[Jeu] Le cadavre exquis du capitaine Wentworth

^^ Edward n'est pas du tout Mr Collins^^
Bon sang, mais c'est bien sûr ! ^^

Citation :

Pendant que Frédérick Wenworth écrivait sa lettre, Jeremy Norton avait regagné le calme de sa chambre. Immobile, allongé sur son lit les bras croisés derrière la tête, l’œil fixé sur les rosaces du plafond, le regard comme halluciné, lui qui n’était ni rêveur, ni romanesque, ni contemplatif, ni même imaginatif, décelait parmi les entrelacs de fleurs et de feuilles des bordures, le visage multiplié d’une jeune fille intelligente au regard de feu, aux phrases incisives et au caractère qu’il qualifiait de bien trempé.. une jeune fille qu’il cherchait désespérément depuis des années.

Quelle chance de s’être cassé le bras, enfin l’amour ! une joie intense l’envahissait et l'engourdissait, l'assommait. Il voulait jouir encore et encore des paroles de Wenworth qui le confortaient dans son opinion, et de l’instant ou émerveillé, il avait reçu l’inestimable cadeau de Miss Agatha.

Wenworth était aussi épatant que son frère Edward. Maintenant qu’il connaissait mieux le mari d’Agnès, il comprenait pourquoi elle avait été si pressée de se marier. S’il avait pu, hier soir, il traînait sur l’instant, Miss Agatha, à l’autel ! Son impatience coutumière le repris :

- Pourquoi tant de simagrées pour se marier ?

Il répertoriait dans l’ordre, les us et coutumes qui régissait l’amour dans la société. D’abord déclarer son amour à la jeune fille, demander au père de celle-ci l’autorisation de la courtiser. Si il était approuvé comme prétendant, il devait aussi en informer sa propre famille, et faire les présentations à toute la société qu’ils fréquentaient. Enfin, les fiançailles, et après bien des mois, les accordailles.

Lui si entreprenant, se sentait paralysé par tant de contraintes.

- Grand Dieu, mais c’est bien trop long toutes ces transactions…… euh….., si je prononce ce mot devant Père, je risque la peine capitale : c’est-à-dire deux ans de fiançailles même trois, je n’aurais alors d’autre ressources que de m’enfuir avec elle à Gretna Green, pour me faire écharper à notre retour par nos deux familles !

D’un geste brusque, il détendit un bras et frappa sur le lit et continua son monologue.

- Jeremy, raisonne ! tu n’as pas encore demandé Miss Agatha. La simple idée d’un refus, te panique. Cependant, si elle n’avait aucun sentiment, elle te fuirait, et n’aurait pas mis une aussi belle devise sur ce marque page.

Il relut attentivement. "Ces hirondelles, toujours par deux, reviendront toujours au même nid : ne sont-elles pas admirables ?" Pas de doute, c’était une invitation à me déclarer, et elle peint très bien.

- De ma vie, je n’ai jamais songé à la tournure que devait prendre une déclaration d’amour ! surtout à une jeune fille aussi délicieuse et intelligente que Miss Agatha. Il y a des jours dans la vie d’un homme, ou l’on préfèrerais lutter avec des fauves dans une cage, plutôt que de se couvrir de ridicule en déclarant sa flamme…… je vais devoir demander conseil à Edward… et pas plus tard que maintenant.

et alors Zorro est arrivé......

Et hop !!

Citation :

Frédérick écrivait rapidement, et son esprit calculait en même temps : il y avait maintenant quatre semaines qu'il était chez Edward, il faudrait quelques temps pour que sa lettre arrivât, avec ce temps, et aussi pour qu'il ait la réponse de l'amiral Croft. Dès qu'il saurait celui-ci à Bath, il prendrait ses dispositions pour s'y rendre à son tour. Il se prenait à rêver, à espérer, le bonheur contagieux de Jérémy lui faisait croire au sien. Il espérait bien ne pas partir avant lui, car il aurait plaisir à voir le dénouement de cette charmante intrigue, dénouement sans suspens, car les sentiments de l'un comme de l'autre ne faisaient guère de doutes. Cependant, il allait falloir que Jérémy saute le pas, et il savait par expérience combien cette épreuve était angoissante, comment trois petit mot comme "je vous aime" était difficiles à prononcer ! Il aurait donné cher pour être une petite souris dans un coin du salon où la demande aurait lieu (vu le temps, le salon paraissait le plus adapté)et voir comment Jérémy s'en dépétrerait. Soudain un frisson glacé lui parcourut l'échine : si tout allait bien, il allait se trouver - se retrouver même - dans la même situation ! Devant Anne, la regardant, lui déclarant qu'il l'avait toujours aimée, jamais oubliée ! La gorge serrée, il se dit qu'après tout il n'allait peut-être pas partir si vite ! Tout à coup le sort de Jérémy prêtait moins à sourire. Une idée folle, comme en ont parfois les amoureux, lui traversa l'esprit. Une idée, non, une superstition, plutôt ! Si Jérémy était agréé, il aurait lui aussi sa chance ! Puis il se reprit et pensa qu'il était pratiquement sûr des sentiments d'Agatha, et que le pari était facile ! Il cacheta sa lettre et descendit pour la mettre avec le courrier qui partirait le lendemain. Il passa devant le bureau de son frère et vit qu'il était en grande conversation avec Jérémy. Il sourit en pensant que celui-ci venait, comme il l'avait fait, demander conseil au vicaire et à l'ami dans une situation semblable.
Et de fait, Edward était en train d'écouter le plus sérieusement du monde les propos de son beau-frère, tout en souriant intérieurement de se voir une fois de plus attribuer le rôle de conseiller du cœur.
"Je l'aime, mon cher Edward, mais je crains de lui en parler, que dois-je faire ? Mon devoir est-il de m'adresser en premier à son père ? Dois-je m'assurer d'abord de ses sentiments, et, dans ce cas son père n'en prendrait-il pas offense ?
- Jérémy, je crois que la démarche la plus assurée est de parler d'abord à miss Agatha, de lui faire part de tes sentiments et de lui demander la permission d'en informer son père. Si elle t' accorde cette permission, c'est que ses sentiments répondent aux tiens, ce dont, par parenthèse, je ne doute pas. Ainsi tu feras les choses dans l'ordre. Ensuite, quant aux délais, à la durée des fiançailles, c'est à voir entre vous deux, les parents aimants tels que Mr et Mrs Summers sont très souvent ouverts aux souhaits de leur fille. Ce sera à toi de lui faire partager ton désir d'une union rapide !
- Tu as parfaitement raison Edward, tu es toujours plein de bon sens. Comme cela a dû être simple pour toi !
- Si tu crois que je n'ai pas tremblé devant Agnès le jour fatidique, tu te trompes bellement ! j'étais aussi inquiet que toi, mais en un instant tout a été simple et clair, quand elle a plongé son regard dans le mien j'y ai lu ce qu'elle n'avait pas encore dit, et il n'y a plus eu que le bonheur.
- J'irai demain, Edward, il est trop tard aujourd'hui.
- Trop tard ? L'heure du thé n'est pas encore passée, cher Jérémy, allons, pas de faux-fuyant ! Ne perds pas un jour de bonheur !"
Jérémy embrassa son beau-frère dans un élan et sortit de la pièce. Dans l'entrée, pendant qu'il enfilait son manteau Frédérick parut sur le seuil du salon :
"Je pensais bien qu'Edward vous aiderait et vous inciterait à l'action immédiate ! Mes vœux vous accompagnent "mais la porte claquait déjà sur les talons du jeune homme.

Merci Zorro Clinchamps rondement mené le petit Jeremy.

Eh bien, nous avançons à grand pas et joliment encore, avec notre Miss Agatha qui donne un petit coup de pouce à son destin... Clinchamps nous allons te demander un fac-similé du fameux marque page, à tes couleurs !

Citation :

Un sourire flottant sur les lèvres à la pensée de ce qui se préparait, le Capitaine Wentworth sortit derrière Jeremy Norton. La vue des congères et de l'épaisseur de la neige le ramena à des considérations plus matérielles. Il essaya de calculer le temps nécessaire pour que sa lettre arrive entre les mains de sa soeur et de son beau-frère. Les maigres résultats de ses cogitations assombrirent son humeur. Les nouvelles de l'état des routes que lui communiqua le volubile aubergiste qui s'occupait du bureau de poste ne contribuèrent pas à relever son moral. Les chevaux passaient très difficilement dans la neige jusqu'à Shrewsbury, le temps de trajet habituel était plus que doublé. Au-delà, la neige n'était plus gênante mais les pluies de décembre avaient détrempé les chemins et la circulation n'était guère meilleure.

"Mais, ajouta l'aubergiste en croyant le rassurer, n'ayez pas d'inquiétude, votre lettre arrivera avant la fin de la première quinzaine de janvier, si elle ne se perd pas, car il est rare que la neige bloque Hanwood au-delà !"

Wentworth réprima un soupir. Il lui fallait lutter contre la pointe empoisonnée de l'incertitude concernant les sentiments réels qu'Anne Elliot lui gardait. Son tempérament énergique et optimiste, qui l'avait tiré de bien des mauvais pas et permis d'accéder à la position enviable qu'il occupait dans la Marine, lui soufflait qu'il fallait espérer. Mais le démon tapi du désespoir ne lâchait pas si aisément sa proie.
Il fit alors la seule chose à faire dans ces circonstances et pris la route du logis de Timothy. Il s'attendit à trouver celui-ci assis au coin du feu, utilement occupé comme toujours et tirant sur sa toute nouvelle pipe, offerte par Wentworth le jour de Noël.
Le vieil homme avait alors ouvert grand ses yeux en sortant le bel objet de son étui. Frederick avait choisi pour lui un modèle fort simple, sans ornement ni sculpture compliquée, d'une rondeur pourtant sensuelle et tenant bien dans la main calleuse de Timothy.

"- Mais c'est un trésor, que vous m'offrez là, s'était exclamé le vieil homme, je ne peux absolument pas accepter, c'est bien trop précieux.

- A peine moins précieux que vos conseils et que votre compagnie, avait répondu le Capitaine avec bonne humeur, sans parler que Mog Rhuir mérite le meilleur, puisqu'il fait refleurir le printemps.

- Shhhhtt, moins fort, répliqua Timothy avec un sourire, ces mots-là ne doivent pas être prononcés à la lumière du jour... Mais vous m'avez convaincu, j'accepte votre cadeau. Je garderai ma vieille pipe de bruyère pour les jours de la semaine et je fumerai la votre le dimanche avec mon meilleur tabac. Mes pensées iront alors vers vous, cachées dans la fumée, et ainsi vous ne m'oublierez pas...

Aujourd'hui cependant, lorsqu'il fut introduit dans la salle, il trouva à Timothy un air inquiet. Il était bien assis près du feu mais ses mains étaient posées sur ses genoux, immobiles, et il regardait fixement la danse des flammes.

"- Timothy, quelque chose ne va pas ? Je vous vois préoccupé et ce n'est pas votre habitude. Puis-je faire quelque chose ?, demanda le Capitaine Wentworth soudain alarmé.

- Je ne crois pas non, j'ai appris, ne me demandez pas comment, que votre ami Mr. Norton a des sentiments sérieux envers Miss Summers... Et qu'il y a, semble-t-il, certaines chances qu'il soit payé de retour. Tout ceci ne va pas plaire au jeune Mr. Georges Steuart et c'est un jeune homme impétueux et ombrageux. Il est actuellement chez son père à Lythwood Hall pour les vacances et les nouvelles vont vite. Je crains qu'il ne réagisse pas très bien...

- Vous semblez le craindre. Vous m'en voyez étonné. Qui est ce formidable jeune homme ?

- C'est que vous ignorez ce qui s'est passé entre lui et le dernier gentleman qui a eu des attentions marquées pour Miss Summers. Ils se connaissent depuis l'enfance car Mrs Summers est originaire de Bayton Hill. C'est là que ce trouve la demeure de Mr. Steuart, qui possède un beau domaine et le village de Bayton. Mr. Georges est le seul héritier et considère Miss Agatha comme sienne depuis des années. Mais je crois qu'elle ne veut pas entendre parler de lui.

- Eh bien, il nous faudra espérer que le manteau de neige qui nous recouvre tous ensevelira ces nouvelles et empêchera ce Mr. Georges de venir jusqu'ici. En temps normal, Norton ne craint pas grand monde mais il est encore bien gêné par son bras et je ne souhaiterais pas le voir se mettre dans un mauvais cas. Vous devriez me raconter toute l'histoire, si cela ne vous ennuie pas. Je préfère connaître les tenants et les aboutissants, si quelque chose devait arriver."

Buona notte (ou à peu près)

MissAcacia, enfin, il va y avoir du rififi j'espère qu'il est bien jaloux, hargneux, violent, une belle bastonnade un duel avec un bras cassé là c'est du délire, ne m'écoutez pas ne me lisez pas ! heureusement Wenworth ne va en faire qu'une bouchée de ce vilain monsieur !

Tu as tout deviné pour Timoty génial une pipe pour les jours de repos et de fête

Clinchamps, Alors ce marque page disons que nous en avons besoin pour lire Persuasion maintenant

Hourra pour le rebondissement MissAccacia, ça devenait un peu trop pépère et prévisible, tout cela !! Bon, je vois que le marque-page, de virtuel va devoir prendre vie !! Je vais m'y mettre, mais si j'avais su j'aurais inventé quelque chose de plus facile !! Fée Clochette, il me semble que le récit de Timothy sur les amours contrariées de Georges Steuart est fait pour toi !!

je ne voyais pas du tout ça comme ça Clinchamps juste fait pour toi

En attendant, voilà le marque-page promis :une version sans devise, si vous voulez l'écrire vous-même(en spoiler àcause de la place)

Spoiler:

et avec la devise, de ma blanche main :

Spoiler:

et bien sûr le dessin n'est pas de moi, je me suis contentée de faire une recherche sur Google !!

Magnifique et surtout avoir trouvé le même bleu pour l'écriture, bravo

Maintenant j'attends la suite des aventures de "ce-Georges-non-agréé-par-Miss-Agatha"

D'où il vient ce pot de sécotine ?

Eh bien nous allons le savoir :

Citation :

Timothy frottait machinalement ses mains caleuses l'une contre l'autre, et ce crissement avait tendance à agacer Frédérick, qui, en plus souhaitait vraiment en apprendre un peu plus sur cet empêcheur de s'aimer en rond, tombé en quelque sorte de la Lune, car il n'en avait jamais entendu parler. Il n'y avait à cela rien d'étonnant : Edward et Agnès ne vivaient pas depuis assez longtemps dans la contrée, et les Summers n'avaient peut-être pas jugé bon d'ébruiter ce qui risquait de faire fuir tout prétendant à la main de miss Agatha.
Au bout d'un instant de silence, il se racla la gorge et sortant sa blague à tabac, la présenta à Timothy en lui disant :
"-Allons, Timothy, prenez déjà une bonne pipe, j'en prendrai une aussi et nous allons tirer tout cela au clair. J'ai beaucoup de sympathie pour Jérémy Norton, je souhaite vraiment l'assister si cela s'avère nécessaire. Une première question me vient : comment se fait-il que ce Mr Geoges je-ne-sais-plus-qui se croie autorisé à considérer miss Summers comme son bien propre ? Ont-ils été fiancé en un temps ?
"- Sûrement non ! Mais vous avez raison, Mr Frédérick, nous allons fumer une bonne pipe, et je vous raconterai cela tout du long. De plus, j'ai quelque part une bonne petite goutte qui va nous ravigoter !"
Timothy se leva, sortit d'un placard une bouteille de grès et deux gobelets, s'installa sur un tabouret au coin du feu et se mit à bourrer consciencieusement sa pipe. Frédérick attendait patiemment, il savait qu'avec Timothy, tout viendrait en son temps. Le vieil homme alluma la pipe de Frédérick avec un brandon sorti du foyer puis la sienne, et commença :
"-Il faut dire que miss Summers, depuis sa petite enfance, se rendait souvent à Bayton, chez ses grands-parents maternels qui y vivaient. Le grand-papa était le régisseur de Mr Steuart. La petite fille vivait donc quasiment sur le domaine. Et bien sûr elle connut les deux enfants, Mr Georges et sa sœur Belinda, qui avait son âge. Je dis avais, car miss Belinda n'est plus de ce monde, pauvre âme, elle est partie toute jeune d'une maladie de poitrine. Miss Summer qui était son amie, en eut un chagrin énorme, mais celui qui faillit en perdre l'esprit, ce fut son frère, Mr Georges.
- Cela peut se comprendre, je peux imaginer la douleur que j'aurais ressentie à perdre ma chère Sophie !
- Oui, bien sûr, mais il y a chagrin et chagrin. Mr Georges était un peu plus âgé et pour lui, miss Belinda devait en tout l'écouter et le suivre. Il faut dire que ce mr Steuart, il est très fier ! et toujours sur l'œil, si j'puis dire, le sourcil vite froncé quand il croit qu'on ne lui rend pas ce qui lui est dû ! Miss Belinda était douce, conciliante, d'une santé déjà fragile, comme une cire entre ses mains.
- Mais miss Agatha, là dedans, que faisait-elle ?
- Ma foi, elle résistait autant qu'elle le pouvait, mais elle n'était que la compagne de miss Belinda , à l'arrivée c'était la volonté de mr Georges qui emportait la mise à chaque fois !
- Je suppose que la mort de sa sœur a dû changer cela !
- Eh bien le fait est que ce Mr Georges - qui, si vous m'en croyez, a quelque chose de légèrement fissuré dans le clocher - a reporté sur miss Summers toute sa volonté de domination, et s'est fourré dans la tête que miss Summers ne ferait jamais que ce qu'il aurait décidé.
- Je pense quand même que le choix d'un mari lui revenait et qu'il n'avait rien à y voir !
- Eh ben non, justement ! Il a commencé par déclarer qu'il allait lui chercher un mari, puis assez vite il s'est dit que ce serait plus simple si c'était lui-même qui prenait la place. Il aurait alors toutes les rênes en main, vous comprenez ?
- Je vois ! mais vous m'avez dit qu'il y avait eu quelqu'un, je crois ?
- Mais oui ! Un cousin éloigné de miss Summers, qui venait des Amériques pour étudier par chez nous. Lorsque Mr Georges Steuart a su que ce cousin était chez les grands-parents, il a piqué une vraie colère. Miss Agatha s'est révoltée, a dit qu'elle verrait qui elle voudrait. Mr Georges s'est alors attaqué au dit cousin, voulant le provoquer en duel.
- Par exemple ! Que s'est-il passé ?
- Les grands-parents ont vite envoyé le cousin à Londres, et depuis, miss Summers ne se rend plus chez ses grands-parents qu'une fois l'an.
- Mais , interrogea Frédérick, qui s'inquiétait pour son ami Jeremy, Miss Agatha a-t-elle eu de la peine du départ de son cousin ?
- Pas plus que ça, je vois où vous voulez en venir ! Non, elle l'aimait bien, mais elle était si furieuse qu'elle aurait peut-être pris une mauvaise décision juste pour faire pièce à ce Mr Steuart !
- Oui, mais il est assez loin, et les routes sont mauvaises, espérons qu'il se tiendra tranquille, car cette fois il y aura non seulement Mr Norton, qui ne craint personne, mais moi-même pour lui faire entendre raison, à ce Monsieur !!
Et Frédérick vida son gobelet qui, effectivement, une fois que le feu en serait éteint, allait le "ravigotter" sérieusement !

Citation :

si vous m'en croyez, a quelque chose de légèrement fissuré dans le clocher

seigneur !!!! ils vont devoir jouer serré les copains c'est pas possible que des gens pareils existent

Les marques pages sont magnifiques

C de Villemer a écrit:

D'où il vient ce pot de sécotine ?

Mais, de Bayton Hill, chère Madame, il est parfaitement authentique si ce n'est l'époque. J'ai sué sang et eau pour le dégoter ainsi que son domaine Lythwood Hall, le tout parfaitement répertorié dans l'annuaire des demeures campagnardes du Shropshire de 1901 .

Que veux-tu, j'ai déjà une légère aversion pour les coups de foudre. Si en plus tout se passe comme sur des roulettes, je vais vous faire une jaunisse... Et puis notre beau capitaine (qui commence à séduire la Fée Clochette, si si j'ai bien vu que tu le postais aux fenêtres ) à encore quinze jours à tirer à Hanwood, il ne peut décemment les passer à boire de la goutte avec Timothy et à écouter roucouler les tourtereaux (si beaux soient-ils, merci Clinchamps pour ta jolie composition, Miss Summers n'aurait pas fait mieux... ). Et enfin, ils sont tous très sympathiques dans le Shropshire et, si les statistiques s'en mêlent, je dirais que c'est assez exceptionnel...

Alors voilà Georges Steuart, on verra bien ce qu'il advient de lui... Mais Fée Clochette clinchamps (mille excuses ) s'y est déjà fort bien attelée à notre ombrageux mystère.

[quote="MissAcacia"]

C de Villemer a écrit:

Alors voilà Georges Steuart, on verra bien ce qu'il advient de lui... Mais Fée Clochette s'y est déjà fort bien attelée à notre ombrageux mystère.

Euuhh ! je crois plutôt que c'est moi !! Fée Clochette trouvait qu'il allait mieux à mon teint !! Mais la patate est dans votre camp, mesdames !!

Citation :

si j'ai bien vu que tu le postais aux fenêtres

et voilà, je le "Darcyse" maisyapaquedarcyquiregardeparlafenêtre

moi je laisse la patate, parce que les thrillers me paniquent lorsque je les écris

Fée clochette a écrit:

et voilà, je le "Darcyse" maisyapaquedarcyquiregardeparlafenêtre

Non certes, mais peu qui s'y postent autant... et puis j'avais dit que je me moquerais...

@ Clinchamps, j'ai rectifié ma fourchaison clavecienne, et je te présente toutes mes excuses (mes excuses Clinchamps, Clinchamps mes excuses), et sans modification d'appréciation tu t'en doutes J'ai bien noté le lancer de patate . Beau coup droit. Je vais dormir dessus puisque la balle est (aussi) dans mon filet, paske là ce n'est même plus un cerveau c'est de la sauce blanche...

Citation :

c'est de la sauce blanche...

alors, elle a bien reposé la sauce blanche

Parce que même en regardant par la fenêtre, Darcy oups Capitaine Wenworth ne voit rien venir

J'attends le premier sang

Alors, MissAccacia, elle en est où ta sauce blanche !!

OUI, elle en est où????

Je viens de tout lire d'un trait... Quel talent, quelle plume, quelle culture, quelle imagination, et quel accord entre vous trois!!!

Ca va être mon feuilleton désormais, allez, allez, on bosse les filles, j'attends!!!

La sauce blanche me coule par les oreilles, je crois mais je vous passe les détails...
Avant la reprise des aventures, un petit spoiler relatif aux hirondelles de Clinchamps, pêché dans les contes de l'Alhambra... le lit qui veut

Spoiler:

Citation :

Pendant deux jours, Frederick Wentworth attendit. Georges Steuart ne se manifesta pas et aucune rumeur, si aisément répandue dans un village aussi petit que Hanwood, ne parvint à ses oreilles. Que faire ? L'inquiétude manifestée par le vieux Timothy l'incitait à ne pas traiter le sujet à la légère mais, d'un autre côté, il ne disposait pas d'assez d'élément tangibles pour aborder le sujet avec Jeremy norton, toujours prompt à s'enflammer. La seule option qui restait, pour éviter de prolonger cette attente passive qui ne correspondait pas du tout à son tempérament et commençait donc à lui peser, était de provoquer une petite conversation privée avec Miss Summers.
Par un après-midi limpide et glacé, sous le prétexte de se rendre au bureau de poste pour s'enquérir du courrier et de l'état des routes, il se rendit en visite chez les Summers. Mrs Sumers était avec sa fille au salon. Elles étaient occupées à une broderie fort complexe sur ce qui semblait être un gilet de dame. A son arrivée elles se levèrent et s'inclinèrent fort courtoisement devant lui. Elle lui demandèrent des nouvelles de sa santé et de ces de ses parents avec un sourire charmant et lui apprirent que son ami Mr. Norton était parti "voilà une heure à peine" après la visite quotidienne qu'il faisait à Miss Summers.
Frederick Wentworth endura avec un calme admirable tous les méandres de cette conversation triviale, non sans remarquer les brefs coups d'oeil que lui lançait Miss Agatha de temps à autre, et son teint légèrement coloré.

"Elle sait pourquoi je suis ici, pensa-t-il, comment ? ça je l'ignore mais elle le sait..."

Il patienta une demi-heure de plus en rongeant son frein. Ses réponses à Mrs Summers se faisaient de plus en plus brèves et Miss Agatha avait depuis longtemps abandonné toute participation à la conversation. Enfin, sa mère se leva et sortit de la pièce à la recherche d'un écheveau de soie qui lui manquait. Le Capitaine Wentworth se tourna immédiatement vers sa compagne et lui dit en baissant la voix:

"- Vous savez pourquoi je suis ici tout seul, je voulais vous parler... Nous avons peu de temps aussi je vais être direct: qu'est-ce que cette histoire à propos de Mr Steuart ? Qu'y a-t-il de vrai ? Je veux entendre votre version.

- Je savais que vous étiez au courant, répondit-elle précipitamment. J'attendais votre visite. Il va falloir aider Mr Norton, Capitaine, promettez-moi que vous allez l'aider.

- Bien sûr, mais enfin, expliquez-moi ! Vous semblez tous si inquiets. Vous-même d'ordinaire si sereine...

- C'est un homme dur, Capitaine, qui me poursuit depuis des années. Vous avez certainement entendu parler de la mort de sa soeur. Son père veut le voir faire un beau mariage pour assoir sa position dans la région car il n'y a que deux générations qu'ils ont acquis le statut de gentlemen. Il l'a éloigné de moi mais il me guette, il se fait rapporter tous mes faits et gestes. Il a déjà été violent - je suppose qu'on vous a dit...

Sur un signe de Wentworth, elle poursuivit:

- J'ai reçu un message ce matin. Il sait. Je ne sais que faire Capitaine. Pour mon cousin, c'était plus facile, je ne tenais pas à lui, j'ai pu donner des assurances et il l'a laissé tranquille. Mais pour Je... Mr Norton, c'est différent, je serai désespérée de renoncer à lui. Et pourtant quel autre choix ?

- Mais enfin, s'exclama Wentworth à mi-voix, je ne comprends pas. Pourquoi tout le monde a-t-il aussi peur devant lui ?

- C'est un homme très dangereux, répliqua Miss Agatha en baissant encore la voix. Je vous ai dit que son père l'avait éloigné. De fait il l'a envoyé en Europe, pensant que je me marierais dans l'intervalle et que son fils m'oublierait. Au lieu de l'habituel voyage de jeune homme en Italie, il a choisi l'Espagne, Tolède je crois, où il a appris le métier des armes. C'est un bretteur redoutable et son adresse à l'épée n'est surpassée que par celle qu'il déploie au couteau. C'est ce dernier moyen qu'il a employé contre mon cousin, même si ce n'est pas digne d'un homme de sa qualité. J'ai obtenu qu'il le laisse en vie...

Mrs Summers refit son apparition. Après un court moment, suffisamment long pour satisfaire aux convenances, Frederick Wentworth se leva et prit congé.

Il accueillit comme un soulagement l'air pur et glacé qui fouetta son visage. Ses idées lui parurent s'éclaircir et son esprit s'aiguiser. Après plusieurs mois de semi oisiveté à terre, le capitaine de marine refit surface et il lui sembla que toute sa fougue et sa hardiesse refluaient en lui. D'un pas décidé il se dirigea vers le bureau de poste. Le jovial aubergiste l'accueillit avec une bonne nouvelle: la neige avait durci avec le gel, autorisant une certaine reprise des liaisons avec Shrewsbury. Les conditions n'étaient pas faciles mais on pouvait passer. Wentworth se renseigna aussi discrètement que possible et sous le couvert d'une conversation générale sur la meilleure route à suivre pour Bayton Hill.

Son plan était en effet partiellement arrêté. Dans des cas comme celui-ci, la meilleure défense était peut-être l'attaque, en profitant d'un effet de surprise auquel le formidable Mr Steuart serait sûrement sensible. Tout le monde ici le craignait, il ne s'attendrait certainement pas à ce que l'on vienne le dénicher dans sa tanière. "Et ce ne sont pas les quelques heures de trajet qui vont m'en dissuader. D'ailleurs, je suis curieux de le rencontrer ce monsieur". Fallait-il en parler à Edward, ou à Jeremy Norton ? Voilà un point qui méritait réflexion.

Voilà tout ce que ma sauce blanche, momentanément solidifiée est capable de produire pour l'instant, fautes de frappe comprises...

je reprends pour mon compte une phase de Genny

Citation :

allez, on bosse les filles, j'attends!

c'est vraiment bien, Clinchamps et MissAcacia les reines du suspens, je suis suspendues à vos plumes et alors....... le gentil chevalier Wenworth enferma le méchant Steuart dans un cul de basse fosse tourmenté par la sorcière des ténêbres..... c'est super.... bravo

Parfait, MissAccacia, c'est exactement la direction que j'aurais prise ! Et que je prends, d'ailleurs !!

Citation :

En chemin, Frédérick décida de laisser pour le moment Jeremy en dehors de ses projets. Il était tout au bonheur de faire sa cour, il n'allait pas lui ternir cette heureuse période. Cependant, si il fallait vraiment en découdre, il ne pourrait le lui cacher, car Jeremy pourrait s'en sentir humilié, et il n'en était pas question.
"Je vais commencer par rencontrer les parents", se dit Frederick. "Ensuite, j'aviserai selon le déroulement de l'entrevue".
Brusquement, il se demanda quel prétexte il allait bien inventer pour justifier son absence ! Il comprit aussitôt qu'il ne fallait rien dissimuler à Edward et Agnès, leurs conseils lui seraient extrêmement utiles, et quant à Jeremy, il s'apercevrait tout juste de son absence.
Dés qu'il fut revenu, il alla trouver Edward dans son bureau, et lui conta l'histoire en quelques mots.
"Je ne suis pas surpris", dit Edward. "Mrs Summers s'était confiée à Agnès, et l'avait autorisée à m'en parler. Il faut bien peser le pour et le contre avant d'intervenir, Frédérick. Comme tu l'as pensé, Jeremy pourrait en prendre ombrage. De plus, il faut y aller avec doigté, afin de ne pas aggraver les choses. Pour l'instant ses parents semblent ne pas soutenir Georges Steuart dans sa folie, mais c'est leur fils unique et unique enfant, ils pourraient se trouver à ses côtés en cas de conflit ouvert.
- J'enrage de ne pouvoir rien faire ! Ma nature me pousse à l'action, tu le sais ! Et je crains pour Jeremy ! La détresse de miss Agatha m'a touché. Elle a été si bonne pour moi, m'a si bien aidé !
- Il me vient une idée : le grand-père de miss Agatha, bien que n'exerçant plus comme régisseur, est resté proche de Mr et Mrs Steuart. Je pense que si nous allions tous deux lui parler, il pourrait peut-être intervenir, il a connu Georges Steuart depuis l'enfance, celui-ci le respecte peut-être assez pour l'entendre.
- Tu viendrais avec moi ? Ce serait beaucoup mieux ! Nous pourrions partir demain !
- Frederick, au fur et à mesure que nous parlons, l'idée que Jeremy doit être mis au courant s'impose de plus en plus. C'est le principal intéressé, il ne peut être mis à l'écart. Il saura tout cela un jour, et je le connais, il en sera furieux ! C'est de sa fiancée qu'il s'agit, que penserait-il de nous ? Que nous le jugeons incapable ? Non, non, c'est impossible, il faut lui parler, et sans tarder !"

Et Genny merci de ton enthousiasme et de tes compliments !!

Clinchamps, bravo, c'est impeccable . Je vais faire mijoter ma sauce blanche dans les vapeurs de l'Alhambra pour laisser murir la suite (paseaba el rey moro por la ciudad de Granada...). A moins que Fée Clochette nous invoque quelque puissance occulte et concocte quelque sortilège mystérieux ou autre philtre dans son chaudron.

@Genny, merci

Ningunas fuerzas ocultes pueden ayudar par contre Bravo Clinchamps et MissAcacia, vous avez gagnez le gros lot, et le droit de continuer trop bien

OUPS Merci Genny, merci beaucoup pour les compliments. Quand nous rejoins-tu ?

Encore une petite rincette (expression du coin pour un dernier p'tit coup ... à boire ! )y no hablo castellano, pero lo entiendo un poco !

Citation :

Lorsque Jeremy Norton revint de sa visite quotidienne à miss Agatha, il n'était pas aussi heureux qu'il aurait souhaité l'être. Il avait trouvé sa fiancée agitée, allant du fauteuil au piano, puis demandant à sortir pour changer d'avis avant d'avoir franchi la porte. Comme il s'en étonnait (cela lui ressemblait si peu !) elle s'était dérobée devant ses questions, et il était parti le cœur serré d'une crainte qu'il n'arrivait pas à dominer. Sa nature directe et simple ne lui permettait pas d'appréhender une telle situation. Il allait au plus simple, et se demandait si la miss Agatha du jour de Noël était la même que celle d'aujourd'hui ? Après tout, il ne la connaissait pas depuis si longtemps ! Mais cette pensée lui déchira le cœur : non, il était sûr de lui, de ses sentiments, sûr qu'il ne s'était pas trompé en lui donnant sa foi, il y avait quelque chose ! Aussi, lorsqu'il trouva Frederick installé dans le salon en rentrant, il alla droit vers lui afin de lui confier son trouble, certain de trouver une oreille attentive et amicale.
Dès ses premiers mots, Frederick l'interrompit :
"Ah ! Jeremy ! je suis heureux que vous abordiez ce sujet, justement, je voulais vous dire .... Allons, allons, asseyez-vous, vous voilà blanc comme un linge ! Ne craignez rien, je vous rassure en un mot, tout de suite : elle vous aime, n'en doutez pas ! elle vous aime, vous dis-je ! Cela va-t-il mieux ? Oui, les couleurs reviennent. "
Il se dirigea vers un buffet d'où il sortit une carafe et un verre :
" Tenez, avalez une goutte de ce barndy qu'Edward réserve pour les grandes occasions."
Jeremy but, puis interrogea anxieusement :
"- Que vouliez-vous me dire, Frederick ? Est-ce en rapport avec ma chère Agatha ? Je l'ai trouvée si bizarre aujourd'hui !
- Patientez une seconde, voulez-vous, je vais chercher Edward, nous allons vous expliquer tout cela." et Frederick quitta la pièce un instant, revenant aussitôt avec son frère.
Edward, de sa voix calme et apaisante, eut à cœur de commencer par rassurer le jeune homme.
" - Je vois que mon frère a encore cru qu'il montait à l'abordage, et qu'il est parti sabre au clair ! Mais comme il vous l'a dit, les sentiments de miss Agatha ne sont en rien concernés. Au contraire, c'est parce qu'elle tient tant à vous qu'elle est si inquiète. Allons, écoutez-moi sans m'interrompre, calmement, et ensuite, nous réfléchirons ensemble sur ce qu'il convient de faire."
Edward narra par le menu à Jeremy l'histoire de Georges Steuart, et comment son obsession rendait la vie de miss Agatha difficile, lui faisant craindre le pire à son sujet.
Comme Edward l'avait supposé, Jeremy ne tenait plus en place, lorsque Frederick suggéra une intervention de sa part ou de celle d'Edward, il se cabra et prit aussitôt la mouche :
"Il est de mon absolu devoir, et seulement du mien, d'aller trouver cet énergumène et de lui expliquer clairement ce qu'il en est ! J'apprécie votre aide, à tous deux, mais en aucun cas je ne dois m'abriter derrière vous !
- Il n'est pas question de cela, mais êtes-vous de taille à affronter un homme qui se bat aussi bien à l'épée qu'au couteau ? Et sans trop de règles, j'ai bien l'impression ! Il faut absolument trouver une solution pour éviter un affrontement, tout en dissuadant définitivement cet homme de continuer à vouloir régenter la vie de miss Agatha !

J'avoue que je ne vois pas comment ils vont s'en sortir, les pauvres ! Là, on quitte Jane et on se dirige d'un bon pas vers Wilkie Collins !!

Et si on lui faisait faire une chute de cheval, à cet olibrius ? les chemins sont si verglacés !!

et pourquoi pas jouer Miss Agatha aux dés Clinchamps et alors, qu'arriva-t-il ?