Malgré ma déception lors de ma récente lecture andré-gidienne, j'ouvre un topic à cet auteur dont on parle - me semble-t-il - assez peu aujourd'hui, afin qu'on puisse échanger sur nos expériences de lecture. C'est aussi une bonne occasion puisqu'on commémore cette année le 70e anniversaire de sa disparition.
Né en 1869 (ce qui en fait un contemporain direct de Proust par exemple), André Gide a une oeuvre-fleuve. Ses livres les plus connus sont
Les Caves du Vatican (1914),
La Symphonie pastorale (1919) et
Les Faux-monnayeurs (1925). Auréolé du Prix Nobel en 1947, c'est aussi un des fondateurs de La Nouvelle Revue Française (NRF). Pour une biographie plus complète je renvoie à sa page Wiki.
Je l'ai découvert au collège, sans doute sur les conseils de mes parents. J'ai lu à cette époque
Les Caves du Vatican et
Les Faux-monnayeurs qui m'avait beaucoup plu - même si je pense que je n'avais pas forcément tout compris, surtout du premier, réputé assez étrange. Et j'ai totalement oublié les intrigues
.
Depuis je n'avais plus rien lu de lui et j'ai décidé de sortir (enfin) son autobiographie,
Si le grain ne meurt, de mes étagères. Ces Mémoires, publiées en 1926, ne couvrent en fait qu'une courte partie de sa vie, jusqu'aux alentours de 1900. Je suis sortie de cette lecture très mitigée, tout en appréciant son côté "documentaire". S'il est intéressant de suivre le parcours de Gide avec ses propres mots (la mort prématurée de son père, sa forte relation avec sa mère, les débuts compliqués de sa scolarité et de sa vie littéraire jalonnée de rencontres, etc.) le style m'a semblé ampoulé, et le récit globalement ennuyeux
. La partie qui m'a le plus intéressée est la dernière, dans laquelle Gide consacre une longue section à sa rencontre avec Oscar Wilde et Alfred Douglas, en particulier en Afrique du Nord. Il est assez fascinant de découvrir Wilde à travers le regard gidien, et sa relation avec un Lord Douglas parfaitement insupportable. On sent Wilde complètement sous l'emprise du jeune homme capricieux et égoïste. Un passage révèle aussi la relation complexe de Wilde avec les romans de Dickens. Je comptais le citer mais n'ai malheureusement pas mon exemplaire sous la main.
Certains passages du livre sont aussi assez dérangeants, sur l'éveil de sa sexualité et certaines escapades marocaines.
Avez-vous lu Gide, et ses Mémoires en particulier ?