The Batman de Matt Reeves (2022)

Le film est sorti en salle depuis un peu plus d'un mois mais je ne l'ai vu seulement qu'hier et alors que j'étais un peu méfiante j'ai été en grande partie conquise (mais pas totalement). Encore un Batman, Robert Pattinson troisième acteur en dix ans à enfiler la cape sur grand écran... Mais j'ai trouvé cette version intéressante.

Le petit trailer:

Spoiler:

Déjà, j'ai trouvé la ville de Gotham vraiment réussie, pas aussi gothique que celle de Burton mais pas aussi ordinaire que celle de la trilogie Nolan (du moins à partir du deuxième volet), quelque chose qui m'a toujours dérangée: on a une synthèse entre quelque chose de contemporain et de plus rétro, et il y a tout au long une ambiance bien poisseuse et dérangeante. On a parlé de l'influence de David Fincher et ça se sent sur le choix du méchant (le Riddler) et l'interprétation qu'on en fait, il s'attaque aux notables corrompus de la ville de manière très vicelarde en entraînant Batman dans son jeu de piste.

Le film n'est pas vraiment gore, mais il est assez angoissant par moment.

Robert Pattinson fait un bon Batman et le costume est réussi, en revanche on voit peu son Bruce Wayne et celui-ci est ouvertement dépressif et torturé, on ne lui donne pas l'occasion de jouer le faux play-boy insouciant mais philanthrope. On nous épargne une énième version de ses origines et du meurtre de ses parents, ici il est Batman depuis deux ans, rodé (le batsignal est en place et il travaille avec Gordon) mais encore susceptible d'évoluer, ce qu'il va faire au cour du film. Zoe Kravitz est une très bonne Catwoman et même si on peut se demander l'intérêt de prendre Colin Farrell pour l'ensevelir sous le maquillage (son nom doit bien faire sur l'affiche et on peut vendre la performance, je suppose), son Pingouin est amusant, assez cartoonesque tout en arrivant à fonctionner avec le reste du film. Le reste du casting est bien, mention pour Paul Dano en particulier. Et il y a Rupert Penry-Jones, même si on le voit peu, il ouvre le bal, pour ainsi dire. J'ai aussi aimé la musique de Michael Giacchino.

Au rang des réserves, la durée, près de trois heures, et sans être mauvais, tout le dernier acte rallonge la sauce alors qu'on en avait presque fini dans une durée raisonnable

Spoiler:

. C'est plus un film d'enquête que d'actions (même si les scènes de baston sont bien menées) et l'enquête elle-même a pas mal de ramifications mais fait parfois sourire

Spoiler:

Bonne surprise donc pour ma part et même s'il y a une petite ouverture sur la fin et qu'un spin-off est prévu sur le Pingouin en série télé, le film se suffit bie à lui-même sans sentir l'introduction pour quelque chose de mieux, plus tard, peut-être.