Jonathan Safran Foer

Je viens vous parler d'un jeune auteur américain, né en 1977, qui connait déjà un grand succès.

C'est son roman Tout est illuminé, sorti en 2002 qui l'a rendu célèbre. Je ne l'ai pas encore lu, mais voici la présentation de l'éditeur :

Citation :

Situé de nos jours, en Ukraine, ce livre raconte les aventures d’un jeune écrivain juif américain – « Jonathan Safran Foer » – en quête de ses origines. Guidé par un adolescent semi-illettré, Alex, par un vieillard et un chien, il sillonne la région à la recherche des vestiges d’un mystérieux village détruit par les Nazis.
Mais soudain le récit bascule, et nous voici projetés dans un autre monde : du 18 mars 1791 au 18 mars 1942, c’est la chronique terrible et fabuleuse d’un shtetl appelé Trachimbrod qui se déroule sous nos yeux – un shtetl qui n’est peut-être que la version légendaire du mystérieux village... Peuplé d’enfants trouvés, de rabbins kabbalistes, d’amoureux en proie à la fureur érotique, cet admirable roman s’inscrit dans une tradition où la bouffonnerie est souvent l’ultime expression du sacré. Mais c’est aussi un tour de force littéraire d’une stupéfiante modernité.
Passant avec allègresse du religieux au profane, du rire aux larmes et du broken English au grand style, Tout est illuminé est un acte de foi envers le Roman, dans toutes ses dimensions.

Citation :

Jonathan Safran Foer fait partie de ces écrivains inventifs qui conçoivent la littérature comme "un désordre des dents". Maniant le verbe avec une rare dextérité, il fait subir au langage toutes les distorsions possibles sans que cela jamais ne vire à l'exercice de style ou à l'incompréhension fumeuse. Parce que ce jeune auteur américain a trouvé en littérature le meilleur prétexte qui soit pour nous entraîner à la suite de ses phrases à l'humour foudroyant : une histoire à raconter. Une histoire pleine d'accidents banals et d'incroyables résurrections, de bébés sauvés des eaux, d'étudiants égocentriques, de vieillard malheureux, de rabbins pernicieux. De moments graves aussi. Une histoire donc.
Alex, un jeune Ukrainien, vivant aux crochets de sa famille, collectionnant selon ses dires, filles et succès, est entraîné par son père dans un voyage improbable à travers le pays : guider un écrivain juif américain, Jonathan Safran Foer lui-même à la recherche de ses origines et d'un village détruit en 1941 par les nazis. Si vous ne dépassez pas le premier chapitre (impossible), vous vous direz que l'auteur a bien du talent et de l'humour, pour faire s'exprimer de la sorte son personnage. En entamant le second chapitre, vous penserez que Jonathan Safran Foer est un écrivain profond, véritable, qui aurait bien du mal à dissimuler ses qualités. Et que dans le difficile exercice d'un premier roman cultivant tous les styles, inventif ou solennel, riche ou effilé jusqu'à l'essentiel, ce nouvel auteur américain frise le génie.

Tout est illuminé a fait l'objet d'une adaptation au cinéma en 2005 avec notamment Elijah Wood dans le rôle principal.

Le film a recueilli de très bonnes critiques à sa sortie.


Ceci dit, ce n'est ni le livre ni le film qui m'ont incitée à créer ce topic car je n'ai lu et vu aucun de deux .
C'est plutôt d'Extrêmement fort et incroyable près (Extremely Loud rand Incredibly Close), sorti en 2005, dont je viens parler. Il m'avait été recommandé par une amie au goût très sûr, j'y suis donc allée les yeux fermés...et suis tombée sur une sorte d'OVNI
C'est un récit à plusieurs voix entre New-York et Dresde (Allemagne). Il y a d'abord Oskar, un petit garçon très particulier âgé de 9 ans. Il a perdu son père dans les attentats du World trade center deux ans auparavant. Les circonstances terribles l'ont traumatisé et il ne parvient pas à faire son deuil . Un jour, il retrouve parmi les affaires de son père une enveloppe au nom de "Black" contenant une clé. Il est persuadé que son père lui a laissé un message (c'était un jeu entre eux d'organiser d'immenses chasses aux énigmes dans Manhattan) et il part à la recherche de la serrure à laquelle correspond cette clé. La situation semble ubuesque, mais c'est un très beau récit initiatique.
Ce récit est entrecoupé de lettres et de photos. Les lettres sont celles de son grand-père, Thomas Schell, écrites à son fils (le père d'Oskar donc, qui s'appelle aussi Thomas Schell), dans lesquelles il lui raconte sa vie. On comprend assez vite que le grand-père d'Oskar a quitté sa grand-mère il y a bien longtemps, alors qu'elle était enceinte du père d'Oskar.
Il y a d'autres lettres : celles de la grand-mère d'Oskar à son petit fils, dans lesquelles elle lui raconte aussi sa vie.
Les grand-parents d'Oskar sont des rescapés des bombardements de Dresde en 1945. Et tous deux, à leurs façons, ils ont aussi été grandement traumatisés par la guerre.
Les photos sont d'Oskar, elles illustrent son récit...et lui donnent une force poignante.

Je mentirais si je disais qu'on lit Extrêmement fort et incroyablement près avec le sourire aux lèvres. C'est poignant d'un bout à l'autre, ça fait se serrer les gorges...mais, oui, ça fait aussi rire parfois. Car Oskar a une imagination débordante

J'ai appris hier en tombant sur une affiche qu'une adaptation allait sortir la semaine prochaine :


Avec Tom Hanks dans le rôle du père d'Oskar et Sandra Bullock dans celui de sa mère. Ce casting assez convenu m'a d'abord déçue, car j'ai eu peur qu'il ne reflète les choix du scenario. Et puis j'ai vu que le réalisateur était Stephen Daldry, qui a notamment réalisé The hours et The reader...ce qui est déjà à moitié rassurant!
EDIT : Cat je n'avais pas vu ton commentaire dans "que lisez-vous en ce moment" où tu dis que le trailer ne t'a pas plu Il faudrait que j'aille voir ça de plus près.

Enfin Jonathan Safran Foer a plus récemment écrit Faut-il manger les animaux?, décrit comme un "plaidoyer végétarien romancé":

Citation :

Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons? Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête. Entre une expédition clandestine dans un abattoir, une recherche sur les dangers du lisier de porc et la visite d'une ferme où l'on élève les dindes en pleine nature, J.S. Foer explore tous les degrés de l'abomination contemporaine et se penche sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal. Choquant, drôle, inattendu, ce livre d'un des jeunes écrivains américains les plus doués de sa génération a déjà suscité passions et polémiques aux Etats-Unis et en Europe.

Désolée pour cette trèès longue présentation! J'ai hâte de savoir maintenant si d'autres personnes ici ont déjà lu cet auteur (ou vu les adaptations)

Ça fait un moment que Extrêmement fort et incroyablement près est dans ma PAL, on m'en a dit beaucoup de bien aussi ! Je pense que je vais essayer de le lire avant la sortie du film.

J'ai terminé Tout est illuminé, présenté dans mon premier poste et j'ai beaucoup aimé. Mais il est certain que ce roman ne peut pas plaire à tout le monde tant le style en est particulier, parfois volontairement mal écrit, parfois très dur et cru.
Comme dit dans le résumé plus haut, il s'agit de l'histoire de l'auteur, Jonathan Safran Foer, jeune étudiant américain en lettres d'origine juive, qui arrive en Ukraine pour retrouver Augustine, qui à l'époque a permis à son grand-père de fuir le massacre perpétré par les nazis lorsqu'ils sont arrivés dans son village, Trachimbrod. Pour l'aider dans cette recherche, il fait appel à une agence spécialisée. Malheureusement, aucun guide n'est disponible et le reponsable de l'agence demande à son fils Alex, un jeune ukrainien qui étudie l'anglais depuis deux ans, son père dépressif qui se dit aveugle mais conduit une voiture et Samy Davis Junior Junior sa chienne dérangée, de s'en occuper.
Le roman est une alternance du récit d'Alex rédigé dans un anglais très approximatif. Très déroutant de premier abord (j'ai vu sur Amazon de certaines personnes avaient abandonné leur lecture aux premières pages), on finit par aimer ce style imagé et souvent très drôle. Puis suivent des lettres écrites par Alex à Jonathan Safran Foer, toujours dans son style inimitable, qui démontrent, au fil des pages, la force de l'amitié qui les unit depuis la recherche qu'ils ont menée ensemble. Puis suivent des chapitres sur l'histoire des ancêtres de Jonathan depuis la fondation du village de Trachimbrod à la fin du XVIIIe siècle jusquà cette terrible année 1942. Âmes sensibles s'abstenir .

Au fil des pages, on ne sait jamais quelle est la part de fiction, qui frise souvent le conte fantastique, la part de vérité historique, la part auto-biographique. L'auteur a-t-il été en Urkraine à la recherche de ses racines? Si oui, dans quelle mesure ce voyage a inspiré ce roman?
Ce qui sûr, c'est que Trachimbrod a bel et bien existé et que son histoire est aussi tragique que dans le roman.

Je ne connais cet auteur que par son livre Faut-il manger les animaux?. J'ai beaucoup aimé, mais dans le genre j'ai préféré "un éternel Treblinka", que je recommande à tous ceux qui s'intéressent à la condition animale. En fait, il faut lire les deux, ils se complètent admirablement.