Vera Brittain and WW I

je vais me contenter de plussoyer MissAcacia et Serendipity pour éviter les redites (en soulignant quand même que je suis vraiment ravie que cette lecture t'ait autant plu Ju ). J'ai hâte de savoir ce que tu auras pensé du film. J'ai aussi trouvé la dernière partie moins intéressante, mais l'ensemble reste un document passionnant et très fouillé, en plus d'un témoignage personnel unique.

Ne désespérons pas, je suis assez optimiste sur une traduction française. Peut-être trop cela dit car je ne sais absolument pas comment les choses se passent en terme de sélection d'oeuvres étrangères à traduire en vue d'une publication. Mais comme il s'agit d'un ouvrage célèbre et très apprécié outre-Manche, je me dis qu'il devrait bien finir par attirer l’œil d'une maison d'édition française, si ce n'est déjà fait.

Restons optimistes (on y croit ) mais c'est quand même un livre relativement ancien et toutes les amies et contemporaines de Vera Brittain ont été traduites en français entre les années 30 et 50. Je crois que ce livre a été une victime collatérale de la IIème guerre mondiale, le militantisme pacifiste de son auteur étant alors mal vu. Elle a aussi traversé un désert dans son pays jusque dans les années 70.
Ce serait donc bien de profiter des commémorations de la Grande Guerre pour traduire ce roman .

Je pensais que sa sortie en film pourrait signifier une traduction, mais apparemment pas vraiment...

MissAcacia a écrit:

Ce serait donc bien de profiter des commémorations de la Grande Guerre pour traduire ce roman .

ces commémorations sont l'occasion rêvée, il faudrait pouvoir se mobiliser en ce sens, ou pouvoir lancer un appel aux maisons d'édition.

Comme promis je reviens après avoir vu le film...qui m'a un peu déçu à vrai dire.
J'avais lu le livre à l'origine dans l'optique de voir le film et finalement, ce dernier m'a paru bien pâlichon face à ce merveilleux livre !
Rien à redire néanmoins sur les acteurs - tous excellents (et quelle panoplie, que des têtes connues ! ). Alicia Vikander est une nouvelle fois mémorable !! Les images sont très belles aussi (je n'ai pas résisté à faire un nouveau look, j'en ai fait 3 différents j'ai eu du mal à me décider^^)
Mais tout se passe trop vite et on insiste trop sur l'histoire Vera/Roland en délaissant plein d'autres passages... Je pense que j'aurais adoré si je l'avais vu avant de le lire mais là, je n'ai pu m'empêcher de comparer. J'aurais dû attendre un peu avant de le voir...

Pour en revenir sur le livre, j'ai vraiment adoré, je pense que c'est une lecture qui ne me quittera pas de sitôt... Elle est très marquante, poignante, touchante et fait réfléchir.
Vera Brittain était vraiment une femme fascinante et les personnes gravitant autour d'elle également. J'ai beaucoup aimé ses échanges épistolaires qui rendent le récit authentique et vivant.
La condition des femmes n'était pas top à l'époque (le refus de son père de l'envoyer à Oxford, le mariage qui apparait comme le passage obligé et le but que doit se fixer toute femme, la pauvre reconnaissance de leur contribution durant la guerre...et j'en passe)
Certains passages m'ont moins captivée (je pense en particulier à la dernière partie) mais je l'ai quand même lu avec un intérêt ne se démentant pas.

Une excellente lecture qui m'a fait passé de très bons moments et que je suis triste de quitter (tout en étant également contente de passer à autre chose car le livre est quand même long^^)
Je croise les doigts pour une parution en français, histoire de pouvoir le faire découvrir autour de moi

Ton ressenti sur le film est parfaitement compréhensible, surtout en l'ayant visionné juste après avoir fini le livre. Il doit être quasiment impossible de rendre toute sa force dans une adaptation, même longue (la mini-série de la BBC a de très bonnes critiques, elle doit être beaucoup plus détaillée). Si plusieurs mois ne s'étaient pas écoulé entre la fin de ma lecture et ma découverte du film, j'aurais sans doute aussi été déçue. On attend tellement d'un livre si bouleversant   .

L'accent mis sur la relation entre Vera et Roland était prévisible, pour en faire un film "romantique". Grâce à l'interprétation subtile et à fleur de peau d'Alicia Vikander, le film parvient toutefois à s'élever d'une certaine façon au niveau du livre, à lui donner de la consistance, sans bien sûr atteindre ses sommets.

C'est assez incroyable comme ce livre marque ses lecteurs .

Ju a écrit:

Comme promis je reviens après avoir vu le film...qui m'a un peu déçu à vrai dire.
Je pense que j'aurais adoré si je l'avais vu avant de le lire mais là, je n'ai pu m'empêcher de comparer. J'aurais dû attendre un peu avant de le voir...

Pour ma part, j'ai vu le film un an tout juste après avoir lu le livre et même si j'ai trouvé cette adaptation globalement bonne, je n'ai cessé de comparer même si je dois reconnaître qu'il était très difficile de condenser ce témoignage sur un format de 2h de manière satisfaisante.

Comme l'a dit Tatiana un peu plus haut, il a fallu couper des parties très intéressantes (comme Malte ) ou faire des raccourcis un peu trop romanesques à mon goût (l'apparition de George Catlin, l'annonce de la mort de Roland juste avant le mariage ).

J'ai trouvé dommage qu'il ne soit pas précisé que le père de Vera s'était donné la mort après avoir appris que son fils avait été tué.
S'agissant d'Edward, justement, le film ajoute -si j'ai bien compris- une allusion à son homosexualité quand Vera se trouve à son chevet et qu'il lit la lettre de Geoffroy, non ?

Globalement, j'ai également trouvé que les scènes se déroulant dans les hôpitaux en Grande-Bretagne étaient assez aseptisées, on a presque l'impression de maisons de repos confortables et sereines alors que dans mon souvenir, ce n'est pas le cas et Vera insiste aussi beaucoup sur les conditions très difficiles pour les infirmières.

Pour ne pas être trop critique, je dirais quand même qu'il y a de bonnes trouvailles de mise en scène, j'ai particulièrement aimé la scène finale quand on voit tous ces lieux enchanteurs de la jeunesse de VB -désormais vides- on sent la détresse et l'absence de cette génération sacrifiée.

Oui, pour une condensation en 2h c'est une bonne adaptation.

serendipity a écrit:

S'agissant d'Edward, justement, le film ajoute -si j'ai bien compris- une allusion à son homosexualité quand Vera se trouve à son chevet et qu'il lit la lettre de Geoffroy, non ?

Possible, je ne me souviens malheureusement pas de cette scène  

A propos des conséquences de sa disparition sur son père, il y a quand même la scène à la gare, que j'ai trouvée poignante, lorsqu'incapable de se contenir au départ de son fils il éclate en sanglots convulsifs. Alors que sa femme et sa fille bien tout aussi affectées se contiennent.

J'ai vu le film il y a quelques temps et je l'ai vraiment beaucoup aimé Au point que je suis très motivée pour lire son livre en anglais, alors que je ne lis jamais en VO habituellement
J'ai été vraiment touchée par le parcours de Vera, par

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, par son engagement en tant qu'infirmière

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, par son combat pour la paix qui est esquissé à la fin
J'ai d’ailleurs trouvé les acteurs vraiment très bons, surtout Alicia Vikander Les images et la musique sont vraiment belles et j'i aussi beaucoup aimé les tenues que portaient Vera
Une très belle découverte pour moi

Je te rejoins totalement sur le film, Elianor ! Les acteurs étaient très bons, et j'ai trouvé le personnage de Vera très touchant

Je suis ravie que le film t'ait donné envie de lire le livre Elianor, il mérite le détour .

Le livre est sorti en VF il y a quelques mois aux éditions Viviane Hamy !

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Ma chronique tirée de mon blog sur ce moment de lecture très émouvant :

En février dernier, j’ai découvert le film Mémoires de jeunesse, avec Alicia Vikander. J’ai adoré et je me suis intéressée au livre qui a inspiré le film. Ayant pu en faire l’acquisition au mois de mars, je n’ai pas attendu longtemps avant de le sortir de ma PAL, motivée et intriguée pour découvrir la plume de Vera Brittain.

Quel coup de coeur que cette lecture qui m’aura accompagnée durant un peu plus d’une semaine ! Si vous me suivez sur Instagram, vous avez pu voir passer plusieurs extraits du livre en story. C’est bien simple, certaines fois je prenais une photo une page sur deux à cause de la beauté de la plume de Vera Brittain, ou en raison de ce qu’elle racontait. Ces Mémoires de jeunesse m’ont sincèrement touchée La plume de Vera Brittain est poétique, tour à tour détachée et emplie de sentiments, profonde, élégante, vibrante de sincérité… Au milieu de tout cela, elle nous partage des extraits de son journal, mais aussi des lettres échangées avec ses proches, ou encore des poèmes, les siens ou ceux de son fiancé, Roland Leighton.

Passé le premier chapitre où je me suis familiarisée avec le style de Vera (excusez cette familiarité, mais plus d’une semaine passée en sa compagnie, ça donne un sentiment de vraiment la connaître !), j’ai découvert avec beaucoup de curiosité et de plaisir son récit. Elle nous raconte comment elle a dû se battre auprès de ses parents, surtout auprès de son père, pour entrer à l’université d’Oxford afin d’y étudier la littérature et l’histoire. On découvre sa famille, son amour pour son frère Edward, musicien, et son amitié pour Victor et Geoffrey, deux camarades de son frère. On découvre surtout sa romance avec Roland Leighton, un autre ami d’Edward et avec lequel Vera va correspondre, jusqu’à ce qu’un amour naisse. Cet amour et les premiers pas de Vera à l’université vont être foulés aux pieds par la première guerre mondiale. C’était intéressant de connaître les sentiments d’une jeune femme à cette époque, ce qu’elle avait pu ressentir face à ce bouleversement sans précédent. Comme elle l’explique, en premier lieu, elle a ressenti les choses avec égoïsme : après avoir tant bataillé pour entrer à l’université, la guerre venait tout gâcher. Puis Vera va voir Roland et son frère s’engager, ainsi que nombre de jeunes gens qu’elle cotoie, dont Victor et Geoffrey, lui faisant voir les événements d’une toute autre manière.

Vera Brittain va alors s’engager pour devenir infirmière volontaire, en France et à Malte, ne supportant pas de ne pas participer à sa manière à cette guerre alors que Roland et Edward vivent des choses terribles au front. Elle va faire preuve de courage en ne reculant pas devant l’ampleur de la tâche et les remarques désobligeantes de certaines infirmières en chef. En lisant les conditions de travail de ces infirmières volontaires, j’ai eu beaucoup d’admiration et de respect pour elles vu tout ce que cela impliquait : la saleté, le manque d’intimité dans les lieux d’aisance, le froid glacial, la peur des bombardements (notamment lors de son voyage pour aller servir à Malte, partie très intéressante du livre !), les blessures terribles des soldats à l’infirmerie, l’angoisse à chaque remise du courrier…

Les trois premières parties du livre nous plongent dans la première guerre mondiale, tandis que la dernière, qui m’a un petit peu moins captivée, nous montre le monde d’après. Les infirmières et les soldats tombés au front sont encensés un temps avant que la vie et ses impératifs ne rattrapent tout le monde. Vera Brittain va retourner à l’université, mais comment retrouver l’élan qui l’avait animée à l’époque après tout ce qu’elle avait vécu durant la guerre ? On ressent le choc des générations, entre celle de ses parents, avec une mentalité victorienne difficile à se défaire, mais aussi celle qui était trop jeune pour être utilisée lors de la guerre. Vera explique avec émotion son sentiment de décalage, le fait que peu de gens pourraient comprendre ce qu’elle a traversé, que ceux avec qui elle aurait pu parler ne sont plus, tous les jeunes gens qu’elle a aimé ayant été victime de cette guerre. Elle va malgré tout se sentir utile en rejoignant la Société des Nations, donnant plusieurs conférences. Féministe et pacifiste, elle va s’engager pour les droits des femmes mais également dénoncer l’absurdité de cette guerre, reconnaissant combien elle a fait de victimes, peu importe le camp dans lequel elles se trouvaient. Malgré les pertes terribles que la guerre lui a infligée, Vera n’a pas eu de mépris pour les allemands, qu’elle soignait avec compassion lorsqu’elle était infirmière, d’autant plus en voyant combien la guerre les a laissés dans la misère. Plus humaniste et pacifiste que patriote, Vera Brittain a exprimé ses opinions avec courage et j’ai beaucoup aimé lire ses réflexions sur le sujet. On suit également son parcours pour faire éditer ses romans avec son amie Winifred Holtby, une autre romancière.

Touchant au coeur, Mémoires de jeunesse est un roman puissant, bouleversant, véritable témoignage d’une génération perdue qui a vu ses belles promesses d’avenir et ses rêves bouleversés. Avec une sincérité désarmante et une plume captivante, Vera Brittain évoque son parcours durant la première guerre mondiale, de ses rêves romantiques et de ses ambitions professionnelles en passant par ses désillusions, ses espoirs et ses engagements pour les femmes et pour l’humanité. tout en rendant hommage à ceux qui ne sont plus, tués par cette guerre insensée. Malgré le siècle qui nous sépare, c’était émouvant/frustrant de voir que certaines mentalités n’avaient pas encore totalement changé, que les luttes dans lesquelles s’est engagée Vera après la guerre ne sont pas encore gagnées. C’est un livre que je conseille absolument et que j’ai savouré avec un plaisir teinté d’émotions. Merci aux éditions Viviane Hamy pour l’avoir enfin traduit.

Quelques mots aussi sur le film de 2014, dont j’avais quelques images en tête au moment de ma lecture. Forcément, en 2 heures, il était impossible de tout adapter (dommage pour la partie se déroulant à Malte ou celle retraçant les engagements de Vera) et certaines choses ont été modifiées, mais il rend un bel hommage à Vera Brittain et ses proches. Alicia Vikander est bouleversante de justesse, les autres acteurs sont également très bons (la scène où Dominic West fond en larmes à la gare après le départ de son fils au front…). Les paysages, les costumes et la musique de Max Richter sont sublimes (d’ailleurs je rédige cette chronique en écoutant la BO et cette dernière partie se conclut sur la dernière musique de l’album, I will not forget you   ). Bien sûr, il vaut mieux regarder ce film en étant de bonne humeur car il est difficile de retenir ses larmes, mais maintenant que j’ai lu le livre, je sais que j’aurais envie de le revoir.

Vous l’avez compris, Mémoires de jeunesse est un coup de coeur, mais aussi un coup au coeur pour les émotions qu’il m’a procurée. C’est un pavé, mais je ne peux que vous encourager vivement à le lire car on en ressort avec la sensation d’avoir un peu mieux compris ce que c’était qu’avoir 20 ans lors de la première guerre mondiale… Vraiment, ces quelques jours passés en compagnie de Vera Brittain a été particulièrement marquante. Je ne l’oublierai pas de sitôt…

Merci pour ton commentaire enthousiaste sur ce livre que je veux lire déjà depuis un moment MJB Tu me confortes dans cette envie!
J'étais très heureuse de sa sortie en VF, mais, et cela vous paraitra très superficiel sans doute, je trouve la couverture vraiment laide et je n'arrive à passer dessus et l'acheter

Merci pour ce beau retour MJB   . Je confirme que c'est un livre qu'on n'oublie pas, même quand les années ont passé depuis sa lecture. C'est une des lectures les plus poignantes, un des témoignages plus "bruts" qu'il m'ait été donné de lire sur la période. Le film est très touchant, très juste, mais j'avais été davantage bouleversée par le récit et le vécu, les mots de l'écrivaine.

MJB quel merveilleux commentaire et comme tu sais donner envie !! Le voilà inscrit sur ma liste d'envies !!

J'avais adoré ce livre, une lecture poignante. J'ai oublié beaucoup de choses, ça me donnerait presque envie de le relire si ma PAL n'était pas si grande !
Par contre je rejoins Elianor, la couverture de la version française est hideuse

Merci pour ce beau commentaire, MJB !
J'avais été totalement captivée par le film, notamment pour l'interprétation d'Alicia Vikander Le livre est bien évidemment dans ma liste d'envies !