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| | Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) | |
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Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mar 17 Aoû 2021 - 16:27 | |
| Wole Soyinka, écrivain et dramaturge nigérian - né en 1934 Prix Nobel de littérature en 1986Un homme engagé dans son siècle et auprès de ses contemporains.Quelques éléments de biographie tirés de Wiki / Babelio : - Citation :
- Wole Soyinka est un dramaturge, essayiste, poète et militant politique nigérian. Il est le premier auteur africain et le premier auteur noir lauréat du prix Nobel de littérature, qu'il obtient en 1986.
Après des études aux universités d'Ibadan et de Leeds, Soyinka travaille au Royal Court Theatre de Londres. Par la suite, il fonde plusieurs troupes théâtrales au Nigéria dont « 1960, Masks drama troupe » et occupe de nombreux postes universitaires à Ibadan, Ife et Lagos. En 1952, Soyinka crée l'association « The Pyrate » à l'université d'Ibadan afin de combattre la mentalité coloniale. En 1962, il oppose au célèbre concept de négritude, fondé par Léopold Sédar Senghor, le concept de tigritude à propos duquel il dira « qu'un tigre ne proclame pas sa tigritude. Il bondit sur sa proie et la dévore. ». L'auteur est emprisonné au Nigéria entre 1967 et 1969 pour avoir soutenu le mouvement d'indépendance du Biafra. Après sa libération, il reste au Nigéria et enseigne aux départements d'art dramatique d'Ife et d'Ibadan. Il voyage aussi à travers le monde pour mettre en scène ses pièces, donner des conférences et éditer des magazines littéraires comme Transition. En 1994, il est contraint à l'exil après avoir été condamné à mort par le gouvernement de Sani Abacha. Il ne pourra rentrer au pays qu'après la mort du dictateur, en 1998. Le 25 septembre 2010, il crée son parti, le Democratic Front for a People's Federation (DFPF, Front Démocratique pour une Fédération des Peuples).
Il est l'auteur d'une oeuvre importante pour le théâtre (une trentaine de pièces), de poésie, de nouvelles, d'essais, de quelques romans et de récits biographiques. Je suis tombée par hasard à la librairie sur Aké, les années d'enfance, écrit en 1981, et ma fille me l'a offert. Ce livre relate les 11 premières années de l'auteur, dans son village de Aké, en gros entre 1934 et 1945 ; ses relations avec ses parents et ses frères et soeurs, les voisins, le révérend, et son premier contact avec l'école et les livres, les marchés odorants. Le ton n'est pas du tout celui qu'on trouve habituellement dans les récits d'enfance ; il s'agit de vignettes, d'anecdotes, sans aucun amour-propre d'écrivain, sans souci de cohérence non plus. Il y a des scènes très cocasses, et certaines écrites de façon très théâtrales. Sa mère, baptisée par ses enfants Chrétienne Sauvage, tient une boutique, et mène sa maisonnée d'une main de fer ; le père, appelé Essay (c'est-à-dire ses initiales SA = Solinka Ayo), est directeur d'école, et tient l'instruction comme la valeur suprême. Il y a beaucoup d'amour et de respect dans cette famille, de la pudeur aussi, et des non-dits. En fait, se dessine dans ce récit un univers disparu, qu'il évoque à la toute fin du livre. Voici un extrait trouvé sur Babelio, qui relate son premier contact avec l'école (il a 4 ans) : -Tu sais, tu n'as pas besoin de venir à l'école tous les jours. Viens seulement quand tu en as envie. Peut-être que demain, quand tu te réveilleras, tu te diras que tu préfères rester jouer à la maison... Je le regardai avec stupéfaction. Ne pas avoir envie d'aller à l'école ! Les cartes en couleurs, les images et tout ce qui était accroché aux murs, les jetons colorés, les craies, les ardoises, les encriers dans de jolis trous ronds, les crayons de couleur et les cahiers de dessin, une étagère pleine de modelages d'animaux et d'êtres humains, d'outils, d'objets en raphia et en osier à divers stades de fabrication, et même les tableaux noirs et le chiffon... Je n'avais encore jamais vu une salle de jeux aussi attirante. Et puis j'avais fait le lien, vaguement, intuitivement, entre l'école et les piles de livres avec lesquelles mon père semblait s'entretenir si religieusement dans la pièce de devant et qu'il avait fallu constamment m'arracher dès le moment où mes mains avaient pu les atteindre sur la table. - Je viendrai tous les jours, déclarai-je d'un ton ferme.
Quelques extraits d'autres livres, pour vous donner également un aperçu de ses autres ouvrages, plus politiques : Climat de peur (2004) Le dogmatisme mort-né du "j'ai raison, tu as tort" est revenu à son point de départ du combat des idéologies, et il a de nouveau atteint son apothéose : "j'ai raison, tu es mort". Le monologue de l'unilatéralisme aspire sans cesse au manteau prophétique des Elus et, bien sûr, aggrave la position manichéenne du monde, nous invitant sous peine d'en payer les conséquences à choisir entre "eux" et "nous". Il nous faut, en d'autres termes, rejeter la position que George Bush a énoncée si clairement dans son ultimatum : «ou bien vous êtes avec nous et contre les terroristes, ou bien vous êtes du côté des terroristes» et dans sa déclaration : «nous n'avons pas besoin de l'approbation du monde puisque nous sommes guidés par Dieu», tout aussi fortement que nous répudions la proclamation d'Oussama Ben Laden : «La terre est maintenant divisée en deux, le monde des fidèles de l'islam et celui des infidèles et des mécréants». Qu'est-ce que cela signifie pour les milliards d'incroyants convaincus qui peuplent la planète ? Qu'est-ce que cela veut dire pour les hindous, les bouddhistes, les zoroastriens, les fidèles d'Orisha et de cent autres religions marginalisées par cette division du monde entre les deux mastodontes ensanglantés de la foi que sont l'islam et le judéo-christianisme ? La mort et l'écuyer du roi (1975) Il n'y a qu'une seule demeure pour le mollusque, un seul abri pour la tortue, une seule coquille pour l'âme humaine. Il n'y a qu'un seul monde pour l'esprit de notre race. Si ce monde dévie de son cours et se fracasse sur les rochers du néant, quel monde nous donnera asile? |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12322 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mar 17 Aoû 2021 - 17:42 | |
| Merci pour cette belle présentation Petit Faucon Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur (j'étais encore trop jeune quand il a reçu le prix Nobel). Les extraits postés donnent une idée de la richesse de son oeuvre ! |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mar 17 Aoû 2021 - 18:02 | |
| Merci serendipity Le livre est au programme des prépas scientifiques, c'est pour cela que je l'ai trouvé facilement . Il est assez riche, peu conventionnel, et aborde toutes sortes de thèmes différents. |
| | | Juliette2a Tenant of Hamley Hall
Nombre de messages : 28413 Age : 27 Localisation : Entre l'Angleterre et la Thaïlande ! Date d'inscription : 06/03/2012
| | | | serendipity Aurora Borealis Chaser
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| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 9:24 | |
| Je suis tombée sur le nom de cet auteur hier soir en page 219 d' Histoire de la femme cannibale de Maryse Condé Connaissais-tu cet auteur avant ? - Petit Faucon a écrit:
- Le livre est au programme des prépas scientifiques, c'est pour cela que je l'ai trouvé facilement
C'est intéressant d'ouvrir aux auteurs étrangers
Dernière édition par serendipity le Mer 18 Aoû 2021 - 10:08, édité 1 fois |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
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| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 9:28 | |
| Oui j'avais entendu parler de lui depuis son prix Nobel, je pense . C'est vrai que je n'ai pas été rapide, sur ce coup-là ... En revanche je ne me souvenais pas que Maryse Condé parlait de Soyinka dans ce livre ... de Pierre Akendengué, le chanteur gabonais, oui, car ça m'a rappelé une chanson de lui que j'écoutais dans les années 80 (Le chant du coupeur d'okoumé) et qui me plaisait beaucoup |
| | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12322 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 10:15 | |
| - Petit Faucon a écrit:
- En revanche je ne me souvenais pas que Maryse Condé parlait de Soyinka dans ce livre ...
Elle cite énormément d'artistes en effet. J'ai modifié la référence à la page ci-dessus Voici l'extrait en page 219 de mon édition Folio (c'est Andy et Alice, le couple de new-yorkais afro-américains qui parle) : - Citation :
- Au cours de cette seconde visite, leur hôte n'était rien moins que le prestigieux écrivain Wole Soyinka, qui s'était démené en vue d'obtenir le soutien des politiques américains pour le boycott de son pays. C'est que le Nigéria, s'il avait donné naissance au premier Nobel africain de littérature, se révélait un cancre en démocratie. (...) Le merveilleux poète Saro Wiwa et huit membres de son parti avaient été pendus. Certains opposants mouraient de mort suspecte en prison. Des tribunaux ordonnaient la lapidation des femmes adultères. Car les femmes sont les premières victimes de la violence des gouvernements.
Il n'existe pas de dictatures sans sexisme. Exemple: les talibans et les Aghanes." |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 14:34 | |
| Ah, merci pour ce rappel et l'extrait complet, serendipity J'ai trouvé sur le net 2 autres extraits de Aké, les années d'enfance, que vous laisse en spoiler ci-dessous : - Spoiler:
Au début du livre : Les odeurs s’en sont allées. A leur place, des bruits surtout, et même eux sont des formes tordues délirantes des voix intimes, discrètes, des êtres et des choses qui remplissaient ensemble Aké de l’aube au crépuscule et dont les variantes nocturnes assourdies défiaient notre analyse tandis que, sur nos nattes, nous luttions contre le sommeil. Même l’odeur la moins agréable, l’odeur légèrement nauséeuse d’une punaise écrasée, mêlée d’un relent de ce camphre qui aurait dû empêcher son apparition faisait partie de l’invisible réseau de la “personnalité” d’Aké ; elle appartenait au même ordre que les marmonnements nocturnes de Sorowanke, la folle qui vivait près du manguier et qui rêvait tout haut. C’était le manguier de la place, presque en face de l’église. La nuit nous l’entendions distinctement conjurer ses démons ou se chamailler avec son amoureux dément, Yokolu. Au grésillement de l’aiguille chauffée que Chrétienne Sauvage maniait dans ses batailles contre les punaises se mêlait le défi que les grillons et les cigales lançaient à la répétition prolongée de la chorale de l’église Saint-Pierre, à la veille d’une fête sans doute. Sorowanke ponctuait l’hymne de hurlements soudains et de claques sur ses maigres cuisses gercées tandis qu’au clocher retentissaient, solennels, les douze coups de minuit.Puis un extrait de la première partie, il a à peine 4 ans : Je ne savais pas encore grimper à l’échelle tout seul, mais je savais déjà où elle se trouvait. Rien qu’à entendre le mouvement des pas précipités, je savais où aller à chaque fois que le bruit d’un événement parvenait jusque dans la maison d’Aké. C’était une échelle en fer, et parfois quatre ou cinq habitants de la maison s’y trouvaient à la fois, lançant leurs commentaires, les yeux fixés sur ce qui se passait dehors. Ils ne se souciaient pas des efforts que je faisais pour les rejoindre, affirmant que l’échelle était dangereuse. Et puis un jour, Joseph se laissa fléchir et me hissa sur ses épaules d’où, pour la première fois, je pus regarder par-dessus le mur de notre cour. Je suivis des yeux le groupe de danseurs arrivant par la route qui passait devant le cénotaphe et derrière l’église avant de disparaître dans une direction que Joseph disait être celle du palais. J’avais reconnu l'église et le cénotaphe. J’avais également reconnu un autre trait du paysage, le grand portail de la mission. Je compris alors que les murs extérieurs de la mission étaient joints bout à bout, cédant la place en certains endroits à des portails ou à des fenêtres. Installé sur les épaules de Joseph, je suivis des yeux le mur contre lequel nous nous appuyions maintenant sur la gauche ; je le vis se fondre dans celui de la resserre où l’on gardait les pots, ceux qui servaient à la cuisine comme ceux qu’utilisait mon père dans son jardin, puis disparaître dans celui du hangar du bois de chauffage et des poulets. Plus loin il devenait le mur d’un petit renfoncement où Papa avait sa pépinière, puis celui de la douche et enfin celui de la cuisine. De là il se prolongeait pour enchâsser la concession du catéchiste, enlaçait le reste de sa maison, redevenait un mur ordinaire avant de s’interrompre au portail de la mission. Puis il se jetait dans le mur de l’école des filles d’en Bas avant de tourner brusquement pour rejoindre le coin de la devanture de la librairie, seul bâtiment de la mission qui s’ouvrît sur la rue. Tout au long il y avait ici et là quelques fenêtres, ouvertures plutôt symboliques en haut du mur, presque contre la tôle ondulée du toit. Mais dans l’ensemble les murs n’offraient qu’une grande surface ininterrompue, agrémentée de place en place d’un bouquet de feuilles de bananier qui dépassait, d’un goyavier ou de cette plante aux feuilles amères semblable à celle dont le feuillage luxuriant m’effleurait le visage en cet instant. Il m’apparut clairement que nous vivions isolés dans la mission comme dans une ville à nous et que le reste de ce que je voyais c’était Aké. Cette autre ville, Aké, tenait ensemble par ses toits rouillés tout comme la nôtre le faisait par ses murs. Seules des constructions particulières telles que l’église et le cénotaphe se trouvaient isolées. Tout le reste était cousu ensemble d’une seule pièce. La fois suivante, lorsque j’entendis venir des bruits, je ne me donnai donc pas la peine de me battre pour obtenir une place sur l’échelle où, de toute façon, j’étais incapable de grimper. Je savais maintenant où était ce portail que je franchissais pour aller à l’église en tenant la main de Lawanle, de Joseph ou de Maman. J’avais également compris que pour voir les choses beaucoup mieux il suffisait de sortir et de regarder. En arrivant au portail je fus étonné de constater qu’il n’était pas fermé à clef. C’était d’autant plus agaçant que je n’arrivais pas à atteindre la cheville de bois qui soulevait le loquet. Puis j’entendis des éclats de voix à l’intérieur : de toute évidence, d’autres avaient eu la même idée que moi. Je frappai sur le portail et l’on m’ouvrit. C’étaient tous des inconnus. Je n’avais encore jamais vu ces visages. Je me demandai si c’étaient des passants qui avaient monté les marches du portail pour mieux voir. J’eus l’impression qu’ils me considéraient d’un œil dubitatif, mais ils s’écartèrent pour me laisser venir devant et nous cessâmes de nous observer en voyant arriver la fanfare de la gendarmerie, cause de toute cette effervescence. Les musiciens portaient de larges ceintures rouge vif, des fez de la même couleur dont les glands s’agitaient et des sortes de gilets brodés. L’homme de tête était sanglé à un tambour d’une taille incroyable. A chaque pas je m’attendais à ce qu’il perdît l’équilibre, mais il martelait la peau blanche avec une maîtrise parfaite en regardant droit devant lui sans détourner la tête. Ses bras faisaient des moulinets et les bouts renflés de ses baguettes tournoyaient avant de s’abattre sur les flancs de l’engin. Devant marchait un homme qui jonglait avec une énorme canne ; il la jetait en l’air, la faisait tourner et la rattrapait au moment où elle retombait. Une fois il la rattrapa même derrière son dos et fut récompensé par les acclamations de la foule. Au milieu des musiciens s’élevait un entonnoir de cuivre étincelant, et le visage qui soufflait dedans paraissait près d’éclater. Il en sortait des sons presque aussi graves que ceux du gros tambour, mais l’effort qu’on lisait sur ce visage dépassait de loin celui des joueurs de tambour. J’éprouvais une curieuse sensation. A chaque fois que la grosse caisse retentissait, j’avais l’impression que les vibrations m’entraient dans l’estomac dont les parois en renvoyaient l’écho qui ressortait pour la rejoindre. J’écoutais : j’avais cette sensation à chaque fois que venait le boum. Il n’y avait pas de doute possible, c’était la façon de faire de la grosse caisse, et j’étais sûr que tout le monde avait la même impression. Je remarquai les petits garçons qui suivaient la fanfare. Certains marchaient juste derrière, en imitant le pas des gendarmes, d’autres marchaient sur le côté, tout au bord de la chaussée. Ils n’avaient pas l’air beaucoup plus grands que moi et je ne tardai pas à les rejoindre. A la différence des inconnus du portail, aucun ne semblait me remarquer. Je m’intégrai au groupe qui suivait, mais en prenant bien soin de ne pas contrefaire l’air conquérant des autres : cela ne me paraissait pas convenable et l’air sévère des gendarmes montrait qu’ils pourraient bien s’en offenser.
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| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 14:51 | |
| Merci pour cette présentation Petit Faucon. Je connais si mal la littérature africaine en général... j'ignorais jusqu'au nom de cet auteur. La seule Nigériane que j'ai lue est Chimamanda Ngozi Adichie . J'ai prévu suite à vos posts sur Maryse Condé de lire La femme cannibale, ça m'amènera peut-être à découvrir cet auteur par la suite. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 14:55 | |
| Merci MissHo, j'ai rédigé cette présentation en partie pour toi, je sais que tu as lu Adichie, et que tu l'as présentée au challenge Wentworth . N'ayant pas lu Adichie encore, je la note dans mes auteures à découvrir . Je lirais tes commentaires sur Wole Soyinka ou sur Maryse Condé avec plaisir ! |
| | | misshoneychurch Poppy dream by the Arno
Nombre de messages : 6062 Date d'inscription : 01/09/2006
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 14:59 | |
| Oh, ça me touche. Je viens de voir qu'Adichie n'a pas de topic, il faut que je prenne le temps d'y remédier. Je suis certaine que beaucoup de lambtoniennes apprécieraient ses oeuvres. |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| | | | serendipity Aurora Borealis Chaser
Nombre de messages : 12322 Date d'inscription : 31/05/2007
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 18 Aoû 2021 - 19:49 | |
| - misshoneychurch a écrit:
- Je viens de voir qu'Adichie n'a pas de topic, il faut que je prenne le temps d'y remédier. Je suis certaine que beaucoup de lambtoniennes apprécieraient ses oeuvres.
Merci par avance MissHo, surtout que quelques unes d'entre nous ont déjà lu cette autrice. Il est vrai qu'Adichie n'a pas eu de chance avec le projet Wentworth : proposée en 2019, puis en 2020, mais elle n'a pas été retenue Merci pour les extraits Petit Faucon |
| | | Petit Faucon Confiance en soie
Nombre de messages : 11776 Age : 59 Date d'inscription : 26/12/2011
| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) Mer 17 Avr 2024 - 16:33 | |
| Un petit retour sur Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde / 2023 Le résumé de l'éditeur en dévoile beaucoup trop, et est assez trompeur, car les 200 premières pages ne parlent absolument pas de ce dont il est question dans ce résumé Je vous joins donc le début du papier du Monde écrit lors de la parution du livre il y a quelques mois : - Le Monde a écrit:
- Pour saisir dans quel étrange pays le lecteur vient de mettre les pieds, on ne saurait trop lui conseiller d’écouter avec attention la cacophonie religieuse de Papa Davina, le fondateur de « Chrislamabad », « la véritable cité de Dieu et d’Allah », faux prophète d’un œcuménisme de circonstance qui mange à tous les râteliers – « Chrislam ».
Si enflammés et délirants soient-ils, les prêches qui feront le fulgurant succès de cet homme aux nombreux pseudonymes répondent en effet à un agenda politique courant en Afrique de l’Ouest. Le personnage – qui, de prime abord, semble parodique et boursouflé – s’avère crédible, une fois qu’on est entré dans le rythme de la narration. Il en va de même pour le Nigeria, décor du nouveau roman de Wole Soyinka, fantaisiste en apparence seulement – « le pays des gens les plus heureux du monde », « le géant de l’Afrique » : les deux sobriquets, en réalité, sont loin d’être farfelus. Les manœuvres politiques et les intrigues religieuses, la corruption généralisée, l’atomisation du territoire, son contrôle impossible, les grands mots et les petites combines : il suffit de changer quelques noms, d’enlever les masques et un peu de maquillage, et tout le Nigeria contemporain est là, moqué et célébré à la fois, dans une satire qui n’en est pas moins une grande fiction d’aventures – joyeusement baroque mais tristement plausible. Il s'agit donc d'histoires parfois décousues et satiriques, en une vingtaine de chapitres ; on sent que l'auteur n'est pas romancier, le fil narratif tend à s'estomper assez vite, et il y a de très nombreuses et bavardes digressions ; au début ça m'a agacée, je voulais retrouver le fil même lâche de l'histoire, ensuite je me suis laissée porter par le fil des conversations et autres apartés et digressions fort nombreuses, qui font partie du charme de ce livre. Le ton est souvent assez outré, et il y a beaucoup de sautes de ton, on passe facilement de l'insoutenable (les attentats de Boko Haram, les enfants violés que le Dr Menka voit à l'hôpital) à la farce grotesque (l'enterrement de l'ingénieur), ou aux détails les plus triviaux. C'est quand même un pavé, presque 550 pages, et j'ai été souvent déstabilisée par ce que je trouve être un manque de cohérence. Mais je pense que le livre gagne à être relu, pour mieux profiter des allusions à la vie nigériane ; le livre m'a donné d'ailleurs envie de mieux connaître l'histoire de ce grand pays, le plus peuplé d'Afrique et le plus corrompu également. On sent la colère de l'auteur, qui s'exprime parfois par la rage, par l'outrance, ou par la drôlerie. Enfin, il gagne à être lu. |
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| Sujet: Re: Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) | |
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| | | | Wole SOYINKA, écrivain nigérian (né en 1934) | |
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