Lecture de groupe estivale 2012 : Partie de Pêche au Yémen de P. Torday. Semaine 3: ch. 18 à 26 inclus.

J'ai cette semaine l'honneur d'ouvrir les discussions sur la 3ème partie de cette première lecture de groupe estivale

Cette 3ème partie ne m'a guère emballée je l'avoue je me, suis de nouveau ennuyée : le couple Harriett / Robert ne m'intéresse pas (les coulisses politiques de l'affaire m'intéressent un peu plus à vrai dire, mais la focalisation sur le personnage de Robert m'a agacée, après tout il est retenu en Iran avec tout son groupe et on n'évoque jamais ses compagnons d'infortune ou très peu).

Seul point positif de cette partie à mon sens, les descriptions du Yémen, qui font voyager (mais elles n'ont pas réussi à me donner envie de poursuivre cette lecture ) et la pseudo autobiographie de Peter Maxwell

Je ne regrette pas d'avoir opté pour la VF car cela me permet de lire d'autres choses en parallèle et de bénéficier des notes de la traductrice (je m'amuse d'ailleurs à comparer les deux versions VO et VF).

J'ai en particulier apprécié l'explication de cette expression employée par Fred dans le chapitre 18 :

Citation :

"Peter Maxwell wants 'clear blue water' between the government and the Yemen salmon projet"

La traductrice expliquant qu'il s'agit d'une expression datant du XIXème siècle, utilisée en compétitions d'aviron

J'ai aussi apprécié la traduction de l'article du Telegraph (même chapitre) :

Citation :

"Le Premier ministre a d'autres poissons-chats à fouetter" / "Prime minister has other fish to fry"

J'ai été obligée de feuilleter mon exemplaire, je ne me rappelais même plus de quoi ça parlait
Pas trop d'avis en fait, ça se lit vite donc c'est un point positif, après c'est loin de me laisser un souvenir impérissable. C'est dommage parce que l'idée de base est sympa, mais je trouve qu'il y a trop de choses qui s'entremêlent et qui n'ont rien à y faire (par exemple, l'histoire de Robert, je ne vois pas son intérêt dans l'histoire, en fait, je me rends compte que j'ai définitivement préféré le film qui a rendu l'histoire plus intéressante parce que en lisant le livre, je m'ennuie un peu...)
Après ce n'est pas une lecture désagréable, ça se lit vite et facilement, c'est juste qu'il manque quelque chose...
D'ailleurs, il y a un truc qui m'a échappé, c'est assez vague dans le livre:le rêve de de Fred à propos de sa nuit avec Harriett, c'est juste un rêve ou ça s'est réellement passé?

Bon, je ne vois pas trop que dire d'autre, je vous laisse la parole^^

ju a écrit:

c'est juste un rêve ou ça s'est réellement passé?

Je n'ai pas encore entamé la lecture de la dernière partie mais je m'attendais à trouver une confirmation (que cela s'est bien produit) un peu plus tard dans la roman

J'ai fini cette troisième partie ce matin j'ai d'ailleurs lu un chapitre de trop ^^
Et encore une fois je suis loin d'être enthousiaste concernant cette lecture mais j'ai quand même préféré cette partie à la deuxième je ne saurais dire pourquoi, peut être parce que j'ai vraiment l'impression que le projet se concrétise et ce n'est plus une succession de discussions sur les possibles aménagements nécessaires au projet.
J'ai quand même je dois l'avouer sauté une bonne partie de la première partie de la biographie de Peter Maxwell, celle concernant l'émission était un peu plus intéressante et rigolote.

Je suis d'accord avec serendipity, j'ai aussi beaucoup apprécié toute la partie qui se passe au Yémen et je plussoie tout à fait ju sur le fait qu'il y beaucoup trop d’éléments dans ce livre, je me suis fait exactement la même réflexion concernant l'affaire Robert, je trouve qu'elle n'apporte absolument rien à l'histoire et clairement je trouve qu'elle ne sert à rien à part meubler un peu l'histoire.
C'est un reproche que j'avais déjà fait lors de la deuxième partie mais je trouve que les trop nombreux éléments de ce livre qui n'ont aucun véritable lien ne font que rendre le livre assez confus
J'étais quand même contente qu'on revienne à un style de narration plus classique et que cette partie n'ait pas été une succession d'articles/documents officiels.

Bon allez dernière partie maintenant c'est grave de se réjouir de l'avoir bientôt fini ?

Je vous rejoins sur le sentiment que cette troisième partie marque le pas au niveau du rythme et de l'humour à nouveau!

Pourtant des évènements notables se produisent :
- le revirement des politiques par rapport au projet,
- la perte par Alfred Jones de son poste,
- son ralliement à la firme où travaille Harriet,
- l'incompréhension grandissante entre sa femme et lui.
- Du côté de Harriet, son inquiétude grandissante pour Robert,
- les dessous d'une guerre qui affleurent dans le rapport du Hansard.

Les récits continuent de s'entrecroiser, mêlant tous les évènements et les points de vue en cours. Tout devient plus "sérieux".

Le voyage au Yemen dans le journal de Alfred Jones donne lieu à des descriptions que j'ai beaucoup aimées : je ne connais pas ce pays, mais l'auteur m'en a donné une idée -peut-être est-elle fausse, d'ailleurs?- qui m'a donné envie de le voir de plus près.
A noter que le docteur Jones a un sens de la description qui contraste avec sa difficulté à décrire ses propres sentiments...

Deux beaux "morceaux" à signaler où l'humour reprend ses droits:

- les extraits de l'autobiographie non publiée ( ) de Peter Maxwell : sa façon de se mettre en avant, d'interpréter les attitudes et les réponses du Premier Ministre à son égard, ses idées incroyablement démagogiques et absurdes à la fois... Je crois que la caricature n'est pas si exagérée quand on travaille dans la communication et qu'on a un personnage important à mettre en valeur!

Mais tout n'est pas si caricatural que cela :
sa réflexion (notamment dans le chapitre 25) sur la jeunesse dans les pays arabes, la défiance voire l'inimitié envers les pays occidentaux, les causes possibles d'une révolte, voire d'une guerre, religieuse et économique.... est une vision parmi d'autres de la politique mondiale mise en oeuvre aujourd'hui.

-le chapitre 26 dans son intégralité:
ce script grotesque conçu comme un "Qui veut gagner des millions?", qui considère le candidat au mieux comme un imbécile.... et une société de consommation qui, comme les doctrines religieuses, cherche à pousser jusqu'au bout sa logique en offrant un lave-vaisselle à un candidat qui vit dans un pays où le problème de l'eau devient de plus en plus préoccupant!

En somme, une lecture qui est toujours aussi facile, les évènements s'enchaînent même s'il n'y a réellement qu'une question véritablement en suspens : je reste curieuse de savoir si ce projet va aboutir.... et je dirais même que j'ai bien envie de les voir enfin nager ces saumons dans les eaux du wadi!!!!!

serendipity a écrit:

Seul point positif de cette partie à mon sens, les descriptions du Yémen, qui font voyager

Hum... Même ça, je ne suis pas emballée. J'ai lu bien mieux pour s'évader.

ju a écrit:

J'ai été obligée de feuilleter mon exemplaire, je ne me rappelais même plus de quoi ça parlait
Pas trop d'avis en fait, ça se lit vite donc c'est un point positif, après c'est loin de me laisser un souvenir impérissable. C'est dommage parce que l'idée de base est sympa, mais je trouve qu'il y a trop de choses qui s'entremêlent et qui n'ont rien à y faire (par exemple, l'histoire de Robert, je ne vois pas son intérêt dans l'histoire, en fait, je me rends compte que j'ai définitivement préféré le film qui a rendu l'histoire plus intéressante parce que en lisant le livre, je m'ennuie un peu...) D'ailleurs, il y a un truc qui m'a échappé, c'est assez vague dans le livre:le rêve de de Fred à propos de sa nuit avec Harriett, c'est juste un rêve ou ça s'est réellement passé?

Heu...Ju, tu as résumé ce que je voulais dire, parce qu'il n'y a pas grand chose à dire. Le style est toujours le même: l'auteur joue au ping pong. Les personnages sont ennuyeux , l'histoire des saumons est intéressante en elle-même, mais manque d'enthousiasme....

Moi je me demande où tout cela va bien finir, l'auteur multiplie les pistes, on était enfin partis au Yémen et voilà Peter Maxwell et Robert Matthews qui repointent assez longuement le bout de leur nez, ce n'est certainement pas pour rien mais pourquoi ? je sèche, comme la sueur sur la peau dans la vallée yéménite.
Evidemment, Dr Jones ne peut pas faire autrement que de tomber amoureux d'Harriet Chewote-bidule (heureusement que ce n'est pas réciproque... pour le moment du moins). Je l'ai trouvé un peu égoïste dans le courriel à sa femme (Chérie, j'ai 120000 £ par an maintenant alors tu peux interrompre ta carrière et rentrer à la maison), mais sa réponse à elle est glaçante (en plus elle est jalouse). Là aussi je me demande ce que l'auteur va faire de ces personnages (si ça se trouve c'est la banquière du sheik).

En tant normal, ce livre ne m'aurait pas pris plus de quatre ou cinq jours, je pense qu'il perd à être étalé sur quatre semaines même si je n'ai pas de mal à suivre le rythme de la lecture de groupe et à m'interrompre.

J'espère ne pas être déçue par la fin.

MissAcacia a écrit:

En tant normal, ce livre ne m'aurait pas pris plus de quatre ou cinq jours, je pense qu'il perd à être étalé sur quatre semaines même si je n'ai pas de mal à suivre le rythme de la lecture de groupe et à m'interrompre.

Je pense comme toi!!!!
Etant partie en vacances au début de cette lecture, j'ai lu le livre d'une seule traite, en 3-4 jours.... c'est pourquoi mes impressions de lecture diffèrent sûrement!
Même si j'ai pris le temps de faire une pause pour prendre des notes à chaque "fin de partie", je suis restée dans le rythme d'une lecture agréable, mais jamais ennuyeuse!

MissAcacia a écrit:

Là aussi je me demande ce que l'auteur va faire de ces personnages (si ça se trouve c'est la banquière du sheik).

Il ne manquerait plus que ça, bonjour l'imbroglio !

Cette partie ne m'a guère emballée non plus. Je vous rejoins sur les belles descriptions du Yemen. Fred se sent revivre, j'ai eu plaisir à le voir se réveiller et devenir enthousiaste pour le projet dès qu'il se rend compte de sa faisabilité. Mais j'ai trouvé ridicule le moment de vérité au sujet de ses sentiments pour Harriet : une fraction de seconde, et hop, il se rend compte qu'il en est amoureux . Comme MissAcacia, heureusement que Harriet est encore bien attachée à son Robert. J'ai eu du mal à comprendre pourquoi, connaissant l'attachement de Mary à son métier, il lui propose de revenir illico à la maison maintenant que son salaire a augmenté. Bien sûr, il pensait bien faire, parce qu'elle lui manque, mais ce n'était pas la manière la plus diplomatique de lui demander de revenir.

Ceci dit, j'ai apprécié les imbroglios politiques et l'extrait de la pseudo-autobiographie de Peter Maxwell. Il se décrit comme un super-héros capable de trouver les solutions qu'il faut à temps. De même j'ai bien ri en lisant le script de l'émission créée par lui. Elle m'a aussi rappelée "Qui veut gagner des millions". J'ai trouvé le concept choquant, vouloir soi-disant aider une population qui n'arrive pas à sortir de la misère mais en réalité avoir pour but de redorer le blason du gouvernement. Je me suis fait la même réflexion que Miriel au sujet du lave-vaisselle, cadeau pas vraiment approprié dans un pays en manque d'eau comme le Yemen ! En plus, la population a sans doute d'autres besoins autrement urgents...

Malgré tout, j'ai hâte d'arriver au bout du roman pour connaître la fin de l'histoire.

Je continue à apprécier cette lecture, même si je suis complètement d'accord avec missAccacia:

MissAcacia a écrit:

En tant normal, ce livre ne m'aurait pas pris plus de quatre ou cinq jours, je pense qu'il perd à être étalé sur quatre semaines même si je n'ai pas de mal à suivre le rythme de la lecture de groupe et à m'interrompre.

J'espère ne pas être déçue par la fin.

Cette lecture y gagnerait à être lue d'une traite. On y perd de l'ntérêt et de l'intensité à l'étaler sur un mois.


Mis à part ça, c'est vrai que je n'ai pas grand chose à dire sur ce passage.
J'ai commencé à me réveiller au chapitre sur l'autobiographie de Maxwell, que j'ai trouvé assez savoureuse, le début surtout quand il explose de ventardise, et où il est à la limitte de nous expliquer que c'est lui qui fait le boulot à la place du premier ministre.

Quant à l'émission:

Tatiana a écrit:

. Elle m'a aussi rappelée "Qui veut gagner des millions". J'ai trouvé le concept choquant, vouloir soi-disant aider une population qui n'arrive pas à sortir de la misère mais en réalité avoir pour but de redorer le blason du gouvernement. Je me suis fait la même réflexion que Miriel au sujet du lave-vaisselle, cadeau pas vraiment approprié dans un pays en manque d'eau comme le Yemen ! En plus, la population a sans doute d'autres besoins autrement urgents...

.

J'ai trouvé le passage bien amené, mais la farce finale avec le lave vaisselle m'a semblé un peu grosse.
On joue sur le décallage :entre un village sinistré avec des dégats materiels et humains imortants dus à un bombardement, et un cadeau completement inaproprié et décallé dans ce contexte qui ne tient absolument pas compte des besoins locaux= ça se veut drole à la base, mais je trouve ça trop gros pour l'être réellement.
Je veux bien que que Maxwell soit vantard, imcompétent, imbu de lui même, mais aussi inintelligent, je ne le crois pas.

J'ai largement attaqué la suite du livre, on en voit le bout enfin

zoju a écrit:

J'ai trouvé le passage bien amené, mais la farce finale avec le lave vaisselle m'a semblé un peu grosse.

C'est aussi l'impression que j'ai eue. Je me demande encore comment Peter Maxwell a pu devenir chargé de com' d'un premier ministre tant il est caricatural. Son idée de jeu est totalement grotesque et particulièrement cynique dans le décalage que tu soulignes. Mais du coup c'est un peu trop gros pour être vraiment drôle .

zoju a écrit:

J'ai trouvé le passage bien amené, mais la farce finale avec le lave vaisselle m'a semblé un peu grosse.

MissAcacia a écrit:

Mais du coup c'est un peu trop gros pour être vraiment drôle .

Il me semble justement que le propos ici , avec cette chute, consiste à ne pas faire rire!!!
Un des objectifs de l'auteur me semble aller au-delà : l'humour n'est pas une fin en soi, mais un levier pour une réflexion un peu plus en profondeur sur le monde actuel!

Miriel a écrit:

[quote
Il me semble justement que le propos ici , avec cette chute, consiste à ne pas faire rire!!!
Un des objectifs de l'auteur me semble aller au-delà : l'humour n'est pas une fin en soi, mais un levier pour une réflexion un peu plus en profondeur sur le monde actuel!

Je ne sais pas si c'est une blague qui tourne court(, en tout cas je l'ai vécu comme ça), ou si c'est une blague qui n'en est pas une , pour amener à la reflexion.
En tout cas, il doit bien y avoir un peu d'humour caché quelque part dans ce roman, car il est écrit dans le résumé au dos "une comédie hilarante..."

ju a écrit:

J'ai été obligée de feuilleter mon exemplaire, je ne me rappelais même plus de quoi ça parlait
Pas trop d'avis en fait, ça se lit vite donc c'est un point positif, après c'est loin de me laisser un souvenir impérissable. C'est dommage parce que l'idée de base est sympa, mais je trouve qu'il y a trop de choses qui s'entremêlent et qui n'ont rien à y faire (par exemple, l'histoire de Robert, je ne vois pas son intérêt dans l'histoire, en fait, je me rends compte que j'ai définitivement préféré le film qui a rendu l'histoire plus intéressante parce que en lisant le livre, je m'ennuie un peu...)
Après ce n'est pas une lecture désagréable, ça se lit vite et facilement, c'est juste qu'il manque quelque chose...

Je suis entièrement d'accord avec toi !
Cela dit je n'ai pas vu le film
Le livre se lit très vite (j'ai commencé et terminé la première partie ce matin, j'avais tellement envie de connaître la suite et fin...), et est plutôt agréable mais ce n'est toujours et définitivement pas le livre de l'année à mon sens.

Comme vous, j'ai trouvé le pseudo "Qui veut gagner des millions?" plutôt malvenu et assez choquant...

En politique, il faut savoir que les collaborateurs et autres assistants des "figures" se démènent énormément et fournissent une sacré part de travail aux projets menés. J'ai été amusée de voir Peter Maxwell le dire implicitement; j'ai bien senti qu'il aimerait aussi profiter et jouir de la reconnaissance inhérente à son travail et j'ai eu (allez, un quart de seconde), un peu de peine pour lui.

J'ai bien aimé cette troisième partie mais sans plus! C'est vrai que les descriptions du Yémen sont belles!! J'aime beaucoup celle du jardin du sheik!!
J'ai quand même une petite question : est ce que vous savez si l'auteur a vraiment été au Yémen et qu'il retranscrit ce qu'il a vu????

Sinon je n'ai pas grand chose à rajouter à ce que vous avez déjà dit: le script du jeu tellement grotesque que ce n'est même pas drôle; le dévelopement de l'histoire de Robert sans rapport a priori avec le reste l'intrigue principale (qui sait?); Fred qui tombe amoureux...

Il y a quand même quelques passages savoureux : notamment dans l'autobiographie de Peter Maxwell: je n'ai jamais vu quelqu'un qui s'envoyait autant de compliments à la minute!!!!

Je ne peux m'empêcher de vous mettre une petite citation que j'ai bien aimé, située plutôt au début de la partie :

Citation :

Nous apprenons que des gens irréfléchis ou ignorants lui avaient donné des robes tribales qui n'étaient pas celle qui se portent dans ces régions d'Ecosse.

J'ai trouvé rigolote cette allusion au tartan!!! Après je ne sais pas ce qu'il en est en VO!

MissAcacia a écrit:

Là aussi je me demande ce que l'auteur va faire de ces personnages (si ça se trouve c'est la banquière du sheik).

Ce serait tellement drôle!!!

Finalement je crois que ce que j'attends de la fin du roman c'est un grand renversement de situation...

J'arrive après la bataille.

Bon, ben, comme vous, les filles, toujours un peu dans la déception malgré la lecture-sans-peine! Je vous épargne les constantes de mes avis précédents, tant qu'à faire.

C'était de la prétérition! comme j'ai du mal à ne vraiment rien dire, j'en remets quand même une louche sur le thème «C'est bien joli de vouloir utiliser les recettes de William Boyd... »
...mais l'humour féroce et la caricature ça ne supporte pas bien les faiblesses et les approximations. Puis règle d'or il faut bien connaître ce qu'on caricature pour que ce soit vraiment drôle, l'écart par rapport au réalisme c'est efficace si on ne perd pas de vue ce qui serait vraiment réaliste etc. De la critique tout venant, un peu superficielle, ce n'est pas de l'humour laborieux qui va la rendre percutante. La machine à laver comme prix du jeu pour de pauvres gens qui n'ont ni eau ni électricité, ah quelle satire percutante de l'égocentrisme et de la suffisance occidentale , Ouah, Ouah, Ouah, LOL, MDR, c'est ce genre de trucs, je pense, qui est censé être «hilarant» .

Non, décidément, railler approximativement pour moi ça ne prend pas, voir la caricature d'Al Qaïda comme exemple typique de l'approximation faiblarde. Ou on exagère des traits pertinents de cette organisation, ou on part dans le carrément déjanté style Monthy Python, mais là... c'est ni fait ni à faire.

Comme vous, je suis un peu déçue, même si le livre reste agréable à lire. On rentre avec cette partie dans le vif du sujet, et pourtant rien de bien palpitant à ce mettre sous la dent.

Pour moi, Peter Maxwell représente une certaine forme de colonialisme, il croit que l'Orient est inférieur et ne peut pas évoluer dans le bon sens sans l'Occident. Il ne comprend rien aux besoins de ceux qu'il veut "aider", le gain du lave vaisselle est assez emblématique de cette incompréhension. Il est très imbu de lui même, çà transparait assez dans son autobiographie (je dirai même hagiographie).

Tu avais raison Serendity, l'idée que Mary puisse avoir un amant s'amenuise au fur et à mesure que l'histoire avance. Mais je reste sur l'idée qu'elle voyait son couple comme acquis et le détachement progressive de Fred la touche profondément, même si elle l'exprime de manière assez agressive.

Pour moi, Harriet reste un personnage assez fade et peu développé, alors que Fred dans cette partie développe une certaine forme d'autonomie.

La suite (et fin) pour la semaine prochaine, mais je ne sais pas trop si je dois attendre quelque chose.

Il n'y a plus qu'à

Elianor a écrit:

Je ne peux m'empêcher de vous mettre une petite citation que j'ai bien aimé, située plutôt au début de la partie :

Citation :

Nous apprenons que des gens irréfléchis ou ignorants lui avaient donné des robes tribales qui n'étaient pas celle qui se portent dans ces régions d'Ecosse.

J'ai trouvé rigolote cette allusion au tartan!!! Après je ne sais pas ce qu'il en est en VO!

C'est au tout début du chapitre 20 et voici ce que cela donne en VO :

Citation :

We hear some hasty or ignorant people gave him the tribal robes to wear that were not the tribal robes that should be worn in those regions of Scotland.

Merci Serendipity pour la citation en VO!

J'ai moi aussi sauté(ou lu en diagonale) la bio de Peter !!! je trouve que c'est un pavé indigeste au milieu des correspondances et autres articles de presse plutôt drôles et satiriques (je pense particulièrement aux courriers d'Al Kaida qui ont le mérite de bien ridiculiser cette organisation ) Quant à l'histoire de Robert, je me demande si ce n'est pas une façon d'amener une histoire entre Harriet et Alfred ... Quoique ce serait un moyen bien détourné, quand même ... Je ne m'imagine pas, rongée d'inquiétude pour l'homme que j'aime, aller me jeter dans les bras du premier qui passe ... mais l'Orient et ses sortilèges ... sait-on jamais ?? En tous cas les descriptions du Yémen font envie ! Je continue à penser que le propos n'est pas l'histoire en elle-même mais une satire de la société, mais dans cette 3ème partie on divague un peu et on perd cela de vue ...

Je vous rejoins après l'interruption de mes vacances au Canada ...

comme beaucoup, je ne suis toujours pas emballée par ce livre. Certes, il est agréable et plaisant à lire grâce à la rupture de style systématique à chaque chapitre, mais je n'arrive toujours pas à accrocher aux personnages.
Pour autant, dans cette troisième partie, on voit effectivement fred qui commence à s'éveiller : son voyage au Yémen le "réchauffe" et sa carapace si typiquement britannique commence à s'effriter ... je sens qu'il pourrait enfin donner un autre sens à sa vie (j'espère qu'il va quitter Mary à la fin). J'espère que l'auteur va nous éviter l'écueil de le mettre avec Harriet ( grand guignolesque d'ailleurs, la façon dont Fred tombe amoureux de Harriet).

Bref, j'attends avec impatience de finir ce livre (surtout pour arriver au bout !!), sans pour autant en attendre un complet bouleversement qui pourrait m'amener à l'apprécier sur la fin. En même temps, on sent déjà quelques prémices ... Dans tous les cas, on sait déjà que Peter a perdu son job !!

Je crois qu'on est nombreuses à être intriguées par la fin de ce roman.

Sinon, ça se passe dans la vraie vie, un article du Telegraph dont le titre vous dira quelque chose: Farmers, forestry workers and fishermen happier than the rest of us, ONS study to find.

ça ne s'invente pas . Le (smoked) salmon, not the smog !

Miss Acacia, veinarde!

Pour une fois mon avis va détonner un peu, cette partie est celle que j'ai lue avec le plus de plaisir pour l'instant.

MissAcacia a écrit:

En tant normal, ce livre ne m'aurait pas pris plus de quatre ou cinq jours, je pense qu'il perd à être étalé sur quatre semaines même si je n'ai pas de mal à suivre le rythme de la lecture de groupe et à m'interrompre.

C'est aussi mon avis, d'ailleurs j'ai lu cette partie d'une traite et je l'ai plus appréciée que les deux premières.

Gros bémol en ce qui concerne l'histoire de Robert, je ne parviens pas à m'y intéresser et comme Harriet me semble inconsistante au possible...

En revanche j'ai plus trouvé d'humour dans cette partie que dans les autres, la satire est plus franche, j'ai mieux accroché. J'ai particulièrement apprécié l'autobiographie de Peter Maxwell.

Anna06 a écrit:

En politique, il faut savoir que les collaborateurs et autres assistants des "figures" se démènent énormément et fournissent une sacré part de travail aux projets menés. J'ai été amusée de voir Peter Maxwell le dire implicitement; j'ai bien senti qu'il aimerait aussi profiter et jouir de la reconnaissance inhérente à son travail et j'ai eu (allez, un quart de seconde), un peu de peine pour lui.

Tout comme toi, il me devient presque sympathique ce Maxwell (presque hein)... bien sûr c'est une ordure mais il a le mérite d'être franc sur son métier.

Je n'ai pas trouvé le passage du jeu mauvais, au contraire, c'est du xième degré, et bien sûr on rit jaune. Et ça ne me semble pas si exagéré quand on voit certaines choses qui sont produites sur le petit écran.

Miriel a écrit:

Un des objectifs de l'auteur me semble aller au-delà : l'humour n'est pas une fin en soi, mais un levier pour une réflexion un peu plus en profondeur sur le monde actuel!

clinchamps a écrit:

Je continue à penser que le propos n'est pas l'histoire en elle-même mais une satire de la société, mais dans cette 3ème partie on divague un peu et on perd cela de vue ...

Je rejoins Miriel. Et au contraire de Clinchamps c'est dans cette troisième partie que je trouve enfin cet aspect du roman, comme quoi les ressentis différent fortement d'une personne à l'autre...

En ce qui concerne les descriptions du Yémen je les ai lus avec intérêt mais ça ne m'a pas spécialement donné envie d'y aller (un ami de mes parents qui fait l'expatriation là-bas nous en a parlé récemment et ça ne faisait pas rêver mais bon il n'a pas trop le temps de visiter ).

Dernier point : il est bien mignon le cheik à dire que les yéménites vivent d'amour et d'eau fraîche mais c'est un peu limite vu sa position; j'exagère, mais c'est grosso modo ce qu'il dit au chapitre 22, p.263 chez 10/18 on veut remplacer notre religion de Dieu par celle de l'argent, remplacer notre piété et notre pauvreté par des biens de consommation dont nous n'avons pas besoin, nous forcer à prendre un argent que nous ne pouvons pas dépenser ou pas rembourser... c'est lui qui nous dit ça, avec ses millions et ses projets de pêche au saumon pas franchement prioritaires dans un pays comme le Yémen...

Pour moi, toujours sans être emballée, c'est un bilan plus positif pour cette partie.