L'Auberge de la Jamaïque (livre + adaptations)

Pour une fois, j'avais deviné l'identité de la tête pensante du "gang", celui qui organise leur affreux trafic : Francis Davey m'a d'emblée paru mystérieux et inquiétant. Ce qui ne m'a pas empêché d'être angoissée lors du dîner où il révèle en ménageant son effet sa véritable identité.

La fin est originale en ce que ce n'est pas un happy-end complet. J'en suis d'ailleurs venue à douter de l'affection de Jem pour Mary, car si elle se déclare lui reste très évasif, même on devine rapidement qu'elle lui plaît. Gros coup de coeur pour la scène de leur rencontre   , pleine de tension et très romantique.

où il n'hésite pas à dénoncer son frère et ne part pas franchement à la recherche de Mary quand celle-ci est enlevée par Francis Davey.

le mystère, et le côté ultra-fascinant qu'il a dans le livre, avec ses cheveux albinos, son attirance malsaine pour Mary, sa manière d'avaler sèchement sa salive. Je veux bien croire qu'il soit difficile de rendre en vrai la fascination que peut provoquer un héros de roman, mais il n'empêche : j'avais trouvé Ben Daniels plus effrayant dans The Paradise.

Alors, je connaissais Daphné du Maurier grâce à Rebecca que j'ai lu il y a de nombreuses années et qui m'a laissé un très bon souvenir (d'ailleurs, je dois le relire) et j'attendais avec gourmandise cette lecture. Malheureusement, elle n'a pas été à la hauteur de mes grandes espérances... J'ai éprouvé beaucoup de mal à m’intéresser à l'histoire qui, sur le papier a pourtant tout pour me plaire ( les naufrageurs est un thème que j'adore) surtout en raison de l'héroïne, Mary, avec qui j'ai eu du mal à compatir. Sans doute parce qu'elle ne m'est pas sympathique, j'ai trouvé la plupart du temps qu'elle agissait stupidement et qu'elle avait un côté girouette... Autre problème, je n'achète pas sa romance avec Jem, je trouve que ça va trop vite (mais j'ai du mal avec le concept de l'amour au premier regard)... La manière dont Mary aborde le jeune homme me pose également question, je sais qu'elle est confuse mais trop à mon gout en dépit de quelques répliques/pensées qui m'ont plues ( comme lorsqu'elle regrette d'être une femme et de ne pouvoir passer la nuit avec lui tranquille avant de repartir le lendemain matin : elle ne peut pas parce que la femme se doit d'être sentimentale...) J'ai apprécié cette remarque même si j'ai du mal avec l'idée de la femme qu'elle représente...  La tante Patience m'a émue en revanche, on sent vraiment à quel point l'amour dépendant peut se refermer comme un piège... L'oncle Joss, alcoolique, est très réussi également. Idem pour le personnage du prêtre albinos qui m'a fait froid dans le dos ( ce personnage ne m'a jamais inspiré confiance.. à cause d'une petite remarque qu'il fait à Mary). Autre problème, la chute finale ne m'a absolument pas surprise... du coup, un peu déçue même si la fin était jolie

Ce que j'aime : le style parfait de l'auteur en dépit d'une traduction où les personnages "se mettent" sans arrêt à faire quelque chose. Le back ground naufrageur, l'alcoolisme de Joss, le prêtre albinos

Ce que j'aime moins : le duo/couple Jem /Mary

En bref : Un roman plaisant, bien écrit mais pas inoubliable sans doute parce que, pour ma part, je n'ai pas réussi à ressentir une quelconque empathie pour l'héroïne

"d'amour" de Mary. D'ailleurs, est ce que c'en est une ? Si je me souviens bien, c'était plutôt que les deux personnages les plus sains d'esprit du roman se retrouvaient pour fuir ensemble, mais je n'ai jamais pensé que ça devait être romantique. Il y a donc fort à parier que tu préfèreras l'adaptation, qui a triché, et rajouté de la romance.

la fuite de Mary & Jem justement, du coup je ne suis pas sûre que le fait d'ajouter du romantisme me convienne