Nouvelle lecture de groupe Nord & Sud : Semaine 3, chapitres 25 (vol.1) à 11 (vol.2)

Semaine 3, chapitres 25 (vol.1) à 11 (vol.2)

A ce stade, nous sommes au cœur du roman et nous avons eu le temps de nous familiariser avec les personnages. Nous aimons déjà certains et moins d'autres?
Quelles sont vos impressions? Qu'aimez vous dans cette partie? Quelles sont vos commentaires concernant le style, le rythme, l'enchainement des événements, ...

Bonne lecture

comme j'ai fini cette 3e partie dimanche, je poste mes commentaires, je trouve que c'est plus enlevé que les 2 premières, sans doute parce qu'il s'y passe plus d’événements. le rythme est plus rapide les phrases plus courtes, la répétition de certains mots, pour John Thornton c'est : il devait achever, il devait faire en sorte, et devait rentrer et affronter tout cela parce qu'il doit s'efforcer de chasser Margaret de ses pensées.
Madame thornton me parait plus sympathique, cette femme forte va jusqu'à chanceler quand elle apprend que Margaret refuse la demande en mariage de John.
et John Thornton à son tour me parait plus touchant, sa façon d'envoyer des fruits chez les Hale et de les apporter lui même d'en le seul espoir d’apercevoir Margaret.
pour Margaret le décès de Bessy l'oblige encore à prendre sur elle et à faire face à des responsabilités.
j'ai beaucoup apprécié cette phrase : Margaret l'anglicane, Higgins le mécréant, et son père le dissident s’agenouillèrent ensemble pour prier et cela ne leur fit aucun mal.
d'ailleurs on apprend que les dissidents étaient en faveur de la paix et refusaient la guerre, j'apprécie toujours mr Hale.
Margaret s'adapte tellement bien au nord qu'elle parle le langage des filatures, au grand dam de sa mère! :
Madame Thornton aurait elle perdue une fille ? je ne comprends pas trop ce qui est suggéré dans ce passage lors de sa visite chez les Hale!
et les événements arrivent en cascade;
Fréderick arrive pour voir sa mère juste avant qu'elle ne meure, Dixon rencontre Léonard, un vaurien qui connait Frédérick, Thornton surprend Margaret qui raccompagne son Frère à la gare, Léonard se trouve là aussi et une dispute s'en suit avec Frédérick,mort de Léonard, enquête, mensonge de Margaret et John en magistrat classe l'affaire malgré son doute au sujet de Margaret, et Boucher se suicide.
je suis étonnée aussi d'apprendre dans cette partie que les femmes de la haute société n'assistaient pas aux obsèques, même de leur proche, pour cause d"émotivité!

Cette troisième partie est celle qui m'a le plus émue pour le moment.

D'abord, la mort de Bessy: cette scène est vraiment poignante, la douleur d'Higgins fait vraiment pitié, c'est à vous fendre le coeur... la relation qui s'instaure entre lui, Mr Hale et Margaret est très intéressante.
Et puis, les retrouvailles avec Frederick sont bouleversantes. La relation entre lui et ses parents est très forte, mais j'ai surtout aimé voir cette affection innée qui s'instaure entre lui et Margaret (alors qu'au fond, ils se connaissent assez peu). La mort de la mère est très éprouvante, et on ne peut s'empêcher d'avoir énormément de peine pour Mr Hale à ce moment là (d'ailleurs, ces chapitres m'ont complètement réconciliée avec ce personnage).
Et puis, toute l'affaire Leonards, qui va être l'occasion pour Margaret de trembler, mais aussi de se découvrir des sentiments pour Mr Thornton, même si elle n'en a pas encore conscience.
En ce qui concerne le suicide de Boucher, cette partie là m'a moins émue que dans l'adaptation. Sans doute est-ce dû au talent de l'acteur qui joue Boucher...

breizh a écrit:

Madame Thornton aurait elle perdue une fille ? je ne comprends pas trop ce qui est suggéré dans ce passage lors de sa visite chez les Hale! Question

Je pense que cela fait effectivement référence à une petite fille qu'elle aurait perdu il y a longtemps...

Cette partie est effectivement la plus triste je trouve, entre la mort de Bessy et celle de Mrs Hale...

Mais c'est celle où Mr Thornton apparaît le plus touchant (puis il a arrêté les discours relous ). Quand il apporte les fruits à Mrs Hale juste après que Margaret l'a refusé ou mieux encore quand il fait stopper l'enquête de police pour éviter des ennuis à Margaret, alors qu'il sait qu'elle a menti et qu'en plus il est jaloux (et que ce serait l'occasion de de venger d'elle)...je suis juste comme ça :

Et Margaret qui ne sait pas qu'il a assisté aux obsèques de sa mère et qui croit qu'il a juste envoyé sa voiture suivre le cortège ! Pour une fois qu'on aurait eu besoin que Dixon se montre bavarde !

Les retrouvailles avec Frederick sont très émouvantes et comme Mani, j'ai aimé cette complicité immédiate entre frère et sœur, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés depuis l'enfance.

Je trouve d'ailleurs que N&S, en plus d'être une histoire d'amour et une peinture sociale, est également un roman sur la famille, notamment sur les relations entre parents et enfants. Deux relations père-fille très fortes, Margaret/Mr Hale (qui est presque œdipienne parfois) et Nicholas/Bessy...c'est d'autant plus frappant qu'on est quand même à une époque où les filles avaient généralement moins d'importance aux yeux de leur père que les garçons. Et une relation mère-fils assez intense, celle de John et Mrs Thornton (et aussi celle de Mrs Hale et Frederick, même si c'est différent à cause de la situation de Fred).

Pour Mrs Thornton, il est effectivement dit qu'elle a perdu une fille en bas âge.


Sinon je pense que les sentiments de Margaret envers John commencent à se montrer au moment où elle apprend qu'il a fait stopper l'enquête alors qu'il sait qu'elle était là : la façon dont elle se torture parce qu'il sait qu'elle a menti et qu'elle pense qu'il a une mauvaise opinion d'elle ne peut pas être seulement dû à la fierté...ça l'embête qu'il pense du mal d'elle parce que...parce que...bah alors Margaret, serait-ce qu'on craque un tantinet pour Mr Thornton (oui je parle aux personnages pendant ma lecture ^^) ?


ps : un petit fait anecdotique. Dans le livre, le mari d'Edith s'appelle Cosmo mais dans l'adaptation c'est Maxwell (du moins il me semble)...J'ai trouvé ça bizarre qu'ils aient changé ^^.

aaaah, j'avais écrit un roman, je viens de tout perdre Du coup, je recommence
Dans cette troisième partie, tout va de mal en pire pour la pauvre Margaret. Elle perd son amie, puis sa mère. John Thornton est choupinou avec ses paniers de fruits qu'il apporte lui-même, mais absolument pas pour croiser Margaret par hasard .
Margaret ne se retrouve tout de même pas si seule que ça, puisqu'elle peut enfin compter un peu plus sur son père et sur son frère. ça m'a un peu étonnée qu'il ne la reconnaisse pas de suite quand il se présente à la porte. Je sais qu'il ne se sont pas vu depuis longtemps et qu'elle était encore un petite fille lorsqu'il a été contraint de partir, mais tout de même. Malgré ça, c'est vrai qu'ils renouent des liens assez vite.
Frederick rentre juste à temps pour voir sa mère, mais finalement, sa présence angoisse tout le monde, puisqu'il peut être arrêter à tout instant, surtout après les révélations de Dixon. Ils jouent quand même de malchance, car la présence de Léonards à Milton était quand même assez improbable. Quant à le croiser à la gare, c'est vraiment pas de bol.

Une chose m'a un peu choquée, il est dit que Nicholas Higgins porte du noir pour la mort de Mrs Hale, mais pas pour celle de sa propre fille. Une autre chose (je me choque facilement, non ?) est que les femmes n'assistent généralement pas aux enterrement, car elles sont trop émotives
On assiste aussi au retour indirecte de Mr. Lennox dans l'histoire. Je m'étonnais qu'un personnage qui fait une demande en mariage dans les premiers chapitre n'apparaisse plus. J'imagine que son rôle va encore s'étoffer, et qu'il va à son tour rendre John jaloux .

Puis on angoisse un peu pour Margaret, contrainte de mentir pour protéger son frère. Comme Elizabeth-Bennet, je pense qu'a ce moment Margaret est sincèrement touchée que Thornton se soit arrangé pour classer l'affaire.
Cette partie est vraiment sombre, puisqu'elle s'achève avec une troisième mort, celle du voisin des Higgins, Boucher. Surtout qu'il meurt en laissant 6 enfants de moins de 8 ans (donc, pas encore en âge de travailler, même à cette époque) à sa femme

Beaucoup d'évènements surviennent dans cette partie et elle est sans contexte la plus poignante avec toutes ces morts : Bessy (je m'étais imaginé qu'elle allait être employée chez les Hale et qu'elle recouvrerait sa santé !) , Mrs Hale (Mr Hale devient effectivement un peu plus sympathique, mais j'ai presque envie de dire qu'il aurait dû montrer sa sollicitude et son amour avant !), Léonard, Boucher.

Frédérik apparaît pour la première fois et de façon très brève, dans des circonstances douloureuses, mais il a la chance d'arriver à temps pour revoir sa mère. J'ai beaucoup apprécié la complicité et la tendresse qui le reliait à Margaret qui trouve enfin quelqu'un sur qui s'appuyer, mais pas pour longtemps hélas.

L'attitude de Margaret envers Mr Thornton est toujours ambigüe, mais elle commence sérieusement à se poser des questions et à prendre en compte les sentiments qu'il peut avoir pour elle, ou plutôt ce qu'il peut penser d'elle. Elle ne supporte pas l'idée de l'avoir déçu et d'être tombée de son estime à cause de son mensonge. Quant à Mr Thornton, il me devient un peu plus sympathique (non, je ne crois pas avoir succombé !) de par sa sollicitude envers Mrs Hale, et surtout son attitude envers Margaret elle même alors qu'il est persuadé qu'elle a menti, mais fait arrêter l'enquête par amour , malgré sa jalousie. En cela et en cela seulement je suis

Je viens de terminer ma lecture de cette deuxième partie et je poste mes impressions...j'ai quand même l'impression que j'ai pris le train dans cette lecture pour éviter de prendre trop de retard par rapport à vous toutes...

Dès le début, je suis extrêmement surprise par la réaction de Margaret : deux déclarations d'amour qu'elle trouve pénibles... (je m'en serais contentée d'une seule, moua...), puis la comparaison entre les deux (c'est tout à fait humain et féminin), ensuite les regrets (ah, quand même...!!) d'avoir pu laisser paraître des sentiments...

Un moment touchant entre Margaret et sa mère apporte plus d'humanité et de sentiment maternel à Mrs Hale. Pourtant, je n'ai pas aimé lorsqu'elle fait la remarque sur Frederick..."il était plus bel enfant que toi"...bon elle est mourante et c'est sa mère, faut pas lui en vouloir.

Encore un passage que j'adore avec le fait que l'on sache ce que ressent John au sujet de Margaret (il repense à ses toilettes,...)

Le retour de John et la confrontation avec sa mère...superbe. Cet amour d'une mère et le fait qu'elle prenne le parti de son fils...elle méprise Margaret et John prend encore la défense de celle-ci...

La mort de Bessy : poignante, touchante...Margaret qui doit se montrer une nouvelle fois forte et responsable...Nicholas m'a fait

La discussion entre Mrs Thornton et Mrs Hale au sujet de Margaret : le fait qu'elle demande qu'elle s'occupe de sa fille quand l'heure sera arrivée...ça m'étonne un peu mais bon peut-être qu'avant cela se faisait...

La scène de la gare, j'ai encore l'adaptation dans la tête et finalement le roman transcrit parfaitement les émotions et réactions de John et Margaret.

Puis mort de Leonard, enquête, John qui s'occupe de cette affaire...cela donne un aspect policier du roman et cela m'a bien plu...

Deuxième partie très dense avec beaucoup de morts, un regard nouveau de Margaret sur ce que ressent réellement John, une approche policière, un Frederick qui sème le doute dans la tête de John (vu son regard et son expression froide et distante...)...j'ai adoré et cela me donne encore envie d'en savoir plus et de continuer ma lecture...

Judi a écrit:

Pourtant, je n'ai pas aimé lorsqu'elle fait la remarque sur Frederick..."il était plus bel enfant que toi"...bon elle est mourante et c'est sa mère, faut pas lui en vouloir.

J'ai même trouvé cela cruel de sa part !

Tu m'étonnes...même mourante...on ne fait pas de différence entre ses enfants...un moment de faiblesse de la part de Mrs Hale ou alors elle commençait à perdre la tête, je pense...

c'est vrai que cette réflexion est cruelle, et je pense que c'est aussi peut être la raison pour laquelle elle a laissé sa fille partir chez sa soeur, elle avait moins d'affection pour elle que pour son fils et je pense que si margaret est si proche de son pére c'est que lui a surement compensé cet amour :

je pense swan que ce sont les événements personnels qui te font voir ce roman plus noir qu'il ne l'est réellement car il y a du positif ne serait ce que pour Margaret qui après avoir vécu une vie oisive chez sa tante et qui a trouvé triste de quitter Helstone le village de son enfance, va se découvrir une vraie passion pour Milton, ses habitants, ses industries, ses ouvriers, les luttes incessantes qui donnent finalement un vrai sens à la vie. son frère revient voir sa mère une dernière fois c'est vrai, mais lui sa vie maintenant elle est ailleurs, sa vraie famille est depuis un certain temps en Espagne.
d'ailleurs je comprends qu'elle ait eu du mal à reconnaître sont frère car moi même n'ayant pas vu un des mes frères pendant 20 ans, même en ayant des photos de temps en temps , je n'ai pu que le trouver changer! autre pays autre culture!
même pour John Thornton qui jusque là n'avait jamais trouver aucune femme intéressante, va découvrir enfin le grand amour, et découvrir grâce à Margaret l'univers des ouvriers, et Higgins se rendre compte que tout n'est pas forcement rose du côté des patrons!

swan a écrit:

Sinon oui moi aussi je trouve la mère un peu cruelle de faire une différence entre ses enfants et de l'exprimer. J'ai l'impression que les parents sont un brin égoïstes...

On a mal au coeur pour Margaret, et j'ai été étonnée que EG ne parle pas d'un sentiment de jalousie de la part de Margaret mais en réfléchissant on se dit: c'est son frère, et on est pas forcément jaloux de son frère ou de sa soeur. Et puis surtout il faut se replacer à l'époque: le garçon passe avant les filles et c'est le même chez les Thornton: Mrs Thornton tient son fils en haute estime pour ne pas dire qu'elle l'aime plus! Cette mentalité exisatit à l'époque et encore chez certaines personnes agées et dans d'autres cultures. Donc au final, ce n'est pas si choquant, peut-être EG a-t-elle également voulu ouvrir les yeux des ses lecteurs sur cette situation?

A part ça, je vous rattrape au niveau de la lecture: le roman devient vraiment prennant, j'ai moins de travail et je me trouve une place assise dans les transports en commun en ce moment . Vive l'écologie!

Partie très triste en effet, mais très touchante. Les attentions de Thornton envers Mrs Hale sont emplies de gentillesse et montrent que quoique Margaret ait pu lui dire pendant leur dramatique tête à tête après l'émeute, c'est un gentleman .

La mort de Miss Hale est une tragédie, mais encore plus peut-être pour Margaret qui se retrouve une fois de plus chef de famille devant la dévastation de son père. J'ai moi aussi beaucoup aimé la forte affection qui lie Margaret à Frederick. Ils se retrouvent et se découvrent à une période horrible de leur vie, mais se soutiennent. Margaret peut enfin souffler un peu et s'appuyer sur quelqu'un, et pas n'importe qui. L'irruption soudaine de Leonards vient troubler le deuil familial. J'ai été déçue que Mr Bell ne puisse pas venir à l'enterrement, mais ici encore je suis trop influencée par l'adaptation. J'ai aussi beaucoup pensé à elle au cours de la scène de la gare. Encore un poids de plus pour Margaret que de ne pas savoir si Frederick va pouvoir aller à Londres puis regagner l'Espagne sans encombre.

Margaret est toujours maîtresse d'elle-même, surtout devant le policier. J'ai été frappée une nouvelle fois par l'impression qu'il a d'elle, sa fierté et son port de reine, éléments que me semble-t-il l'actrice de l'adaptation ne rend pas pleinement. Dans l'ensemble de cette partie, je me suis davantage attachée à elle, en compatissant avec elle suite aux deuils qui la touchent. Pour quelqu'un qui avait une vie facile et luxueuse à Londres pendant des années, que de changements en si peu de temps. Et pourtant elle apprend à apprécier Milton, grâce à Bessy mais aussi grâce à Nicholas, brisé par l'échec de la grève et par la mort de sa fille. J'ai beaucoup aimé ses dialogues intérieurs au cours desquels elle analyse ses sentiments pour Thornton, s'interroge, se torture. Ses réflexions me l'ont rendue très proche.

En dépit de l'omniprésence de la mort, j'ai beaucoup aimé cette partie riche en rebondissements et en relations humaines.
Le chapitre 26 Mother and Son est très intéressant car Mrs Thorton est une maîtresse femme qui souffre pour son fils et du même coup se met à détester Margaret. On sent toute son impuissance et son incompréhension face à une situation qu'elle ne maîtrise pas alors qu'elle est habituée à tout contrôler.
Le retour de Frederickest bien sûr l'élément important de cette partie car sans la maladie et la mort de Mrs Hale l'auteur ne pouvait le faire revenir!! Pour une fois Margaret trouve une épaule sur laquelle s'appuyer et leur complicité lui permet de redevenir une jeune fille de 19 ans, de reprendre sa place dans la famille. Mais dès le décès de sa mère, devant l'accablement de Frederick, elle est contrainte de mettre sa douleur entre parenthèses et de penser aux autres plutôt qu'à elle.
J'ai été étonnée de laréaction de Margaret à la mort de Bessy, on dirait qu'elle a peu de chagrin ou qu'elle s'y attendait tellement ou que la mort de sa propre mère dépasse tout, je ne sais pas trop.
Il y aurait aussi beaucoup à dire sur Higgins et Boucher, les syndicats et leurs limites, finalement l'ouvrier pris en étau entre le patron intransigeant et un syndicat qui l'est tout autant. La deszcription de ce monde -là est très intéressant.
J'en termine là car autour de moi certains réclament à manger de toute urgence!!

pour répondre à Miss Maureen, c'est vrai les garçons passaient avant les filles à cette époque, mais je pense que Mme Thorton admire son fils qui, après le suicide de son père, arrête l'école pour travailler et nourrit sa mère et sa sœur et par sa volonté et son courage réussit à remonter dans l'échelle sociale, elle se rend compte que sa fille n'est pas de la même trempe, plus superficielle peut être parce que trop gâtée!

J'ai pris un peu de retard dans ma lecture car cette partie m'a parue plus laborieuse à lire que la précédente et pas seulement parcequ'elle est plus longue. Le chapitre 3 "Consolation aux affligés" notamment m'a paru interminable sur le fond et sur la forme mais j'aime beaucoup les deux dernières phrases :"Margareth l'anglicane , son père le dissident et Higgins le mécréant s'agenouillèrent ensemble. Cela ne leur fit aucun mal". Je suis frappée d'une manière générale par la bienveillance de E.G. envers tous ses personnages quelques soient leurs croyances , leur caractère , leur condition sociale. Elle les dépeint avec justesse et impartialité , elle montre leurs défauts tout en dégageant toujours ce qu'il y a de bon en eux.

J'ai vécu l'arrivée de Frédéric comme une bouffée d'air frais dans la monotonie morbide du quotidien des Hale. Malheureusement ce répit est de courte de durée. J'ai beaucoup aimé la scène où les deux enfants sont réunis au chevet de leur mère.

C'est Margareth qui est chargée par Mme Hale de faire venir Frédéric , preuve supplémentaire qu'il n'y a décidément aucune communication entre Mr Hale et sa femme.
D'ailleurs on fait supporter à Margareth tous les fardeaux dans cette partie : c'est elle qui accompagne son frère à la gare , seule , tard le soir , je n'ai pas compris que Mr Hale ne s'en charge pas , il n'y avait aucune raison qu'il n'y aille pas lui-même, cela aurait épargné la réputation et la sécurité de Margareth. Ensuite Mr Hale lui laisse la charge de préparer les obsèques de sa propre mère (j'ai trouvé cela très dur). Parfois la vie fait que l'on a pas le choix mais là il manque à ses devoirs de père. Il ne se soucie même pas des sentiments de sa fille , il lui demande de prier pour lui , il est rempli de son propre chagrin et néglige totalement celui de sa fille.
Je sais que depuis le début je suis très critique à son encontre et par moments il a pu m'émouvoir mais c'est un mari et un père si défaillant qu'il m'est devenu non seulement insupportable mais odieux. Son égoïsme , son aveuglement ont de telles conséquences! Seule Margareth ne lui reproche rien mais cela ne compte pas parcequ'elle a une âme de martyre.

La solitude de Margareth qui se ressent dès les premières pages du roman est plus forte que jamais et quasiment revendiquée par l'héroïne dans le chapitre 10 "Expiation" : "Non , elle garderait son secret et en porterait seule le fardeau. Elle se présenterait seule à Dieu et implorerait son absolution. Elle subirait seule sa disgrâce aux yeux de Mr Thornton. " Cette solitude éclate au moment de son évanouissement , j'ai trouvé ce passage particulièrement poignant.

Le snobisme de Margareth était un héritage de sa mère et j'ai été frappée de voir (je ne l'avais pas remarqué la première fois) que ce snobisme mourrait avec Mme Hale. Margareth parle de sa propre grandeur ou supériorité "imaginaire" et voit tout de suite Mr Thornton avec un regard neuf , elle le qualifie même de "gentleman".

J'ai aimé aussi les prémices du sentiment amoureux chez Margareth , leur progression et le fait qu'elle se sente perdue : "Comment se faisait-il que cet homme hantât son imagination avec une telle persistance?". Attends un peu Margareth et tu finiras par comprendre. Je la trouve plus humaine comme cela; J'ai adoré le parallèle avec la propre réaction de John " Elle trouvait du plaisir à sentir qu'elle le respectait infiniment. Il ne pouvait l'en empêcher."

D'ailleurs dans toute cette partie John montre sa grandeur d'âme et sa délicatesse. J'ai aimé qu'il ne soit pas parfait et qu'il souhaite que Margareth aille mal (après la mort de sa mère) pour qu'elle ait besoin de lui. C'est tellement humain et fort bien exprimé par E.G..

Je poursuis ma lecture en espérant qu'elle sera plus légère.

Ces chapitres sont pleins d'événements tristes et de non dits qui donnent plus de complexité à la relation Margaret / John. La fin de la grève apporte son lot de malheurs pour les ouvriers ainsi que pour le patronat. La perte du travail et l'accentuation de leurs difficultés, met les ouvriers dans une situation des plus critiques. D'un autre côté, Thornton essaye de reprendre péniblement son activité avec des ouvriers non formés et des productions qui 's'en ressentent tant sur la quantité que sur la qualité. L'étau se resserre autour de lui mais il y fait face avec son acharnement et sa détermination habituels. Bessy meurt, Nicolas est émouvant dans son chagrin. Il se rapproche des Hale, notamment du père de Margaret sur l'insistance de cette dernière et y trouve réconfort et amitié. Cette partie amortit un peu la lourdeur de l'atmosphère et allège un peu le poids des peines.
Boucher est mis en quarantaine. Thornton éconduit par Margaret, recherche sa compagnie même inconsciemment et montre des facettes de son caractères méconnues jusqu'à maintenant. Il fait livrer des fruits à Mrs Hale. Une des pistes vers le cœur de Maraget qui commence à se poser des questions à son sujet.
On s'est tous posé la question : A partir de quel moment, Maragret a t-elle commencé à aimer John? Dans un précédent post, j'ai émis l'hypothèse que c'était dès le début, même si elle ne s'en rendait pas compte, occupée telle qu'elle était à se faire sur lui une image des plus négative. Le fait qu'il lui tienne tête en quelque sorte, qu'il soit différent par son autorité, son leadership et sa forte personnalité, était attractif en soi. Elle n'était pas indifférente et la violence qu'elle mettait à le critiquer, à contester ses méthodes et sa façon de voir les choses, était un indice à mon sens.
Mrs Hale a recours à un étrange arrangement avec , Mrs Thornton à qui elle demande de veiller sur sa fille après sa mort. L'attitude Mrs Thornton est froide et distante et elle essaye de faire en sorte que l'engagement soit le plus détaché possible.

Citation :

J'ai vécu l'arrivée de Frédéric comme une bouffée d'air frais dans la monotonie morbide du quotidien des Hale. Malheureusement ce répit est de courte de durée. J'ai beaucoup aimé la scène où les deux enfants sont réunis au chevet de leur mère.

.

Frederick fait son apparition, telle une bouffée d'air frais, dans ce Nord confiné par l'industrie et les malheurs qui s'abattent les uns après les autre sur les Hale et leurs amis. Cela permet à sa mère de mourir entourée de ses enfants. Leonards, un personnage vil et cupide, aperçoit Frederick, le reconnaît à la gare où Margaret l'a raccompagné. Bien décidé à toucher la prime promise pour l'arrestation de Frederick, tente de l'agripper, fait une chute fatale et meurt peu après son transfert à l'hôpital. Cet incident met Margaret dans une situation délicate car il Il y a eu des témoins, dont Thornton.
Cette partie des évènements va révéler à Maragaret, d'avantage, ses préjugés concernant Jonh, et elle constate qu'il est bien différent de ce qu'elle a longtemps pensé de lui. Encore une étape de franchie vers le cœur de Maragret?

Boucher après des jours à errer et ayant compris l'impasse et la solitude dans lesquelles son attitude lors des grèves, l'a mis, se suicide
Sa femme meurt peu après et Higgings recueille les enfants.
Nous constatons ici également la nature de Higgins qui n'hésite pas une seconde à prendre des responsabilités qu'il n'était pas bien obligé de prendre. De même que la solidarité des voisins.
Les relations de Thornton et Margaret se dégradent encore et encore : elle commence à prendre conscience de sa vraie nature et se rend compte qu'il ne mérite pas les critiques qu'elle lui a faites, d'autant plus qu'il a mis fin à l'enquête sur la mort de Leonards . Thornton prend de l'importance dans le cœur de Margaret, en même temps qu'elle sente qu'elle l'a perdu.
A t-elle simplement ouvert les yeux sur ce qu'elle a essayé énergiquement de taire en elle? Comme dirait Shakespeare, "that's the question".

Lady Prisca a écrit:

j'aime beaucoup les deux dernières phrases :"Margareth l'anglicane , son père le dissident et Higgins le mécréant s'agenouillèrent ensemble. Cela ne leur fit aucun mal". Je suis frappée d'une manière générale par la bienveillance de E.G. envers tous ses personnages quelques soient leurs croyances , leur caractère , leur condition sociale. Elle les dépeint avec justesse et impartialité , elle montre leurs défauts tout en dégageant toujours ce qu'il y a de bon en eux.

J'aime moi aussi beaucoup cette phrase, on s'imagine facilement cette scène qui nous rappelle d'être unis malgré nos différences.

Merci Ysabelle pour ce résumé!

Nat2a a écrit:

J'ai été étonnée de laréaction de Margaret à la mort de Bessy, on dirait qu'elle a peu de chagrin ou qu'elle s'y attendait tellement ou que la mort de sa propre mère dépasse tout, je ne sais pas trop.

J'ai ressenti le même étonnement que toi. C'est comme si Bessy était plus une bonne action qu'une amie pour Margareth. Ou bien la piété de Margareth lui fait-elle accepter la mort plus facilement ? Depuis le début du roman elle est obligée de renoncer peu à peu à tout ce qui lui est cher et elle fait preuve à chaque fois d'une remarquable adaptabilité.