Selenh's haïkus

  en ce moment, les roses sont très belles

Merci Clinchamps!

Bien, rien ! j'attends mon petit haïku du jour.....    l'habitude n'est-ce pas    

Certes, ma Fée, mais je ne vous ai pas habitués à une heure précise encore, du moins je l'espère car cela je ne le tiendrais pas!   

C'est la variante du précédent, je n'arrive pas à choisir, et comme il paraît que les Grands (anciens ou modernes) ne trouvent pas au dessous d'eux de le faire, je publie les deux:

Perso, je préfère le premier... mais je dis ça ...  

Enfin  !   

Perso j'approuve Clinchamps....   

Ne vous retenez pas !   Perso je n'apprécie pas du tout les critiques de complaisance, donc ça me va que vous donniez votre vrai avis.

Toujours la question du contexte et de la part du lecteur: il plairait peut-être davantage à quelqu'un qui ferait de la voile, plus sensible à l'expression «prendre le vent».

Et pour moi c'est une vision presque comique de ma Lily, la moins aventurière des chattes qui soit, en train de frimer sur son pilier, style matelot dans son nid-de-pie, en rassemblant tous ses muscles et son courage avant de sauter dans la rue.

(Edit: et puis le premier haïku sur la chatte, ben... vous l'avez lu davantage (au moins les deux fois prescrites...) vu que j'ai bégayé!   C'est peut-être aussi pour ça que vous préférez!  

  ce n'est parce que j'ai lu plusieurs fois un texte que je le préfère. Bien au contraire, ton deuxième je l'ai lu plus que le premier, parce que le phrasé me gênait   

La chatte du nez
Perchée haut sur le pilier
Vient prendre le vent.

et encore maintenant.... je butte sur la chatte du nez   

  Clinchamps, en voilà de nombreuses lectures en perspective,   

Bravo, Clinchamps!

Fée clochette a écrit:

et encore maintenant....  je butte sur la chatte du nez   

Ça te va mieux avec la ponctuation?

La chatte, du nez,
Perchée haut sur le pilier,
Vient prendre le vent.

Ou alors :
Du nez, la chatte
Vient prendre le vent - perchée
Haut sur le pilier.

Ou encore :
Haut sur le pilier
la chatte perchée - du nez
Vient prendre le vent

  ma parole tu me joues du Molière !

Citation :

Le Bourgeois Gentilhomme


Scène IV





Le Bourgeois Gentilhomme


Scène IV extrait ...



MONSIEUR JOURDAIN: Par ma foi! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. Je voudrais donc lui mettre dans un billet: Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour; mais je voudrais que cela fût mis d'une manière galante, que cela fût tourné gentiment.  

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Mettre que les feux de ses yeux réduisent votre cœur en cendres; que vous souffrez nuit et jour pour elle les violences d'un................   .

MONSIEUR JOURDAIN: Non, non, non, je ne veux point tout cela; je ne veux que ce que je vous ai dit: Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.    

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Il faut bien étendre un peu la chose.   

MONSIEUR JOURDAIN: Non, vous dis-je, je ne veux que ces seules paroles-là dans le billet; mais tournées à la mode; bien arrangées comme il faut. Je vous prie de me dire un peu, pour voir, les diverses manières dont on les peut mettre.

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: On les peut mettre premièrement comme vous avez dit:   Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour. Ou bien:   D'amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux. Ou bien:   Vos yeux beaux d'amour me font, belle Marquise, mourir. Ou bien:   Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d'amour me font. Ou bien:   Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d'amour.

MONSIEUR JOURDAIN: Mais de toutes ces façons-là, laquelle est la meilleure?  

MAÎTRE DE PHILOSOPHIE: Celle que vous avez dite: Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d'amour.  

MONSIEUR JOURDAIN: Cependant je n'ai point étudié, et j'ai fait cela tout du premier coup. Je vous remercie de tout mon cœur, et vous prie de venir demain de bonne heure.  

La virgule arrange un peu, mais je préfère toujours le premier haïku.

Changeons, aujourd'hui:

Buson a écrit:

しののめや
鵜をのがれたる
魚淺し

shinonomeya
u wo nogaretaru
uo asashi

à l’aube
les poissons qui ont échappé aux cormorans
nagent dans les gués

J'aime bien les sons japonais, et finalement la traduction me plait mais ne chante pas, quel dommage.  

 


Je commence à comprendre pourquoi les haïjinns classiques parlent tant des saisons.

   bravo toutes les deux... donc il pleut chez Selenh  , et Clinchamps regarde les étoiles .........   

18 Mai 2014

Clinchamps, j'aime beaucoup beaucoup. Le poème associé à mes yeux à ta ban m'a donné une saisissante envie de partir en ces lieux et d'y marcher jusqu'à la nuit.

Fée clochette a écrit:

donc il pleut chez Selenh

Pas le moins du monde, il a fait un temps superbe. L'histoire serait trop longue, mais en bref ce poème est issu d'un réveil un peu laborieux, dû à ma consommation d'excellent pinard de la veille (journée œnologique de mon comité de quartier). C'est moi qui étais "fripée", mais je ne voulais pas faire de métaphore, ce n'est pas très classique en haïku, et de fil en aiguille, d'autres souvenirs s'enchaînant, voilà ce que ça a donné.

Comme demain je me lève aux aurores pour accompagner mes cinquièmes à la réserve géologique de Saucats, je livre tout de suite le haïku du jour, qui évoque la météo véritable (écrit sur place, les fesses dans un sillon de la vigne du Haut-Brana)


20 Mai 2014

 j'aime beaucoup le dernier poème, avec les roses mousseuses : j'ai justement vu ce matin un buisson splendide de roses odorantes, que ton haïku décrit parfaitement   

Merci Petit-Faucon!

21 Mai 2014

Et hop! Je recycle sans vergogne un haïku écrit pour une lambtonienne qui s'enquiquine à cent sous de l'heure en ce moment en formation professionnelle.


24 Mai 2014

Ouh-là, j'ai dû passer dans un trou noir pour ne pas me rendre compte que j'oubliais de publier depuis trois jours! J'ai pourtant écrit tous les jours, mais la discipline éditoriale s'est relâchée.

Je ne me lasse pas d'écrire sur la pluie et le beau temps, comme les grands maîtres certes, mais là j'ai envie de varier. Justement je viens d'enrichir ma bibliothèque. Pour introduire le poème du jour, voici quelques éléments d'Histoire du haïku francophone...

Dominique Chipot a écrit:

À la fin du XIX^e siècle, le japonisme influence la culture française. La poésie japonaise est du voyage, mais il faudra attendre 1905 pour que germe la 1^re plaquette de haïku Au fil de l’eau publiée, hors commerce, par Paul-Louis Couchoud, Albert Poncin et André Faure. [...] les haïjins français, traumatisés comme bon nombre de leurs contemporains, écriront de nombreux haïkus au front de 14, comme pour exorciser l’horreur.

Je viens donc, de m'offrir l'anthologie publiée par Dominique Chipot sur les haïkus de 14-18, un des rares volumes de haïkus français que l'on peut trouver en ebook

Merci, Selenh c'est tout à fait touchant et passionnant à découvrir !!   

Merci Clinchamps. Je parcours ce livre en ce moment: je ne regrette pas mon achat!

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24 Mai 2014

Trop mignon !!!    

Merci Clinchamps!

Le carnet est un cadeau d'une amie lambonienne très chère.

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26 Mai 2014

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27 Mai 2014

Selenh a écrit:

Je viens donc, de m'offrir l'anthologie publiée par Dominique Chipot sur les haïkus de 14-18, un des rares volumes de haïkus français que l'on peut trouver en ebook

Alors là, tu m'intéresses, je vais peut-être me l'offrir celui-là.

J'aime beaucoup tes haikus botaniques alors je t'en dédie un, issu de mes pérégrinations du jour dans les marais des Landes:

Les pieds dans la boue
J'hume du piment royal
l'odeur épicée.