Avez-vous réussi à lire Proust ?

Je signale que France Culture consacre tout ce week-end à Marcel Proust avec un programme très riche  .

 

Merci Tatiana  .

France Culture continue à mettre Proust à l'honneur : une conférence donnée à l'université de Nantes intitulée "Marcel Proust et la Première Guerre mondiale" est disponible via son blog France Culture Plus, site donnant accès à des conférences universitaires je découvre à cette occasion

Merci pour l'info. Il n'y a que des vidéos?

J'ai l'impression oui, bien que je ne sois pas allée bien loin dans l'exploration de ce site.

Ysabelle a écrit:

Arte rediffuse vendredi 14/08, l'excellente adaptation  "À la recherche du temps perdu" de Nina Companeez

J'ai revu ce téléfilm et je dois avouer que j'ai passé un excellent moment, meilleur peut-être que lors de sa première diffusion. Je ne sais pas si Nina Companeez a trahi ou non Proust (je ne suis pas assez spécialiste) mais ce qu'elle a réalisé est à la fois délicieux et émouvant et ce, malgré l'acteur principal, dont je me demande vraiment ce qu'Albertine et les autres peuvent bien lui trouver !  
Les scènes de Balbec ont bien été tournées au grand hôtel de  Cabourg. Je l'ai reconnu.
Dominique Blanc et Didier Sandre sont magistraux, comme à l'heure habitude.
Comme tu vas me manquer Nina

Moi aussi je suis tombée dessus. J'ai été contente de le revoir comme ça par hasard. Cette adaptation à quelque chose de très attachant. Je crois que le casting et surtout le jeune homme qui est dans le rôle principal y sont pour beaucoup.

Bien d'accord avec vous (hormis sur la prestation de Micha Lescot que je trouve excellente) sur cette adaptation.

A propos du grand hôtel de Cabourg, j'ai lu il y a 2 semaines un très intéressant article du Monde, qui consacre cet été une série aux hôtels célèbres. Il n'est malheureusement pas disponible en ligne en intégralité, mais voici le début. L'article m'a donné envie de m'y rendre.

Le Monde a écrit:

Cabourg, un soir d’août 1907. Vous êtes un villégiaturiste (on ne dit pas encore touriste), venu de Paris pour échapper aux travaux du métro. Vous avez réservé dans un endroit luxueux qui vient d’ouvrir ses portes – votre fortune vous le permet. Inauguré en grande pompe le 7 juillet, le Grand Hôtel, c’est son nom, se flatte d’être l’établissement le plus moderne de la côte normande. Il a l’électricité, le chauffage central et des cabinets de toilette dans toutes les chambres. Chose encore rare, la bâtisse est construite en béton armé. Elle est imposante, couleur crème, dans un style rococo très en vogue à l’époque.

Vous arrivez sur le coup de 18 heures, un taxi de la Compagnie monégasque vous a conduit depuis la gare de Dives-sur-Mer (Calvados). Pendant que vous admirez les vagues à travers la grande baie qui donne sur la Manche, un liftier en livrée pousse les portes vitrées de l’ascenseur pour laisser passer un homme. Et soudain, le spectacle de la mer cesse de vous intéresser. Car même à une époque où l’on s’habille pour sortir, le personnage qui vient d’apparaître semble extravagant. Très brun, pour ne pas dire corbeau, la peau parfaitement blanche, presque diaphane, il est vêtu d’un manteau de vigogne gris perle, doublé de soie violette. Il porte des bottines vernies, des gants blancs rayés de noir, un chapeau melon gris clair, une écharpe blanche. Près de vous, quelqu’un chuchote : « C’est monsieur Proust. »

J'y ai par exemple appris que Proust est très apprécié au Japon.

(Eh oui Mme Companeez nous manque déjà ).

Merci Tatiana, pour l'extrait de l'article du Monde, on s'y croit en effet

J'avais beaucoup aimé l'adaptation de N Companeez avec Micha Lescot, et je me souviens avoir trouvé Didier Sandre époustouflant en baron Charlus.
J'ai le souvenir d'avoir vu au cinéma il y a longtemps Le temps retrouvé de Raoul Ruiz, et j'avais beaucoup apprécié d'avoir lu le livre avant, et le visionnage de ce film m'avait permis de bien le mémoriser ; ils étaient complémentaires, en quelque sorte.

Merci Tatiana pour l'article. L'aurais aimé lire en entier, le style en étant proustien.
Je peux t'assurer que le grand hôtel de Cabourg  vaut le détour. On peut même réserver la chambre qu'occupait Proust avec l'ameublement d'époque, si ce n'est d'origine. On a accepté de me la faire visiter mais je n'y ai pas dormi.
L'hôtel organise des brunchs le dimanche vers 11 heures avec récital de piano, s'il vous plait.

J'avais depuis longtemps envie de lire une solide biographie de ce romancier qui me fascine   . Je me suis donc tournée vers cette véritable bible proustienne qu'est celle de Jean-Yves Tadié, un des plus grands spécialistes de Proust. Malgré ses quelques 1300 pages et des propos parfois ardus - notamment sur ses traductions de Ruskin, que j'ai allègrement sautés - j'ai pris grand plaisir à cette lecture où règne la précision. Les détails foisonnent sur son histoire familiale, son itinéraire d'écrivain, sa vie privée, ses relations amicales et amoureuses (Reynaldo Hahn, Robert de Montesquiou, Mme Straus veuve de Georges Bizet...) qui lui ont servi de modèles pour ses personnages, grâce à d'innombrables citations de sa correspondance. Très souvent malade, asthmatique, on peut dire que Proust a passé sa vie à écrire, en maniant toujours la langue française mieux que personne. Un exemple parmi tant d'autres sur le thème (qu'il connait bien) de la maladie, extrait du Contre Sainte-Beuve pour lequel il s'est inspiré de la grand-mère d'un ami : "Elle se rendait si malade à se soigner qu'elle aurait peut-être mieux fait de prendre tout simplement le pari si compliqué d'être bien portante." (j'adore   ).

Esprit curieux, extrêmement cultivé, attentionné à ses amis, captivé par le grand monde qu'il restitue à merveille dans ses écrits, Marcel Proust n'a pas fini de m'intéresser. La rédaction et surtout la publication - d'une complexité telle que je me suis demandée comment ses biographes et autres universitaires ont pu s'y retrouver - occupent une grande partie du tome II. On assiste aussi aux débuts de sa carrière d'écrivain, lui pour qui la littérature a toujours été comme une religion, avec ses écrits de jeunesse (dont Jean Santeuil qui me tente). J'ai quitté Proust avec regret tant je le trouve attachant et complètement à part. J'ai retrouvé aussi plusieurs éléments de l'excellent Madame Proust d'Evelyne Bloch-Dano et du livre que lui a consacré en son temps André Maurois (dont j'ai appris que la famille de sa seconde épouse l'a bien connu). En plus de me donner évidemment envie de poursuivre La Recherche, j'aimerais lire le Monsieur Proust de Céleste Albaret qui a été à son service à partir de 1914.

Cette biographie a l'air très intéressante, Tatiana  

Je n'ai pas eu le temps de lire les pages précédentes, mais as-tu eu l'occasion de voir Le temps retrouvé de Raoul Ruiz, sorti en 1999 ? je me souviens que j'avais beaucoup apprécié ce film (vu à sa sortie, mais dont le souvenir m'est resté).

Je plussois, c'est tentant, merci pour ton avis Tatiana !

De rien, je suis ravie de vous tenter     .

Petit Faucon a écrit:

(...) as-tu eu l'occasion de voir Le temps retrouvé de Raoul Ruiz, sorti en 1999 ? je me souviens que j'avais beaucoup apprécié ce film (vu à sa sortie, mais dont le souvenir m'est resté).

Non pas encore vu, c'est dans mes objectifs, d'autant qu'il est à ma médiathèque.

Je poste ici sur une belle découverte, un premier roman dont je n'attendais pas forcément grand chose et qui m'a conquise, Les enquêtes de Monsieur Proust de Pierre-Yves Leprince.
Nous sommes en décembre 1906, Marcel Proust s'est réfugié dans un hôtel versaillais après la mort de sa mère. Il croise le chemin d'un tout jeune coursier dégourdi et futur enquêteur, Noël. La narration à la première personne par ce dernier à la fin des années 1980 alors qu'il approche des 100 ans reconstitue avec élégance ses souvenirs. Il a commencé par côtoyer "Monsieur Proust" comme il l'appelle tout au long du livre pour une histoire de carnet perdu avant de s'associer à lui (tous deux ont des talents d'observateurs) pour une enquête en amateurs sur un motif plus grave.
Pas besoin d'être fanatique de l'oeuvre proustienne pour apprécier le récit, les références sont nombreuses et jamais assommantes, souvent suggérées. La réelle qualité du livre est d'avoir su recréer une ambiance autour d'un Marcel Proust en chair et en os, avec ses qualités et ses défauts. Il est ainsi démystifié, très humain, sorti du cadre dans lequel on l'enferme actuellement (celui d'un malade vivant la nuit et dormant le jour). Une galerie de personnages attachants gravitent autour des deux principaux, que j'ai peinés à abandonner.
Il n'est pas facile de romancer la vie d'une figure réelle, qui plus est un auteur aussi réputé dont la personnalité et l'oeuvre ont suscité quantité d'ouvrages et d'analyses. Exercice réussi avec ce beau livre . Une suite existe, chic .

Ah je ne connaissais pas, je note Tatiana , merci, ce roman a l'air d'être tout à fait ma tasse de thé... Allez, en 2018, je retrouve Proust, d'une manière ou d'une autre, je l'ai délaissé trop longtemps

C'est un chouette projet Miss Raisa, peut-être embarqueras-tu quelques lambtoniennes dans ton sillage ?
Pour ma part, je lirais bien "Madame Proust" de Evelyne Bloch-Dano vu les très bons retours des membres qui l'ont lu

Je suis contente de te tenter avec ce roman Miss Raisa. Il vaut vraiment la peine quand on s'intéresse au grand Marcel.

J'aimerais aussi reprendre ma lecture de Proust, éventuellement pendant les fêtes. C'est une lecture qui demande une certaine concentration, j'ai besoin d'avoir du temps devant moi pour la savourer.

serendipity a écrit:

Pour ma part, je lirais bien "Madame Proust" de Evelyne Bloch-Dano vu les très bons retours des membres qui l'ont lu  

Je t'y encourage, c'est excellent .

Comment ne pas aimer Marcel ?   Je recopie ici ma réponse postée dans le sujet "Ces livres que l'on aimerait bien finir un jour !" :

Citation :

Je suis bien d'accord sur le fait que c'est une œuvre dont la lecture nécessite du temps et un certain lâcher prise ou conditionnement de l'esprit pour être appréciée. (J'ai eu une professeur de Lettres qui nous a même conseillé de la découvrir si un jour la vie nous amenait à séjourner à l’hôpital ou en prison ! )

Mais ce que je souhaite de tout cœur dire, au-delà de la plaisanterie, c'est qu'il ne s'agit pas d'un auteur aussi inaccessible qu'on le croit. Marcel Proust est brillant cela va sans dire mais, au fond, il est d'abord sensible et drôle et cela se ressent beaucoup dans son écriture. Il est très facile par exemple de se sentir proche du personnage principal (le narrateur) pour la simple raison qu'à travers l'expression de sa conscience, c'est à nous-même que l'auteur nous renvoie.

Ainsi, je ne peux que vous encourager à le (re)lire quand vous sentirez que le moment est le bon.   D'autant que La Recherche devient plus facile à lire à mesure que les tomes passent. D'une part, sans doute parce que l'on s'accoutume au style et, d'autre part, parce que Marcel est mort avant de reprendre et de corriger les derniers tomes !!  

En outre, j'ai conscience, pour m'être trouvée dans ce cas aussi, que les lecteurs bloquent souvent avant la fin de Combray et pensent parfois que cette première partie est à l'image de tout ce qui suit. Or, ce n'est pas le cas. On peut lire La Recherche dans l'ordre chronologique mais ce n'est pas la seule porte d'entrée possible pour se familiariser avec l’œuvre et l'apprécier à sa juste valeur.

Je copie ici les échanges postés dans "Que lisez-vous...", une bonne occasion de réactualiser ce topic.

Dulcie a écrit:

J'ai lu Du côté de chez Swann et A l'ombre des jeunes filles en fleurs. Je n'avais jamais lu Proust jusqu'à présent.
J'avoue que malgré la beauté de l'écriture et la finesse psychologique, j'ai d'abord trouvé l'histoire dans son ensemble assez ennuyeuse. Du coup j'avais mis de côté le second volume quelques semaines, je viens de le reprendre et j'ai dévoré les 200 pages qu'il me restait avec beaucoup de plaisir et d'intérêt. J'ai maintenant presque hâte de passer au volume 3 (mais je vais lire quelques autres trucs avant).

Tatiana a écrit:

C'est un plaisir de voir que Proust continue à être lu à Lambton et qu'après un déclic tu es prise par ta lecture Dulcie. On aura sans doute l'occasion d'en reparler dans le topic ad hoc, mais son style est le plus beau que j'aie lu jusqu'à présent. J'avance très, très lentement dans l'oeuvre, ce sont des lectures très exigeantes mais je suis toujours subjuguée par son écriture.

Dulcie a écrit:

Tatiana a écrit:

C'est un plaisir de voir que Proust continue à être lu à Lambton et qu'après un déclic tu es prise par ta lecture Dulcie. On aura sans doute l'occasion d'en reparler dans le topic ad hoc, mais son style est le plus beau que j'aie lu jusqu'à présent. J'avance très, très lentement dans l'oeuvre, ce sont des lectures très exigeantes mais je suis toujours subjuguée par son écriture.

C'est vrai que le style est somptueux ; je suis aussi fortement intéressée par les "leçons de vie" quasiment thérapeutiques que nous procure Proust au sujet de la psyché et des relations humaines, de vilaines choses comme les obsessions, la jalousie, la vanité...

Et comme tu dis, j'ai eu soudainement un déclic ; peut-être que je commence réellement à m'habituer à son style, à ce que l'auteur (et le narrateur) raconte. Pourvu que ça dure !

Vavyala a écrit:

Merci Dulcie pour ton retour d'expérience et Tatiana pour ton beau commentaire!  J'avais abandonné Proust après Du côté de chez Swann, vous me donnez envie de lui donner une seconde chance et lire la suite!

esperluette a écrit:

Vous me donnez envie de m'y remettre, mais comme j'ai énormément de mal à lire en ce moment, Proust va devoir attendre. J'avais pour ma part fait une première tentative avec Du côté de chez Swann que j'ai abandonné car j'étais en plein déménagement, avec aucun neurone disponible. Je ne l'ai jamais repris, mais quelques années plus tard j'ai lu A l'ombre des jeunes filles en fleurs que j'ai adoré, pour les raisons que tu cites Dulcie : la beauté du style et la finesse de l'analyse psychologique. Je compte m'y remettre un jour, en reprenant le premier tome, mais j'ai peur de m'y perdre depuis le temps !

J'ai d'ailleurs repéré un bouquin qui pourrait m'être utile, cela vous intéressera peut-être : Bottins proustiens de Michel Erman.

Citation :

Du héros omniprésent aux silhouettes fugaces d’une mondaine ou d’un valet, combien de personnages peuplent les sept volumes d’À la recherche du temps perdu? Dans combien de décors, réels ou inventés, évoluent-ils?
C’est ce que Michel Erman a cherché à savoir, et qu’il recense ici sous la forme de deux Bottins.

cléopatre a écrit:

Ah ben merde alors, vous me donneriez presque envie de lire Proust

Dulcie a écrit:

Merci pour la référence, esperluette, c'est vrai qu'un bottin peut s'avérer utile

@cléopatre : c'est à tenter si ça nous fait envie évidemment

Merci pour la référence esperluette, ce livre doit être aussi utile qu'intéressant.

Lu Le côté de Guermantes, le 3e volume de "La Recherche".
Ce fut une lecture plutôt laborieuse, où j'ai souvent été partagée entre l'obligation d'être particulièrement concentrée pour bien suivre et comprendre le texte, mais mêlé d'un ennui le plus souvent profond concernant ce qui est raconté. D'autant que le livre est assez long (le 2e plus épais parmi les 7).

Proust évoque d'abondance la vie mondaine des aristocrates parisiens avec force descriptions et réflexions entremêlées de dialogues. On apprend beaucoup sur leur mode de vie, coutumes, préjugés et états d'esprit.

Cependant je ne suis pas découragée, contente d'avoir avancé et j'espère que le prochain me plaira davantage.

Merci pour ton retour sur ce 3e volume Dulcie, qui m'avait pour ma part beaucoup plu. Il me semble avoir préféré une des deux parties à l'autre, mais impossible de me souvenir laquelle . Il est certain que Proust exige toujours une bonne dose de concentration (il y a sûrement des lecteurs qui trouvent que c'est une lecture facile, dans ce cas chapeau   ), mais j'ai toujours été fascinée par sa description de la haute société, ce qui explique mon goût pour ce volume en particulier.

Le 4e m'attend toujours sur mes étagères et je manque de motivation pour m'y plonger... Est-ce que tu comptes poursuivre le cycle bientôt ?

Tant mieux si ce volume t'a davantage séduite

Pas dans l'immédiat, je reprendrai probablement fin avril/début mai (mais à voir sur le moment)

Je passe signaler ici le beau documentaire qui sera diffusé sur Arte mercredi 08/12 : Le monde de Marcel Proust qui mêle la lecture de très nombreux extraits des 6 livres (et pas seulement le premier) à des photos de personnages dont MP s'est inspiré pour créer Oriane, Odette, Madame Verdurin, Charlus, Albertine, ... c'est très agréable, et fort intéressant 

Voici la présentation qui en est faite sur le site de Arte (visible jusqu'au 05/02/22) :

Citation :

"À mon avis, même dès sa jeunesse, il n’a voulu qu’écrire… Ses sorties de salons n’ont été qu’une espèce d’alimentation de son œuvre. Parce que depuis toujours il emmagasinait, et il n’a vécu que de ça." La voix qui raconte est celle de Céleste Albaret, gouvernante et confidente des huit dernières années de Marcel Proust, de 1914 à 1922 (quarante-neuf heures d’entretien avec elle, enregistrées en 1973, ont été retrouvées récemment dans les fonds de la Bibliothèque nationale de France).
Armé de son sens de l’observation et de son acuité psychologique, l’auteur d’"À la recherche du temps perdu", fils d’une héritière de la bourgeoisie juive et d’un père médecin, incarnation même du mérite républicain, s’est immergé dans les boudoirs de la Belle Époque comme dans les hôtels de passe homosexuels pour donner chair aux centaines de personnages qui peuplent son œuvre-monde. C’est par l’entremise du flamboyant comte de Montesquiou, dandy insolent immortalisé sous les traits épaissis du baron de Charlus, que le futur écrivain, à force de flatteries, a réussi à pénétrer les hautes sphères de la société. De la belle et influente comtesse Greffulhe, qui inspira la figure de la duchesse Oriane de Guermantes, au jeune et aimé Alfred Agostinelli, qui fut l’un des modèles du personnage d’Albertine, les êtres qui accompagnèrent la vie de Marcel Proust sont entrés, métamorphosés et mêlés à d’autres, dans le chef-d’œuvre éternel qu’il nous a légué, odyssée sur la mémoire, la hiérarchie sociale, l’amour et l’écriture, qui débute à la fin des années 1870 pour s’achever au lendemain de la Grande Guerre. 

J'ai oublié de dire qu'il y a également pour illustrer Céleste Albaret, sa gouvernante, quelques beaux tableaux de mon cher Hammershoi 

Merci pour la recommandation Petit Faucon. Je l'ai noté, et ne le manquerai sans aucun prétexte.

Je me réjouis de retrouver la "chère Céleste", dont je viens de dévorer la biographie par Laure Hillerin . Une existence discrète mais ô combien remarquable, et privilégiée de par les années passées aux côtés de Proust.