Alessio Forgione (1986).

Alessio Forgione est un auteur italien né à Naples en 1986, qualifié de "romancier italien le plus prometteur de sa génération" par le journal italien Il Messaggero

J'ai récemment trouvé au rayon nouveautés de la médiathèque son premier roman Napoli mon amour (titre original -même en italien- référence au film Hiroshima mon amour qui est cité par les protagonistes), attirée par la mention ci-dessus qui orne la couverture  

En voici le pitch :

   

Citation :

Amoresano vit à Naples, il a presque trente ans et n’a pas trouvé sa place dans le monde. Ses journées passent lentement, entre la vie chez ses parents, les matchs du Napoli, les soirées avec son ami Russo à écumer les bars et la recherche d’un travail. Après un échec lors d’un énième entretien d’embauche, il décide d’épuiser ses économies et d’en finir avec la vie, mais une rencontre amoureuse ranime ses désirs et ses espérances.
   Alessio Forgione raconte avec une langue enlevée, tissée de tendresse et d’humour, les déambulations d’un jeune homme en proie aux affres de sa génération, dans un Naples inattendu et électrisant.
   Ce roman d’une intensité et d’une poésie renversantes entremêle avec grâce pauvreté et tendresse, désespoir et enchantement.

Je ne sais pas si j'ai aimé ce livre, mais c'est une lecture marquante. Un style soigné en effet mais très abordable, des références culturelles, tant littéraires que cinématographiques .... un peu trop de descriptions des matches de foot à mon goût mais bon, cela fait partie de la culture napolitaine et j'aurais dû les sauter  

Je ne veux pas trop en dire mais je précise que ce n'est pas vraiment une lecture feel-good. Forgione y décrit avec réalisme cette jeune génération italienne qui n'a que pour seul espoir l'exil et, dans l'attente, le foot et l'alcool (avec modération car chaque euro compte)   

Spoiler:

Depuis, Forgione a également publié un second roman intitulé Giovanissimi (non traduit pour l'instant) qui a été finaliste du prestigieux prix Strega (équivalent du Goncourt) en 2020 et il a reçu en France le prix Méditerranée 2021 aux côtés de Boualem Sensal

Merci pour la présentation de ce jeune auteur napolitain, serendipity !

Est-ce que l'histoire ou le style ressemble à ceux de Silvia Avallone ?

C'est intéressant que tu poses cette question Petit Faucon, car je me suis interrogée également

Je n'ai lu qu'un seul roman de Silvia Avallone et mes souvenirs sont aujourd'hui lointains. Je ne me souviens pas du style avec précision, dans ma mémoire le style d'Avallone est moins poétique, ses protagonistes évoluent dans un milieu plus populaire et surtout moins éduqué.

Le narrateur de Napoli mon amour est issu d'une famille de "petits" fonctionnaires et il a fait des études supérieures. Il se réfugie dans la littérature (Faulkner, Hemingway par exemple). On y retrouve donc ce sentiment de déclassement (il se demande à quoi cela sert d'avoir obtenu deux masters pour finir par travailler sur un ferry, avant de tomber au chômage et ne se voir proposer que des petits jobs).

Je viens de relire le topic consacré à Avallone et je pense qu'il y a effectivement des points communs entre ces deux auteurs et leurs univers respectifs

Le constat sur les perspectives pour la jeunesse dans l'Italie contemporaine est aussi "plombant" pour reprendre le terme employé sur le topic d'Avallone

Oui en effet les perspectives économiques sont désastreuses en Italie, on le sait, c'est intéressant que cela inspire des jeunes écrivains, dans une veine sociale.
Je me souviens du livre d'Avallone D'acier (je n'ai pas lu l'autre encore) comme assez désespéré et énergique en même temps.

Est-ce que tu as déjà lu Erri de Luca ? il est napolitain aussi il me semble, comme Elena Ferrante également