Elizabeth Goudge

Esperluette, je te conseille chaudement "l'auberge du pélerin" celui entre tous que je préfère, car il me rend heureuse quand je le lis. Plus que la religion, c'est la foi qui sous-tend toujours les livres d'Elisabeth Goudge, mais sans prosélytisme, ses personnages ne l'ont pas tous et dans celui-là, pas de magie, mais une profonde empathie entre les personnes et les lieux, situés dans le Hampshire, près de New Forest (je pense qu'à l'auberge cet endroit nous dit quelque chose, grâce à l'autre Elisabeth, Gaskell )

Merci pour vos conseils, Séverine et Clinchamps, je note ces titres.

Je termine "La colline aux gentianes" et je suis enchantée. Je crois que pour l'instant c'est l'un de mes préférés.
J'ai savouré chaque mot de cette histoire. J'ai été totalement prise et conquise par l'histoire et par ses personnages.
Le récit, les descriptions, la philosophie de vie d'Elizabeth Goudge, tout me plaît.
Avec une petite préférence pour le docteur.

Lire un livre de Goudge pour moi c'est du bonheur en barre. Elle me fait du bien, me charme, m'ensorcèle, m'apaise.
Elle est comme une tisane bien chaude près d'un feu de cheminée, comme un pommier en fleurs dans un verger sous un ciel bleu, comme la fourrure douce d'un chat qui ronronne.
Quel apaisement, quelle paix du corps, de l'esprit et de l'âme.

Comme toi Esperluette j'ai un peu tiqué sur la noblesse d'une certaine caste sociale mais je prends les livres d'E. Goudge un peu comme des contes, des allégories.

.........Je suis allée sur Livrenpoche et j'ai pris tout ce qu'ils proposaient d'Elizabeth Goudge :
- l'arche dans la tempête
- l'auberge du pèlerin
- la vallée qui chante
- le jardin des Belmaray.

J'ai "La colline aux gentianes", "Le château sur la colline" (pas lu), "La cité des cloches".

J'ai lu "Le pays du dauphin vert", "l'enfant qui venait de la mer", "La sorcière blanche".

"L'auberge du pèlerin" peut il se lire de façon indépendante ?

Oui, tout à fait !! Il fait partie d'une trilogie mais l'auteur elle-même ne les a pas écrits dans l'ordre !!

Merci Clinchamps

Je suis d'accord avec Clinchamps, l'auberge du pélerin est absolument génial! Tu vas te régaler!

Merci Framboise.
Je ne devrais pas tarder à recevoir ma commande.
Je vis dans un petit village où les gens sont particulièrement déchaînés depuis les dernières municipales et j'ai bien besoin de lecture douceur.

J’ai finalement sauté le pas, enfin j’ai tourné la première page d’un des Goudge qui trônaient, vierges de toute lecture, dans ma bibliothèque.
En l’occurrence, comme je le disais, ma paresse m’a conduit plus naturellement vers The Herb of Grace que vers le Pays du Dauphin-Vert.

Eh bien, c’est une lecture rudement apaisante. Une sorte de retraite pour destins croisés, où tout le monde se retrouve dans une vieille auberge propice aux bonnes résolutions.
Une thérapie de groupe ? même pas. Plutôt, la vie avec une Grand-Mère bienveillante en chef d’orchestre !

C’est à croire que dans un rayon de 50 km autour de Damerosehay, rien ne peut mal se terminer.
Alors dit comme ça, on se dit rapidement :
- Aïe encore un livre Bisounours où ils vont vivre heureux et blabla bla !

En fait non, parce qu’ici le bonheur n’est pas une « fatalité » ! Il est affaire de choix à plus ou moins long terme… le choix de chacun orienté par la sérénité qui suinte par tous les bois de cette vieille auberge qui en a vu d'autres.
Outre le coté « Guirlande de Noël » et ambiance cosy que tout le monde apprécie généralement, on a dans ce bouquin (finalement plutôt un bouquin pour enfants je pense ?) une véritable étude de chaque personne sur elle-même, ses défauts, ses erreurs, ses tentations, le sens qu’elle veut donner à sa vie.

En fait, lorsque j’ai commencé à le lire, j’étais encore dans le mode « murphy’s law ».
Dés que je voyais poindre une situation tendue au fil des lignes, je me disais intérieurement :
« Là c’est sur, ça va partir en vrille, un tel va se rater, elle va retourner avec David, elle ne va jamais accepter de déménager. ….etc ! »

J’étais dans le mode où l'on a oublié qu’il y a deux issues possibles lorsque l'on se trouve confronté à un choix; le mode un peu « 21st century », où les héros cèdent forcément à leurs pire penchants et font toujours des choix foireux !
Et bien entendu, je me trompais à chaque fois. Et je ne sais pas si c’est voulu de la part d’E. Goudge, mais tout était fait pour que je reste conforté dans ma certitude (je croyais deviner la suite à chaque fois.) … Et puis non, raté !

Donc voilà, une bonne grosse bouffée de bonheur. Mais pas du bonheur facile de série B, non du vrai bonheur, celui qu'on fait avec les petites douleurs de chaque jour, les compromis, et les choix difficiles tout simplement.

Et pour ceux qui ont lu l’Auberge du Pèlerin, j’ai adoré les Jumeaux, ayant eu moi-même ma dose du Vent dans les Saules petit, ils sont terribles et je les visualise parfaitement.
On sent un registre du « merveilleux » (surtout pour la forêt) un peu enfantin … toujours expliqué à demi-mot, mais jamais complètement trahi par l’écrivain, comme pour ménager une susceptibilité d’enfant.

L’écriture est très agréable, et je n’ai même pas lu ça d’une traite. J’aime quand je peux lire un livre en plusieurs fois, sans avoir l’impression de me forcer.

Hum, cela me donne envie de le re-re-relire!
Les jumeaux... ils sont redoutables, et donnent au livre un dynamisme l'empêchant de tomber dans la fable moralisatrice! J'aime le fait qu'ils aient des surnoms tirés du Vent dans les saules, qu'ils soient de vraies tornades partout où ils passent, qu'ils mangent des saucisses au petit-déjeuner, et que leur mère ne puisse pas leur résister!

MD a écrit:

Donc voilà, une bonne grosse bouffée de bonheur. Mais pas du bonheur facile de série B, non du vrai bonheur, celui qu'on fait avec les petites douleurs de chaque jour, les compromis, et les choix difficiles tout simplement.

C'est vrai que quand on voit les choix devant lesquels certains personnages se retrouvent, on n'a pas forcément envie d'être face à la même situation!

Je déguste "Le jardin de Belmaray" et je le trouve extraordinaire.

E. G. nous livre l'homme dans ses instincts les plus bas et en même temps nous montre qu'il
est déjà sauvé s'il le souhaite et que cela ne tient qu'à lui.
Elle voit le monde tel qu'il est, sans complaisance mais jamais sans espérance non plus.

Une leçon de vie et une merveille de douceur et de bien être.

MD a écrit:

En fait non, parce qu’ici le bonheur n’est pas une « fatalité » ! Il est affaire de choix à plus ou moins long terme… le choix de chacun orienté par la sérénité qui suinte par tous les bois de cette vieille auberge qui en a vu d'autres.
...............
Donc voilà, une bonne grosse bouffée de bonheur. Mais pas du bonheur facile de série B, non du vrai bonheur, celui qu'on fait avec les petites douleurs de chaque jour, les compromis, et les choix difficiles tout simplement.

Et pour ceux qui ont lu l’Auberge du Pèlerin, j’ai adoré les Jumeaux, ayant eu moi-même ma dose du Vent dans les Saules petit, ils sont terribles et je les visualise parfaitement.
On sent un registre du « merveilleux » (surtout pour la forêt) un peu enfantin … toujours expliqué à demi-mot, mais jamais complètement trahi par l’écrivain, comme pour ménager une susceptibilité d’enfant.

L’écriture est très agréable, et je n’ai même pas lu ça d’une traite. J’aime quand je peux lire un livre en plusieurs fois, sans avoir l’impression de me forcer.

MD je découvre ton post, (j'étais en vacances, défaut de rattrapage !!! ) et je suis enchantée !!!! Je suis aussi ravie qu'un jeune homme sache si bien apprécier ce livre que j'adore positivement. "L'auberge du Pèlerin" est mon livre doudou, que je remis tous les ans à Noël en souvenir de ma maman (eh oui !! ) Tu en parles parfaitement ! Il y a juste une chose : je ne le vois pas trop comme un livre pour enfant, ou alors grands enfants .... comme toi ? Si tu tombes sur "le château sur la colline" ou "la senteur de l'eau" tu devrais les aimer aussi !!

Ah bah c'est charmant comme histoires !
J'avais lu The Herb of Grace (donc L'auberge du Pélerin) en anglais. Et là je suis dans la Cité des Cloches .... en Français cette fois.

Visiblement, il y a plusieurs fans ici.
Je dois la première lecture au travail de propagande de Framboise.
Mais aussi au nom de Miss Goudge... Je ne sais pas pourquoi, mais j'aime beaucoup son nom.

Est-elle une fétichiste de la "maison" dans tous ses livres ?
Non pas que cela me dérange, bien au contraire. Elle a peut-être commencé comme agent immobilier.

Oui, j'ai dit livre pour enfants, disons pour grands enfants comme nous ! Peut-être un peu exagéré, même si cela vient d'une époque où l'on faisait des livres qui tiraient les enfants vers le haut. (C'était surtout pour le coté un peu magique que je disais cela.)
Bien sur, je ne veux pas faire le vieux réac', mais quand je lisais les livres d'enfant de ma Grand-mère (et de mon Arrière-grand-mère), niveau vocabulaire et syntaxe, c'était sans commune mesure avec ce que l'on trouve pour les enfants (je parle des bouquins pour petits-enfants).

En tout cas, c'est très bien écrit; c'est léger sans être bisounours et envoutant sans être niais.

Tu as un excellent goût, MD, "la cité des cloches " est absolument délicieux. Il est en partie auto-biographique, le personnage du Doyen a été inspiré à Elisabeth Goudge par celui de la ville de Wells où elle vécut enfant au tout début du XXème siècle. Elle vécut ensuite à Ely, dans les Fens, et là aussi la cathédrale lui inspira un de ses meilleurs livres : l'héritage de MrPeabody. Avec "les amants d'Oxford" les éditeurs le classent dans ce qu'ils appellent la trilogie des cathédrales, mais c'est un classement totalement arbitraire. De même "L'auberge du pèlerin" se trouve entre "le domaine enchanté "et "la maison des sources" qui sont moins bien à mon avis. Il est très juste de dire que l'alchimie des maisons est un thème récurrent de ses histoires. Elle ne s'est jamais occupée d'immobilier, sauf pour elle-même vers la fin de sa vie. Elle était enfant unique, son père était un homme d'église, du genre qui enseigne à Oxford, et sa mère de santé très fragile a été longuement malade. Elle ne s'est jamais mariée et n'a jamais eu d'enfant, mais elle les aimait beaucoup. Je suis intarissable sur cet auteur que j'aime énormément (j'ai tous ses livres !! )

L'excellence de mes choix est à mettre au compte du goût de mon mentor Goudgien.
Je ne saurai lui voler ce mérite. Je suis un parfait néophyte en la matière.

En tout cas, je crois comprendre que tu es l'experte es-Goudge de l'Auberge.
C'est génial de découvrir tout ça !

Quant à la Cité des Cloches, je m'attends à tomber sur les Fordyce's sermons à chaque coin de page. Un autre syndrome lambtonien !

Vous m'avez convaincue, Elizabeth Goudge m'a tout l'air d'être un très bon auteur, je viens d'acheter le Pays du Dauphin Vert

Je l’ai donc terminé l’autre jour… La cité des Cloches !

C’était tout de même plus lent à démarrer.
Comme je disais, la plantation du décor est toujours (bon je n’en ai lu que deux, mais ça fait un pourcentage de 100 quand même.) aussi charmante. Et la place de la maison toujours aussi centrale.

Il y a vraiment quelque chose de reposant dans les endroits où cette Miss Goudge pose ses histoires. Ajoutez-y son style très camomille et vous passez un agréable moment. (D’ailleurs ce coup-ci je lisais en Français et l’atmosphère est très bien rendue par la traduction d'Yvonne Girault… malgré quelque coquilles rigolotes.)
On y retrouve de superbes descriptions de jardins, de fleurs et de lumière qui vous refont la décoration du métro, de votre appart' en un rien de temps. Bref, on s'immerge facilement.
D'autant que le bouquin que j'ai emprunté à la biblio n'a pas qu'une dizaine de printemps et son odeur de pages moisies m'a transporté dans la libairie de Jocelyn en deux inspirations.
L'humour y reste fin et est plutôt bien réparti dans le roman. Enfin, ça vient en plus ... c'est toujours un peu la cerise sur le gâteau.

Mais j’ai trouvé celui-ci un peu long au démarrage. Enfin non, le début est très engageant. La renaissance de Jocelyn (qui se fait du reste plus vite que l'autre renaissance du livre) donne envie d'aller plus en avant.
Et il y a tout ce que j’aime … les vieux livres, une vieille bicoque, une énigme en forme de jeu de piste littéraire, des gamins à la fois anges et démons (d’ailleurs après les jumeaux de The herb of Grace, je trouve que Miss Goudge réussit parfaitement ses duos d’enfants.)
Jocelyn est même pêcheur et à des lectures très lambtoniennes. Et enfin, il semble impossible de ne pas tomber amoureux de Félicité (qui gagnerait peut-être à être un peu moins directive)

En fait, (je sais que c’est un peu la pierre d’angle du livre), on aurait pu avoir un peu moins de Ferranti.
Non que son histoire soit inintéressante, c’est juste que l’on a un peu l’impression de se la faire conter trois fois dans le même livre.
C’est Ferranti le problème du livre, d’ailleurs pour tous les personnages du roman c’est un peu Ferranti le problème… comme ça tout le monde a le même problème et nous sommes presque partie intégrante de l'histoire.

La fin (disons après la dernière au théâtre) a plus de rythme ! Et malgré les quelques « coïncidences », dont l’auteur avait certainement besoin pour réunir tout le monde au même endroit, on est heureux de voir que Ferranti suit les pas de Jocelyn et non l’inverse ....et que finalement les grains semés par le Grand-père ont réussi à germer dans le sol, certes fertile, mais sacrément labouré du cerveau de Ferranti.

Accessoirement, il y a des scènes tordantes. Surtout avec Hugues-Antoine :

Spoiler:

J’ai aussi beaucoup aimé la Grand-mère et ses petits travers.

Spoiler:

Une lecture rapide et charmante ! Un vrai petit morceau de sucre ...

Bienvenue au club des fans d'Elizabeth Goudge MD

Tes commentaires m'ont donné envie de relire La Cité des cloches, j'ai oublié beaucoup de détails. Je me souviens avoir adoré le personnage du grand-père, et bien sûr Hugues-Antoine est irrésistible...


Quelle sera ta prochaine découverte ? Puis-je te suggérer La colline aux gentianes? Là aussi tu trouveras une maison accueillante et une enfant charmante. Et si le personnage de Ferranti t'a un peu agacé, je suis sûre que tu aimeras celui de Zachary.

MD a écrit:

J


C’est Ferranti le problème du livre, d’ailleurs pour tous les personnages du roman c’est un peu Ferranti le problème… comme ça tout le monde a le même problème et nous sommes presque partie intégrante de l'histoire.

Une lecture rapide et charmante ! Un vrai petit morceau de sucre ...

Excellente critique de ce livre que j'aime tout particulièrement !! Tu as trouvé une phrase qui cristallise toute l'œuvre d'Elisabeth Goudge :nous sommes "partie intégrante". C'est exactement ça, j'aurais voulu le trouver !! J'ai vécu à l'" Herbe de grâce", et aussi à Torminster, et j'ai fréquenté la boutique d'horloger de MrPeabody, c'est out à fait ça, les personnages à problème nous en posent comme ils en posent aux autres protagonistes du roman. Il faudrait que tu te trouves "le château sur la colline", beaucoup moins "sucre" bien que la problématique du bonheur dans le sacrifice consenti soit aussi présent, comme partout chez Elisabeth Goudge, et aussi "la senteur de l'eau" bien plus nostalgique et éminemment lambtonien par ces citations de Jane Austen. Si tu en as envie, et que tu ne les trouve pas je peux te les prêter !!

Je note vos conseils de lecture et je garde ça sous le pied.
En attendant, j’ai le Pays du Dauphin Vert (le seul que je possède vraiment) qui patiente dans ma bibliothèque et qui commence à mal le prendre que j’aille chercher des bouquins du même auteur à la biblio avant de le lire lui.

Je vais donc ménager les susceptibilités de mes livres avant de poursuivre les découvertes.
C’est un gros bouquin imprimé sur du papier d’alfa (dont l’épaisseur se situe à mi-chemin entre la tranche de pain de mie extra-moelleuse et la feuille de papier toilette double épaisseur ).
L’ouvrage est traduit par Maxime Ouvrad, raison de plus pour que je le lise.

Enfin je vais intercaler une autre lecture (extra-goudgienne) pour pouvoir en profiter pleinement.
Je reprends la mer !

Ha ! Ça fait trop plaisir de lire un avis enthousiaste sur Le Pays du Dauphin Vert. Ce livre mérite d'être lu...
MD, vivement ton avis et j'espère que tu ne seras pas déçu.

Je viens de lire La vallée qui chante, j'ai bien aimé sans adorer non plus, je crois que pour l'instant je n'arrive pas à apprécier pleinement les livres d'Elizabeth Goudge.
C'est un joli conte, l'écriture est élégante et les descriptions envoûtantes mais pendant la première partie je n'étais vraiment pas plongée dans l'histoire, par la suite un peu plus. Cependant j'aime bien le côté très optimiste qui se dégage de ses livres (même si c'est aussi ce qui m'agace par moments ).

Merci de ton avis, Esperluette !! "la vallée qui chante" est un gentil conte un peu enfantin, et pas le livre d'elle que je préfère !! Il faudrait que tu lises "le château sur la colline" où, si optimisme il y a, il est choisi comme une volonté déterminée pour lutter contre les drames de la guerre. Pour moi c'est un de ses meilleurs.

Je note ce titre.