Pierre Lemaître (Au revoir là-haut et autres romans)

Toi qui connais le roman et le film, Petit Faucon, quelle fin as-tu préférée ?

En ce qui concerne l'attribution du Goncourt à ce roman je pense qu'elle respecte la volonté du créateur du prix :

http://academie-goncourt.fr/?article=1229173897

Je nomme pour exécuteur testamentaire mon ami Alphonse Daudet, à la charge pour lui de constituer dans l'année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d'hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne, et qui a pour objet la création d'un prix de 5000 F destiné à un ouvrage d'imagination en prose paru dans l'année, d'une rente annuelle de 6000 francs au profit de chacun des membres de la société.

Il n'est nulle part spécifié que cet "ouvrage d'imagination en prose" doive être destiné à une élite intellectuelle ou traiter de sujets "hautement philosophiques "

J'ai terminé le roman aujourd'hui, j'ai plus traîné sur la fin   .

Je m'attendais à

Spoiler:

La partie véritablement prenante a été pour moi le début: l'assaut, la survie, l'hôpital. La suite a été plus lente et fractionnée même si les personnages des Péricourt père et fille m'ont beaucoup intéressée de même que les aventures d'Aulnay-Pradelle (on attend avec une certaine impatience qu'il trébuche cet animal-là).

J'ai parlé de La Der des ders, de Didier Daeninckx, qui se passe aussi dans l'immédiate après-guerre mais Au revoir là haut est moins sombre.

Au final un bon moment de lecture, je ne boude pas mon plaisir et je découvrirais avec plaisir l’œuvre policière de Pierre Lemaître.
Cependant, je ne suis pas très motivée pour voir le film ou lire la suite (mais je ne suis pas très "sagas" d'une façon générale).

Merci pour ton avis MissAcacia. Comme toi, je ne suis pas vraiment attirée par le deuxième tome pour l'instant, le personnage de Madeleine ne m'a pas plus intéressée que cela

@ Uly : je crois que j'ai préféré la fin du livre, qui est plus spectaculaire, et qui est plus "logique"

Spoiler:

La fin du film est plus romancée, ou plus spectaculaire, je ne sais pas ; les deux sont bien, mais différentes.

A mon sens, le film vaut d'être vu pour l'aspect très visuel des masques, et de cet univers un peu "bande dessinée", grinçant et caricatural. Et Dupontel a un visage qui ressemble à la description qui est faite de Albert Maillard.

Merci MissAcacia d'avoir parlé de la Der des der de Daeninckx, en effet, il y a des échos de ce livre et de son atmosphère (mais je l'ai lu il y a très longtemps, je m'en souviens que vaguement).

Petit Faucon j'ai mis la fin de ta première phrase en spoiler .

Je te rejoins sur l'intérêt des deux fins en ce qui concerne Edouard. Toutes deux sont spectaculaires, grâce au visuel le rendu du film est impressionnant mais celle du livre m'avait fait forte impression aussi

Spoiler:

Petit Faucon a écrit:

la Der des der de Daeninckx, en effet, il y a des échos de ce livre et de son atmosphère (mais je l'ai lu il y a très longtemps, je m'en souviens que vaguement).

Idem, ma lecture date aussi...

Tatiana a écrit:

Petit Faucon j'ai mis la fin de ta première phrase en spoiler .

Je te rejoins sur l'intérêt des deux fins en ce qui concerne Edouard. Toutes deux sont spectaculaires, grâce au visuel le rendu du film est impressionnant mais celle du livre m'avait fait forte impression aussi

Spoiler:

Merci pour le spoiler, Tatiana !

Spoiler:

J'aime bien cette sortie, ce côté "je trouve la réponse à ma question avant de pouvoir mourir en paix", ça m'a plu.

Couleurs de l'incendie, second volume de ce qui est annoncé comme une trilogie, tient toutes ses promesses. Le livre s’ouvre sur un drame spectaculaire qui met Madeleine Péricourt, ex-épouse d’Aulnay-Pradelle dont l’ancien mari croupit en prison, en péril. Effacée dans le premier volume, elle est ici l’héroïne à part entière de l’histoire. Je me contente de dire, pour ne rien dévoiler, qu’elle va tout mettre en œuvre pour remonter la pente.
Pierre Lemaître plonge le lecteur dans l’entre-deux-guerres, qu'il décrit avec précision (mention spéciale à la postface où il explique ses sources), et ses troubles en tous genres, instabilités politiques et financières, scandales, montée du nazisme, avec un talent égal au premier tome. Le récit, qui se veut un hommage Alexandre Dumas et rappelle les romans parus en feuilleton, est mené tambour battant. Les personnages, certains très noirs, sont savoureux, travaillés, dépeints avec une ironie parfois féroce.

Une grande fresque passionnante qui se dévore et que j'ai peiné à lâcher. Pierre Lemaître, très attendu après le succès du premier volume, signe une grande réussite     . Vivement le troisième tome de la trilogie   qui devrait se passer dans les années 1940.

Tu l'as déjà fini Tatiana ?
Ça doit être passionnant ... je n'étais pas très motivée pour le lire, mais ton avis ranime ma flamme .
L'entre-deux-guerres est une période très intéressante !

Oui je l'ai lu très vite, c'est un vrai page-turner .
Contente de te motiver à le lire Petit Faucon, je te le conseille vivement.

J'attendrai la sortie en poche, mais je suis contente que cette suite ne démérite pas

Merci Tatiana, tu m'as hameçonnée moi aussi.

J'ai terminé Couleurs de l'incendie qui effectivement se lit très vite.Cela dit mon ressenti est loin d'être aussi enthousiaste que celui de Tatiana.

Tout d'abord je ne pense pas qu'on puisse considérer que c'est la suite de Au revoir là-haut. A part le fait que le personnage principal soit Madeleine Pericourt rien ne rattache l'intrigue à la précédente. De plus "la" Madeleine Pericourt décrite dans ce tome me semble assez différente de celle du précédent. Pour ma part je n'ai pas réussi à faire "coller" les deux descriptions...

La tonalité du roman est aussi très différente. Lemaitre se revendique de Dumas pour l'intrigue et je présume que la référence en l'occurence est Le Comte de Monte Cristo ? Pourquoi pas. Mais à cela s'ajoute une narration sur un ton humoristique qu'un critique littéraire a qualifié de "à la Sacha Guitry, ce qui est est assez juste, et c'est peut-être cela qui m'a gênée le plus.
On a aussi l'impression que Lemaitre s'est efforcé de faire la satire de la société de l'entre-deux guerres en peignant des portraits à la Daumier de certains milieux (politiques, financiers, journalistes, margoulins de toutes sortes) Au final c'est assez confus, cela part dans tous les sens et même si on a envie de connaître la fin l'intrigue est somme toute assez ennuyeuse.
Il y a même des personnages, comme l'ont souligné certains critiques, tout droit sortis d'une BD. Deux personnages font penser aux Dupont/Dupond et une cantatrice à la Castafiore ! D'ailleurs le personnage de cette dernière, omniprésent dans l'histoire, me laisse perplexe quant à son utilité dans l'intrigue ?

Spoiler:

Si Au revoir là-haut émouvait, surprenait, captivait par une histoire dont on ne pouvait imaginer la fin, Couleurs de l'incendie n'est selon moi qu'un agréable divertissement (on sent d'ailleurs que Lemaitre a voulu s'amuser, il interpelle parfois le lecteur et se permet un A tout à l'heure, là-haut comme pour se moquer de son précédent roman)

Si j'ai fait du lobbyisme pour faire lire Au revoir là-haut à mon entourage, ce ne sera pas le cas avec ce T2 qui pour moi n'en est pas un (...de tome 2). Je le prends pour un pastiche littéraire au sens " noble" du terme  mais qu'au final on oublie vite.

Bon il va vraiment falloir que je vérifie par moi-même... Cela dit Uly
j'aime beaucoup ton style, tes références et tes arguments.

Entre nos impressions c'est ce qui s'appelle deux avis discordants Uly . Aux lecteurs suivants de se faire le leur   . Je suis curieuse de lire d'autres retours.

Ce n'est certes par une suite classique en ce qu'elle ne reprend pas précisément les héros du livre précédent. Pierre Lemaître a expliqué avoir volontairement choisi d'axer la trame sur un personnage secondaire du premier roman, en l'occurrence une femme plutôt effacée. Assez en retrait justement pour qu'on puisse apprendre ce dont elle est capable après être devenue mère, et qu'on ne soupçonnait pas quand elle vivait dans l'ombre de son père et de son mari. On retrouve aussi quand même quelques personnages qu'on connaissait déjà, sans compter la famille Péricourt qui était au coeur de Au revoir là-haut.
Le romancier poursuivra dans cette démarche avec le troisième volet, il a annoncé que Louise, la petite fille et amie d'Edouard et d'Albert, en sera l'héroïne.

Pour ce qui est de la tonalité, l'intensité et le registre sont je pense bien dans la continuité du premier livre. Après tout, Au revoir là-haut est aussi

Spoiler:

Idem pour la galerie de personnages, parfois caricaturaux (trait visiblement cher au romancier) mais qui participent à la machination mise en place par Madeleine. A l'exception de Solange effectivement. J'ai vu

Spoiler:

Quant à la peinture qu'il brosse de l'époque et de ses différents milieux, là encore j'ai trouvé qu'on est dans l'exacte continuité du livre précédent, un portrait sans concession et parfois dur, il appuie là où ça fait mal, avec talent et pour le plus grand plaisir du lecteur.

Tatiana a écrit:

Entre nos impressions c'est ce qui s'appelle deux avis discordants Uly . Aux lecteurs suivants de se faire le leur   . Je suis curieuse de lire d'autres retours.

C'est l'intérêt du forum. Cela me fait penser aux critiques de Telerama où il y a souvent un "pour" et un "contre"

Pour info, Pierre Lemaître est un des invités de La Grande Librairie d'aujourd'hui, pour la suite d'Au revoir La haut "Couleurs de l'incendie". C'est une émission très intéressante aujourd'hui. Mais, je vais en parler dans le topic Ad Hoc

Merci, je vais regarder le replay

Oui j'ai suivi son intervention, intéressante mais pas forcément très fouillée (je n'ai rien appris de plus par rapport à ses propos à la radio depuis la sortie du livre). Chaque invité ayant un temps réduit pour évoquer son livre, c'est le principe of course.

Le film a empoché hier cinq César: meilleur réalisateur, meilleur scénario adapté, meilleurs costumes, meilleure photo et meilleurs décors

Oui la moisson a été bonne . Pierre Lemaître est monté lui-même chercher la statuette de la meilleure adaptation, en l'absence d'Albert Dupontel., avant de dire quelques mots mieux tournés que la plupart des lauréats venus se livrer au même exercice.

J'ai profité du printemps (neigeux ) du cinéma pour enfin aller voir Au revoir là-haut, et j'ai passé un excellent moment de cinéma.

J'aime beaucoup Dupontel, comme acteur, réalisateur et humoriste, et j'étais curieuse de voir ce que donnerait sa première adaptation, lui qui réalise toujours des films assez barrés. Je n'ai absolument pas été déçue. J'ai trouvé ce film captivant, émouvant et inventif.

Je n'avais pas particulièrement envie de lire le livre (malgré les très bons échos entendus autour de moi, et ici même), mais finalement le film m'a bien donné envie (mais dans quelque temps, quand les souvenirs se seront estompés). J'ai vite plongé dans cette histoire, je ne suis pas particulièrement passionnée par la WW1 mais le destin des gueules cassées m'a toujours interpellée. Cette revanche, à travers l'arnaque aux monuments aux morts, des oubliés et des meurtris de la guerre, a quelque chose de savoureux.

En termes d'esthétique et de réalisation, j'ai été conquise. Dupontel a "dosé" sa folie, plus que d'habitude, pour se mettre au service d'un autre univers, tout en restant inventif. Les masques d'Edouard sont sublimes, l'aspect un peu outrancier de certains personnages et costumes donnent un côté caricature, BD parfois, qui se prête bien à ce récit. Il y a un petit côté Jeunet comme je l'ai lu ici ou là, mais l'ensemble est moins prétentieux, je trouve, que chez Jeunet.

Le casting est également parfait, avec une mention spéciale pour Dupontel, Mélanie Thierry et les yeux si expressifs de Nahuel Perez Biscayart.

Un coup de coeur donc en ce qui me concerne ! J'en suis sortie à la fois bouleversée et enchantée.

Merci pour ton avis, Esperluette Tu confirmes les critiques élogieuses que j'ai pu lire jusque-là

Une interview de Pierre Lemaître dans le cadre de sa participation au festival Séries Mania de Lille .

Il explique, entre autres, travailler à une adaptation de Couleurs de l'incendie et que celle de Trois jours et une vie réalisée par Nicolas Boukhrief sera tournée en octobre avec Sandrine Bonnaire, Charles Berling et Philippe Torreton.

J'ai terminé hier Couleurs de l'incendie et j'ai globalement bien aimé

Je rejoins Tatiana sur le côté page-turner, j'avais du mal à m'arrêter une fois lancée, ce qui m'a fait me coucher assez tard à 2 reprises. Heureusement, en moins de 3 jours c'était plié
J'ai moins aimé que le premier, ce dernier étant vraiment très original de part son thème, mais ce deuxième est quand même fort sympathique et prenant !
Je suis contente de l'avoir lu, ça m'a changé les idées pendant quelques jours