George Sand_Lecture de groupe_Indiana_Quatrième partie_Du 06 au 14 Fevrier

ludi33 a écrit:

Quant à Raymon, même s'il semble bien s'en tirer, il me semble d'un caractère un peu faible et je pense que sa femme va lui mener la vie dure.

Elle ne se fait aucune illusion sur Raymon, ce qui la met en position de force.

Citation :

elle le connaissait trop pour l’aimer. Elle mettait tout son orgueil à n’être point au-dessous de ce siècle froid et raisonneur ; son amour-propre eût souffert d’y porter les niaises illusions d’une pensionnaire ignorante, elle eût rougi d’une déception comme d’une sottise ; elle faisait, en un mot, consister son héroïsme à échapper à l’amour, comme Mme Delmare mettait le sien à s’y livrer.

C'est l'antithèse d'Indiana. George Sand nous montre deux exemples d'épouses, l'une faible et l'autre forte, mais aucune n'est satisfaisante. L'amour heureux n'existe pas ici.

Selenh a écrit:

Et à part quelques expressions exaltées j'ai beaucoup aimé le récit de Ralph. (La conclusion générale était bien en dessous. )

Oui la conclusion est surprenante, et pas très crédible !

J'aurais préféré que le roman s'achève à la fin de la quatrième partie, il y aurait gagné en intensité dramatique.

Je pense que les derniers mots

Citation :

Souvenez-vous de notre chaumière indienne

sont une référence à Bernardin de Saint-Pierre qui a publié en 1790 un conte philosophique portant ce titre.
C'est un petit bijou que je vous recommande

Un savant anglais se rend aux Indes pour y collecter des réponses aux interrogations du monde sur le sens de la vie. Il finit par rencontrer un paria qui détient la sagesse et lui donne des réponses qu'il va garder pour lui !

Si ça vous intéresse voici le texte, c'est assez court.
La chaumière indienne

Spoiler:

Et voilà, j'ai terminé Indiana. Je suis contente de l'avoir fini, c'est une lecture qui ne m'a pas enthousiasmée. Pourtant, j'ai trouvé le roman agréable à lire, et ça m'aura au moins permis de (re)découvrir George Sand et son écriture, fluide et agréable.

Petit Faucon avait évoqué Atala de Chateaubriand, et je plussoie (en tout cas, avec le souvenir que j'ai de ce roman, que j'avais étudié en classe de seconde). On retrouve dans Indiana les codes du Romantisme, les sentiments exacerbés, la passion et la pureté, la nature qui s'oppose à la société. En somme, je ne me souviendrai pas des personnages d'Indiana, ni sympathiques ni vraiment réalistes (Raymon odieux, Indiana insupportable de complaisance dans son malheur, Delmare assez peu détaillé, Ralph surprenant grand-écart entre le début et la fin). Je me rappelerai plutôt l'ambiance du roman, les scènes à Bourbon et les descriptions un peu déprimantes du Lagny ; et cette manière dont les personnages expriment ce qu'ils ressentent, un peu éthérée, un peu "Atala" en effet, ou même "Faute de l'Abbé Mouret" (toujours dans le souvenir que j'en ai). A la limite, ce roman n'est pas tellement là pour raconter une histoire, mais plutôt pour évoquer une ambiance et porter le message de l'auteur, les personnages ne sont qu'un prétexte, un ennuyeux prétexte un peu pâlichon.

Je me rends compte à quel point la littérature française du XIXème siècle m'a marquée, a construit ma manière de m'exprimer, d'imaginer des personnages ou des histoires (sans doute parce que c'est pendant mon adolescence que j'ai lus ces romans, c'était avant l'auberge, et avant l'Angleterre). En lisant Indiana, j'ai retrouvé les codes de cette littérature... et je ne m'y suis pas sentie étrangère, bien au contraire ! C'était assez agréable, mais un peu surprenant, comme si je retournais au collège. Et je réalise que j'ai beau avoir vieilli... je ne suis pas encore hermétique au Romantisme (auquel je m'identifiais totalement pendant l'adolescence ).

Enfin, dernière chose. A plusieurs reprise, George Sand utilise la première personne, et se présente comme un auteur masculin. Savez vous si elle a fait la même chose pour tous ses romans ? Ou si c'a été simplement avant d'être un écrivain femme reconnu ?

En tout cas, merci Ysabelle d'avoir organisé cette lecture !

J'ai presque terminé. Il ne me reste que la conclusion à lire et je pourrai ensuite parcourir tous vos avis.

Pour le moment, je peux dire que j'aime beaucoup comment finit Raymond et pour paraphraser Mrs Jennings*, dans Raison et Sentiments, j'espère que Laure de Nangis lui rendra la vie impossible .
Et comme je viens de totalement manquer de charité chrétienne, je ne commenterai pas la fin qui en contient une bonne dose. Néanmoins, je suis contente de ce que l'auteur a fait pour Ralph.

Je vous épargne aussi mes réflexions pas très profondes sur les ravages que pouvait causer une simple lettre lorsque les délais de remise du courrier étaient de plusieurs mois. A l'heure du sms on ne pourrait plus écrire la fin d'Indiana:

Citation :

10h41: reviens Indiana, je t'm encore et G bcp souffert de ton dernier msg. Biz, Raymon.
13h44 (heure locale): OK Ray, je pds le 1er avion demain, prépare mon lit. Kiss, Indiana.
12h00: Pas la peine, je viens de m'inscrire sur Meetic, annule tout, j'ai une touche avec LdN. Sayonara, Raymon. PS: salue Delmare pour moi

Le style de George Sand me plaît toujours autant. J'ai bien aimé la scène épouvantable de l'embarquement sur la goélette ainsi que le personnage fugace du Capitaine Random.

Delmare trouve une certaine rédemption (même si elle a des origines égoïstes) sur la fin. Du moins est-ce mon impression.

* je crois bien que c'était elle

MissAcacia a écrit:

A l'heure du sms on ne pourrait plus écrire la fin d'Indiana:

Citation :

10h41: reviens Indiana, je t'm encore et G bcp souffert de ton dernier msg. Biz, Raymon.
13h44 (heure locale): OK Ray, je pds le 1er avion demain, prépare mon lit. Kiss, Indiana.
12h00: Pas la peine, je viens de m'inscrire sur Meetic, annule tout, j'ai une touche avec LdN. Sayonara, Raymon. PS: salue Delmare pour moi

clinchamps a écrit:

MissAcacia a écrit:

Citation :

10h41: reviens Indiana, je t'm encore et G bcp souffert de ton dernier msg. Biz, Raymon.
13h44 (heure locale): OK Ray, je pds le 1er avion demain, prépare mon lit. Kiss, Indiana.
12h00: Pas la peine, je viens de m'inscrire sur Meetic, annule tout, j'ai une touche avec LdN. Sayonara, Raymon. PS: salue Delmare pour moi

       

(C'est malin, j'ai failli recracher mon café par le nez, ce qui manque de bienséance).

Mon avis est moins négatif que vous même si je n'ai pas trop aimé la conclusion. Je pense que l'audiolivre y est pour beaucoup. Parce que c'est bien agréable d'entendre quelqu'un vous faire la lecture pendant que vous repassez, faites le repas ou autre !
Raymon a eu ce qu'il mérite, c'est à dire une femme intelligente et manipulatrice comme lui, qui ne s' en laissera pas conter. Je lui souhaite bien du courage.
Quant à Ralph beaucoup d'invraisemblance et pourtant tout au début ça m'avait effleuré l'esprit qu'il puisse être amoureux de sa cousine mais en silence.
Je suis d'accord avec Clinchamps à propos de la sexualité passée sous silence et je me pose la question sur le mariage avec M. Delmarre.
Merci enfin à Ysabel pour l'organisation de cette lecture , merci aussi pour tous nos échanges

Finito. Comment dire... La dernière partie (disons, à compter du retour de Ralph et d'Indiana sur l'Île Bourbon) m'apparaît clairement ratée. C'est lourd, c'est lent, c'est empesé, c'est pénible et englué de bigoterie et de bons sentiments, là où l'intrigue courait jusqu'alors (à mon goût en tout cas) avec grâce et rythme.
La déclaration terminale de Ralph n'en finit plus de finir, c'est juste atroce.

Je retiens en retour une extraordinaire description de l'hôtel garni parisien dans son essence, aussi juste que grinçante.

Bref, c'est magnifiquement écrit (et je ne regrette pas ma lecture, à ce seul titre) mais la thématique de l'expiation-rédemption-éclosion du sentiment vrai en milieu rousseauiste, je ne peux plus.
Une petite pensée, enfin et bien sûr, pour la chienne Ophélia, seul personnage qui aura gagné ma sympathie.

TimesNewRoman a écrit:

Bref, c'est magnifiquement écrit (et je ne regrette pas ma lecture, à ce seul titre) mais la thématique de l'expiation-rédemption-éclosion du sentiment vrai en milieu rousseauiste, je ne peux plus.
Une petite pensée, enfin et bien sûr, pour la chienne Ophélia, seul personnage qui aura gagné ma sympathie.

je partage tout à fait cet avis ! Y compris Ophélia !

TimesNewRoman a écrit:

(...)
Je retiens en retour une extraordinaire description de l'hôtel garni parisien dans son essence, aussi juste que grinçante.
(...)

Moi-z-aussi, j'ai trouvé ce moment magnifique, digne de Zola et de Balzac

Après vos commentaires, je ne trouve pas quoi ajouter . Je peux seulement dire que j'ai aimé cette lecture que j'ai juste dégustée à petites gorgées. Certes, elle n'était pas de celles qui marquent les esprits et qu'on aimerait relire aussitôt le dernier chapitre fini. Mais, j'ai comme la plupart d'entre vous, aimé le style de Geroge Sand, tout en finesse et élégance. Il est vrai que cela m'a changé de mes lectures contemporaines. J'aime beaucoup la langue française qui est plutôt une belle musique que j'écoute plus que je ne lis.
George Sand y a ajouté cette touche de féminité, une note de psychologie des êtres, notamment les âmes tourmentées, sensibles, égarées. J'ai bu cette mélancolie aigre douce, puisée dans l'intimité de ses personnages. Elle y a aussi apporté un brin de surréalisme qui n'a pas nuit à l'ensemble.
J'ai trouvé cette dernière partie particulièrement belle. Cela ressemblait à un portrait tourmenté qui nous met à la fois mal à l'aise, mais dont on ne peut détacher les yeux, captés par sa beauté. Elle nous a sortis de la réalité pour aller panser les blessures dans un décors paradisiaque, où la beauté se fond dans l'infini, où les frontières sont inexistantes, et où même la mort semble une belle continuité. L'histoire de Ralph et Indiana sortie d'un contexte réaliste et douloureux, se fond dans un tableau final, magnifique, surréel comme pour apporter le paradis promis, l'apaisement enfin! Majestueux, ce ballet.
Quelque chose m'a pourtant légèrement contrariée. La conclusion! Elle a quelque peu gâché ce coup de génie, qui a donné une autre dimension à ce roman. Un coup de maître, calculé, ou pas, mais qui en a fait un roman assez particulier. La conclusion est venue nous ramener à une réalité qui n'a vraiment pas de sens. L'histoire redevient réelle et perd donc toute crédibilité et également, toute sa touche artistique finale.
Voila donc ce que je gade de cette lecture. Elle ne m'a pas déçue. Et le fait que ce soit le premier roman de George Sand, me laisse encore plus admirative.

Pour clore, je vous remercie pour ces échanges très riches et variés. Qui ne sont peut-être pas finis car il reste je crois une ou deux personnes qui n'ont pas fini  

Pour le petit groupe qui souhaitait continuer avec "Les Maîtres sonneurs", je déclare la lecture ouverte dès demain. Pour ceux qui l'ont déjà commencé, ou même fini, venez apporter vos commentaires aussi. Nous utiliseront le topic George Sand pour nos échanges, qui resteront donc libres pour la durée. Si vous avez des suggestions, elles sont les bienvenues!
Il y a donc, si je n'ai pas oublié :
Clinchamps,
Rosalind,
Ma personne
Selenh?
Petit Faucon?

... To be continued

* Note particulière à Miss Accacia qui nous a crée une version moderne d'Indiana

Si je vous ai fait sourire avec mes petites bêtises, j'en suis ravie . J'ai été marquée par le décalage entre la lettre, écrite sous le coup de l'orgueil blessé (il faut bien le dire, notre Raymon n'a pas apprécié de se faire jeter) et ses conséquences lorsqu'elle est reçue plusieurs mois après et lue comme si les sentiments qu'elle renferme étaient encore tous frais... alors que l'auteur n'y pense même plus depuis des semaines. C'est curieux comme impression.

Ysabelle a écrit:

Quelque chose m'a pourtant légèrement contrariée. La conclusion! Elle a quelque peu gâché ce coup de génie, qui a donné une autre dimension à ce roman.

J'ai lu cette dernière partie en début de semaine et j'ai été très surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ce retour à la réalité. Mais j'aurais du mal à dire si je trouve cette chute malvenue ou au contraire bien trouvée.

Merci pour l'organisation Ysabelle . Je lirai peut-être les maîtres sonneurs mais plus tard dans l'année.

Désolée, je suis en retard. J'ai bizarrement calé après la 3ème partie. Je donne mon avis dès que j'ai terminé cette dernière partie, en espérant ne plus caler.

Ysabelle, je ne pourrais pas moi non plus lire Les maître sonneurs dans un futur proche ... trop de livres à lire et de contraintes ... mais je vous suivrai avec attention, et j'espère le lire plus tard moi aussi.

Je n'ai même pas donné mon avis sur cette dernière partie

J'ai commencé par vouloir frapper Indiana quand elle décide de s'enfuir pour rejoindre l'autre andouille qui ne se souvient même plus de la lettre qu'il a écrit. Elle m'a vraiment horripilée sur ce coup-là parce que vu la lettre qu'elle avait écrite à la fin de la troisième partie, je pensais qu'elle avait un peu plus de jugeote que ça. Et puis vous allez peut-être trouver ça bête mais le passage (spoiler au cas où)

Spoiler:

J'ai quand même fini par terminer ma lecture qui m'a permis de confirmer tout le bien que je pensais de Ralph, c'est vraiment le seul personnage que j'ai trouvé attachant. J'ai aussi vraiment apprécié la musicalité des phrases de George Sand ainsi que ses descriptions.

Mais dans l'ensemble, je n'ai pas aimé ce roman et je ne pense pas que je le relirais un jour.


Concernant les maitres sonneurs, j'aurais bien aimé démarré la lecture en même temps que vous, malheureusement le roman est emprunté à la médiathèque de ma ville. Du coup, je vais devoir attendre un peu.

Pffiou, je viens de terminer, moi aussi !
Et pour commencer, merci pour vos avis, et surtout Miss Acacia pour les sms

Mon impression est étrange sur ce roman : ni franchement négative, car je l'ai lu sans avoir à me forcer, après tout, et même dans un autre cadre que la lecture de groupe, je pense que je l'aurai terminé sans problèmes. Sans doute grâce au style fluide, dont vous parlez aussi.
Mais pas franchement positive non plus. Personnages peu sympathiques (mais faut-il nécessairement en avoir un dans un "bon" roman ?), y compris ceux qui sont censés l'être (le problème se situe probablement là). Le côté trop romantique nous gêne, l'intrigue est classique et sans grand intérêt (à mon avis)

Du coup, ce n'était peut-être pas le meilleur roman pour découvrir George, et je lirai sans doute les maîtres sonneurs aussi...Un jour...Mais pas dans l'immédiat. Mais je serai contente de lire vos commentaires lorsque je le ferai

Plus précisemment sur cette 4e partie :
J'ai bien aimé la partie en France, sauf les déboires d'Indiana avant et après le bateau, ses larmes aux pieds de Raymon (dont j'adore l'épouse, par contre, et je lui souhaite bien du plaisir, au Raymon ). Bien aimé également le récit de Ralph, même si je reste surprise qu'Indiana soit toujours restée aussi aveugle sur lui. Mais après tout, pourquoi pas. Je trouve tout de même que cela fait un peu too much dans le Pauvre petit Ralph que personne n'aime et n'a jamais aimé bouh bouh, même si c'est censé expliquer son caractère par la suite, et je regrette que l'information concernant son fils ne nous ai pas été livrée auparavant (ou alors, j'avais lu trop vite ).
Comme vous, je n'ai pas beaucoup aimé la conclusion, même si, au moins, nos deux héros vivent heureux, et c'est tant mieux, hein, car comme les gens heureux n'ont pas d'histoire, on ne va plus entendre parler d'eux


Et moi aussi, j'ai trouvé qu'un des passages les plus tristes est celui avec Ophélie, je ne voulais pas y croire, au début

De cette histoire, je retiens toutefois :
-l'atmosphère, celle pesante, du Lagny au début et celle, plus "aérée" de l'île Bourbon, avec les longues promenades de Mme Delmarre, le fameux coin préféré de Ralph, etc
-j'ai apprécié qu'il n'y ait aucun personnages parfaits, peu de manichéisme, sauf pour Raymon, sur lequel je pense qu'on est tous d'accord  
-le côté malgré tout féministe, avec certains accents d'Indiana qui se sauve par la fenêtre, tout de même !
-et que ce roman n'est pas représentatif des romans de Sand et il faudra donc que je me repenche sur la question !

MissAcacia a écrit:

... J'ai été marquée par le décalage entre la lettre, écrite sous le coup de l'orgueil blessé (il faut bien le dire, notre Raymon n'a pas apprécié de se faire jeter)  et ses conséquences lorsqu'elle est reçue plusieurs mois après et lue comme si les sentiments qu'elle renferme étaient encore tous frais... alors que l'auteur n'y pense même plus depuis des semaines. C'est curieux comme impression.

Bénie soit l'époque où nous vivons qui nous épargne bien des déboirs!  

Aradia a écrit:

Désolée, je suis en retard. J'ai bizarrement calé après la 3ème partie. Je donne mon avis dès que j'ai terminé cette dernière partie, en espérant ne plus caler.

Pas de soucis, Aradia. J'espère que tu arriveras à bout de cette lecture. Nous lirons ton avis avec plaisir, quand tu pourras.  

Rose Bleue a écrit:

J'ai commencé par vouloir frapper Indiana quand elle décide de s'enfuir pour rejoindre l'autre andouille qui ne se souvient même plus de la lettre qu'il a écrit. Elle m'a vraiment horripilée sur ce coup-là parce que vu la lettre qu'elle avait écrite à la fin de la troisième partie, je pensais qu'elle avait un peu plus de jugeote que ça.

Ces deux lettres nous aurons marquées. L'une, celle d'Indiana qui était très belle, a remonté Indiana dans notre estime, car elle remettait élégamment ce Raymon à sa place. Quelle éloquence! Elle aurait bien fait une féministe renommée à notre époque.
L'autre, sidérante par son audace! Celle de quelqu'un qui n'accepte pas de ne pas avoir le dernier mot. Un mauvais joueur, un enfant capricieux et égoïste. Oui, quand Indiana, décide après ce qu'elle a écrit, d'aller le voir, défiant tout, jouant tout; Elle nous a quelque peu déçus après son sursaut de fierté.    

Rose Bleue a écrit:

Et puis vous allez peut-être trouver ça bête mais le passage (spoiler au cas où)

Spoiler:

Rose Bleue, ce passage était très émouvant et douloureux pour tout le monde, je crois.

Spoiler:

Rose Bleue a écrit:

Concernant les maîtres sonneurs, j'aurais bien aimé démarré la lecture en même temps que vous, malheureusement le roman est emprunté à la médiathèque de ma ville. Du coup, je vais devoir attendre un peu.  

Cette lecture reste ouverte car nous n'avons pas défini de temps pour la fin. Dès que tu peux, viens nous rejoindre. Je n'ai pour ma part, pas dépassé les 3 premières pages.  Rosalind ne s'est pas encore manifestée. Il n'y a que moi et Clinchamps, si je ne m'abuse.

Léti a écrit:

Pffiou, je viens de terminer, moi aussi !
Et pour commencer, merci pour vos avis, et surtout Miss Acacia pour les sms

Mon impression est étrange sur ce roman : ni franchement négative, car je l'ai lu sans avoir à me forcer, après tout, et même dans un autre cadre que la lecture de groupe, je pense que je l'aurai terminé sans problèmes. Sans doute grâce au style fluide, dont vous parlez aussi.
Mais pas franchement positive non plus. Personnages peu sympathiques (mais faut-il nécessairement en avoir un dans un "bon" roman ?), y compris ceux qui sont censés l'être (le problème se situe probablement là). Le côté trop romantique nous gêne, l'intrigue est classique et sans grand intérêt (à mon avis)

C'est une lecture qui nous l'avons vite compris, n'a laissé personne indifférent! Nous avons eu des avis mitigés et ce, depuis la première partie. Tant mieux, car il n'y aurait pas eu de commentaires si nous étions tous d'accord.

Léti a écrit:

Du coup, ce n'était peut-être pas le meilleur roman pour découvrir George, et je lirai sans doute les maîtres sonneurs aussi...Un jour...Mais pas dans l'immédiat. Mais je serai contente de lire vos commentaires lorsque je le ferai

C'est on ne peut plus juste. C'était le premier roman de George Sand et pour cela, elle a beaucoup de mérite. La critique était aussi métigée qu'en ce moment, d'après les différentes préfaces de l'auteur, à des périodes différentes.
Léti, nous lirons également avec grand plaisir, ton avis sur Les Maîtres sonneurs, dès que tu l'auras lu  

Léti a écrit:

De cette histoire, je retiens toutefois :
-l'atmosphère, celle pesante, du Lagny au début et celle, plus "aérée" de l'île Bourbon, avec les longues promenades de Mme Delmarre, le fameux coin préféré de Ralph, etc
-j'ai apprécié qu'il n'y ait aucun personnages parfaits, peu de manichéisme, sauf pour Raymon, sur lequel je pense qu'on est tous d'accord  
-le côté malgré tout féministe, avec certains accents d'Indiana qui se sauve par la fenêtre, tout de même !
-et que ce roman n'est pas représentatif des romans de Sand et il faudra donc que je me repenche sur la question !

Merci pour ce résumé, Léti!
Merci à vous d'avoir participé et posté vos impressions. C'était une belle aventure, cette lecture  

J'ai bientôt fini la 4ème partie. Je ne sais pas comment ça va se terminer. Mais pour le moment, je suis sidérée de voir Indiana accourir auprès de Raymon parce qu'il le lui a demandé ! Là, elle m'énerve. Elle tient des propos presque féministes à son mari mais devient complètement soumise à l'horrible de service.

Et puis bon...

Spoiler:

Tu m'as fait rire, Aradia! Indiana te fait sortir de tes gonds. Bonne lecture de cette dernière partie, pleine de suspens

Ysabelle a écrit:

Ces deux lettres nous aurons marquées. L'une, celle d'Indiana qui était très belle, a remonté Indiana dans notre estime, car elle remettait élégamment ce Raymon à sa place. Quelle éloquence! Elle aurait bien fait une féministe renommée à notre époque.
L'autre, sidérante par son audace! Celle de quelqu'un qui n'accepte pas de ne pas avoir le dernier mot. Un mauvais joueur, un enfant capricieux et égoïste. Oui, quand Indiana, décide après ce qu'elle a écrit, d'aller le voir, défiant tout, jouant tout; Elle nous a quelque peu déçus après son sursaut de fierté.  

C'est exactement ça. Quand j'ai lu la lettre d'Indiana, j'ai trouvé qu'elle agissait enfin comme quelqu'un de raisonnable et qu'elle avait ouvert les yeux sur l'idiot de service. Et soudain parce qu'il lui a écrit de nouveau, elle décide de tout abandonner, tout risquer. On dirait qu'elle a complètement zappé ses propos précédents. Je veux bien croire qu'elle hait son mari et qu'elle ne supporte pas sa vie mais quand même, elle manque de jugeote.

Ysabelle a écrit:

Rose Bleue a écrit:

Et puis vous allez peut-être trouver ça bête mais le passage (spoiler au cas où)

Spoiler:

Rose Bleue, ce passage était très émouvant et douloureux pour tout le monde, je crois.

Spoiler:

Spoiler:

Ysabelle a écrit:

Cette lecture reste ouverte car nous n'avons pas défini de temps pour la fin. Dès que tu peux, viens nous rejoindre. Je n'ai pour ma part, pas dépassé les 3 premières pages.  Rosalind ne s'est pas encore manifestée. Il n'y a que moi et Clinchamps, si je ne m'abuse.

Ca marche alors, dès que j'aurais récupéré le livre, je vous rejoins tout de suite.  

Aradia a écrit:

J'ai bientôt fini la 4ème partie. Je ne sais pas comment ça va se terminer. Mais pour le moment, je suis sidérée de voir Indiana accourir auprès de Raymon parce qu'il le lui a demandé ! Là, elle m'énerve. Elle tient des propos presque féministes à son mari mais devient complètement soumise à l'horrible de service.

Entièrement d'accord avec toi Aradia, elle est horripilante   Je pense qu'elle agit de manière presque féministe avec son mari parce qu'elle le hait et le méprise, du coup elle peut s'opposer à lui. Mais comme elle est folle amoureuse de Raymon, elle agit avec lui en vraie bécasse.

Aradia a écrit:

Et puis bon...

Spoiler:

Oui

Tu as mis le doigt sur une contradiction du personnage d'Indiana, Rose Bleue. Elle s'indigne quand elle déteste mais elle est prête à se sacrifier et à sacrifier sa dignité quand elle est amoureuse. J'adhère donc au "presque féministe" dont tu la gratifies. On pourrait même dire que le roman est assez féministe même si son personnage principal ne l'est pas vraiment.

Rose Bleue a écrit:

Mais comme elle est folle amoureuse de Raymon, elle agit avec lui en vraie bécasse.

Et ce n'est pas gentil pour les bécasses  .

@Léti: c'est vrai que Ralphie a un passif chargé. Dans son cas, l'auteur n'y est pas allée avec le dos de la main morte comme on dit.

Voilà, lecture terminée !

J'aime beaucoup la première fin, même si pas gaie. Je ne voyais pas comment ça pouvait bien se terminer de toute façon.
Le retournement de situation m'a laissé perplexe. Que Ralph ait eu des sentiments pour Indiana, c'était évident mais qu'elle-même, si intensément éprise de Raymon, change de cap aussi vite...

Le bilan est pour moi positif. J'ai découvert George Sand et je vais continuer à la lire. J'aime son écriture. Je vais lire Pauline et les Maîtres sonneurs.

Merci d'avoir proposé cette lecture de groupe Ysabelle.

Aradia a écrit:

Le retournement de situation m'a laissé perplexe. Que Ralph ait eu des sentiments pour Indiana, c'était évident mais qu'elle-même, si intensément éprise de Raymon, change de cap aussi vite...  

C'est en effet déroutant, à premier abord, mais quand on remet l'histoire dans son contexte avec tout le cheminement qu'elle a suivi, cela reste plausible. Combien de fois des personnes ont découvert l'amour qu'elles portent pour d'autres, du fait seul que ces personnes ne soient plus là, ou qu'elle se trouvent des affinités avec d'autres personnes.
Cela me rappelle les paroles de la chanson des Passenger "Let her go"   :

Spoiler:

Ici, Indiana découvre tout simplement, que le seul véritable amour était juste là tout au long de sa vie. Peut-être c'est aussi le fait qu'il ait été là, à la suivre silencieusement et sans condition, sans jamais rien manifester de ses sentiments.

Merci à toi Aradia d'avoir participé et pour tes commentaires. Je suis contente que cette lecture t'ait plu. Pour les Maîtres sonneurs et autres lectures, les commentaires se font dans le topic George Sand. Je lirai tes interventions avec grand plaisir

Oui, c'est vrai ce que tu dis et Ralph montre aussi apparemment sa vraie personnalité, Indiana le découvre sous un nouveau jour, beaucoup plus attirant. Et du moment où elle quitte Raymon au moment où elle et Ralph veulent se jeter dans le vide, il se passe aussi plusieurs mois, le temps de mieux se connaître.

Et bravo à George Sand pour avoir spécifié qu'Indiana et Ralph ont décidé de racheter des esclaves.