Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| CB Divakaruni (1956). | |
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Auteur | Message |
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serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: CB Divakaruni (1956). Lun 18 Jan 2016 - 9:54 | |
| Son nom complet est Chitra Banerjee Divakaruni et elle est née en 1956 à Calcutta. Installée aux USA depuis la fin des années 70, elle publie notamment des romans, nouvelles et poèmes en anglais : - Wikipedia a écrit:
- Divakaruni's works are largely set in India and the United States, and often focus on the experiences of South Asian immigrants. She writes for children as well as adults and has published novels in multiple genres, including realistic fiction, historical fiction, magical realism, and fantasy.
Après une première incursion dans son oeuvre moyennement enthousiasmante, avec le roman "L'Histoire la plus incroyable de votre vie" qui paraît pourtant très prometteur sur le papier mais que j'ai trouvé inégal ... - Citation :
- Prises dans un tremblement de terre, neuf personnes se retrouvent coincées au service des visas d’un consulat indien aux Etats-Unis. Dans cette pièce plongée dans le noir, dont le plafond menace de s’écrouler à tout instant, chacun s’interroge sur les raisons qui l’ont amené ici. Après s’être organisés pour leur survie, pour oublier la peur qui les ronge, ils racontent tour à tour l’événement qui a le plus marqué leur vie. Une histoire qu’ils n’avaient racontée à personne. Quelques heures plus tôt, ils étaient tous des étrangers ; ils sont désormais inéluctablement liés.
- Spoiler:
et dont la fin m'a frustrée car nous ne savons pas si les personnages vont s'en sortir ... je me suis laissée tenter par son recueil de nouvelles "Mariage arrangé" (après avoir lu de bonnes critiques sur le site Babelio) qui a été mon premier coup de coeur 2016 Ce recueil de nouvelles, publié en 1995, a remporté le prix American Book Award : - Citation :
- Au mot « amour », une mère indienne respectueuse des traditions ne donne pas la même signification qu’un jeune amant américain. Comment concilier la puissance d’un sentiment avec les codes sociaux qui tentent de le réglementer ? A cette question, chacune des onze histoires de Mariage arrangé propose une réponse singulière. Onze figures de femmes confrontées à ce dilemme, qui doivent faire un choix et prendre en main leur vie. Qu’elles soient restées au pays de leurs mères ou vivent en femmes libres loin de la terre natale, elles découvrent l’expérience fondatrice de l’amour dans ses arrangements avec la réalité, et le deuil de l’impossible perfection du bonheur.
J'ai également eu de très bons échos du roman "Ma soeur, mon amour" ("Sister of my heart" en anglais, le titre original fait un peu moins guimauve ) : - Citation :
- Sudha et Anju, deux cousines élevées comme des sœurs dans la maison familiale de Calcutta, sont inséparables. L'une est belle, l'autre pas ; l'une est patiente et douce tandis que l'autre n'est que révolte et scepticisme. Pourtant, devenues " jumelles de cœur" dès la naissance, elles sont unies par une affection d'une force peu commune. Le Bidhata Purush, maître des destinées, ne s'est pas montré tendre envers elles. La mort de leurs pères les a fait naître, les marquant aux yeux de tous d'une tache indélébile. Sous le regard de leurs trois " mères ", leur amitié va être confrontée aux épreuves du mariage forcé et au poids d'un lourd secret. Chacune prête sa voix à ce conte moderne et passionné où se fondent les senteurs, saveurs et mythes de l'Inde, la force de l'amitié et les chaînes des traditions
CB Divakaruni a également signé un roman plus connu, "La Maîtresse des Epices", qui a été adapté au cinéma en 2006 avec Aishwarya Rai et Dylan McDermott. |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Lun 18 Jan 2016 - 19:54 | |
| A découvrir parmi les "non native" de cette année ? Merci pour cette présentation. J'essaierai de me pencher sur le recueil de nouvelles. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 19 Jan 2016 - 8:57 | |
| Ah excellente idée aussi, une "non native" . Est-ce que cette auteure en vaut la peine, serendipity ? tu dis avoir eu un coup de coeur, mais comment est son style ? |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 19 Jan 2016 - 13:46 | |
| Je trouve que cet auteur en vaut la peine (raison pour laquelle je lui ai ouvert un topic ) mais cela dépend des attentes de chacune. Ce qui m'intéresse dans son oeuvre, que je pense continuer à explorer, c'est le portrait de femmes indiennes partagées entre deux cultures (c'est aussi en partie ce que j'ai aimé chez Manju Kapur ). Si tu recherches un style plus littéraire (ce que je devine à travers ton intérêt pour VS Naipaul), les extraits suivants pourront te donner une idée de son style (sachant qu'elle est poétesse). Je n'ai pas relevé d'exemples de son style dans mes lectures, mais voici trois extraits que j'ai sélectionnés grâce au site Babélio : - Extrait de "Mariage Arrangé" a écrit:
- Puis, soudain, à la manière capricieuse qu'a la pensée de se jouer de nous, apparaît à mes yeux douloureux le beau visage de Bijoy, charmant, rieur, mais - je n'ai jamais admis cela auparavant - implacable. Je me demande si cette histoire ( mais ce n'était pas l'intention de ma tante) est pour moi un avertissement, un aperçu de ce que pourrait être ma propre vie que je croyais avoir façonnée si intelligement, si différement de celle de ma tante, mais qui n'est qu'une répétition, un raga différent, de sa chanson tragique. Peut-être en va-t-il ainsi de toutes les filles, condamnées à choisir pour elles-mêmes, encore et encore, les hommes qui ont détruit leur mères.
- Début de "L'Histoire la plus incroyable de votre vie" a écrit:
- "Quand le premier tremblement de terre secoua la salle d'attente du bureau de délivrance des visas, au sous-sol du consulat indien, personne n'eut la moindre réaction. Submergés par les regrets, l'espoir ou l'excitation (comme tous ceux qui se préparent à un grand voyage), la majorité des personnes présentes mirent ça sur le dos du métro aérien. Les autres pensèrent que, sur le trottoir extérieur barré de tous côtés par des bandeaux orange fluorescents - au point qu'entrer dans le bâtiment était un véritable exploit physique -, l'équipe d'ouvriers avait dû remettre les marteaux-piqueurs en marche. Uma Sinha regarda une écaille de plâtre tomber lentement du plafond, en une danse paresseuse, jusqu'à ce qu'elle disparaisse sous le feuillage d'un vert presque irréel de la plante qui occupait le coin de la pièce."
- Extrait de "Ma soeur, mon amour" a écrit:
- "C'est tellement plus commode, les lettres, tellement moins compliqué que les gens. On peut y ramener le monde à la dimension d'une lucarne, on peut l'idéaliser comme une photo retouchée. Encore que ce soit plus vrai de mes lettres que de celles d'Anju, qui vibrent de ses sentiments et de ses opinions. Mais comme ceux-ci ne s'expriment que sur une page blanche, rectangulaire et silencieuse, je peux m'en délecter sans avoir à me soucier des blessures que, par sa franchise, Anju pourrait infliger."
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| | | Petit Faucon Confiance en soie
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 19 Jan 2016 - 13:52 | |
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| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 29 Mar 2016 - 20:06 | |
| Je viens de terminer La maîtresse des épices, que j'ai beaucoup aimé. En deux mots: - Citation :
- Dans le lieu clos et magique de son épicerie, Tilo est maîtresse dans l'art ancestral des épices. Elle a reçu ce savoir de " Première Mère " sur une île secrète de sa terre natale, l'Inde, au prix de l'obéissance à des règles strictes et dans le respect du service et de la dévotion : elle possède le don de faire chanter les épices, mais aussi de guérir comme une véritable thérapeute. C'est ainsi que, dans ce quartier d'immigrés d'Oakland en Californie, elle se penche humblement, secrètement, sur les malheurs de ses clients.
C'est un roman construit comme un conte, avec destinées extraordinaires, magie et mystères, pactes et serments. C'est ce qui fait le charme de ce roman, qui a aussi un côté très sensuel. Chaque chapitre porte en effet le nom d'une épice et l'on baigne dans les fragrances de la boutique et le fumet des plats que l'on prépare avec. Il faut réfréner son envie de se jeter sur le restaurant indien le plus proche pour se gorger de lassi, nan, beignet pakora, légumes byriani, pullao, kheer, gulab jamun, kulfi... j'en passe et des meilleures... Par ailleurs, l'auteur évoque au travers des clients de Tilo, divers destins d'émigrés indiens ou bengalis aux Etats Unis et c'est très bien inséré dans la trame du conte. Enfin, Tilo, qui est attachée à son épicerie magique va devoir se confronter à la réalité du pays qui l'accueille et de ses habitants, dont un particulièrement mystérieux. Bref, ça se dévore. Le seul bémol que j'y ai trouvé c'est - Spoiler:
l'histoire d'amour avec Raven. Autant j'ai bien aimé l'idée du quasi-shaman indien d'Amérique rencontrant la carrément sorcière indienne d'Inde et découvrant sa vraie nature sous les sorts qui la protègent. Autant je me serai passée de la romance qui se noue entre eux et qui est un peu trop facile, même s'il est réconfortant de voir le beau et riche ténébreux capable de s'éprendre de la vieille femme puis de la femme assez ordinaire (sauf ses yeux) qu'est Tilo.
J'essaierai à l'occasion Mariage arrangé, dont tu parles Serendipity, suivant les ressources de la bibli.
Dernière édition par MissAcacia le Mar 29 Mar 2016 - 22:00, édité 1 fois |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 29 Mar 2016 - 20:13 | |
| Merci pour cet avis MissAcacia |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mer 30 Jan 2019 - 18:05 | |
| Mon compte-rendu du Palais des Illusions de C Banerjee-Divakaruni (enfin ) paru en 2008 J'ai choisi ce livre car l'auteur était recommandée par serendipity et MissAcacia , et que j'avais beaucoup apprécié ma lecture du Mahabharata il y a quelques décennies . Pour celles qui ne connaissent pas, le Mahabharata, c'est l'équivalent de l'Iliade et l'Odyssée pour nos civilisations occidentales, un texte mythique et fondateur pour les civilisations indo européennes. L'auteure décrit son ambition au début du livre, celle de raconter le Mahabharata par les yeux de Draupadi-Panchâali, l'enfant née des flammes avec son frère jumeau Dhrishtadyumna, fille du roi Draupad, et qui devient l'épouse des 5 frères Pandava, régnant sur un royaume disputé par les Kaurava. Ce personnage féminin, le plus important de l'épopée du Mahabharata, est raconté par petits chapitres (une centaine), en suivant le fil de l'histoire traditionnelle, à la première personne. L'auteure nous la rend proche, vivante ; elle ne se trouve pas belle, est une ado rebelle, veut étudier comme un homme, tombe amoureuse d'un homme interdit, croit être promise à Arjun une des 5 Pandavas, mais se retrouve être l'épouse de chacun des 5 frères, une année à tour de rôle. Elle est maladroite, cassante, autoritaire, mais aussi passionnée et intelligente. - Spoiler:
Résumé tiré de : MythologicaLe Mahabharata est la grande épopée hindoue qui raconte en quelques 106 000 vers répartis en 18 livres (parva) les hauts faits du roi Bharata et de ses descendants. C’est l’histoire d’une rivalité dynastique entre les deux branches d’une famille royale. Il aurait été écrit par un sage mystique du nom de Vyasa mais un grand nombre de parties sont dues à la collaboration d'autres auteurs entre le V iéme et le II ième siècle avant notre ère. Le thème principal est le combat entre deux familles qui descendent du même ancêtre, Bharata (qui signifie Inde) avec d'un côté les "méchants", Kaurava, et de l'autre les "bons", Pandava. Pandu, roi de Hastinapura, étant mort à la chasse dans l’Himalaya, son frère ainé Dhritarashtra, qui, aveugle, avait dû lui céder le trône, revient au pouvoir. Pandu a eu 5 ou 6 fils dont Arjuna, le héros de la Bhagavad-Gita. Dhritarashtra eut cent fils, les Kaurava, qu’il fait élever avec ses cinq neveux, les Pandava. Mais Dhritarashtra n'a jamais accepté la prééminence de son jeune frère Pandu, et éleva ses fils avec la détermination qu'ils règneront un jour sur le monde à la place des Pandava. Malgré l’équité du roi, la discorde ne tarde pas à naitre entre les cousins germains. Les Pandava l’emportent si facilement dans tous les exercices que Duryodhana, l’ainé des Kaurava, jaloux, les fait refouler dans les forêts. Dhritarashtra tenta même d'attenter à leur vie et à celle de leur mère Pritha ou Kunti. Mais ces complots furent déjoués grâce à Krishna. Krishna tenta d'apaiser le conflit entre les Kaurava et les Pandava. Après un certain temps, les cinq frères se rendent auprès du roi Draupada pour obtenir en mariage sa fille Draupadi. L’un d’eux, Arjuna, triomphe à l’épreuve de l’arc et, à la mode montagnarde, Draupadi devient l’épouse des cinq frères. Forts de cette alliance, ils obligent leurs cousins à leur rendre une part de l’héritage paternel et s’installent à Indraprastha (Delhi). Mais ils ne le conservent pas longtemps, car leur ainé Yudhishthira, plus fanfaron que courageux, est un grand joueur. Duryodhana le provoque subtilement au jeu de dés et par tricherie lui fait perdre son royaume, la liberté de ses frères, de lui-même et de leur femme. Draupadi est cruellement insultée. Elle est amenée, tirée par les cheveux et on tente de la déshabiller de force. Son seul recours est la prière alors Dharma intervient et rajoute à chaque pan de vêtement ôté une nouvelle couche de sorte qu'elle ne puisse pas être dévêtue. A la fin du livre on apprendra que Draupadi était une incarnation de la déesse Shri (la Prospérité) Les Pandava doivent à leur oncle de pouvoir s’enfuir avec elle dans leurs forêts pour un long moment car pour revenir sur l'injustice, le roi Dhritarashtra leur impose seulement un exil de douze ans et une année incognito. A la fin de leur peine, ils redemandent leur part et devant le refus de leurs adversaires, la guerre commence. Ne pouvant éviter la bataille, Krishna tente de la contrôler. Il ordonne à ses armées de rallier l'un des camps, tandis que lui-même ira à l'autre en tant que conseiller. Les Pandava et Arjuna choisissent Krishna et les armées de Krishna rejoignent Duryodhana. Cette fois les Pandava, sans s’abstenir eux non plus de ruse et de trahison, sont victorieux : ils exterminent, presque jusqu’au dernier, les Kaurava, malgré des prodiges d’héroïsme de ceux-ci. Dhritarashtra leur cède le trône et se retire dans la montagne où il périra bientôt dans un incendie de forêt et les Pandava se réinstallent à Hastinapura où ils termineront leur carrière avec des fortunes diverses. Après plusieurs années de règne les Pandava décident de se retirer sur le mont Meru en compagnie de Draupadi. Il s'agit donc d'une lutte fratricide à deux niveaux: d'une part les Kaurava et les Pandava descendent du même ancêtre, d'autre part Krishna combat contre sa propre armée. Par ailleurs, Arjuna et Krishna sont cousins.
J'ai retrouvé un peu dans ce livre ce sentiment que j'avais eu en lisant Marie Stuart ou Marie-Antoinette de Stefan Zweig : on sait comment ça va (mal) finir, mais on ne peut s'empêcher d'espérer que quelque chose va changer en mieux, que le destin va s'infléchir .... tout le talent de conteuse de Divakaruni consiste à nous faire entrevoir la possibilité du changement, tout en suivant à la lettre les péripéties de l'histoire originelle. J'ai beaucoup aimé cette revisite du mythe. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 27 Fév 2020 - 9:08 | |
| Je ne connaissais pas du tout cette autrice et note les références et avis que vous avez posté jusqu'à présent. Pour découvrir son écriture, le résumé de MissAcacia me donne bien envie d'essayer de lire cette année La maitresse des épices!! |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 27 Fév 2020 - 18:15 | |
| Je plussoie Vavyala et je note La Maîtresse des épices |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 21 Mai 2020 - 18:29 | |
| L'avis enthousiasmant de MissAcacia m'a donné envie de découvrir La maitresse des épices. Merci pour le retour car ce roman m'a fait passé un très beau moment de lecture! J'ai adoré l'ambiance, au milieu des épices et de l'évocation de plats indiens. ( MissAcacia a tout dit!!) L'autrice entremêle bien l'atmosphère magique qui entoure Tilo, la maitresse des épices (son passé, ses pouvoirs, ses aspirations,...) et l'ordinaire des vies qu'elle croise, parfois joyeux, parfois rempli de la noirceur des difficultés de l'intégration et du poids de certains aspects de la culture indienne. J'aime beaucoup son écriture, que je ne saurais décrire (il faut le découvrir par vous-même) pleine de relief, de couleurs et d'évocations qui parlent directement au cœur. Le personnage de Tilo est lumineux: intelligente, indépendante et rebelle, au point de bouleverser l'ordre établi à chacun de ses chapitres de vie. Je te rejoins en partie MissAcacia sur le spoiler, - Spoiler:
comme toi, j'ai trouvé l'histoire d'amour, surtout du côté de Raven, précipitée et un peu trop romantique, ce qui détonne par rapport à l'atmosphère du reste du roman. En revanche, je pense qu'il était nécessaire que Tilo tombe amoureuse pour que son cœur s'ouvre définitivement à ceux de ses rencontres. C'est en suivant pour la première fois de sa vie de maitresse des épices ses propres désirs, qu'elle va toucher plus profondément les autres, finir par abandonner son arrogance et rechercher le chemin ordinaire de la vie. Sur le fond, cet épisode était nécessaire, sur la forme, je te rejoins sur le fait qu'il y a des facilités dans la façon dont elle évolue.
Malgré cela, ce roman reste un coup de cœur pour moi! |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 21 Mai 2020 - 18:41 | |
| Merci pour ce très bel avis, Vavyala ! |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12420 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 21 Mai 2020 - 18:58 | |
| Oh je suis ravie de lire que tu as eu un coup de coeur sur ce livre Vavyala Je ne l'ai pas encore lu et il ne fait pas partie de ma PAL (j'ai en attente "Ma Soeur mon Amour" et "Oleander Girl" son dernier roman a priori non encore traduit) mais j'ai pour cet autrice un intérêt tout particulier Je relis petit à petit son recueil de nouvelles "Arranged Marriage", découvert en traduction française et tellement aimé que je l'ai acheté en anglais |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Ven 28 Aoû 2020 - 20:07 | |
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Sam 29 Aoû 2020 - 18:32 | |
| Encore merci MissAcacia! J'aimerais aussi recroiser cette autrice, en 2021 peut-être... Le coup de cœur de serendipity sur Mariage arrangé donne envie de le tenter! |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Lun 31 Aoû 2020 - 17:21 | |
| La maitresse des épices, CB Divakaruni.
Juste un petit résumé : Tilo, la soixantaine, tient une toute petite boutique d'épices indiennes à Oakland, Californie, dans le quartier de émigrés indiens. Avant de tenir cette boutique, elle a eu plusieurs vies : dans son village en Inde, tout enfant, elle possédait le don de faire venir à elle les gens et de faire advenir certains événements ; à l'issue d'un mésusage catastrophique de son don, elle fuit son village détruit et sa famille décimée ; ensuite elle décide de devenir Maîtresse des épices, en suivant une longue formation sur l'île des épices, prodiguée par la Vieille Mère ; ce savoir ayurvédique et magique lui confère un pouvoir que lui donnent les épices, ainsi que le don de double-vue, en contrepartie de nombreux devoirs et règles à respecter. J'ai apprécié de retrouver le style de conteuse de Divakaruni, elle excelle dans les histoires et la façon de les distiller, à mi-chemin entre réalité (parfois très brutale) et magie. Les épices sont l'occasion de raconter des petites histoires sur la difficulté de s'intégrer dans une culture différente (celle de Geeta la jeune fille "moderne" qui travaille, se coupe les cheveux, et choisit son futur mari ; celle de Haroun le chauffeur de taxi ; celle de Lalita qui est battue et violée par son mari ; celle des filles-bougainvillées, ...), et donnent aussi à réfléchir sur le matérialisme de la société américaine, sur le machisme de la société indienne (sujet inépuisable ... )
J'ai tiqué un peu sur le traitement du personnage de Kwesi (celui qui a ouvert une salle de dojo), car il ne fait partie de la communauté, donc Tilo reste neutre ; elle ne l'aide pas avec les épices.
Et enfin, comme MissAcacia et Vavyala, j'ai trouvé l'histoire avec l'Américain maladroite et peu crédible, même si elle donne une dynamique et une porte de sortie au livre. |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Sam 5 Sep 2020 - 11:22 | |
| Merci Petit Faucon pour ton retour sur La maitresse des épices que je plussoie! Mes souvenirs commencent à s'estomper mais pour Kwesi - Spoiler:
il me semble qu'elle va l'aider indirectement, en affichant le flyer sur le dojo et en le donnant à un jeune un peu perdu.
Du coup, je ne me souviens pas avoir gardé un souvenir de discrimination à son égard. Mais peut-être que mes souvenirs sont inexacts ou que le ressenti est subjectif. Comme je relirai certainement ce roman qui m'a beaucoup plu un jour, je reviendrai à ma relecture dire si mon avis a évolué ou pas. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 12005 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Lun 7 Sep 2020 - 13:03 | |
| merci Vavyala, de ton commentaire Oui, pour Kwesi elle finit par l'aider, mais pas avec les épices |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
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| | | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 1 Mar 2022 - 21:48 | |
| Je viens de terminer La reine des rêves. On retrouve un peu de l'ambiance magique de la maîtresse des épices, de façon moins directe. L'histoire en deux mots: - Citation :
- Rakhi vit à Berkeley, se rêve peintre et travaille dans une Chaï House qu'elle a montée avec son amie Belle. Elle est née en Californie mais ses parents sont indiens. Sa mère est énigmatique, elle interprète les rêves, a des prémonitions et essaie d'aider les gens. Mais ce pouvoir pèse sur sa vie familiale et Rakhi souffre de ses silences, notamment sur son passé et son pays d'origine. Son père a des problèmes d'alcool et elle a des problèmes tout court, que son divorce d'avec Sonny n'a pas arrangés. Pour couronner le tout, la chaîne de cafés Java s'installe à côté de la chaï house et sa glaciale gérante est bien décidée à couler le petit café.
Nous suivons donc le parcours de Rakhi, qui se débat dans ses problèmes familiaux, économiques et psychologiques, écartelée entre la Californie (Oakland, Berkeley), où elle a grandi et son désir de trouver ses racines, auxquelles sa mère lui a coupé l'accès. Je ne veux pas dévoiler l'intrigue mais Rakhi suivra un genre de parcours initiatique et de redécouverte de soi et des autres, son entourage peut-être trop rapidement condamné. J'ai retrouvé avec plaisir le style imagé de Chitra Banerjee Divakaruni, son attirance très forte pour la richesse de la cuisine indienne (livre à ne pas lire quand on a faim, on peut finir par manger quelques pages) et ses personnages tiraillés entre culture familiale et pays d'accueil (encore plus marqué pour Belle que pour Rakhi). Avec un épisode assez fort sur le fait de se sentir étranger dans le pays que l'on a toujours connu (minorité visible, comme on dit pudiquement). Le roman alterne les points de vue et les époques, au travers d'un journal intime dont les chapitres s'insèrent entre ceux du récit contemporain. Ce procédé permet de bien suivre l'évolution de Rakhi. J'ai eu la chance de visiter une fois Berkeley et donc de pouvoir mettre des images sur les descriptions du roman. Un très bon moment de lecture, j'ai eu du mal à lâcher le roman.
Dernière édition par MissAcacia le Jeu 3 Mar 2022 - 20:26, édité 2 fois |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 3 Mar 2022 - 12:23 | |
| Un grand merci pour ton avis sur ce livre Miss tu me donnes encore plus envie de remettre CB Divakaruni dans ma PAL |
| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 3 Mar 2022 - 16:44 | |
| Merci pour ton retour MissAcacia! Ce roman me tente beaucoup, allez hop, je me le note sur ma LAL! |
| | | MissAcacia DerbyCheshire Cat
Nombre de messages : 7646 Age : 51 Localisation : Perched on a hot sound tree Date d'inscription : 26/10/2007
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Jeu 3 Mar 2022 - 20:28 | |
| Serendipity, Vavyala, j'espère que ce roman ne vous décevra pas |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 29110 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Ven 4 Mar 2022 - 19:27 | |
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| | | Vavyala Wood Full Of Song
Nombre de messages : 4631 Age : 40 Localisation : Entre une forêt francilienne et celle des pages des livres qui m'entourent Date d'inscription : 27/08/2018
| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). Mar 4 Oct 2022 - 17:23 | |
| Merci à MissAcacia pour la présentation de La reine des rêves qui a été un coup de cœur ! Je pense même l’avoir préféré à La maitresse des épices, par sa galerie de personnages secondaires dont on suit les arcs narratifs beaucoup plus fournie ! Je plussoie la présentation de MissAcacia qui correspond parfaitement au ressenti que j’ai eu à la lecture, notamment par le cheminement de l’héroïne et le côté initiatique. J’ai aimé le parcours, à plusieurs voix, le récit de la vie de ces Indiens issus de l’immigration mais parfaitement américains - Spoiler:
avec la douleur de la remise en cause de leur appartenance au peuple américain après les attentats du 11 septembre.
Le cheminement de l’histoire, qui conduit - Spoiler:
au lâcher-prise progressif de l’héroïne sur sa vie de contrôle, d’elle-même, de ses proches et de sa relation à eux, de même que le final ouvert
est très beau. Je me note sur ma LAL Mariage arrangé, qui avait été le premier coup de cœur de serendipity pour cette autrice ! |
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| Sujet: Re: CB Divakaruni (1956). | |
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| | | | CB Divakaruni (1956). | |
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