Article publié sur Slate

Slate a publié un nouvel article consacré à Jane Austen où l'auteur se penche sur ses romans. Certaines idées se retrouvent généralement dans The Inn, mais je suis sûre que certaines d'entre-vous ne seront pas d'accord en ce qui concerne un des romans les plus apprécié à l'Auberge. Du coup, je me suis dit que ça serait intéressant de vous faire partager ce point de vue !

Voici le lien :

Comme moi, par contre je n'ai pas lu Persuasion, je ne peux pas donner mon avis dessus... mais c'est intéressant comme analyse...   

Et puis je suis particulièrement d'accord avec l'analyse globale:

Citation :

Le véritable sujet de ses romans n’est pas la vie amoureuse de jeunes filles à peine sorties de l’adolescence, mais la nature humaine et la société. Jane Austen a écrit des histoires qui nous montrent notre manière de penser.

  c'est tout à fait cela, cependant en étudiant tous les caractères, vous ne pouvez pas exclure le mariage clée de voûte de la vie des siècles précédents. Surtout que cela faisait parti de leur bien-être ou mal être futur en un seul mot "leur gagne pain".

Jane Austen ne dit pas : Mariez-vous et Vous serez Heureux, elle dit, voilà, il y a plusieurs façon d'envisager la vie maritale ou non, et surtout ne vous trompez pas à l'heure du choix, car on a toujours le choix si on le décide.    il suffit d'avoir un fort caractère ......  

Et en relisant les avis de la relecture PP, c'est tout à fait ce qu'il transparait : une étude de moeurs et de caractères

Oui, article très intéressant, merci Panda.

J'irais même jusqu'à dire que le style d'Austen me fait penser à Molière : les petites piques qui font mouche, les personnages enflés de leur propre importance, la bêtise insondable de certains autres ...

Article intéressant, même si je suis étonnée de lire que les personnages de Persuasion sont manichéens. Et je me penche davantage sur cette citation :

"Pour les fans de la romancière, le charme de ses œuvres réside plutôt dans son ton pince-sans-rire, son esprit et son ironie. On ne saurait leur donner tort. Toutefois, il faut préciser que l’ironie n’est pas un but en soi chez Austen: lorsqu’elle dresse les portraits de ses personnages et de leur milieu, elle n’est pas animée par une volonté d’être satirique ou de divertir son public, mais par un sentiment d’obligation morale. Elle pose sur eux un regard plein de philosophie, faisant fi de l’agitation, du luxe et de l’autojustification"

Je me demande bien pourquoi la journaliste oppose l'honnêteté intellectuelle et l'ironie… C'est totalement lié pour moi ! Mais je suis contente qu'elle fasse honneur à Mansfield Park qui est très intéressant bien que moins "facile".

Lady A a écrit:

Article intéressant, même si je suis étonnée de lire que les personnages de Persuasion sont manichéens.

Je me suis fait la même réflexion.

Je n'aime pas trop cette façon de classer les romans de façon absolue, même si globalement j'adhère aux thèses de l'auteur (JA ce n'est pas que des histories sentimentales, c'est plus sérieux qu'on ne le dit...). Et puis c'est chouette de voir un article (ou une série d'articles) de fond traduits en français.

C'est sans doute dans le but de donner un caractère scientifique et académique à son article. Ça donne la sensation qu'elle a décortiqué chaque roman… C'est une proposition intéressante mais trèèès subjective.

Lu. C'est pas mal, mais l'avis de n'importe quel forumiste présent ici aurait autant de valeur. L'auteur nous donne son impression à chaque fois. C'est parfois vrai, parfois faux, parfois personnel.
La charge contre Persuasion surprend. Il est un peu plus abrupt et sec que les autres livres, c'est vrai. Pour autant, les personnages ne sont pas manichéens, ni les gentils insupportables de suffisance. Je ne vais pas développer, mais l'auteur devait être dans un mauvais jour quand elle l'a lu, d'où les impressions erronées.
De même, la morale de Raisons et Sentiments n'est pas le triomphe de la Raison sur les sentiments, ni l'histoire d'amour d'Orgueil et Préjugés la partie la moins intéressante de l'histoire. C'est sûrement son avis, mais la preuve contraire existe.
Plus généralement, j'ai trouvé que l'auteur écartait un peu trop les histoires d'amour des romans, pour se donner une caution plus intellectuelle. J'ai l'impression qu'elle a honte d'admettre avoir aimé les histoires d'amour. Je vais m'arrêter dans les critiques.

En résumé, c'est quand même un article qui présente globalement bien les romans de JA, avec des pistes de réflexion et d'analyse qui font avancer la réflexion de chaque lecteur, même si les analyses sont assénées comme des vérités alors qu'il s'agit uniquement d'opinions.

J'ai vu passer cet article hier, j'avoue que je l'ai lu en diagonale car même si l'auteur dit des choses intéressantes, j'ai été moi aussi un peu agacée par ses affirmations "hiérarchiques". ¨Pour moi Persuasion est un des meilleurs de JA donc je refuse qu'on m'affirme le contraire, chacun son avis.   

Par contre j'ai lu récemment les articles sur Austen publiés en mai dans La Revue des deux mondes que j'ai trouvés très intéressants (mais je crois qu'il y a un topic à ce sujet) (si quelqu'un est intéressé par ces articles, envoyez-moi un mp   ).

margause a écrit:

Plus généralement, j'ai trouvé que l'auteur écartait un peu trop les histoires d'amour des romans, pour se donner une caution plus intellectuelle. J'ai l'impression qu'elle a honte d'admettre avoir aimé les histoires d'amour. Je vais m'arrêter dans les critiques.

En résumé, c'est quand même un article qui présente globalement bien les romans de JA, avec des pistes de réflexion et d'analyse qui font avancer la réflexion de chaque lecteur, même si les analyses sont assénées comme des vérités alors qu'il s'agit uniquement d'opinions.

Je ne vois pas pourquoi je m'embête à essayer d'écrire alors que je pourrais me contenter d'opiner vigoureusement du chef derrière toi, Margause   .

Pour revenir à Persuasion, j'ai trouvé son commentaire sur le manque de ressorts comiques de ce roman un peu rapide. Il est vrai que Persuasion manque de "clowns" tels que Mr Woodhouse, Mr Collins ou Mrs Allen mais les personnages de Sir Elliot, Miss Elliot, la soeur cadette (dont le prénom m'échappe là tout de suite), l'Honorable Miss Carteret et les comportements de Mr Elliot ou de Mrs Clay ont une dimension humoristique assez évidente, même si c'est de l'humour très grinçant. Beaucoup plus que dans les romans précédents, ce qui me paraît assez logique.

Ce qui m'a laissé perplexe a été de dire que les « méchants » de Persuasion sont trop manichéens alors que ceux des autres romans sont bien plus travaillés (en gros). Si l'on s'arrête sur des personnages dont on ne devine pas tout de suite qu'ils sont les « sales types », on peut être d'accord avec son affirmation, mais je ne suis pas sûre que la tante de Mansfield Park, ou que la soeur trop bavarde de Sense and Sensibility soient plus « gris » que le père et la soeur de Persuasion.

MissAcacia a écrit:

margause a écrit:

Plus généralement, j'ai trouvé que l'auteur écartait un peu trop les histoires d'amour des romans, pour se donner une caution plus intellectuelle. J'ai l'impression qu'elle a honte d'admettre avoir aimé les histoires d'amour. Je vais m'arrêter dans les critiques.

En résumé, c'est quand même un article qui présente globalement bien les romans de JA, avec des pistes de réflexion et d'analyse qui font avancer la réflexion de chaque lecteur, même si les analyses sont assénées comme des vérités alors qu'il s'agit uniquement d'opinions.

Je ne vois pas pourquoi je m'embête à essayer d'écrire alors que je pourrais me contenter d'opiner vigoureusement du chef derrière toi, Margause   .
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L'analyse est intéressante   , sur l'analyse de la société qui transparaît dans les romans, mais j'ai aussi du mal à comprendre pourquoi Persuasion y est tant critiqué.

Il me semble que, bien que le ton global soit plutôt sombre, il ne l'est pas plus que dans Mansfield Park. Anne Elliot et Fanny Price sont deux héroïnes calmes et en retrait qui n'ont pas le piquant de Lizzie Bennet et Emma Woodhouse, mais ce n'est pas pour autant que l'histoire est moins gaie. Les "étincelles comiques" y sont tout aussi présentes que dans S&S par exemple. Si je devais choisir un roman austenien au ton sombre, j'opterais plutôt pour Mansfield Park, où la fuite de Maria Bertram avec Henry Bertram est pointée du doigt comme un manquement grave et irréparable à la morale. Le ton moralisateur y est beaucoup plus fort. Alors que l'auteur de l'article retient principalement la complicité qui unit Fanny et Edmund, ce qui est réducteur. M'enfin c'est toujours aussi sympa de pouvoir réagir sur des textes autour de JA   .