Dino Buzzati

J'ai souhaité ouvrir un topic consacré à Dino Buzzati (1906-1972), même s'il est incomplet, afin de regrouper ce qui a été écrit ça et là sur le forum sur ses nouvelles.

En France, Buzzati est connu pour être l'auteur du Désert des Tartares (1940) et du recueil de nouvelles "Le K" (1966) qui est étudié dans les collèges.

Mais Buzzati est surtout l'auteur d'une oeuvre très abondante (romans, contes, théâtre, nouvelles, poésie).

En ce qui me concerne, je n'ai lu que "Le K" en classe de 4ème, mais j'aimerais relire certaines de ces nouvelles en italien (cela fait partie de mes bonnes résolutions ).

Je me souviens que Galy et quelqu'un d'autre -dont j'ai oublié le pseudo désolée - avaient parlé d'une très belle nouvelle d'amour tirée du K il y a quelques semaines, pourriez-vous me donner le titre SVP ?

Comme tu viens de le souligner, le K est étudié au collège. J'ai d'ailleurs un très mauvais souvenir de ce roman, du coup j'ai jamais voulu appronfondir cet auteur.

Toutes les nouvelles ne sont certes pas passionnantes. Je me souviens avoir, moi aussi, pas mal renâclé pour lire ce livre (je n'ai jamais aimé les lectures imposées, j'ai toujours aimé aller de moi-même vers les livres).

Mais je me souviens aussi avoir eu de bonnes surprises en le lisant. Une nouvelle m'a particulièrement marquée, Le Veston ensorcelé, l'histoire d'un homme à qui il arrive une histoire incroyable : des billets de banque sortent tous les jours d'une poche de sa veste ...

J'ai souvent espéré que la même chose m'arrive mais, à part des vieux kleenex, je ne trouve jamais rien quand je fais mes poches avant de faire une lessive

Il n'y a pasun conte (je ne sais plus si c'est Perrault ouAndersen) qui qui fait référence à un tailleur et de l'argent. Et si oui est-ce une inspiration ?

Ca ne me dit rien

Je l'ai lu en troisieme et j'ai beacoup aimé. Je me souviens de la nouvelle sur les petits garçons qui jouen à la guerre dans le parc et qui se termine par ce lapidaire

Spoiler:

Merci Camille de me remettre cette nouvelle en mémoire, j'avais beaucoup aimé également

Je n'ai encore rien lu de ce que vous avez cité, mais j'ai eu la chance de lire Chez le Médecin cette année, une histoire courte qu'on a étudié dans mon mon cours de français comme exemple d'une nouvelle littéraire. (Je ne savais pas qu'on étudiait couramment Dino Buzzati en France aussi. On en apprend tous les jours...)

En gros, c'est une critique de la société livrée par un médecin à travers une conversation avec un de ses patients. C'est assez intense, c'est bien écrit, et j'ai beaucoup aimé.

Est-ce que quelqu'un a lu cette nouvelle?

J'ai lu le K, il y a longtemps, pas imposé mais plutôt par hasard, et je me rappelle avoir aimé, notamment la nouvelle qui donne son titre au recueil. Comme toujours avec les nouvelles, comme avec les romans policiers, je n'en garde pas un souvenir précis (c'est pratique comme ça je peux les relire). Il y a cependant une dimension de non sense et un sens de l'absurde qui me plaît beaucoup. A relire donc, si je retrouve le livre dans le bazar que j'ai le front d'appeler bibliothèque.

@CamilleMcAvoy, je me souviens de la nouvelle des petits garçons et j'avais bien apprécié l'ironie un peu amère de la chute.

J'ai aussi lu le Désert des Tartares et c'est un très bon souvenir même si c'est un roman assez pessimiste sur l'attente et la vacuité du présent. Je garde une impression de temps suspendu et pourtant avançant malgré les personnages assez curieuse.
La chanson Zangra, de Jacques Brel, est inspirée de ce roman.

J'ai lu Le Désert des tartares en terminale et je dois dire que je n'ai vraiment pas aimé.
Je sais bien que Dino Buzzati est un auteur reconnu et à mon avis assez difficile mais j'ai un mauvais souvenir du seul livre que j'ai lu de lui.
Le Désert des tartares m'a vraiment traumatisée et si cela n'avait pas été pour les cours, je ne l'aurais pas terminé.
Je me souviens d'un livre interminable (bien qu'il soit plutôt court, j'ai eu ce sentiment), où il ne se passe rien.
Je sais bien que c'est le coeur même du sujet du livre: l'absurdité de la vie symbolisé par cette attente des soldats dans leur fort, le sens qu'on tente de donner à la vie malgré son absurdité puisque l'on va mourir.
Mais justement, en plus de m'avoir ennuyée, ce livre m'a déprimée.
Je ne sais pas comment sont les autres livres de Buzzati, peut-être que j'essaierai un jour de lire Le K ou ses nouvelles puisque vous semblez les avoir aimées mais ce sera à un moment où je n'aurai pas le blues alors!

Une des raisons pour lesquelles tu n'as pas aimé le livre est peut-être que tu as été obligée de le lire. Lire ce type de livre devrait toujours être un choix personnel, à mon avis. Je devais avoir à peu près le même âge que toi lorsque je l'ai lu mais je l'avais choisi parce que j'avais toujours été intriguée par le titre et le thème, je ne l'ai pas lu dans un cadre scolaire. Le livre m'a fait une très forte impression même si j'ai trouvé sa lecture un peu ardue sur le moment.

Je ne sais pas si certains d'entre vous ont vu l'adaptation avec Jacques Perrin datant des années 70. L'introspection n'est pas facile à porter à l'écran, le film ne m'a pas marquée outre mesure mais il me semble souvenir que les acteurs étaient excellents.

Je n'ai lu que deux nouvelles de lui mais j'avais beaucoup aimé: c'était le K (la nouvelle proprement dite, pas le recueil) et "pauvre petit garcon" qu'a cité Camille et qui se termine vraiment sur une phrase choc, c'est très bien mené.

@ Cat: Non je ne pense pas que le fait que j'ai dû lire ce livre dans le cadre d'un cours ait de quelque façon influé sur mon jugement.
En fait, je n'ai pas jamais compris cet argument selon lequel si on est contraint à lire un livre, on va moins l'apprécier que si on le choisissait nous-mêmes.
J'aime lire, et les livres qu'on m'a "imposés" au collège ou au lycée m'ont souvent plus et m'ont également permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas.
Mais il est vrai que peut-être je l'ai lu trop tôt ou à un mauvais moment, je pense que parfois il faut donner une deuxième chance à un livre (quitte à le détester une 2e fois et alors là il n'y a rien à faire ).
Donc je ne suis pas totalement fermé à Dino Buzzati!

Si tu relis bien mon post, je n'ai pas affirmé que parce qu'un livre était imposé il n'allait nécessairement pas plaire. J'ai dis que certains livres ne devraient pas être imposés.

Andromaque, si tu as l'occasion de faire de la randonnée dans l' Ubaye ou le Queyras, je te conseille de passer par les forts perdus dans la montagne et qui sillonnent la frontière franco-italienne : il y en a un en particulier pas très loin du col de Larche où l'on perçoit completement l'écrasement par le paysage, la solitude et l'absurdité d'une vie passée à guetter des armées qui ne passeront jamais par là. Et tu pourrais ainsi redonner une seconde chance à ce livre que j'ai lu moi aussi quand j'étais en 1ère ou Terminale et qui m'a vraiment beaucoup marquée!

Je n'ai pas vu le film de Jacques Perrin mais je me rappelle un film de Scola avec Bernard Giraudeau, dont le sujet n'avait rien à voir mais dont l'univers rappelait beaucoup celui du désert des tartares: Passion d'amour, il me semble.