Thomas Hardy féministe avant l'heure???

Cette nuit, alors que j ai été prise d'une terrible insomnie, j ai regardé de nouveau la totalité de la série BBC et j ai relu quelques passage du livre(comme quoi a tous malheur quelque chose est bon!)

Et là j'ai eu une révélation: Thomas Hardy n'est il pas légérement féministe. Franchement dans Tess, TOUS les hommes sont un peu- beaucoup- des mufles!!! Alec ç'est clair! mais quand on regarde bien Angel, il "abandonne " Tess pour la même faute qu'il a fait! son père l envoie chez les d'Urberville mais le tourne le dos après qu'elle ai eu un enfant!

Je n'ai pas encore lu d'autre de ses livres donc mon jugement se borne a un seul livre; mais qu'en pensez vous???


(Cela dit c'est tout a sa gloire!!!!)

Les livres de Hardy que je connais me font penser que le romancier avait beaucoup de compassion pour les femmes, plus particulièrement celles des classes défavorisées, et qu'il souhaitait dénoncer certaines des injustices qui leur étaient faites. Mais quant à appeler cela du féminisme, il y a un pas que j'aurais beaucoup de peine à franchir.

Je pense aussi qu'il n'était pas le seul romancier à dénoncer les incohérences et l'hypocrisie de la morale de l'époque, Elizabeth Gaskell l'avait par exemple fait bien avant lui dans Ruth.

Ah, juste une chose encore. Pour moi le féminisme ne consiste pas à montrer tous les hommes comme étant des mufles.

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il était féministe, mais, dans ceux que j'ai lus, je peux dire qu'il rend largement justice aux femmes, leur donnant des caractères originaux, puissants, et qu'il est un fin analyste de leu psychologie. Je pense à Bethsabée de "far from the madding crowd" qui assume seule la bonne marche d'un domaine, qui se trompe peut-être (mais aime-t-on toujours le bon ?) mais qui assume ses choix, qui avance vaille que vaille ; je ne l'opposerais pourtant pas aux hommes de l'histoire, tous les trois passionnants dans des registres très différents. Dans "les forestiers" aussi, c'est une femme qui est l'épine dorsale du roman, avec deux autres un peu en retrait, mais aussi intéressantes, la forestière et la lady (pardon, je ne me souviens pas des prénoms). Là aussi, l'héroïne doit affronter les hommes en la personne de son père, de son mari, de celui qu'elle aurait dû épouser (on peut admirer l'équilibre : trois hommes, trois femmes, dont les vies s'entremêlent d'une façon incroyable d'habileté narrative). Et bien sûr la Sue de "Jude", femme incroyable, qui avance en aveugle dans sa propre vie, mais qui n'est jamais basse, ni médiocre, pas plus que Jude, d'ailleurs, même si on a du mal à comprendre pourquoi ils se compliquent tant l'existence ! Alors féministe, non, mais quel talent pour comprendre, décrire leur univers !