Gabrielle Filteau-Chiba, autrice canadienne francophone

Gabrielle Filteau-Chiba est une autrice canadienne, de Montréal, traductrice de formation.

En 2013, elle abandonne vie citadine et possessions pour s'installer dans la région de Kamouraska, au Québec, pour y vivre pendant trois ans sans eau courante et électricité.

J'ai lu dernièrement son premier roman Encabanée.
C'est le premier tome d'un triptyque constitué de Sauvagines (finaliste aux prix France-Québec et Jovette-Bernier 2020) et Bivouac.

J'aurais aimé vous en faire une présentation plus complète mais j'ai trouvé peu d'éléments biographiques proposés sur elle sur le net.

Voici le texte publié en quatrième de couverture de l'édition poche (chez Folio) d'Encabanée:

Citation :

Lassée par un quotidien aliénant, Anouk quitte son appartement de Montréal pour une cabane abandonnée dans la région du Kamouraska, là où naissent les bélugas. "Encabanée" au milieu de l'hiver, elle apprend peu à peu les gestes pour subsister en pleine nature. La vie en autarcie à -40°C est une aventure de tous les instants, un pari fou, un voyage intérieur aussi. Anouk se redécouvre. Mais sa solitude sera bientôt troublée par une rencontre inattendue...

Le roman se présente comme un court texte d'une centaine de pages, rédigé comme le journal de l'héroïne, Anouk, retraçant une dizaine de jours de janvier dans ses conditions d'exil choisi, d'ermitage, au plein cœur de l'hiver, entourée du froid, de la neige et des coyotes. Des listes de memorandum et quelques jolies illustrations le parsèment.
L'ensemble est tellement crédible qu'alors que j'avais oublié le pourquoi de mon choix de ce roman en librairie, j'ai cru lire une autobiographie, me rappelant par sa thématique Dans les forêts de Sibérie, de Sylvain Tesson. Mais non, il s'agit bien d'une œuvre de fiction. Mais très bien documentée par le parcours personnel de l'autrice.
Pour le style, elle utilise (et défend) la langue québécoise et propose à la fin de l'ouvrage un glossaire pour les lecteurs français.

Le journal se lit facilement et très agréablement. La fin arrive (trop) vite, j'aurais apprécié sur le moment un roman plus dense et long. Apprendre, pendant la recherche d'infos sur l'autrice pour préparer le topic, qu'il n'est que le premier tome d'un triptyque me rassure sur la poursuite de l'exploration possible de cet univers.
Voici un lien vers une émission de France Culture à son sujet (que j'écouterai dès que j'aurai le temps)

Une lecture qui me tente beaucoup au vu du contexte. En te lisant au début, j'ai aussi pensé à une autobiographie
Je suis intriguée par la présence qui a troublé sa "quiétude" Je le mets sur ma Pal qui prend une allure de gratte-ciel

Merci Vavyala pour cette alléchante présentation ce roman a tout pour me plaire  et ma Pal concurrence celle d'Ysabelle

J'ai repéré deux livres en médiathèque.
Encanabée est classé dans les documentaires, par erreur ???

Spoiler:

et Sauvagines dans les romans. Serait-ce le deuxième tome de la trilogie ?

Spoiler:

Ysabelle a écrit:

En te lisant au début, j'ai aussi pensé à une autobiographie

Je me sens moins seule!

Ysabelle a écrit:

Je le met sur ma Pal qui prend une allure de gratte-ciel

Rosalind a écrit:

ce roman a tout pour me plaire et ma Pal concurrence celle d'Ysabelle

Contente de donner des idées pour vos PAL respectives, en espérant ne pas induire de surcharge mentale!
Je précise que ce n'est pas le roman du siècle, en termes de fond et de forme, mais pour une lecture détente ou pour se remettre en douceur à la lecture, il fait parfaitement le travail, par la légèreté de la plume et la concision.
Pour ceux qui souhaitent aller plus loin, il est trop court pour étancher l'appétit, d'où mon intérêt pour suivre le triptyque. Même si la lecture d'un avis sur le tome 2 me fait un peu peur sur sa chute.

@ Rosalind:
- Oui, tes bibliothécaires ont classé Encabanée dans les documentaires par erreur, il s'agit bien d'un roman.
- Sauvagines est bien le deuxième tome du tryptique.

Merci pour cette présentation et pour ton avis, Vavyala !! Comme je te l'ai déjà dit, je suis fortement intéressée par ce livre ! J'ignorais qu'ils s'agissait du premier roman d'un triptyque !

J'espère que tu ne seras pas déçue si tu le lis un jour Juliette!
J'ignorais aussi qu'il s'inscrivait dans un cycle.

Je signale l'émission Littérature sans frontières diffusée samedi sur RFI, qui avait pour invitée G. Filteau-Chiba
Je ne l'ai pas encore écoutée, mais elle figure dans ma pile de podcasts

Merci serendipity pour l'information, je vais voir si je trouve ce podcast!

Je l'ai écoutée cette nuit (insomnie ) et je pense que cette émission te plaira Vavyala

Et tu as eu raison!
J'ai écouté le podcast dernièrement et été intéressée par son engagement écologique (qui entre en résonance avec mes interrogations du moment et un programme de formation que j'ai en cours sur les questions climatiques et de décarbonation) et sur son rapport aux peuples autochtones (avec un arc-en-ciel dans le cœur quand elle a parlé des éditions Mémoire d'Encrier et de romancières et poétesses innus qui y sont publiées ).
J'ai souri à la mention du glossaire et du terme "asteur", "à c't'heure" qui était aussi utilisé dans ma famille en Saintonge.

J'ai noté que Sauvagines était sorti en poche, j'essaierai de me lancer à l'assaut de sa lecture quand je pourrai, ma PAL prend de la hauteur...

Merci encore serendipity pour le partage!

Avec plaisir Vavyala, je suis ravie que tu aies pris plaisir à l'écouter. Il y a souvent des sujets intéressants dans cette émission

J'avais un peu d'appréhension à me lancer dans la lecture de Sauvagines, tome 2 de la trilogie de cette autrice. En effet, j'avais lu qu'il y était (entre autres) de femmes devant se protéger d'un homme voyeur et agresseur, ce qui ne m'est pas un thème de prédilection.

Finalement, je l'ai beaucoup aimé, comme quoi mieux vaut ne pas se laisser guider par ses peurs.
Dans cet opus, nous suivons Raphaëlle, agent du gouvernement, employée pour surveiller le bon usage des forêts et des permis de chasse. Malheureusement, l'exercice de ses fonctions va lui apporter désillusions : coupes rases de parcelles forestières, braconnage violent des animaux (sauvages comme domestiques), levée de la protection de la chasse de certaines espèces en voie de disparition (comme le lynx) et autre féminicides couverts,... La vie forestière n'est pas un fleuve tranquille.
En découvrant les activités d'un braconnier dont elle espère mettre fin aux activités illégales, elle va se découvrir être la proie de cet homme...

Le roman est en partie bâti comme un thriller, mais pour une autre comme une ode à la Nature et à la nécessité de la préserver, à l'amitié et l'amour qu'on peut toujours trouver dans l'adversité et un manifeste éco-féministe sur les dérives de nos sociétés "civilisées".
Pour la petite nature que je suis, le livre a été parfaitement raconté pour transmettre le rejet de "horreurs boréales" sans me décourager ni me rebuter, tout en m'émerveillant dans certaines parties de la forêt canadienne. Bravo à l'autrice !

J'ai hâte de lire le dernier tome de la trilogie, Bivouac, quand l'abaissement de ma PAL me le permetttra.

Un petit mot en passant après avoir terminé la trilogie avec Bivouac.

Le roman m'a plu, même si je l'ai trouvé moins prenant que le précédent.
La lutte écologiste pour sauver un bout de forêt en Kamouraska arrive à son terme. Les passions agitent les personnages, que ce soit du côté du militantisme mais aussi des amours.
Le thème rejoint celui de L'arbre-monde, de Richard Powers.

J'ai apprécié le ton mesuré, les regroupements d'écologistes ne sont pas des havres de paix et de concorde, comme ici à la ferme Orléane.

Une trilogie que je recommande pour ceux qui s'inquiètent du devenir des forêts.

Je suis intéressée par cette trilogie, merci d'avoir partagé tes retours !