Sukkwan Island, par David Vann

Avant d'entrer dans le vif du sujet, une petite présentation de l'auteur de Sukkwan Island, David Vann:

Citation :

né en 1966 sur l'île d'Adak en Alaska. Après avoir parcouri 40000 milles sur les océans, il travaille actuellement à la construction d'un catamaran avec lequel il s'apprête à effectuer un tour du monde en solitaire. Il vit aujourd'hui en Californie.

Alors cette histoire c'est un peu l'anti La route de Cormac McCarthy pour ceux qui l'ont lu. Un père et son fils, un endroit désert (pas d'apocalypse ici, quoi que...) et le drame qui se prépare et qui surgit d'un coup comme un beau diable de sa boîte. Tout ou presque se déroule en Alaska, sur une île isolée et déserte, dans une petite cabane. Le père, Jim a décidé de venir là avec son fils pour redonner un sens à sa vie et pour créer des liens avec ce jeune ado de 13 ans, Roy. Mais rien, absolument rien ne va se passer comme prévu: ni pour le père et le fils, ni pour le lecteur.

L'écriture n'est pas absolument formidable et pour être honnête, la première partie du roman ne m'a pas vraiment transcendée alors que dans la 4ème de couverture ils parlent de suspense insoutenable, mais une fois que ça commence à clocher, ça devient prenant (sans pour autant être insoutenable ).

j'adore vraiment ce roman. c'est une découverte pour moi à la fois pour l'auteur mais aussi pour la maison d'édition.
même si le récit peine un peu à démarrer la relation tendue entre le père et le fils m'a tenue en haleine. dès le départ je n'ai eu aucune confiance en ce père égoïste et irresponsable et j'ai senti le drame inévitable mais je ne l'imaginais pas comme ça.
la deuxième partie se place entre une sorte de culpabilité et de rédemption.
pour moi, il en ressort un sentiment bizarre, j'étais un peu retournée, en même temps c'est la première fois que je lisais un roman de ce genre et j'avoue ne pas avoir été déçue mais la sensation de mal à l'aise que j'ai ressentie tout au long de ma lecture a remplacé celle de bien-êtr que je ressens quand je lis un roman.
si le roman n'est pas non plus très bien écrit, les mots atteignent leurs buts et pour ça m'ont fait penser à du Olivier Adam.
enfin, sachant l'histoire que l'auteur a vécu face au suicide, on sent à quel point le roman est personnel et je suis curieuse de lire son prochain roman!

Cela faisait un petit moment que je voulais découvrir David Vann, après la lecture de nombreux avis positifs sur ses livres (et puis le catalogue de Gallmeister, avec toutes leurs sublimes couvs, est une une source infinie de tentations ). J'ai donc lu Aquarium et ce roman m'a beaucoup plu, même si, pfiou, qu'est-ce que c'est plombant (mais ça je crois que c'est le cas de toute l'œuvre de Vann).

Dans ce roman, on rencontre Caitlin, une petite fille de douze ans, qui vit à Seattle avec sa mère. Celle-ci effectue un travail ingrat et éreintant (elle décharge des conteneurs sur le port) et on devine que leurs conditions de vie sont compliquées, il n'y a pas beaucoup d'argent et elles n'ont aucune famille. Comme sa mère embauche très tôt, Caitlin se retrouve à patienter dans l'école vide bien avant que les autres élèves n'arrivent, et l'après-midi après les cours, elle va à l'aquarium, où elle a un abonnement. Les poissons la fascinent. Malgré leurs conditions de vie, on voit qu'un lien très fort unit la mère et la fille et qu'elles ont réussi à se créer un cocon malgré leur appartement impersonnel.
Mais un jour (c'est ainsi que s'ouvre le roman), un vieil homme aborde Caitlin à l'aquarium. Voici qu'il vient tous les jours lui aussi, et qu'une amitié s'ébauche. Jusqu'au jour où la mère de Caitlin l'apprend.

C'est un bon roman, l'auteur sait instaurer une ambiance. On est alternativement plongé dans un Seattle froid et gris, et dans le monde flottant et onirique de l'aquarium. Vann sait également faire monter la tension : il n'y a pas un suspense incroyable au départ (on devine très vite qui est le vieil homme) et cependant l'arrivée de ce personnage vient bouleverser tous les équilibres de la vie de Caitlin et sa mère. Le roman vire au règlement de comptes, et les relations entre les personnages sont finement analysées.

J'ai dit que c'était plombant et j'exagère un peu

Spoiler:

Mais on passe tout de même par quelques passages éprouvants :

Spoiler:

Cela me conforte dans mon envie de découvrir les autres textes de David Vann, en particulier son plus connu, Sukkwan Island, bien sûr.

Merci pour ton avis Esperluette. J'ai lu et aimé Sukkwan Island et Aquarium me tentait bien. C'est sûr en tout cas que l'auteur a un univers plutôt plombant.