La photographie

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Merci pour ce rappel, TimesNewRoman. Cette photo est très intéressante.

Cet épisode parait à la fois très lointain, et en même temps beaucoup trop proche, quand on songe à d'autres événements récents (je pense à l'Inde).

La bêtise et la haine sont hélas universellement partagées sous le soleil ...

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Dérinoé, c'est un sujet de débat sans fin, et qui plus est assez déprimant :

Faut-il publier ce genre de photo, qui suscite une émotion profonde, et véritable, et qui nous donne mauvaise conscience sur le moment, puis bonne conscience ensuite (on s'est indigné, hein!), mais qui ne fait pas avancer la cause illustrée. Une photo n'a jamais arrêté une guerre.

Les extraits de Roland Barthes et de Susan Sontag que tu as cités résument parfaitement la situation.
Susan Sontag a dit tout ce qu'il y a d'intelligent à dire sur ce sujet, dans ce livre indispensable "Sur la photographie".

« Les photographies produisent un choc dans la mesure où elles montrent du jamais vu. Malheureusement, la barre ne cesse d'être relevée, en partie à cause de la prolifération même de ces images de l'horreur. »
« Le sentiment d'être à l'abri des calamités stimule l'intérêt pour les images douloureuses, dont le spectacle suscite et renforce le sentiment qu'on est à l'abri. »
Et encore :
« La première image de cette espèce que l'on voit ouvre la route à d'autres images, et encore à d'autres. Les images paralysent. Les images anesthésient. Un événement connu par des photographies acquiert un surcroît de réalité qu'il n'aurait pas eu sans elles. (…) Mais aussi, après que ces images ont été imposées à notre vue de façon répétée, il perd de sa réalité. »
Tout est dit.

Sur la question de fond, je pense qu'il vaut quand même mieux que ces photos soient publiées, car ça permet de "savoir" et de ne pas s'aveugler en disant "je ne savais pas" (discours bien pratique pour continuer à bien dormir).
Ça permet aussi à certains médias plus intelligents de poser les bonnes questions et de réfléchir à une ou des solutions, et par là même d'agir, ce qui nous fait passer de l'état de sujet spectateur passif à l'état d'être humain au service de la communauté.

Je suis assez triste et épuisée par tout ça, je ne sais pas si je me suis exprimée assez clairement, ce sujet me fait mal.

Le week-end dernier j'ai vu la très belle exposition consacrée aux Nadar à la BNF, "Les Nadar, une légende photographique".
Il est un peu tard pour en faire la promotion étant donné qu'elle se termine demain, mais je ne résiste pas à partager mon enthousiasme   .

Je connaissais Félix Nadar comme auteur de portraits de célébrités de son époque telles que Georges Sand, Sarah Bernhardt, Rossini, etc., et j'ai découvert que les Nadar représentaient en fait d'une véritable entreprise familiale où se sont illustrés deux générations de photographes. Le fonds conservé par la BNF est d'une richesse extraordinaire, et l'exposition en est le reflet. Des dizaines de photos y figurent (portraits, autoportraits, vues de Paris...), et elle retrace aussi l'histoire familiale. Félix a donné ses lettres de noblesses au portrait photographique (allant même jusqu'à inventer l'ancêtre de la 3D) mais il était aussi un caricaturiste renommé. Son frère Adrien, avec qui ses relations étaient complexes, son fils Paul, grand voyageur et passionné d'art lyrique, son épouse Ernestine dotée d'un sens aigu des affaires, sa nièce Marthe, sont aussi présentés.

Peut-être que d'autres ont eu l'occasion de profiter de cette exposition ? Je l'espère.

La page qui lui est dédiée sur le site de la BNF donne accès à pas mal de contenu

Je suis repartie avec la biographie de Félix Nadar de Stéphanie de Saint Marc et me réjouis déjà de retrouver l'exposition grâce à cette lecture.

Merci pour ton post Tatiana. As-tu écouté "Autant en emporte l'histoire" qui était consacré à Nadar (dimanche dernier je crois ...)

Non je viens tout juste de découvrir quel en était le thème en me rendant sur le site de l'émission, c'était bien celle de dimanche dernier. Je l'écouterai ce week-end    (l'invitée étant la biographe citée dans mon post, le hasard fait bien les choses ).

Merci pour ton retour sur cette exposition, Tatiana !

Tatiana a écrit:

Non je viens tout juste de découvrir quel en était le thème en me rendant sur le site de l'émission, c'était bien celle de dimanche dernier. Je l'écouterai ce week-end  

Bonne écoute alors, cela te permettra de prolonger l'expo

J'avais vu les affiches de l'expo mais je n'y suis pas allée

En revanche j'adore les portraits de Nadar (père et fils) ; la durée du temps de pose fait que les regards sont tellement expressifs, j'aime beaucoup !!
J'ai un livre de photos de lui qui s'appelle Le monde de Victor Hugo vu par les Nadar, que je lis régulièrement, je l'adore https://www.editions-du-patrimoine.fr/Librairie/Photographie/Le-monde-de-Victor-Hugo-vu-par-les-Nadar?pRelatedEditions=3

Tatiana, merci pour ton retour sur l'expo Dommage que je n'en ai pas entendu parler parce que sinon j'aurais peut-être fait l'effort d'aller à Paris pour la voir, ça m'a l'air très intéressant Je vais aller me renseigner sur eux, du coup!

Remontée de sujet ! Pour ma part, si je suis sensible à toutes les formes de l’image depuis ma plus tendre enfance, c’est seulement il y a quelques années (avec le développement de ma pratique au Reflex) que j’ai commencé à me passionner pour tout ce qui concerne la photographie. Dans le domaine artistique, par-delà les grands noms, j’aime beaucoup la lomographie (où il s’agit d’utiliser des appareils photos argentiques aux capacités limitées pour obtenir des effets particuliers). De manière générale, la douceur qu’offrait la pellicule me rend nostalgique. Enfin, passons et venons-en au but de ce message qui est d’évoquer la photographie dans son rapport avec l’industrie musicale, notamment pour les pochettes de disques dont voici sans conteste ma préférée pour Mangekyou de Yoshiko Sai, délicieux album aux accents jazz sorti en 1975 :

„ Ein General stand an meiner Wiege...“
(Un général se tenait à mon berceau…)

Même si personne n’a réagi à mon message précédent, j’ai envie de poursuivre sur mon sujet, cette fois pour montrer quelques pochettes qui mêlent photographie et graphisme, ce tout en laissant libre-cours à mon goût du rock allemand ! Ya-ah !

Grosse grosse fan de ces 3 groupes allemands! J'aime particulièrement la pochette de Yeti
Et j'ai aussi toujours aimé la pochette japonaise de ton précédent post.

En parlant de pochette et photo, j'avoue beaucoup aimer celle-ci par Hipgnosis

Spoiler:

Et même si les images ne prennent pas de place, il vaut mieux les mettre sous spoiler, parce que sinon quand le lien meurt, ça empêche les pages de se charger correctement, et c'est très chiant

Merci pour la découverte. Je dois avouer que j’ai d’abord mal lu et que j’ai cherché Psygnosis sur Google. Je suis ainsi tombé sur un groupe français dont j’ai écouté quelques titres qui auraient eu de quoi soulever dans les airs le toit de l’auberge ! À qui fut destiné le travail que tu montres ? (Note : les quatre groupes sont allemands.)

Leibgeber a écrit:

(Note : les quatre groupes sont allemands.)

Je ne connais que les 3 premiers c'est pour ça que j'ai parlé de 3 groupes

La pochette est celle de In through the out door, de Led Zep

Vraiment ? Non seulement tu connais les noms d’Amon Düul II, Guru Guru & Ash Ra Tempel, mais tu les apprécies ? Quelle agréable surprise me réserve l’auberge ! Si j’osais, comment es-tu venu au rock allemand ? Pour ma part, cette nuit même, j’ai découvert un nouvel album de Ash Ra Tempel (sorti aussi en 1973 après Join Inn) : Starring Rosi. Celui-ci m’a ravi, il s’est révélé doucement entraînant, merveilleusement, authentiquement hippie ! Et la pochette n’est pas en reste :

Elles sont superbes vos pochettes !! Bien sûr je n'en connais aucune, mais je les trouve riches en créativité et très parlantes d'un style et d'une époque !

Leibgeber a écrit:

Vraiment ? Non seulement tu connais les noms d’Amon Düul II, Guru Guru & Ash Ra Tempel, mais tu les apprécies ? Quelle agréable surprise me réserve l’auberge ! Si j’osais, comment es-tu venu au rock allemand ?

Par Tago Mago de Can. J'ai adoré et j'en ai parlé à un pote disquaire qui m'a dit oui c'est top mais écoute donc In den Gärten Pharaos de Popol Vuh ; et j'ai tellement aimé cet album que j'ai écouté le reste de leur disco (dont la merveilleuse BO d'Aguirre de Herzog) et fouiné dans l'univers du rock allemand. Par contre je ne sais plus comment j'ai voulu écouter Tago Mago, ce dont je me souviens c'est que je l'ai demandé à un gars de senscritique (il n'était pas trouvable sur internet à l'époque).
Je n'ai jamais écouté cet album d'Ash Rah Tempel (ou alors j'ai oublié), je le ferai.

Je crois qu'on devient un peu hors sujet

Tago Mago… Can… Damo Suzuki ! Cléopâtre, c’est décidément toucher mon cœur que d’évoquer tous ces groupes de la meilleure époque du rock. Pour ma part, je ne suis pas sûr, mais il me semble bien que c’est par des numéros spéciaux de Rock & Folk dédiés aux meilleurs albums de l’histoire que j’ai commencé ma découverte de la production d’outre-Rhin. En tous les cas, celle-ci s’est faite il y a longtemps, au milieu des années 90, quand certaines pensionnaires de l’auberge n’étaient même pas nées comme notre chère Juliette  ! Alors, il n’y avait pas Internet, l’accès à certaines choses étaient plus difficile. À la Fnac ou au Virgin Mégastore (qui n’y est pas allé le samedi après-midi ?), il n'y avait guère qu'Amon Düul II, Can ou Kraftwerk qui étaient proposés en CD. Les autres, il fallait en dénicher les vieux 33 tours chez les disquaires d’occasion. Quels trésors ils pouvaient représenter ! Enfin, clôturons donc ce hors-sujet. Je te remercie encore Cléopâtre.

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