J'ouvre un topic pour ce livre que j'ai lu en début d'année et qui est à ce jour mon coup de coeur littéraire de l'année. J'ai lu d'autres livres, mais aucun ne m'a fait l'effet de celui là et je vous invite vivement à vous le procurer, voilà une lecture dont vous ne serez pas déçu!
Le style est merveilleux objectif et sans une pointe de lyrisme surfait ( je me bats contre l'excès de métaphores filées d'une niaiserie sans nom en ce moment et sur ce point, Les Locataires de l'Eté a su combler mes espérances les plus folles!).
C'est pendant l'été de 1968 que je tombais amoureux et que mon père se noya : voilà comment débute Les Locataires de l'été.
Sur la plage du Cap Bone où ses parents possèdent une maison de
vacances, Michael 15 ans tombe amoureux de Zina, 20 ans, qui loue avec
sa mère un petit pavillon sur leur propriété. Tout va pour le mieux car
elle semble s'attacher à lui mais les choses n'avancent pas aussi vite
que le rêverait Michael. Pendant qu'il fait sa cour, il observe aussi
les allées et venues des adultes -ceux-ci l'acceptant avec une facilité
quelque peu déconcertante dans leur cercle- qu'il croit comprendre.
C'est qu'au jeu des observations, son amie Hillyer est un peu plus fort
que lui. Et le drame annoncé dès l'incipit se produit. Peut-être aurait
il mieux fallu pour Michael demeurer à l'état d'innocence quelques pages
de plus...
Charles Simmons est un écrivain américain
dont j'ignorai l'existence jusqu'à ce qu'à ce que la couverture de ce
livre me fasse de l'oeil. Et oui je suis faible : Edward Hopper+Phebus
Libretto = objet du désir. Et je ne regrette pas d'avoir déboursé 1
euros 50 chez Boulinier pour assouvir ma nouvelle envie de collection de
Libretto parce que j'ai vraiment adoré ce roman. Le style est très
simple ( mais c'est un compliment) et les phrases sont épurées
d'adjectifs qualificatifs comme truculent qu'on ne devrait plus
retrouver dans aucun livre rédigé après 2003. Pour reprendre
Lily, je dirais que ce roman n'a pas un gramme de trop, et c'est vraiment agréable de lire un texte aussi parfaitement maîtrisé.
Les locataires de l'Ete est un roman d'apprentissage troublant, mais
absolument pas pervers. Ce qui m'a troublé c'est la facilité
déconcertante des relations entre les adultes et Michael. Dans ce roman,
jamais les adolescents ne sont mis à l'écart des adultes, ils partagent
leurs conversations et leurs verres de vodka et tout cela semble
naturel. Ce n'est pas l'idée que je me faisais de la société américaine
des années 60, et même de la société actuelle. Mais leurs échanges
d'égaux à égaux ne sont pas du tout malsains. C'est ce qui m'a marqué le
plus dans ce livre. La relation entre Michael et son père est
d'ailleurs une des plus belles relations père-fils qu'il m'ait été
donnée de lire, même si je dois bien l'avouer, j'ai eu affaire à bien
peu de relations père-fils dans ma vie de lectrice.
Pour parler
de littérature en général, la lecture des Locataires de l'été marque ma
première réelle incursion dans la littérature américaine dite
contemporaine et j'ai hâte de continuer mon exploration. Et donc OUI, je
vous le recommande plus que chaudement!