Oscar Wilde : Le portrait de D.G., pièces, adaptations, citations...

J'ai lu An Ideal Husband et je plussoie sur les avis enthousiastes . Je suis moi aussi tombée sous le charme de Lord Gorin.
Je n'ai pas tout relevé mais certaines des répliques des personnages sont vraiment très réussies et pertinentes (mais je n'en attendais pas moins de ce cher Oscar ).
J'ai adoré le fait que les didascalies soient si détaillées et présentent les personnages comme le ferait un roman. J'aime les remarques du style "Machin aurait aimé en peindre le portrait".

J'ai du mal à me décider quelle pièce de celle-ci ou de The importance of Being Earnest je préfère...

Cet auteur est extraordinaire, il a su écrire des choses très torturées sur la déchéance comme Dorian Gray et d'un autre coté d'autres choses tellement drôles.
J'ai un vieux livre de citations de lui, et il y a un extrait de son interrogatoire (le juge essayait de lui faire dire qu'il est homosexuel) et la façon dont il tourne ses réponses... absolument tout fait passer le juge pour un imbécile.
Même ça c'est très drôle!
Quant à ses pièces je n'en ai jamais lu mais cela ne saurait tarder il y avait un extrait dans le hors série du point sur l'esprit anglais et comme d'habitude j'ai trouvé ce texte délicieux!

Je ne peux que t'encourager à lire ses pièces Eleanor.

J'ai vu hier soir à la télé "L'importance d'être Constant" et j'ai beaucoup ri.

Je connais bien sûr Oscar Wilde, pour le Portrait de Dorian Gray, entre autres, mais je remets cet auteur sur ma PAL et ma PAReL au plus vite.

On sent parfaitement l'ambiance "pièce de théatre", vaudeville, quiproquos, dans ce film léger.
Du coup, j'aurais aimé des personnages encore plus virevoltants, plus surjoués. Mais Colin Firth et Rupert Everett tiennent bien leurs rôles. Mon petit coeur fond lorsque j'entends la chanson et la voix de Colin haut perchée mais toujours juste...

Reese Witherspoon me plaît énormément aussi. Et les rêves de la jeune Cecilee m'ont rappelé ceux de Catherine Morland. Même âge, même imagination débordante...

A quel peintre font référence les scènes "tableaux" imaginées par Cecilee ? J'ai pensé à Waterhouse, mais je ne retrouve pas le chevalier allongé sur les genoux de sa belle. Est-ce de la renaissance italienne ?

Enfin tout comme Fée clochette, j'adore :

"Trente cinq ans est un âge séduisant, la bonne société londonnienne regorge de femmes suprêmement bien nées qui, de leur plein gré, n'ont pas quitté cet âge depuis des lustres."

Je vais m'arrêter à cet âge, moi aussi !

je plussoie Imonjo! Cette adaptation est vraiment excellente (=Colin est vraiment très beau )
J'ai eu l'occasion de voir cette pièce sur scène et c'est un régal!
Pour les "visions" de Cecily, il me semble y reconnaître du Franck Dicksee, je ne le jurerai pas, c'est à vérifier mais ça correspond assez à un style un peu "fleur bleu"...

Citation :

A quel peintre font référence les scènes "tableaux" imaginées par Cecilee ? J'ai pensé à Waterhouse, mais je ne retrouve pas le chevalier allongé sur les genoux de sa belle.

Un chevalier, une belle, ça fait très préraphaélite tout ceci( vers les années 1800), ce pourrait être Edward Burne-Jones, ou encore Leighton, après je n'ai pas vu cette adaptation alors je ne sais exactement qui cela peut bien être!

Ca fait effectivement très Préraphaélites. Une nature idyllique, fleurie, une jeune fille aux cheveux blonds, lachés et frisés, des robes souples. Les ingrédients y sont.
J'ai l'impression de connaître en particulier l'un des tableaux mais je ne retrouve pas l'auteur. La jeune fille est assise dans l'herbe, le chevalier en armure noire et or allongé, la tête sur ses jambes, un genou relevé.

Je ne suis pas aussi douée que certaines d'entre vous pour trouver mon bonheur sur google et donc vous en mettre une reproduction. Je cherche, hein, je cherche

Œuvre préraphaélite de John William Waterhouse, inspirée d’une Ballade de John Keats, lui-même inspiré par un poète de la fin du Moyen Age, Alain Chartier.



La belle dame sans mercie

La Dame est une fée…une fée au visage d’enfant.



C’est une toute petite fée. Dans l’ombre, on ne voit que son visage lumineux, ses mains agrippées au Chevalier, et ses pieds petits. Elle tend son visage joli vers le Chevalier. C’est une fée qui s’offre.

Le Chevalier la domine de toute sa stature bien qu’il soit agenouillé. Il se penche vers elle. En réalité, c’est elle qui l’attire, elle l’a enveloppé dans un voile qui se confond avec ses cheveux blonds et longs. Il est prisonnier de cette frêle jeune fille, prisonnier de son regard, de ses cheveux, et de ses mains de fée.

Lui, le Chevalier, grand et fort, dans son armure, avec son épée à la main, lui, l’invincible, est complètement dominé par cette minuscule et fragile petite fée.

La puissance du désir a neutralisé la raison,

Le charme a vaincu la force.



Ballad


I.

O WHAT can ail thee, knight-at-arms,
Alone and palely loitering?
The sedge has wither’d from the lake,
And no birds sing.

II.

O what can ail thee, knight-at-arms! 5
So haggard and so woe-begone?
The squirrel’s granary is full,
And the harvest’s done.

III.

I see a lily on thy brow
With anguish moist and fever dew, 10
And on thy cheeks a fading rose
Fast withereth too.

IV.

I met a lady in the meads,
Full beautiful—a faery’s child,
Her hair was long, her foot was light, 15
And her eyes were wild.

V.

I made a garland for her head,
And bracelets too, and fragrant zone;
She look’d at me as she did love,
And made sweet moan. 20

VI.

I set her on my pacing steed,
And nothing else saw all day long,
For sidelong would she bend, and sing
A faery’s song.

VII.

She found me roots of relish sweet, 25
And honey wild, and manna dew,
And sure in language strange she said—
“I love thee true.”

VIII.

She took me to her elfin grot,
And there she wept, and sigh’d fill sore, 30
And there I shut her wild wild eyes
With kisses four.

IX.

And there she lulled me asleep,
And there I dream’d—Ah! woe betide!
The latest dream I ever dream’d 35
On the cold hill’s side.

X.

I saw pale kings and princes too,
Pale warriors, death-pale were they all;
They cried—“La Belle Dame sans Merci
Hath thee in thrall!” 40

XI.

I saw their starved lips in the gloam,
With horrid warning gaped wide,
And I awoke and found me here,
On the cold hill’s side.

XII.

And this is why I sojourn here, 45
Alone and palely loitering,
Though the sedge is wither’d from the lake,
And no birds sing.

Merci, Fée Clochette, j'ai bien trouvé ce tableau, on est bien dans l'esprit.

Je vous mets en caché le lien vers You..be, la scène se situe environ à 1mn30 / 1mn50 du début.
C'est fait pour reproduire le dessin qui est à l'intérieur du journal intime, mais le rendu final me laisse une forte impression de déjà vu.

Spoiler:

Entièrement d'accord avec toi Fée Clochette, sur l'interprétation de cette scène, mais je pense toujours que cela ne fait pas référence à mon cher Waterhouse, qui en a une vision bien plus sombre (ça parait quand même assez bucolique dans le film), j'ai eu la chance d'admirer par deux fois ce tableau...
Je rejoins assez Eleanor sur un Leighton, voir un Dicksee comme je l'expliquais plus haut ou encore un Meynell , mais comme Imonjo, j'ai une affreuse impression de déjà-vu, je vais donc voir ça plus tard dans mes bouquins...

Peu ou prou, tous les pré-R se sont inspirés du poème cité, et de ceux des poètes dont les jeunes filles se gavaient.

quoiqu'il en soit, Algernon fort réticent sur le sujet de l'amour et du mariage au début de la pièce à la vue de la blonde Cecilee, perd bien la raison, il est capturé et c'est ce que je voulais faire passer.... évidemment, ce n'est pas si sombre, mais, n'y a-t-il pas combat, avant de se laisser aller à aimer... combat intérieur, avec déchirement : laisser tomber l'armure ensuite...

C'est tout à fait cela fée Clochette! D'ailleurs c'est une très bonne idée de la part de O. Parker d'avoir utilisé ces références (typiquement britanniques en plus... )

Le rêve de Cecily fait référence au tableau Acrasia de John Melhuish Strudwick.


Ce tableau est inspiré du poème The Faerie Queene d'Edmund Spenser. Il représente Acrasia qui est une enchanteresse (comme Circé).

Acrasia :

Citation :

An enchantress who lived in the “Bower of Bliss,” situate in “Wandering Island” She transformed her lovers into monstrous shapes, and kept them captives. Sir Guyon having crept up softly, threw a net over her, and bound her in chains of adamant; then broke down her bower and burnt it to ashes.

J'avais fait la recherche après avoir vu le film au cinéma.

Merci Violette !
J'avais parcouru tout mon livre sur le Symbolisme, sans succès

Merci Violette, voilà ma curiosité comblée.

Un élève d'Edward Burne-Jones, donc. Pas étonnant.

VIOLETTE merci, tu es un trésor, je le chippe tout de suite et le classe dans dossier peinture pré-R...

Le mystère est donc levé, je ne connaissait ce peintre que de loin alors je ne l'aurais certainement pas retrouvé..

merci Violette!!!

Merci Violette et toutes les autres pour la recherche sur les tableaux .
J'ai vu (et aimé ) le film il y a un bout de temps et m'étais posé la question mais n'avais jamais eu le courage de chercher .

Voilà bien deux semaines que j'ai fini de lire le roman de Wilde. J'ai attendu tout ce temps avant de donner mon opinion car j'avais besoin de prendre du recul.

En un mot Le portrait de Dorian Gray me laisse : perplexe

Je m'étais toujours fait une montagne de ce roman. Je ne sais pas pourquoi. Peut-être parce que je trouvais l'intrigue fascinante.
En réalité, je trouve le roman très inégal : des moments de fulgurance géniale et des passages "médiocres" (au sens de moyen).

J'adore :
-la scène entre Sybil Vance et Dorian Gray
-l'instant où il se rend compte des transformations qui s'opèrent sur son portrait
-la dernière rencontre entre Dorian et Basil Hallward et tout ce qui se passe par la suite.

J'aime tous ces passages car je trouve que Oscar Wilde décrit à merveille tous les sentiments de Dorian. L'analyse psychologique est vraiment très fine.

Je n'aime pas trop :
- Les dialogues entre Dorian et Lord Henry. Je les trouve un peu fastidieux, inutilement longs
- La longue description des passions que nourrit Gray pour tout ce qui est beau ; pour moi une description doit toujours apporté quelque chose à l'histoire. Ici, j'ai l'impression de me trouver devant un catalogue d'instruments de musique, de joyaux...etc.

En définitive, j'ai aimé. Mais, j'avoue : j'ai été déçue

Mon avis rejoint assez le tien Eniluap .
J'ai aimé le personnage de Lord Henry (il est un peu le porte-parole de Wilde avec ses réflexions cyniques à souhait ^^) et l'analyse psychologique de Wilde très fine, l'intrigue avec l'actrice et celle avec le portrait sont fascinantes, mais je n'ai pas aimé les descriptions trop longues et inutiles à mon goût. Pour moi, les pièces de Wilde, légères et très drôles, sont bien meilleures même si le sujet du roman est passionnant .

Par contre, je crois qu'il y avait pas déjà un topic sur Wilde où l'on parlait du roman...

J'ai lu le livre à la rentrée ( mais j'ai oublié de donner mon avis plus tôt ) et j'ai bien aimé ! Certains passages m'ont vraiment effrayé ( lorsqu'il va voir son tableau en pleine nuit et découvre à quel point il est monstrueux ! ). J'ai aimé les mêmes moments que toi Eniluap, ainsi que le personnage de Lord Henry, et j'ai trouvé aussi dommage qu'on ait droit à de longues descriptions de la part de Dorian sur ce qui le passionne !
Mon avis est un peu court mais je l'ai lu il y a un petit moment maintenant et je ne me rappelle plus trop de ce que j'en ai pensé en détail.

En tout cas, j'ai hâte de voir le film avec Colin Firth !

Citation :

En tout cas, j'ai hâte de voir le film avec Colin Firth

Et quand sortira-t'il??

Autrement j'ai commencé à lire Lord Sarvile's Crime et... je me suis rendue compte que je l'avais déjà lu il y a quelques années de là! Je ne sais plus à quelle occasion, je m'en suis rendue compte avec la scène ou Lord Sarvile se fait lire les lignes de la main.

Mais qu'importe puisque je le relit en anglais alors c'est tout autre chose, et puis ce doit être psychologique mais j'ai l'impression de bien plus apprécier l'oeuvre à présent (que je sais qu'Oscar Wilde est son auteur et que je le connais mieux).
Et puis je n'ai pu m'empêcher de faire un parallèle avec Macbeth de Shakespeare, on se demande si il aurait vraiment tué quelqu'un si l'homme ne lui avait pas dit qu'il allait le faire! 5 dans Macbeth par contre même si on retrouve la même dimension du "est-ce qu'il l'aurait fait s'il n'avait pas su?" on peut aussi se demandé s'il ne s'est pas fait manipuler par les sorcières...).
Et d'un certain point de vue on se dit que le chiromancien mérite ce qui lui arrive et se condamne lui même pour de l'argent...

Bonjour,

Comme beaucoup je suis tombé sous le charme de l'oeuvre écrite et plus encore du film version 1998. Voilà le sens de mon post : j'ai le film en DVD mais VO non sous-titrée, ainsi qu'une version VOD elle sous-titrée. Je cherche désespérement une version DVD en français, je sais que cette version est très bien rendue. Votre lien, pour l'heure en tous cas, ne done plus rien ... Y aurait-il quelqu'un pour me renseigner où dénicher cette pépite ?? merci par avance ! JP

Flash info : James Yates, auteur d'Oh Père Lachaise! Oscar's Wilde Purgatory, dont j'ai parlé il y a quelques pages, sera présent au salon du livre du 25 au 28 mars.