Jiro TANIGUCHI (1947-2017) 谷口 ジロー Taniguchi JirōNul n'est prophète en son pays
Quelques éléments biographiques donnés par Wiki :
Jirō Taniguchi naît dans une famille « endettée, assez pauvre »
1. Enfant à la santé fragile, il passe beaucoup de temps à lire et à dessiner. Son père est tailleur, sa mère exerce divers métiers tels que femme de ménage, employée de marché ou de
pachinko. Il a deux frères aînés. Âgé de 4 ans, il est très marqué par l'incendie de la maison familiale survenu lors du grand incendie de Tottori (鳥取大火,
Tottori taika?) le
17 avril 1952, qu'il relatera plus tard dans
Le Journal de mon père.
Lecteur dans sa jeunesse de mangas
shōnen, il s'intéresse au
seinen et au
gekiga à partir de la fin des années 1960 sous l'influence de
Yoshihiro Tatsumi et du magazine
Garo. Il décide de devenir
mangaka en 1969, et monte alors à Tokyo où il devient l'assistant de
Kyūta Ishikawa, pendant cinq ans. Il publie sa première bande dessinée en 1970 :
Kareta heya, répond à quelques commandes de mangas érotiques, puis devient assistant de
Kazuo Kamimura. C'est à cette époque qu'il découvre la
bande dessinée européenne, alors inconnue au Japon, et dont le style (netteté et diversité du dessin), notamment celui de la
ligne claire, va fortement l'influencer.
Il finit par prendre son indépendance et s'associe dans les années 1980 avec les scénaristes
Natsuo Sekikawa (ja) (également journaliste) et
Caribu Marley, avec lesquels il publiera des mangas aux styles variés :
aventures,
policier, mais surtout un manga historique,
Au temps de Botchan, sur la littérature et la politique dans le
Japon de l'
ère Meiji. C'est à cette époque qu'il décide de limiter ses sorties éditoriales, bien qu'il travaille toujours « huit à neuf heures par jour ».
À partir des années 1990, il se focalise sur les choses de la
vie quotidienne, et sur les relations entre êtres humains, mais aussi entre les hommes et les animaux, avec
L'Homme qui marche et
Terre de rêves. Suivront
L'Orme du Caucase,
Le Journal de mon père et
Quartier lointain, édités en France dans la collection
Écritures de l'éditeur
Casterman.
Autour du thème de la relation entre l'homme et la
nature, il s'attache particulièrement à l'
alpinisme, avec
K,
Le Sauveteur,
Le Sommet des dieux et avec la nouvelle
La Terre de la promesse (dans le recueil
Terre de rêves).
Reconnu en France, le grand public japonais le découvre en 2012 avec l'adaptation en série télé du
Gourmet solitaire.
Son atelier se trouve dans le quartier de Kumegawa (久米川
?) de la ville de
Higashimurayama (banlieue ouest de
Tokyo).
Jirō Taniguchi s'éteint le
11 février 2017 à l'âge de 69 ans, à Tokyo, des suites d'une longue maladie. Il venait de terminer le premier volume d'une nouvelle œuvre qui aurait dû en compter trois,
La Forêt millénaire.
Vous êtes nombreu.se.s à l'avoir lu et apprécié, je recopie ici quelques uns de vos avis postés sur les topics "Manga/anime" et "Bandes dessinées des petites bulles pas si bêtes" :
Quartier lointain :Wuxue (...) J'aime beaucoup Jiro Taniguchi, même si ça a tendance à tout se ressembler. J'ai eu un premier coup de coeur pour
Quartier lointain il y a quelques années. Sinon, j'avais trouvé extras les premiers tomes de
Monster (pas tout lu), et j'aime bien
20th Century boys,
L'histoire des 2 Adolf,
Fruits basket,
Ranma 1/2... (...)
- Fofo a écrit:
- J'avais oublier de parler de Quartier lointain ! Merci Wuxue de l'avoir cité. Ce manga est vraiment de qualité. L'histoire est magnifique et les dessins sont vraiment beaux. Je le conseille vraiment à tout le monde. Et il n'est pas très long vu qu'il n'y a que 2 tomes. En fait, c'est le manga qui se lit comme une BD occidentale vu que les graphismes ne font pas très "manga" et il se lit dans le sens normal de lecture, de gauche à droite..
- Citation :
- Un Japonais d’une cinquantaine d’années se remet difficilement des excès d’alcool commis la veille ; à tel point qu’il se trompe de train pour rentrer chez lui. Il se retrouve dans celui qui se dirige vers la ville de son enfance et il en profite pour se rendre sur la tombe de sa mère. Ce retour sur les traces de sa jeunesse va se transformer en bond dans le temps car notre héros va être transporté dans la peau de ses quatorze ans.
- Kusanagi a écrit:
- Ah Taniguchi ... Ah, Quartier Lointain, mais aussi le Journal de mon Père, mais aussi L'Homme qui marche (j'adore, j'adore, j'adore ... et après y être allée, j'adore encore plus, c'est mon doudou), mais aussi Le Gourmet Solitaire ... bref, j'aime Taniguchi!
(...)
Panda (...) On m'avait également offert
Quartier Lointain de
Jirô Taniguchi, qui était très chouette. Ce sont les seules bandes-dessinées que j'ai gardé d'ailleurs.
MissAcacia (...) Ce que j'aime bien chez Taniguchi c'est que ses personnages sont vraiment japonais, ce qui est assez rare dans les mangas. Effectivement, il est plutôt de la ligne claire et assez classique mais je trouve que dans
Quartier Lointain, ça sert plutôt l'ambiance.
Personnellement, j'aime beaucoup le noir et blanc et le dessin à l'encre donc je suis le public idéal pour les mangas, qui ne sont pas souvent colorés
Le journal de mon père :Un homme vivant à Tokyo apprend brusquement le décès de son père, à Tottori, alors qu'il n'est pas revenu dans sa famille depuis plus de 15 ans. Il retourne dans sa famille pour les funérailles, et s'interroge sur les mauvaises relations qu'il a entretenues avec son père à la suite du départ de leur mère, et du remariage de son père ; par petites touches, et en écoutant les souvenirs de ses oncles, de sa grande soeur, de sa belle-mère, il tente de comprendre avec ses yeux d'adulte l'homme qu'était son père.
C'est un livre nostalgique et doux-amer, assez proche de la veine de
Quartier lointain, qui explore des thèmes similaires.
Elle s'appelait Tomoji : Annwvyn : J'ai lu
Elle s'appelait Tomoji de Jiro Taniguchi.
Ce manga raconte la jeunesse entre les années 1910 et 1920 de Uchida Tomoji, jusqu'à ce qu'elle devienne l'épouse de Ito Fumiaki (fondateur d'une école du bouddhisme japonais Shinnyo-en).
C'est un manga très contemplatif, qui nous donne un aperçu délicat de la vie dans la campagne japonaise. Il est vite fini, il y a très peu à lire, mais il ne faut pas se laisser tromper par l'apparente naïveté de l'histoire. C'est un manga poétique, qu'il faut savourer en regardant les dessins, et en imaginant le vent léger dans la campagne.
C'est un très joli manga, qui a une forme hybride entre manga et BD (quelques pages en couleurs et d'autres en noir et blanc, lecture de gauche à droite, plus grand qu'un manga et légèrement plus petit qu'une BD, couverture souple). Je regrette peut-être que les dessins soient trop lisses (mais je suppose que c'est le style de Taniguchi), et il m'a semblé que la traduction n'était pas toujours bien faite.
Dans l'ensemble, c'est donc une charmante découverte.
N'hésitez pas à compléter la liste de ses
oeuvres, très fournie, ici sur Bédéthèque.
Ici un entretien publié par du9 excellent site sur la BD