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 Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...

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annehonym
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 10:32

Ah que ce topic est magnifique, bon Baudelaire est remarquablement cité et honoré je vous joins un bien triste poème mais non moins sublime de Musset:

Musset : Allégorie du Pélican

LA MUSE

Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les séraphins noirs t'ont faite au fond du cœur;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.

Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lent une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte;
En vain il a des mers fouillé la profondeur;
L'océan était vide et la plage déserte;
Pour toute nourriture il apporte son cœur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur;
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent,
Et, se frappant le cœur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu,
Que les oiseaux des mers désertent le rivage,
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort se recommande à Dieu.

Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps;
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le cœur ;
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant;
Mais il y pend toujours quelques gouttes de sang.
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Ysabelle
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 10:47

annehonym a écrit:
..., bon Baudelaire est remarquablement cité et honoré je vous joins un bien triste poème mais non moins sublime de Musset:

Il est sublime ce poeme, je ne le connaissais pas. Il vrai que mes lectures de de Musset remontent à très loin! En parlant de Beaudelaire, il y en a un que j'affectionne particulièrement et s'il n'a pas été déjà posté, le voici:

Elévation



Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,



Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.



Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.



Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins;



Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes!



Charles Baudelaire
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annehonym
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 29 Déc 2010 - 10:55

Oui j'aime beaucoup.
Je pense que l'on peut citer tout Baudelaire après tout!

LE MASQUE

Statue allégorique dans le goût de la Renaissance

A Ernest Christophe, statuaire

Contemplons ce trésor de grâces florentines;
Dans l’ondulation de ce corps musculeux
L’Élégance et la Force abondent, sœurs divines.
Cette femme, morceau vraiment miraculeux,
Divinement robuste, adorablement mince,
Est faite pour trôner sur des lits somptueux,
Et charmer les loisirs d’un pontife ou d’un prince.

- Aussi, vois ce souris fin et voluptueux
Où la Fatuité promène son extase;
Ce long regard sournois, langoureux et moqueur;
Ce visage mignard, tout encadré de gaze,
Dont chaque trait nous dit avec un air vainqueur :
«La Volupté m’appelle et l’Amour me couronne!»
A cet être doué de tant de majesté
Vois quel charme excitant la gentillesse donne !
Approchons, et tournons autour de sa beauté.

O blasphème de l’art! ô surprise fatale !
La femme au corps divin, promettant le bonheur,
Par le haut se termine en monstre bicéphale !

- Mais non! ce n’est qu’un masque, un décor suborneur,
Ce visage éclairé d’une exquise grimace,
Et, regarde, voici, crispée atrocement,
La véritable tête, et la sincère face
Renversée à l’abri de la face qui ment.
Pauvre grande beauté ! le magnifique fleuve
De tes pleurs aboutit dans mon cœur soucieux;
Ton mensonge m’enivre, et mon âme s’abreuve
Aux flots que la Douleur fait jaillir de tes yeux!

- Mais pourquoi pleure-t-elle ? Elle, beauté parfaite
Qui mettrait à ses pieds le genre humain vaincu,
Quel mal mystérieux ronge son flanc d’athlète ?

- Elle pleure, insensé, parce qu’elle a vécu !
Et parce qu’elle vit ! Mais ce qu’elle déplore
Surtout, ce qui la fait frémir jusqu’aux genoux,
C’est que demain, hélas! il faudra vivre encore !
Demain, après-demain et toujours ! – comme nous !

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MD
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeJeu 30 Déc 2010 - 0:09

Alors si nous sommes dans Baudelaire, il y a aussi Une Charogne que j'aime bien.
Bon certes, il y a plus gai et il est assez répugnant, mais l'opposition entre l'image de la charogne et l' "essence divine des amours décomposés" est plutôt formidable.

Baudelaire est un monstre qui finalement aura séduit tout le monde !

Citation :
Une Charogne

Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été si doux:
Au détour d'un sentier une charogne infâme
Sur un lit semé de cailloux,

Les jambes en l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et suant les poisons,
Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'exhalaisons.

Le soleil rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la cuire à point,
Et de rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint;

Et le ciel regardait la carcasse superbe
Comme une fleur s'épanouir.
La puanteur était si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient de noirs bataillons
De larves, qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants haillons.

Tout cela descendait, montait comme une vague
Ou s'élançait en pétillant
On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se multipliant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau courante et le vent,
Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique
Agite et tourne dans son van.

Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche lente à venir
Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le souvenir.

Derrière les rochers une chienne inquiète
Nous regardait d'un œil fâché,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle avait lâché.

- Et pourtant vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible infection,
Etoile de mes yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange et ma passion!

Oui! telle vous serez, ô la reine des grâces,
Après les derniers sacrements,
Quand vous irez, sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô ma beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!
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Cébès
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MessageSujet: .   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeVen 31 Déc 2010 - 12:29

.


Dernière édition par Cébès le Mer 21 Nov 2012 - 14:01, édité 1 fois
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serendipity
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMar 15 Mar 2011 - 18:38

Je remonte ce topic avec quelques hésitations pour vous parler d'un article que j'ai lu ce week-end, qui propose une sélection des 10 meilleurs poèmes américains (hésitation, car je pense que cette info aurait pu mériter un topic à part scratch ).

Classement proposé par un professeur de poésie sur le site du Guardian.

La lecture de cet article m'a permis de faire de belles découvertes Razz (coup de coeur pour le poème 7).
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Aislynn
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Aislynn


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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeJeu 17 Mar 2011 - 20:34

Magnifique topic ! Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810

J'ai pris grand plaisir à parcourir ces pages ; j'y ai trouvé des auteurs que j'aime (Victor Hugo, Leconte de Lisle pour ne citer qu'eux), relu des poèmes que j'avais un peu oublié et surtout, j'en ai découvert de nouveaux qui m'ont enchantée : "arrêtez les pendules", sonnet d'Avers, Les roses d'Ispahan,Les Marquises, Si..., Midi, Souvenir de la nuit du 4 (celui-là m'a beaucoup émue Sad ), L'éternelle chanson (coup de coeur aussi), La rose et le réséda, Je suis comme je suis......

J'aimerais partager avec vous mes préférés aussi, mais il y en a beaucoup pour un seul post. Je vais commencer par Victor Hugo puisqu'on en parle, car il est l'auteur de mon poème favori entre tous, que je connais encore presque par coeur (il faut parfois que je réfléchisse un peu quant à l'ordre dans lequel viennent les strophes, mais bon).

Citation :
Océano nox (Victor Hugo)

Oh ! combien de marins, combien de capitaines
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,
Sous l'aveugle océan à jamais enfouis !

Combien de patrons morts avec leurs équipages !
L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages
Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots !
Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée.
Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ;
L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots !

Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues !
Vous roulez à travers les sombres étendues,
Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus.
Oh ! que de vieux parents, qui n'avaient plus qu'un rêve,
Sont morts en attendant tous les jours sur la grève
Ceux qui ne sont pas revenus ?

On s'entretient de vous parfois dans les veillées.
Maint joyeux cercle, assis sur des ancres rouillées,
Mêle encor quelque temps vos noms d'ombre couverts
Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures,
Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures,
Tandis que vous dormez dans les goémons verts !

On demande : - Où sont-ils ? sont-ils rois dans quelque île ?
Nous ont-ils délaissés pour un bord plus fertile ? -
Puis votre souvenir même est enseveli.
Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire.
Le temps, qui sur toute ombre en verse une plus noire,
Sur le sombre océan jette le sombre oubli.

Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue.
L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ?
Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur,
Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre,
Parlent encor de vous en remuant la cendre
De leur foyer et de leur coeur !

Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière,
Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre
Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond,
Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne,
Pas même la chanson naïve et monotone
Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont !

Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ?
O flots, que vous savez de lugubres histoires !
Flots profonds redoutés des mères à genoux !
Vous vous les racontez en montant les marées,
Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées
Que vous avez le soir quand vous venez vers nous!


Hugo toujours (je fais une chaloupe avec mes poèmes préférés de cet auteur, on verra la suite après). Un poème que je trouve à la fois émouvant et terrible :

Citation :
L’enfant

Les Turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil,
Chio, qu'ombrageaient les charmilles,
Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
Un choeur dansant de jeunes filles.

Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
Courbait sa tête humiliée ;
Il avait pour asile, il avait pour appui
Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
Dans le grand ravage oubliée.

Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
Comme le ciel et comme l'onde,
Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
Pour relever ta tète blonde,

Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
En boucles sur ta blanche épaule
Ces cheveux, qui du fer n'ont pas subi l'affront,
Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
Comme les feuilles sur le saule ?

Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
Est-ce d'avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
Qui d'Iran borde le puits sombre ?
Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
Qu'un cheval au galop met, toujours en courant,
Cent ans à sortir de son ombre ?

Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
Plus éclatant que les cymbales ?
Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l'oiseau merveilleux ?
- Ami, dit l'enfant grec, dit l'enfant aux yeux bleus,
Je veux de la poudre et des balles.


Vient ensuite celui-ci, que j'aime pour l'atmosphère et qui s'en dégage. La retraite de Russie est célèbre pour avoir été un cauchemar de chaque instant, je trouve que ce poème le retrace parfaitement :

Citation :
L’Expiation (les châtiments)

Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! l'empereur revenait lentement,
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche.
Après la plaine blanche une autre plaine blanche.
On ne connaissait plus les chefs ni le drapeau.
Hier la grande armée, et maintenant troupeau.
On ne distinguait plus les ailes ni le centre :
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Des chevaux morts ; au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre,
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs,
Pleuvaient ; les grenadiers, surpris d'être tremblants,
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise.
Il neigeait, il neigeait toujours ! la froide bise
Sifflait ; sur le verglas, dans des lieux inconnus,
On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.
Ce n'étaient plus des cœurs vivants, des gens de guerre ;
C'était un rêve errant dans la brume, un mystère,
Une procession d'ombres sous le ciel noir.
La solitude vaste, épouvantable à voir,
Partout apparaissait, muette vengeresse.
Le ciel faisait sans bruit avec la neige épaisse
Pour cette immense armée un immense linceul.
Et, chacun se sentant mourir, on était seul.
- Sortira-t-on jamais de ce funeste empire ?
Deux ennemis ! Le Czar, le Nord. Le Nord est pire.
On jetait les canons pour brûler les affûts.
Qui se couchait, mourait. Groupe morne et confus,
Ils fuyaient ; le désert dévorait le cortège.
On pouvait, à des plis qui soulevaient la neige,
Voir que des régiments s'étaient endormis là.
O Chutes d'Annibal ! Lendemains d'Attila !
Fuyards, blessés, mourants, caissons, brancards, civières,
On s'écrasait aux ponts pour passer les rivières.
On s'endormait dix mille, on se réveillait cent.
Ney, que suivait naguère une armée, à présent
S'évadait, disputant sa montre à trois cosaques.
Toutes les nuits, qui vive ! alerte, assauts ! attaques !
Ces fantômes prenaient leur fusil, et sur eux
Ils voyaient se ruer, effrayants, ténébreux,
Avec des cris pareils aux voix des vautours chauves,
D'horribles escadrons, tourbillons d'hommes fauves.
Toute une armée ainsi dans la nuit se perdait.
L'empereur était là, debout, qui regardait.
Il était comme un arbre en proie à la cognée.
Sur ce géant, grandeur jusqu'alors épargnée,
Le malheur, bûcheron sinistre, était monté ;
Et lui, chêne vivant, par la hache insulté,
Tressaillant sous le spectre aux lugubres revanches,
Il regardait tomber autour de lui ses branches.
Chefs, soldats, tous mouraient. Chacun avait son tour.
Tandis qu'environnant sa tente avec amour,
Voyant son ombre aller et venir sur la toile,
Ceux qui restaient, croyant toujours à son étoile,
Accusaient le destin de lèse-majesté,
Lui se sentit soudain dans l'âme épouvanté.
Stupéfait du désastre et ne sachant que croire,
L'empereur se tourna vers Dieu ; l'homme de gloire
Trembla ; Napoléon comprit qu'il expiait
Quelque chose peut-être, et, livide, inquiet,
Devant ses légions sur la neige semées :
« Est-ce le châtiment, dit-il. Dieu des armées ? »
Alors il s'entendit appeler par son nom
Et quelqu'un qui parlait dans l'ombre lui dit : Non.




Et enfin, celui-ci dont j'adore le rythme, surtout au début. J'aime beaucoup également la manière dont l'auteur rallonge peu à peu ses vers, puis les raccourcit à nouveau, afin de donner l'impression du bruit qui approche puis s'éloigne :

Citation :
Les djinns - (les orientales )

Murs, ville,
Et port,
Asile
De mort,
Mer grise
Où brise
La brise,
Tout dort.

Dans la plaine
Naît un bruit.
C'est l'haleine
De la nuit.
Elle brame
Comme une âme
Qu'une flamme
Toujours suit.

La voix plus haute
Semble un grelot.
D’un nain qui saute
C'est le galop.
Il fuit, s'élance,
Puis en cadence
Sur un pied danse
Au bout d'un flot.

La rumeur approche,
L'écho la redit.
C'est comme la cloche
D'un couvent maudit,
Comme un bruit de foule
Qui tonne et qui roule,
Et tantôt s'écroule,
Et tantôt grandit.

Dieu ! la voix sépulcrale
Des Djinns !... - Quel bruit ils font !
Fuyons sous la spirale
De l'escalier profond !
Déjà s'éteint ma lampe,
Et l'ombre de la rampe,
Qui le long du mur rampe,
Monte jusqu'au plafond.

C'est l'essaim des Djinns qui passe,
Et tourbillonne en sifflant.
Les ifs, que leur vol fracasse,
Craquent comme un pin brûlant.
Leur troupeau lourd et rapide,
Volant dans l'espace vide,
Semble un nuage livide
Qui porte un éclair au flanc.

Ils sont tout près ! - Tenons fermée
Cette salle où nous les narguons.
Quel bruit dehors ! Hideuse armée
De vampires et de dragons !
La poutre du toit descellée
Ploie ainsi qu'une herbe mouillée,
Et la vieille porte rouillée
Tremble à déraciner ses gonds.

Cris de l'enfer ! voix qui hurle et qui pleure.
L'horrible essaim, poussé par l'aquilon,
Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure.
Le mur fléchit sous le noir bataillon.
La maison crie et chancelle penchée,
Et l'on dirait que, du sol arrachée,
Ainsi qu'il chasse une feuille séchée,
Le vent la roule avec leur tourbillon !

Prophète ! si ta main me sauve
De ces impurs démons des soirs,
J'irai prosterner mon front chauve
Devant tes sacrés encensoirs !
Fais que sur ces portes fidèles
Meure leur souffle d'étincelles,
Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes
Grince et crie à ces vitraux noirs !

Ils sont passés ! - Leur cohorte
S'envole et fuit, et leurs pieds
Cessent de battre ma porte
De leurs coups multipliés.
L'air est plein d'un bruit de chaînes,
Et dans les forêts prochaines
Frissonnent tous les grands chênes,
Sous leur vol de feu pliés !

De leurs ailes lointaines
Le battement décroît,
Si confus dans les plaines,
Si faible, que l'on croit
Ouïr la sauterelle
Crier d'une voix grêle,
Ou pétiller la grêle
Sur le plomb d'un vieux toit.

D'étranges syllabes
Nous viennent encor
Ainsi, des arabes
Quand sonne le cor,
Un chant sur la grève
Par instants s'élève,
Et l'enfant qui rêve
Fait des rêves d'or.

Les Djinns funèbres,
Fils du trépas,
Dans les ténèbres
Pressent leurs pas ;
Leur essaim gronde
Ainsi, profonde,
Murmure une onde
Qu'on ne voit pas.

Ce bruit vague
Qui s'endort,
C'est la vague
Sur le bord ;
C'est la plainte
Presque éteinte
D'une sainte
Pour un mort.

On doute
La nuit...
J'écoute :
- Tout fuit.
Tout passe ;
L'espace
Efface
Le bruit


Dernière édition par Aislynn le Sam 19 Mar 2011 - 14:33, édité 1 fois
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Framboise
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 1:18

Tu viens de me convaincre, en l'espace de trois poèmes, de lire Victor Hugo... Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810
J ene connaissais pas les poèmes que tu cites: ils sont magnifiques!! drunken
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Ysabelle
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 9:45

Merci Aislynn pour ces beaux poèmes. Je redécouvre avec plaisir l'univers de Hugo. Ce qui me fait penser, pour je ne sais quelle raison, à Rimbeaud et son célèbre :

Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons
.
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MD
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 13:25

Ce topic est toujours aussi charmant, merci de le faire remonter... en plus, ça sent l'iode !

Aislynn a écrit:
Magnifique topic ! Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810
...(Victor Hugo, Leconte de Lisle pour ne citer qu'eux),

J'aime beaucoup Midi de Leconte de Lisle et Oceano Nox est toujours aussi drunken
Bon j'magine que tu aurais eu des pb avec les modérateurs si tu avais mis L'expiation en entier,Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 131679, mais il te manque quand même un petit morceau de la première partie, non ? (c'est peut-être un choix Wink )
Faut le lire en entier c'est superbe; j'ai une préférence personnelle pour le 2eme chapitre et son :
Citation :
Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! Morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine
____________________
Framboise a écrit:
Tu viens de me convaincre, en l'espace de trois poèmes, de lire Victor Hugo... Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810
Roooh c'est pas fait ? tongue Fan des Iles Anglo-Normandes sans avoir lu Victor Hugo, c'est possible ? Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 241957


Ça manque de femmes poètes dans ce topic :
J'aime bien, en général, la musicalité des vers de Marceline Desbordes Valmore. On ne peut pas dire qu'elle soit rester la plus célèbre des poètes, ca n'est pas non plus la poésie la plus gaie, mais elle a des circonstances atténuantes.

LE REVE DU MOUSSE

Spoiler:

Et un autre

LA COURONNE EFFEUILLÉE

Spoiler:


Dernière édition par MD le Sam 19 Mar 2011 - 17:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeVen 18 Mar 2011 - 13:43

Une petit suggestion : pour améliorer la lisibilité du topic, peut-être pourrions-nous mettre l'intégralité des poèmes cités sous balise anti-spoiler (comme nous l'avons fait pour les concours d'écriture par exemple). Qu'en pensez-vous ?

(cela permettrait d'accroître les échanges sur les poèmes postés - c'est quand même le but, non ?- et d'éviter que ce topic ne se transforme en catalogue).
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeSam 19 Mar 2011 - 14:14

OK, Serendipity, pour la mise sous spoiler Wink . C'est vrai que nombre de poèmes sont fort longs.

Framboise : très heureuse si je t'ai donné envie de lire Hugo. Très bonne lecture Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 179149

MD : c'est vrai que l'expiation est interminable, lol. En fait, c'est cette partie que j'aime le plus, donc en effet je n'ai mis que ça. Et encore, je m'aperçois que j'ai oublié les derniers vers de la première partie, je vais quand même les rajouter en vitesse.

Et sinon, je ne connaisais pas du tout Marceline Desbordes Valmore, mais je suis contente de faire sa connaissance. Comme toi j'aime beaucoup le rythme et la musicalité de ses poèmes -les paroles aussi, avec tout l'amour qu'elles contiennent- mais ce qui m'a plu en premier, c'est le rythme des vers. Encore une découverte que je dois à ce topic Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810


Sinon, en voici encore quelques uns parmi mes préférés : Leconte de Lisle, avec un grand classique dont je trouve les descriptions époustouflantes :

Spoiler:


Beaucoup plus modernes et pour toi qui aime les poétesses, MD, deux poèmes de Jeanne Julien :

Spoiler:


Spoiler:


Et puis Maurice Carême, que j'aime beaucoup aussi, tout particulièrement dans ce poème qui m'a toujours fait rêver :

Spoiler:


Et n'oublions pas nos amis les chats avec ces deux poèmes, l'un de Maurice Carême encore et le second de Verlaine :


Spoiler:




Spoiler:



C'est tout pour cette fois, il ne faut pas abuser des bonnes choses Wink
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 23 Mar 2011 - 23:45

Aislynn, est-ce que tu as plus d'infos sur cette Jeanne Julien ?
Je ne la trouve nulle part, je voudrais me faire un avis plus large.

Le premier poème semble être attribué à Antonia qui serait un personnage du roman le Déchronologue de Stéphane Beauverger.

Si tu as plus d'info, je suis preneur, merci Wink
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeJeu 24 Mar 2011 - 12:39

Bonjour
Ça bouge, ça bouge le topic! bounce bounce

Les poèmes sont très beaux et je fais des découvertes!!!
Je vous propose qu'on fasse une petite présentation des poètes proposés afin de les faire découvrir, qu'en pensez-vous? Ce sera plus sympa et cela nous permettra d'enrichir nos connaissances
Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 695703
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 22:00

MD a écrit:
Aislynn, est-ce que tu as plus d'infos sur cette Jeanne Julien ?
Je ne la trouve nulle part, je voudrais me faire un avis plus large.

Le premier poème semble être attribué à Antonia qui serait un personnage du roman le Déchronologue de Stéphane Beauverger.

Si tu as plus d'info, je suis preneur, merci Wink


Hélas non, je n'ai pas plus d'info. Moi aussi j'ai cherché à me renseigner. Mais en effet, j'ai trouvé ces poèmes dans le roman Le déchronologue, où ils sont attribués à l'un des personnages.

L'auteur du bouquin a cependant crédité l'auteur réel des poèmes dans les remerciements, sans donner aucun détail.

Désolée de ne pas pouvoir t'en dire plus Neutral


Voilà une nouvelle sélection, et je crois que j'aurais momentanément fait le tour de mes poèmes favoris :

Je ne peux malheureusement pas donner le nom des auteurs des deux poèmes qui suivent : j'ai trouvé le premier dans un journal il y a longtemps, le second au musée de la sorcellerie, dans l'Orléanais. Soit j'ai oublié de noter le nom de l'auteur, soit il n'y figurait pas, je ne peux plus le dire, ça fait trop longtemps.

Grand amour ?

Spoiler:


Il en est pour qui il est bien doux, le chant du loup

Spoiler:


Ah, le mythe -si ç'en est un- des meneurs de loups Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 41810 ça me fait rêver.


Allez, encore deux pour la route. Voici donc un poème d'Anatole Le Braz, chantre de la Bretagne Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 150390 Ce poème est précisément extrait de La chanson de la Bretagne et parle des cités englouties, comme la célèbre ville d'Ys.

Spoiler:



Et pour finir, je vous propose un poème qui est extrait d'une pièce de théâtre amateurs, jouée en 1990 au lycée Sophie Germain de Thionville (Moselle). Cette pièce reprenait le célèbre roman de Théophile Gauthier Le capitaine Fracasse.
Ce poème intitulé Les murs de mon château est dit au début de la pièce par le baron de Sigognac :

Spoiler:

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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeDim 27 Mar 2011 - 22:22

Rubayat, par Omar Khayyâm, quatrains I à X

Je vous propose de découvrir ce poète persan, très érudit car mathématicien et physicien également. Son poème, car il s'agit là d'un unique poème mis très long sous formes de quatrains, a été traduit en plusieurs langues, les versions arabes et anglaise sont beaucoup plus belles, toutefois on peut apprécier la version française.

Ce passage sur le site evene, résume bien sa vie et ses œuvres :

Biographie d'Omar Khayyâm

Né d'un père fabricant de tentes, Omar Khayyâm, devient celèbre, dès 1074, comme mathématicien en Orient. Il vécut sous l'occupation turque en Perse (Iran actuel) au XIIème siècle, époque où les plus grands érudits en mathématiques et en médecine venaient d'Orient : il eut pour prédécesseurs Al-Khwarizmi et Ibn Sina, dit Avicenne. Ses brillantes études lui permirent de rédiger divers ouvrages d'algèbre, arithmétique et musique qui contribuèrent à sa renommée de son vivant. Entre autres, il est l'auteur d'un traité sur les équations cubiques avec les solutions trouvées géométriquement par l'intersection de sections coniques, et il réussit à approximer la durée d'une année à 365, 24219858156 jours. Omar Khayyâm, géomètre de renom, est aussi l'auteur d'un traité de physique sur les métaux précieux.

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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeDim 3 Avr 2011 - 22:45

Merci Aislynn, tant pis.

Je demanderai autour de moi, on la retrouvera peut-être !

Et aujourd'hui pour rester dans les classiques, c'est le jour pour lire :

A la mi-carême de A. de Musset
Spoiler:
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMar 5 Avr 2011 - 10:24

Très joli poème de Musset Smile Je préfère toutefois le début, très bucolique, avec l'éveil de la nature, à la fin sur les bals, la valse et la beauté. Mais ça reste du Musset, ça se déguste par petites bouchées study
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeLun 11 Avr 2011 - 22:39

L'avatar de quelqu'un (mais qui ? confused ) m'a fait me souvenir du poème de Rimbaud évoquant Ophélie.

Je ne crois pas qu'il ait été posté, c'est du moins ce que me dit la fonction chercher ; mais j'ai appris à m'en méfier, vous me corrigerez donc si besoin. Mieux vaudrait avoir une fonction trouver...

Spoiler:

I

Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles...
- On entend dans les bois lointains des hallalis.


Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir


Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.


Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
- Un chant mystérieux tombe des astres d'or



II

O pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;


C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits,
Que ton coeur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;


C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !


Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
- Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !



III

- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMar 12 Avr 2011 - 9:30

Je ne pense pas qu'il ait été posté, non plus. Et tu as bien fait de le faire, Miss Acacia, car il est magnifique! C'est l'un de mes préférés. sunny
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 13 Avr 2011 - 19:26

Ah Ophélie drunken !

J'aime beaucoup, mais un truc m'a toujours choqué; c'est la rime "Lys" "Hallalis" "cueillis" scratch

Miss Accacia
, je m'étais moi aussi fait un syndrome Hamlet en voyant passer l'avatar de Moi-non-plus-je-ne-sais-plus-qui avec le morceau du Ophélie de Millais.
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeMer 13 Avr 2011 - 23:12

O, that this too too solid flesh would melt
Thaw and resolve itself into a dew!
Wink

Ce n'est pas un poème mais j'ai toujours trouvé cette très courte nouvelle de Kafka très poétique (en spoiler, le 1er paragraphe de L'écuyère)

Spoiler:

EDIT: le grand lys qui flotte sur l'onde calme et noire en heurtant le sens de la rime de MD, c'est Zlabyab, je viens de la recroiser.

Pour fêter ça, je vous mets la fin de l'Ecuyère (en citant ma source cette fois-ci):

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeDim 21 Aoû 2011 - 22:13

Je remonte ce topic car en feuilletant un livre de Jane Austen, je suis tombée sur quelques poèmes très marrants inspirés par son entourage.

En voici un :


Spoiler:
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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeJeu 20 Oct 2011 - 22:22


Hello!

Super topic: je découvre grâce à vous plein de choses.

Voici un poème que j'aime énormément:

Spoiler:

Au(x) plaisir(s),

Dérinoé

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MessageSujet: Re: Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés...   Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 Icon_minitimeLun 7 Nov 2011 - 19:45


Bonsoir à tous,

je poste ici un bref extrait d'une lettre que Franz Kafka écrivit à sa fiancée berlinoise, Felice Bauer, avec qui il rompit les fiançailles pour d'obscures raisons. Ces quelques lignes ne sont peut-être pas de la poésie à proprement parler mais je vous laisse juger par vous-même de la qualité de la langue:

Spoiler:

Arf. Y a plus rien à ajouter. Poèmes, poésie : partageons nos poèmes préférés... - Page 8 150390

Dérinoé

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