Partie 5 (la nôtre) : "Que sont-ils devenus ?"

Devenu parlementaire, Franck trouve la vie domestique bien trop tranquille avec Mary et finit par la tromper avec Miss Dunstable (qui n'est certes pas une beauté mais qui l'amuse). De cette liaison naîtra une fille illégitime qui sera le fer de lance du mouvement des suffragettes.

après ses échecs pour trouver un mari décide de rester vieille fille. Son esprit hautain fini par la brouiller avec son frère. Elle se réfugie chez Lady Amélia qui la cantonne au rôle de gouvernante pour ses enfants

Mary va ouvrir les yeux et se rendre compte que son Franck est bien falot. Elle mourra en couche à sa 5ème grossesse, mettant au monde un fils qui deviendra un grand scientifique. Ses travaux inspireront l'invention du Baclofène le premier traitement contre l'alcoolisme (un traitement qui aurait pu changer la face de cette histoire si le Docteur Thorne l'avait eu en main  

Ravie d'être débarrassée de sa belle-fille, Lady Arabella pourra enfin régner de nouveau (et pour longtemps) en maîtresse de Greshamsbury (car elle est toujours en vie, vu qu'elle a un excellent docteur, elle les enterra même tous  

Mettra du temps à accepter de devenir la maîtresse de Franck ayant joué le rôle de Cupidon dans ce mariage mais celui-ci saura la convaincre par ses assiduités, elle éduquera sa fille selon des principes d'indépendance et celle-ci deviendra une suffragette de premier rang

Exaspéré par son avarice il finit par mettre de l'arsenic dans son potage. Comme Miss Marple n'est pas encore née personne ne se doute de rien, et au bout d'un temps raisonnable pendant lequel il joue les veufs éplorés il finit par se remarier avec la gouvernante de ses enfants

Spoiler:

ll ne se remettra pas de la mort de sa nièce chérie et s'occupera des enfants de Mary, avec une préférence pour le fils scientifique. Outré de ce que Frank a osé faire à Mary, il précipite sa mort en se "trompant" dans les traitements (car il est toujours le médecin de la famille)

Se rendant compte que son Franck est bien falot, elle cesse d'être en admiration béate devant lui et prend les rênes du domaine en s'intéressant aux progrès des techniques agricoles. Comme Franck est devenu parlementaire, elle passe un pacte avec Miss Dunstable (devenue Mrs Thornton entretemps). Miss Dunstable coache Franck à Londres, Mary à Greshambury et à elles deux elles arrivent à en faire quelque chose. Ses textes progressistes sur le droit des ouvriers et des paysans marquent l'époque.

Contre l'avis de son notaire, Mary a rétrocédé Boxall Hill à la famille Gresham par son mariage. Pendant que Franck guerroie au loin sur la scène parlementaire, il a laissé la gestion du domaine à son père (donc à sa mère). Evidemment, arrive ce qui devait arriver, le Squire et Lady Arabella arrivent à dépenser plus que les revenus du domaine, même reconstitués par la fortune de Mary. Celle-ci, alerte son mari puis, en désespoir de cause et pensant à ses enfants (elle veut qu'ils puissent être libres au moment de se marier), son oncle. La scène avec Lady Arabella fait exploser tous les scores des scènes dantesques précédentes entre Sa Seigneurie et le Docteur. Le Squire, qui n'en peut mais, abandonne alors la gestion du domaine à son fils et se retire dans la maison de Boxall Hill. Lady Arabella est obligée de suivre et d'accepter son rôle de quasi-douairière. Mais Londres lui est désormais interdit et Courcy Castle la snobe. C'en est trop, elle fait une attaque et reste invalide, soignée par Augusta, toujours célibataire. On ne m'y reprendra plus, se dit Mary Thorne en songeant à son notaire. Mais évidemment c'est trop tard... Heureusement qu'elle est plus prudente que Lady Arabella: en économisant sur le tailleur et le barbier du jeune Squire, ils arrivent à conserver un revenu confortable... mais le Duc d'Ommiun n'invite plus Franck Gresham qu'à son dîner annuel. "A quelque chose malheur est bon !" conclut ce dernier en riant dans sa barbe.

Augusta apprit avec beaucoup de surprise le mariage de Lady Amelia avec Mr Gazebee et conséquemment la perte définitive de la charmante demeure du Surrey. Un séjour hivernal en ces lieux concédé à son ancienne directrice de conscience lui apprit que les économies de bois de chauffage rendent la plus jolie perle du Surrey assez insalubre. Ayant perdu directrice et prétention à prétendant, Augusta refit une déprime, ce qui lui conféra durablement une pâleur intéressante. Son solide bon sens lui épargna tout de même le pire et le plus noir ressentiment à l'égard de son ex-auguste cousine, en particulier lorsqu'elle bénéficia de sa chambre à coucher lors de ses séjours à Courcy Castle - dont la charmante chose dans le Surrey avait exclu Lady Amelia. Revenant à Greshambury, elle fut pratiquement renversée par ce chien fou de Harry Baker chevauchant à tombeau ouvert à la poursuite de ses nouveaux lévriers qu'il dressait pour la course. Se rappelant fort à propos que son père lui avait payé fort cher une éducation de gentleman, Mr Baker fils s'arrêta pour la relever et s'enquérir de sa santé, s'abstenant avec tact de mentionner celle de sa robe. Et là, miracle ! Capté par la pâleur récemment acquise et le souvenir plaisant de la correction infligée à Mr Moffat, il vit pour la première fois Augusta Gresham avec plus de relief que la théière Spode de sa mère. "Ma parole, Miss Gresham, je ne vous aurais pas reconnue, vous avez fait quelque chose à vos cheveux ?".
Le bon sens d'Augusta Gresham ne lui fit pas défaut: baissant les cils et souriant de biais, elle fit une réponse adéquate. Six mois plus tard, elle régnait sur Baker Lodge et ses cinq mille (?) livres de rente. Bien sûr, elle n'oublia jamais ne pas s'opposer aux plaisirs rustiques de son mari, chiens dans ses chenils, chevaux dans ses écuries, sherry dans sa cave et tabac dans sa pipe, tout en le manœuvrant habilement, et d'envoyer ponctuellement tous les ans une carte de voeux à Mrs Amelia Gazebee depuis sa maison londonienne.