoraux qui soient. On y trouve en effet des adultères, des meurtres (ayant pour origine l'orgueil et la cupidité des protagonistes), l'homosexualité et l'inceste... Cette galerie sombre est décrite sous forme de dialogue, ce qui explique que l'œuvre d'Ivy Compton-Burnett fut facilement adaptée sous forme de pièces de théâtre radiophoniques qui eurent un grand succès en Grande-Bretagne. Après un premier roman qui souffre encore de l'influence de George Eliot, Dolorès, paru en 1911, Ivy observera le silence jusqu'en 1925 et la publication de Maîtres et serviteurs. S'ensuivra jusqu'à sa mort une vingtaine de titres qui mettent tous en évidence une opposition, comme Mères et fils en 1937, Jour et ténèbres en 1951 ou Passé et présent en 1953. Nathalie Sarraute la cite comme l'un des écrivains importants de la modernité, à l'égale de Virginia Woolf, dans L'Ère du soupçon.

Ivy Compton-Burnett était admirée de Graham Greene, Rosamond Lehmann et Elizabeth Bowen, mais assez peu appréciée de Virginia Woolf.

Elle a obtenu le James Tait Black Memorial Prize en 1955 pour Mother and Son.

La maison en Kensington où elle habitait et mourut, Nº 95 Cornwall Gardens, a un blue plaque commémoratif depuis 1994.

Je viens de lire un de ses romans intitulé en français Des hommes et des femmes (titre original : Men and wives). Je sors de cette lecture assez perplexe. Je ne peux pas dire que cela m'ait déplu (j'ai passé deux jours plongée dans ce livre et je me demandais vraiment comment cela allait tourner), mais je n'ai pas non plus été emballée.

L'histoire se déroule en quasi huis clos dans une famille de nobles (mais des nobles récents) composée d'un père catégorie imbécile heureux, toujours en train de se convaincre à voix haute qu'il est le meilleur père, mari et maître imaginable, d'une mère (le personnage central) tyran, manipulatrice, perturbée mentalement, et de quatre enfants, qui tous la déçoivent de par leurs orientations professionnelles (l'un dédaigne Cambridge pour se consacrer à la poésie, l'autre préfère la recherche scientifique à une carrière de médecin) ou leurs fréquentations (la fille flirte avec le recteur du village, et le cadet préfère la compagnie de trois vieilles filles à celle des jeunes de son âge).
Autour de cette famille gravitent quelques personnages du village qui viennent prendre le thé et leur passer la brosse à reluire.

Le quotidien n'est pas évident pour les quatre enfants qui font face à leur mère, Lady Harriet, insomniaque, maniaque de la religion, qui leur répète en permanence à quel point ils la déçoivent alors qu'elle s'est sacrifiée pour eux, jusqu'à ce que cette routine soit perturbée, par une tentative de suicide de ladite mère...


Ce qui fait l'originalité du livre (et c'est apparemment la marque de fabrique d'ICB), c'est sa structure narrative assez inédite : le roman est composé à 95% de dialogues (pourcentage approximatif estimé par moi-même Razz ), n'ayant parfois ni queue ni tête. C'est donc assez perturbant, car un personnage peut dire une chose et son contraire trois lignes plus loin, et qu'il y a souvent un manque de logique qui correspond toutefois au flux naturel d'une conversation.

Ce choix stylistique se prête très bien au milieu dépeint : en effet, dans tous ces romans bien british que nous affectionnons ici, l'essentiel de l'activité des personnages se passe autour d'une tasse de thé ; ainsi, hormis quelques descriptions et passages narratifs indispensables, cette conversation sur presque 300 pages, c'est comme regarder un period drama.

Mais ce qui est perturbant, c'est surtout le contenu des dialogues : on oscille entre le côté hyper poli et hypocrite des discussions de ce petit monde, et des répliques d'une franchise déconcertante, incisives, cyniques, qui sont à mille lieues du savoir vivre anglais. Un personnage peut très bien dire à un autre des choses assez insultantes au milieu de la discussion, sans que cela semble les déranger. Cela donne au livre un aspect assez absurde par moments.


Je ne peux pas dire que j'ai vraiment aimé ce roman, mais je ne suis pas mécontente d'avoir découvert la plume d'ICB. C'est une lecture qui m'a parue vraiment curieuse et qui, rien que pour cela, mérite que l'on se penche dessus.


Dernière édition par esperluette le Dim 5 Nov 2017 - 12:29, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeLun 14 Aoû 2017 - 16:49

Belle présentation, qui donne envie, esperluette sunny 

De cette auteure je ne connais que le nom, et la réputation (sûrement caricaturale) de "langue de vipère" ... une raison supplémentaire de la découvrir Very Happy
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Juliette2a
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeLun 14 Aoû 2017 - 18:19

Merci pour l'ouverture de ce topic, Esperluette ! Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 567661 Ta présentation est passionnante Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 150390 J'ai également envie de découvrir cette auteure, en particulier le roman Mère et Fils sunny
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Ysabelle
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeLun 14 Aoû 2017 - 20:53

Quelle belle présentation,  Esperluette. J'aime beaucoup ce que tu dis de cette auteure. Je ne la connais pas même si les titres me semblent familiers. scratch Le livre que tu as lu m'intrigue beaucoup. J'aime ce côté absurde et le langage assez particulier des personnages. Si en plus elle était une auteure admirée de Rosamond Lehmann, elle réunit assez de critères pour me plaire Very Happy
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Cassandre
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMar 15 Aoû 2017 - 8:15

Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 846997 pour ta présentation, Esperluette. J'ai dans ma PAL, Frères et sœurs et Mère et fils, mais je ne sais pourquoi, ces deux livres sont toujours restés sous les autres, après quelques tentatives infructueuses. Tu as eu le courage d'aller jusqu'au bout Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 846997

J'attends vos avis et peut-être que je redonnerai une chance à ICB confused
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMar 15 Aoû 2017 - 16:37

Petit Faucon a écrit:
De cette auteure je ne connais que le nom, et la réputation (sûrement caricaturale) de "langue de vipère" ... une raison supplémentaire de la découvrir Very Happy

Je ne lui connaissais pas cette réputation, mais beaucoup des personnages du roman que j'ai lu sont de sacrées langues de vipère aussi. Ivy Compton-Burnett (1884-1969) 55950

Je serais curieuse d'avoir d'autres avis sur son oeuvre, même si pour ma part je ne compte pas lire d'autres de ses livres dans l'immédiat, je n'ai pas été assez séduite pour me jeter sur sa biblio tout de suite. Wink
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 11:17

Je me joins aux avis ci-dessus pour te remercier pour cette très jolie présentation esperluette Very Happy
(mais j'avoue que le fait qu'elle soit saluée par Nathalie Sarraute me refroidit un peu Embarassed )

Joyce Carol Oates a écrit un article très intéressant sur ICB dans le New York Times à l'occasion de la publication d'une biographie de la dame Wink
(comme toi, esperluette, elle semble ne pas avoir été totalement séduite par les romans d'ICB qu'elle juge surestimés pour résumer Wink )

Joyce Carol Oates a écrit:
The interested reader might begin with ''Manservant and Maidservant'' (published as ''Bullivant and the Lambs'' in this country in 1947, but long out of print), which is generally conceded to be the best of all her books. Or the more adventurous might begin with ''Pastors and Masters'' and follow the chronological sequence through all 19 novels. And good luck.
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 11:58

Merci serendipity sunny 
J'adore le "and good luck" assassin de la dernière phrase de JCO Wink
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 12:12

Merci pour l'article Serendipity ! Je n'ai lu que le début, il faudra que je prenne le temps de tout lire, mais j'ai tiqué sur cette phrase :

Citation :
Compton-Burnett was compared favorably to Jane Austen, Congreve, Aeschylus, Faulkner, Hemingway, and even Picasso.

Picasso, vraiment ?! Suspect Laughing
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitimeMer 16 Aoû 2017 - 13:06

Petit Faucon a écrit:
J'adore le "and good luck" assassin de la dernière phrase de JCO Wink

esperluette a écrit:
Picasso, vraiment ?! Suspect Laughing

Oui, il y a pas mal de références intéressantes et de coups de griffes dans cet article Wink je me doutais qu'il intéresserait certaines membres Cool
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MessageSujet: Re: Ivy Compton-Burnett (1884-1969)   Ivy Compton-Burnett (1884-1969) Icon_minitime

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