Pearl Buck

Les livres de Pearl Buck sont très intéressants, voire passionnants. Cependant il ne faut pas oublier que c'est la Chine d'avant le Grand Bond en Avant, ce pays est en constante évolution, mais les racines de la Chine actuelle se retrouvent dans les œuvres de Pearl Buck.

Oui voilà, le roman raconte l'opposition Est/Ouest mais aussi l'opposition entre la Chine traditionnelle et la moderne (avec le frère et le mari du personnage...)

En effet ça se passe avant le palanquin des larmes (c'est mon repère ) donc avant le bon en avant comme tu dis ... en plus le livre est super court, se lit en une journée facile, c'est super bien écrit, j'ai vraiment aimé !

J'ai beaucoup aimé "pavillon de femmes" véritable plongée au cœur de la Chine traditionnelle, si tu le trouves je te le conseille

J'ai vu Visages d'Orient (The good Earth) adapté de Pearl Buck (auteur que je ne connais pas du tout).

C'est un film de 1937, une grande fresque (2h30) qui relate la vie d'un paysan chinois et de sa famille sur plusieurs décennies. L'histoire est malgré tout intimiste, sentimentale, proche de ceux qu'elle décrit. Il y a de bons acteurs comme Paul Muni ou Luise Rainer dans les rôles principaux.

J'ai surtout été impressionnée par la très belle cinématographie, avec de splendides noir et blanc, une belle ampleur des décors, en particulier des paysages de nature, rendus frémissants par la caméra de Sidney Franklin.

Un film qui a eu un très grand succès à l'époque, et qui ne démérite pas aujourd'hui.

J’ai relu « Pavillon de femmes » et j’ai retrouvé le même enchantement que j’ai eu la première fois il y a des années lumières. Je devais avoir alors, 13ans !
Les personnages sont très attachants, notamment la fascinante Madame WU. Ce livre nous plonge dans la chine purement traditionnelle, avec à peine un petit vent de modernité qui commençait à s’infiltrer, amenant la peur de « l’étranger », créant la confusion dans l’esprit, car les mœurs n’étaient pas encore près de décoller.
J’ai beaucoup aimé l’évolution de Madame WU qui sans sortir des 4 mures de sa vaste demeure, déguste à petites gorgées ses découvertes. Elle prend connaissance de l’existence de l’immensité du monde, de la multitude de peuples qui le peuplent et des variétés de cultures. Elle découvre aussi l’Amour avec un grand A ! L’amour infini, sans frontières, le don de soi et l’accueil de l’autre comme son semblable, non un ennemi ou être inférieur. Après avoir usé de son autorité de mère et épouse pour se retirer dans un pavillon séparé, voila qu’elle rencontre l’amour sous les traits d’un étranger et pas n’importe lequel, un prêtre ! A travers sa relation avec cet homme qu’elle a fait introduire chez elle comme précepteur de son fils, entendant maintenir les distances qu’il fallait pour repousser, en cas de besoin, l’infiltration de toute religion ou idée suspecte. Voilà que cet homme entre, sans qu’elle le sente, dans le plus secret des jardins, son cœur.
A travers les questionnements et le quotidien de Madame WU, Pearl Buck nous fait pénétrer dans les dédales de la pensée et des traditions chinoises. Une Chine qui se croyait le centre du monde.
Absolument prenant, raffiné, se déguste comme un thé au jasmin dans un jardin cultivé d’orchidées et de pivoines (ceux qui ont lu le livre comprendront pourquoi ces fleurs )

Je suis entièrement d'accord avec toi, Ysabelle, ce roman m'avait enchantée également !! Il y a aussi "Pivoine", l'histoire d'une servante, qui est très bien !!!
Dulcie le film dont tu parles est tiré d'une trilogie, "la terre chinoise" qui vaut la peine aussi d'être lue et ce que tu dis du film donne envie de le voir !!

Pivoine est le premier que j'ai lu de Pearl Buck. J'en garde un bon souvenir mais pas grand chose des faits. Je projette de le relire aussi.
Je suis aussi intéressée par le film, dont parle Dulcie. Je vais regarder sur Amazon et par la même occasion commander les livres. Ma CB a du s'enfuir en m'entendant écrire. Je lui ai fait faire des cauchemars ces temps-ci

je remonte ce topic pour parler d'un roman de P.Buck que je découvre grâce à mon libraire qui me l'a prêté :



le titre original "living reed" (le roseau vivant) est bien plus joli que la traduction française d'une grande banalité !

Pearl Buck, à travers une famille de "sangban" (nobles) suit l'évolution de la Corée depuis la fin du XIXe siècle jusqu'aux prémices de la guerre de Corée qui a conduit à la scission du pays de chaque coté du 38e parallèle. L'essence même du roman et le survol d'une longue période, donc la révolte des paysans du Donghak qui a permis au Japon de mettre un pied en Corée, est à peine effleurée... L'occupation japonaise elle-même n'est pas vraiment exploitée, car le personnage principal du roman, Yun Chul, quitte la Corée durant de nombreuses années pour voyager à pied en Chine et en Russie... Il cherche à fédérer la diaspora coréenne en vue de la libération du pays. Cette partie du romannous donneun apercç intéressant, mais sommaire, des tous ces Coréens exilés en Russie communiste et en Chine qui seront plus tard la population de la Corée du Nord avec son idéologie communiste.

Un autre aspect intéressant du roman, sur lequel insiste beaucoup l'auteure (normal, elle est américaine ! ) ce sont les relations de la Corée avec les USA depuis leurs balbutiements jusqu'à 1963, date de la parution du livre. Ce n'est pas vraiment à l'honneur des USA qui se soucient comme d'une guigne de la petite Corée dans leur bras de fer avec la Russie et la Chine !! La façon dont la Corée est "libérée" en 1945 après la reddition du Japon est assez chaquante, car les Américains ne se soucient que de leurs relations avec le japon et ne tiennent aucun compte des demandes des Coréens... Bon, c'est à vérifier, je ne connais pas du tout cette partie de l'histoire !

Le roman est aussi une plongée dans les traditions familiales de la noblesse coréenne sous Joseon, d'une façon très détaillée dont on retrouve encore beaucoup de traces aujourd'hui (dans les dramas) . pearl Buck donne une place importante aux chrétiens, place dont je n'avais pas encore vu la trace dans ce que j'ai pu voir des dramas historiques, et qui se voit à peine dans les dramas modernes, qui ne semblent pas mettre le christianisme au cœur du quotidien coréen, alors qu'on retrouve constamment le confucianisme, le bouddhisme ou même le chamanisme !

De plus je ne sais pourquoi l'auteure s'obstine à décrire les sangban toujours vêtus de blanc, ce qui est contredit par les descriptions du hanbok masculin et féminin, toujours très coloré !

Au total, j'ai trouvé ce livre intéressant, par son aspect documentaire, le côté romanesque n'étant clairement là que pour soutenir le propos historique. Il m'a conforté dans l'impression que j'avais de la Corée comme un pays courageux, n'ayant jamais cessé de lutter contre les différentes invasions ou suzerainetés avec une grande volonté de survie et de maintien de sa culture contre vents et marées !

Merci pour ce retour très intéressant, Clinchamps ! Cela fait longtemps que je souhaite me plonger dans les écrits de Pearl Buck !

Clinchamps, merci pour ce beau commentaire qui ne laisse pas indifférent. J'aime beaucoup ce que tu décris. C'est un roman que je mets avec plaisir dans mes projets.

Merci clinchamps pour ce beau compte-rendu de ce livre (moins connu ?) de Pearl Buck.

J'ai beaucoup lu cette auteure quand j'étais au lycée : La mère, Pivoine, Vent d'Est vent d'Ouest, et d'autres dont je ne me souviens pas les titres, mais pas cette Terre coréenne.

Je me souviens que ma prof de chinois (chinoise de Chine Pop) nous disait toujours au lycée quand on parlait d'elle : Pearl Buck, elle est très bien sur les descriptions mais elle ne retranscrit pas du tout les vrais sentiments des Chinois ; ça m'avait frappé.

Merci pour ton retour clinchamps! Je ne suis pas sûr que cette histoire m'attire, mais je me le note, je l'essaierai peut-être si je le croise en bibliothèque.  

Merci Petit Faucon pour ton anecdote sur le ressenti de ta prof de chinois sur la peinture des sentiments des Chinois. C'est intéressant d'entendre que malgré son intérêt pour la Chine, Pearl Buck n'ait peut-être pas réussi à percer la pensée intime du peuple chinois...

Comme toi, j'ai lu La mère (poignant ), Vent d'est, vent d'ouest (que j'aime beaucoup et avait trouvé intéressant pour le choc des cultures en Chine ancestrale et Occident) et Pivoine (que j'avais trouvé intéressant, avec l'histoire de cette famille juive implantée en Chine et leur relation avec serviteurs et autres familles chinoises   ). J'avais aussi lu Impératrice de Chine, mais ma lecture avait été plus laborieuse... Intéressant pour ceux qui s'intéressent plus à l'Histoire que moi. J'en ai fait don à une médiathèque, ne comptant pas le relire.

Pearl Buck était américaine et a vécu son enfance en Chine en tant que fille de missionnaire, son regard sur le Chine ne pouvait que déplaire à une Chinoise de la Chine populaire ! Pourtant dans mon souvenir elle ne montre aucun paternalisme ou condescendance enver la culture chinoise, particulièrement dans "pavillon de femmes", mon préféré.

Je note ta recommandation pour Pavillon de femmes! Je n'ai pas lu celui-là.

J'espère que tu vas aimer "Pavillon de femmes", Vavyala. Je l'ai relu et retrouvé le même plaisir qu'il y a des années

Vavyala a écrit:

Je note ta recommandation pour Pavillon de femmes!    Je n'ai pas lu celui-là.

J'espère que tu le liras car j'aimerais avoir ton opinion dessus ! C'est dans ce livre qu'une dame dit à sa copine "il suffit que mon mari laisse ses mules au pied du lit pour que je tombe enceinte"  (ce n'est pas un spoiler ça n'intervient nullement dans l'histoire mais j'ai toujours retenu cette phrase !

Merci pour le partage, Clinchamps  Je note Terre coréenne dans ma PAL   Mon préféré de Pearl Buck est Un coeur fier, je l'ai lu ado et il m'a marqué car je ne l'ai jamais oublié

Je me note celui-ci aussi Cassandre. Je ne pense pas l'avoir lu.

Je suis certaine qu'il te plaira, Ysa, l'héroïne est magnifique de courage Mais ce roman ne se passe pas en Chine Si tu n'es pas pressée, je peux te prêter le mien

Cassandre, je ne suis pas pressée. Merci pour ta proposition

C'est noté, chère Ysa

Merci également pour toutes ces recommandations ! J'ai Vent d'Est, Vent d'Ouest chez moi, je tenterai de le lire en 2022

Ca va être l'année Pearl Buck, à ce que je vois

Merci pour ce retour Clinchamps, il ne me donne pas envie de le lire (et pas parce que tu l'as mal décrit ! ) mais je note dans mes projets 2022 de relire Vent d'est vent d'ouest et de lire le Pavillon des femmes (et peut être Un coeur fier, soyons ambitieux).
J'ai failli craquer l'autre jour devant des rééditions (gallmeister ? non Archipoche) mais ma PAL est bien trop haute encore.

Je remonte ce topic après avoir lu Vent d'est, Vent d'ouest  

Je n'avais jamais lu d'ouvrage de Pearl Buck l'une des plus grandes romancières du XXème siècle, ayant la particularité de situer ses écrits dans la société chinoise de ce siècle fait de bouleversements, où la lutte entre tradition et modernité déchire tout un peuple.
Vent d’est, Vent d’ouest en est un parfait exemple : dans ce roman emblématique de l’auteure, le destin d’une famille chinoise est étroitement lié à l’influence occidentale apparue dans les années 1920, au travers du parcours des deux enfants de la fratrie.
D’une part, Kwei-Lan, la narratrice de l’histoire, vient d’épouser un jeune homme qui lui était destiné dès sa naissance. Par le biais de lettres adressées à sa « sœur » de cœur, Kwei-Lan évoque les difficultés qu’elle rencontre dès les premiers jours de son mariage : si la jeune femme a été éduquée selon les vieilles traditions (à l’image du bandage des pieds, considéré comme essentiel pour toute jeune fille chinoise), son mari, ayant étudié à l’étranger, est porté par des valeurs plus modernes, comme l’égalité entre un mari et une épouse. D’abord déstabilisée, Kwei-Lan décide alors de suivre les conseils de son époux, rompant ses liens avec le passé.
D’autre part, le frère de Kwei-Lan, héritier de la famille, est promis depuis sa plus tendre enfance à la fille d’une noble famille du voisinage. Mais, porté par une vague de modernité, le jeune homme décide de quitter la Chine pour les Etats-Unis : son retour tant attendu se transforme en scandale lorsqu’il se présente aux côtés de son épouse américaine…
Vent d’est, Vent d’ouest est une magnifique immersion dans le quotidien d’une famille chinoise déchirée par le souffle de modernité apporté par l’Occident ; si je me suis attachée à Kwei-Lan et à son mari, ainsi qu’au couple formé par son frère et Mary, je n’ai jamais jugé le comportement de leur mère, dont la vie s’est toujours conformée aux traditions, us et coutumes des ancêtres et qui est brutalement confrontée à la résistance d’un fils en qui elle avait placé tous ses espoirs.
Séduite par la plume de Pearl Buck, j’ai été enchantée par cette lecture, véritable voyage dans l’espace et dans le temps, aux confins de la Chine des années 1920.