Franz Kafka

C'est la première fois que je viens sur ce topic, mais j'ai eu l'occasion pendant mes vacances de visiter le très beau musée consacré à Kafka dans sa ville natale, à Prague (où j'ai regretté de ne pas être autorisée à prendre des photos). Le contenu scénographique est très riche et j'en suis ressortie plus familière avec la vie d'un auteur qui ne m'avait pas vraiment attiré jusque là, et avec l'envie de découvrir au moins une de ses oeuvres. La célèbre Lettre au père occupe une large place dans ce lieu, de larges extraits sont cités à maintes reprises. J'en ai beaucoup appris sur ses origines, sa famille, ses études, son travail en tant que fonctionnaire dans l'administration impériale - qu'il a tellement critiquée - et ses relations féminines. Si la plupart de ses romans me tentent toujours aussi peu car j'ai peur qu'ils soient trop "fantaisistes" à mon goût, j'ai bien envie de lire Le Procès. L'existence d'une adaptation avec Romy Schneider est une motivation supplémentaire .

Je viens de terminer la lecture de Le Procès, mon premier Kafka, à part la Métamorphose, lu et étudié au collège, si je me souviens bien (autant dire, donc, que je n'en garde pas énormément de souvenirs, même si j'ai quand même des images assez précises -  c'est que le texte est assez visuel et frappant pour une petite tête de 13-14 ans )

Pour en revenir au procès, bien sûr, je savais en partie à quoi m'attendre, surtout étant donnés les adjectifs comme "kafkaïen" etc. J'ignorais, par contre que le livre était inachevé, et je le regrette un peu, car j'aurai mieux compris le côté un peu brouillon parfois (du moins, c'est ce que je j'ai trouvé, avec mes excuses).

J'ai été complètement déroutée par les premiers chapitres. L'effet est probablement voulu et K. est lui-même complètement perdu. J'ai largement préféré la suite, en particulier, à partir du moment où on rencontre le Peintre, et où il explique un peu le "fonctionnement" de la Justice (où, en gros, une fois que tu es accusé, tu es assuré d'être en procès pour le restant de tes jours - ce qui est logique, puisque comme il n'est jamais question des chefs d'accusation, aucune défense ne risque d'être présentée).

La fin, comme le reste, a un côté un peu obscur.

La fin:

Mon passage préféré de l'ensemble reste le passage

Spoiler:

Bref, une lecture intéressante, que j'ai apprécié, même si je dois avouer que j'ai bien failli l'abandonner au début

Merci Léti, pour ton retour sur ce livre, lu il y a très longtemps.
Du peu dont je me souviens, il me semble qu'il ne faut pas chercher de logique ou de rationnel : on est dans l'arbitraire complet, et le propos du livre est simplement de montrer que K pris dans cet engrenage sera broyé, point. C'est un monde sans ordre, et sans justice, mais qui se drape dans des parodies de justice et des discours de justice, justement pour étourdir l'individu pris dans cette nasse.
Mais tu as raison de souligner que le fait que l'oeuvre soit inachevée n'ajoute pas à la clarté de l'histoire.

Si ça t'intéresse, il y a un petit court métrage consacré au Procès, qui l'illustre parfaitement : c'est celui réalisé en 1962 avec l'écran d'épingle des 2 inventeurs géniaux Claire Parker et Alexandre Alexeïeff ; ce tout petit film de moins de 3' a servi de générique au film de Orson Welles

Spoiler:

Oui, parfaitement, Petit Faucon ! Merci pour le court-métrage (qui reprend en fait la fameuse Parabole, point d'orgue de l'ensemble du roman, en effet).

Un article que j'ai trouvé intéressant

Merci beaucoup pour cet article, qui est très intéressant !

La partie résumé m'a permis de me remémorer les détails du livre, et il m'en est revenue l'impression pesante de malaise et de malsain de cette lecture (faite pendant des vacances d'été, je m'en souviens maintenant).
La partie sur l'explication psychanalytique et le sentiment de culpabilité est très très intéressante ; comme souvent, avec les écrivains géniaux, on se rend compte qu'on aurait détesté les rencontrer en vrai dans la vie tellement ils devaient être invivables.

J'ai relu Dans la colonie pénitentiaire et autres nouvelles, bref recueil de nouvelles (même pas 200 pages), avec des textes très courts de moins d'une dizaine de pages, excepté la nouvelle éponyme qui en compte environ 40.

Je ne me souvenais absolument pas du contenu et ma lecture n'a guère été enthousiasmante. Heureusement que les histoires sont brèves, c'est ce qui m'a permis d'avancer rapidement car je n'ai éprouvé presque aucun goût à les lire
Mis à part quelques fragments de texte qui m'ont un peu plus intéressée de par l'intériorité "psychologique" qu'ils semblent révéler (le terme est mal choisi mais disons que ça ressemble un peu à des extraits de journal intime), le reste est trop bizarre pour moi, l'impression que ça n'a ni queue ni tête, que ça manque d'assise. Bien sûr je perçois vaguement les métaphores, tout l'aspect symbolique inscrits dans les histoires et qui sont sûrement riches d'analyse, mais en fait ça ne m'intéresse même pas

Merci pour ton retour Dulcie!

Je n'ai jamais tenté Kafka, pour le genre d'écho sur ses écrits que tu remontes. J'ai peur de ne pas être un public assez "intelligent" pour le comprendre!

Faut pas se laisser intimider par crainte de manquer d'intelligence

Malgré ce que je dis, je trouve que ses écrits sont abordables, du moins de prime abord, comme dit dans la préface de mon ouvrage, sa langue est plutôt claire. Effectivement c'est plus la "signification" qui peut poser problème mais on peut sans doute apprécier ses histoires de façon avant tout "spontanée".

Mais pour ma part, je n'ai pas trop aimé son univers, surtout quand y a des animaux qui se mettent à parler (bon ok, ça n'est que dans 2 ou 3 textes mais je ne supporte pas ce genre de truc )
Aussi, mais c'est là le but, je suis partagée entre une sorte de dégoût/malaise devant ses écrits, tout en percevant pleinement l'humour noir qui s'en dégage. Donc si on est sensible à ce genre d'atmosphère...

Merci pour ton retour, Dulcie ! Les seuls écrits de Kafka qui me tentent sont ses Lettres à Milena

J'ai enfin lu le Procès et... je suis hyper déçue

Je m'attendais à une intrigue où le personnage accusé dont il ne sait quoi devrait se défendre lors de son procès contre des plaidoiries absurdes et absconses et au combien jouissives.

En fait, il n'y a pas de procès, tout le long du roman, le personnage de K erre de lieu en lieu, au fil des rencontres il dragouille plusieurs femmes.

Alors oui c'est absurde (le greffe du tribunal dans un grenier au milieu du linge de maison à sécher...), mais pas de prétentions de procureur et de défenses d'avocat savoureuses, je reste sur ma faim.

Le roman est bâti sur un texte sans paragraphe, avec un texte étouffant, même pour les dialogues.

Une vraie déception.

Merci pour ton avis
Ca fait plusieurs années que je suis curieuse de relire ce roman, qui ne m'avait pas marquée plus que ça

Tu me rassures, Marganne, je suis également sortie déçue de ma lecture !
Je te rejoins sur les différents points évoqués

J’avais adoré personnellement, mais j’aime bien les trucs bizarres Je trouve l’idée géniale pour montrer à quel point on peut se taper contre un système qui nous brise.