SHINKAÏ Makoto, éblouissement et enchantement.

est un réalisateur de film d'animation japonais, doubleur pour ses films et graphiste de jeux vidéo né le 9 février 1973 à Nagano dans la préfecture de Nagano, au Japon.


Les amateurs éclairés d'animation japonaise connaissaient déjà ses premières œuvres (La tour au delà des nuages(qui ne m'a pas enthousiasmée, personnellement), 5 Centimètres par secondes, Voyages vers Agartatha) mais il a explosé au niveau international avec le sublime Your name et nous présente aujourd'hui sa dernière œuvre :



SHINKAÏ Makoto, c'est l'animation technologique, il maîtrise parfaitement l'informatique et son passage dans l'illustration de jeux videos est visible, c'est pourquoi ça m'énerve quand on l'appelle "le nouveau MIYAZAKI parce que MIYAZAKI ne travaille pas de la même façon du tout ! Pourtant l'influence du Maître se faisait sentir dans les premiers films de SHINKAÏ, mais il a maintenant trouvé un univers totalement personnel !

http://lesacadosviolet.hautetfort.com/archive/2020/01/05/journee-manga-japananimation-au-cinema-rex-de-mamers-4-les-e-6203012.html

Merci clinchamps pour cette présentation !

Grâce à n°3 j'ai vu Your Name, très beau film, que nous avons prévu de revoir d'ici peu
Et cette affiche peut se voir dans le métro ces jours-ci, alors je suis ravie de constater que ce film t'a plu !

Merci pour l'ouverture de ce topic, Clinchamps ! L'animé Les Enfants du Temps m'intéresse, d'autant plus que j'avais beaucoup aimé Your Name également

Clinchamps, belle présentation de ce réalisateur que je ne connaissais pas en tant que tel mais dont j' ai cherché le nom sur le forum au cas où et je suis tombée ici pourquoi...parce-que je suis en train de lire un roman écrit par lui-même et la scénariste "Naruki Nagakawa" qui est la déclinaison littéraire d' un de ses premiers courts-métrages, lauréat de plusieurs prix d' animation prestigieux. Il s' agit de Elle et son chat, un récit choral où femmes et félins se lient d' amitié et s' entraident pour apprendre, ensemble, la beauté de la vie. J' en suis à la moitié et je me régale!
A rajouter dans sa présentation, je pense, et je posterai mon avis final dans le topic littéraire !

je viens de voir le dernier film de Makoto SHINKAI :



Le titre japonais est Suzume no tojimari et même sachant que Suzume est le nom de l'héroïne, il est bon de se souvenir que le titre littéral est quelque chose comme  "Le moineau et la serrure" !!
Et comparer Suzume à un moineau est tout à fait en rapport avec cette ado de 17 ans, qui vit avec sa tante, qui n'a rien de spécial en apparence, mais qui va s'envoler sans trop y réfléchir, quand une rencontre inattendue et bizarre l'y incitera.

Ce nouveau film m'a semblé moins esthétique que les deux précédents, dans lesquels Makoto SHINKAI s'est régalé à transcrire des paysages urbains magnifiques, grandioses, et à la fois révélant des échappées poétiques frappées de la magie du shinto.
ici, il n'y a pratiquement plus de vues de Tokyo, mais d'autres villes moins imposantes, et on y reste peu, elles ne sont que des figurantes de passage, car nous allons voyager à travers le Japon d'île en île, partant de Kyushu, passant à Shikoku revenant sur Honshu

Spoiler:

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L'image d'un japon vieillissant et déclinant s'est peu à peu imposée... Pourquoi Suzume entreprend-elle sur un coup de tête de suivre cet inconnu (qu'elle prend le temps de trouver beau, quand même ! ) qui cherche des ruines avec une porte ? C'est que ces portes ouvrent sur un autre monde où un énorme monstre est enfermé et déclenche des catastrophes quand il réussit à sortir. Sôta (le jeune homme) est un Vérouilleur. J'ai repensé à la légende japonaise qui dit que le Japon est un monstre sous-marin dont le dos émerge et qui se secoue de temps en temps !!
Il y a aussi pour Suzume une raison de retrouver la porte de sa petite enfance, et on est captivé par sa démarche de découverte personnelle assortie  à sa volonté d'aider Sôta. En passant n'y attendez pas une romance à la school drama, car si Sôta et Suzume voyagent ensemble, la forme très particulière que prend le garçon rend leur couple bien plus rigolo que romantique ! Makoto SHINKAI prend plaisir à casser les codes car le personnage qu'on pourrait trouver mignon se révèle rapidement assez diabolique et sans pitié !
Par contre, ce voyage sera aussi l'occasion de mettre en évidence l'amitié, l'entraide, celle qui se propose et ne demande ni n'attend rien en échange, mais crée de vrais liens. Ce sont des femmes, outre sa tante, qui vont aider Suzume, des femmes simples, ordinaires et ces rencontres positives, chaleureuses, parsemées d'humour ,  contrebalancent la tristesse que le fond du film pourrait laisser planer.  
La fin est parfaite, et j'ai bizarrement eu l'impression que Makoto SHINKAI mettait également fin avec ce film à une sorte de cycle commencé avec Your name, car les liens, rappels et clin d'œil entre ces trois films sont évidents, sans pour autant qu'on ai la sensation de "réchauffé" ! J'y ai senti une conclusion, me trompè-je ? L'avenir le dira !
Pour finir je dirai que la musique est belle (RADWIMPS et Kazuma Jinnouchi comme les deux autres films) et que les 2 heures sont passées comme un instant de bonheur !!

Un bien bel avis ! Merci Clinchamps !

Ayant été intriguée par la bande-annonce à sa sortie, je savais que je voulais aller voir Suzume et tous les retours très positifs de mes amis l'ayant vu ne m'ont que conforté dans mon idée. J'ai enfin pu y aller lundi avec ma meilleure amie et j'ai plus qu'adoré ! Ce fut un vrai plaisir ! J'ai la BO en boucle pour travailler depuis et si le cinéma n'était pas si cher, j'y retournerai. Un vrai coup de cœur pour cette histoire.

Et puis je ne me remets toujours pas d'une interview du réalisateur dans laquelle il révélait qu'il avait d'abord pensé la romance du film comme une romance entre deux jeunes filles, mais les producteurs frileux ne voulaient pas ce qui lui a fait dire dans cet entretien : "Pour éviter que ce soit trop une romance, j'ai décidé de transformer le love interest en chaise" (spoiler, mais c'est dans la BA). Je suis à deux doigts de m'en faire un t-shirt.

Je ne connaissais pas cet interview, mais ça ne m'étonne pas vu la place des amitiés et soutiens féminins dans le film ! et c'est vrai qu'il en a fait une chaise et pas un tabouret !! En tous cas ravie que tu aies aimé, tiadeets !!

Merci clinchamps pour cette présentation de Suzume , et pour ton retour sur ce film Tiadeets ! Il est encore à l'affiche par chez moi, je ne sais pas si j'aurai le temps d'aller le voir au cinéma mais j'essaierai en tout cas de me le procurer (j'avais beaucoup aimé Your name du même réalisateur, même si je n'en garde qu'un souvenir assez flou )
Et ta citation du réalisateur m'a bien fait rire Tiadeets, si tu t'en fais un t-shirt j'en veux bien un aussi !

Je suis aussi allée voir Suzume au cinéma et PUREE qu'est-ce que j'ai adoré ! J'ai pleuré comme jamais.
Une des scènes qui m'a particulièrement touchée (même si on va pas se mentir, j'ai pleuré en continu pendant toute la deuxième moitié environ), c'est

Spoiler:

C'était vraiment un superbe film sur les liens que les gens peuvent tisser entre eux, et aussi avec les lieux qu'ils fréquentent.
J'avais vu Les enfants du temps à sa sortie également, mais pas autant aimé. Je crois, en comparant les deux, que la romance plus classique dans Les enfants du temps l'avait rendu moins impactant pour moi que Suzume. Et je n'ai toujours pas vu Your name (un jour).

Tiadeets a écrit:

Et puis je ne me remets toujours pas d'une interview du réalisateur dans laquelle il révélait qu'il avait d'abord pensé la romance du film comme une romance entre deux jeunes filles, mais les producteurs frileux ne voulaient pas ce qui lui a fait dire dans cet entretien : "Pour éviter que ce soit trop une romance, j'ai décidé de transformer le love interest en chaise" (spoiler, mais c'est dans la BA). Je suis à deux doigts de m'en faire un t-shirt.

Déjà, et ensuite ça me conforte dans mon impression que Suzume et la lycéenne aux agrumes avaient beaucoup d'alchimie

je suis d'accord avec toi sur la plus grande force de Suzume mais dans "les enfants du temps" il y avait déjà une transgression intéressante, dans le fait que le garçon préfère sauver sa copine que sauver le monde, et ça, quand c'est un Japonais aux manettes c'est aussi révolutionnaire que de mettre une romance entre deux filles ! le culte de la communauté est puissant au japon et l'individu doit se mettre toujours en retrait derrière le bien public, depuis l'employé qui sacrifie son repos pour l'entreprise jusqu'aux kamikaze de 1945... Alors pour nous le film paraît moins transgressif, mais parce que nous pensons en individualistes !
Mais Je suis bien d'accord avec toi, les rapports humains dans Suzume sont profonds et complexes, et les rapports aux lieux et à leur mémoire aussi ! Ce que j'ai beaucoup aimé c'est la progression à travers le japon juqu'à Fukushima... J'ai terriblement envie de le revoir ! j'ai hâte:lol: qu'il sorte en DVD !

Merci pour ton retour enthousiaste ! Dire que je n'ai pas encore vu Suzume

clinchamps a écrit:

je suis d'accord avec toi sur la plus grande force de Suzume mais dans "les enfants du temps" il y avait déjà une transgression intéressante, dans le fait que le garçon préfère sauver sa copine que sauver le monde, et ça, quand c'est un Japonais aux manettes c'est aussi révolutionnaire que de mettre une romance entre deux filles ! le culte de la communauté est puissant au japon et l'individu doit se mettre toujours en retrait derrière le bien public, depuis l'employé qui sacrifie son repos pour l'entreprise jusqu'aux kamikaze de 1945... Alors pour nous le film paraît moins transgressif, mais parce que nous pensons en individualistes !
Mais Je suis bien d'accord avec toi, les rapports humains dans Suzume sont profonds et complexes, et les rapports aux lieux et à leur mémoire aussi ! Ce que j'ai beaucoup aimé c'est la progression à travers le japon juqu'à Fukushima... J'ai terriblement envie de le revoir ! j'ai hâte:lol:  qu'il sorte en DVD !

Oh c'est vrai je n'y avais pas pensé comme ça ! Je me souviens avoir aimé Les enfants du temps mais sans plus, il faudrait peut-être que je le revois. Je me demande si je n'ai pas aussi été plus sensible au monde de Suzume (grosse passion "portes sur un autre monde") et clairement l'impact était beaucoup plus fort pour moi j'ai très envie de le revoir aussi !

Juliette2a a écrit:

Merci pour ton retour enthousiaste ! Dire que je n'ai pas encore vu Suzume

Je suis sûre qu'il te plaira !

Je viens de voir (en DVD, il n'est jamais sorti en salle en France) un film de SHINKAI Makoto de 2011,


C'est un beau film dont le thème principal est la perte et l'acceptation (ou pas) du deuil. Asuna est une fillette dont le père est mort et qui vit avec sa mère infirmière. Les horaires de selle-ci laissent beaucoup de liberté à Asina qui aime courir dans la montagne. Elle va y rencontrer Shun, unjeune garçon qui est très mystérieux et qui lui dit de venir d'Agartha, monde situé sous le nôtre... Shun va rapidement mourir et Asuna va chercher à trouver ce monde mystérieux qui peut rendre ceux qu'on a perdu... C'est avec son professeur qui lui cherche sa femme qu'elle va entreprendre ce voyage étrange et magique...

L'histoire au début part dans la fantasy et peu à peu prend une tonalité plus philosophique et le problème de la perte et de son acceptation est traduit par de très belles scènes et un beau dialogue, intelligent et apaisant. Les paysages, les ciels, les lumières sont sublimes comme déjà la signature de Makoto Shinkai ! J'y ai trouvé des souvenirs d'autres films en particulier de "Nausicaa de la vallée du vent", pas de ressemblance réelle mais quand même l'impression de Shinkai a dû beucoup l'aimer !

Plus le film avance plus les péripéties pures laissent la place à la réflexion intérieure et la façon dont chacun des personnages va cheminer vers le choix qu'il fera. La fin est très belle, , très japonaises, pas malheureuse mais pas vraiment heureuse non plus, car l'acceptation allège la peine mais ne la fait pas disparaître. Si vous le trouvez en médiathèque il m"rite vraiment le détour même s'il n'a pas l'éblouissante beauté de Your name ou la magie captivante de Suzume.

Merci pour ce beau commentaire Je n'ai pas encore eu l'occasion de visionner celui-ci, mais je n'y manquerai pas !

Merci Clinchamps. Je me le note

Vu Suzume : un magnifique film, superbe visuellement
L'héroïne est attachante et j'ai trouvé très rigolo le concept de la chaise
Ca fait du bien de replonger dans l'ambiance japonaise de temps en temps
J'ai emprunté Les enfants du temps à la médiathèque, je devrai le voir prochainement

Les enfants du temps c'est excellent, avec une conclusion assez inattendue zr zn plus la voix de'Oguri Shun !!

Je continue mon exploration de la filmo de Makoto Shinkai avec son deuxième long métrage :

Spoiler:

Le film est en fait composé de trois courts métrages et ne dure en tout qu'une heure.
Le titre est expliqué dès les premières minutes : c'est paraît-il la vitesse à laquelle tombent les pétales de cerisiers !
Articulés soit sur cette chute soit sur celle des flocons de neige, les 3 films évoquent avec une profonde sensibilité la fuite du temps et la mélancolie des amours enfantines qui n'ont pas abouti... Il y est question d'enfants, puis d'adolescents, puis d'adultes : Takaki, le garçon et Akiri ou Kanae, les filles. Il y est question de leurs sentiments, de la fluctuation que la distance puis le temps leur imposent, des occasions manquées et des amours à sens unique...
Traitées avec une finesse, une sensibilité très maîtrisées, soutenues par le graphisme des décors urbains, des paysages de neige ou de cerisiers en fleurs, de ciels immenses, les histoires (qui n'en sont pas vraiment) se déroulent dans l'alternance du présent et des souvenirs du passé omniprésents.
Makoto Shinkai a su traduire dans ce film le sentiment prégnant de la solitude des enfants, dont on sent qu'elle ne les quittera jamais. On éprouve en filigrane la sensation d'impuissance de leur destin qui les lie aux déplacements des parents que d'ailleurs on ne voit jamais, divinité extérieures qu'il faut suivre...
Tout le style Makoto Shinkai est déjà bien là : les décors urbains, la présence des trains, les grands espaces étoilés ou les vagues...

J'ai beaucoup aimé la petite musique mélancolique de ce film, qui souligne avec tendresse la solitude de la jeunesse...

Merci pour ce magnifique commentaire, Clinchamps ! Tu me donnes envie de le regarder !