Une auberge pour les admirateurs de Jane Austen, et bien plus encore... |
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| Arnaud Cathrine | |
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+5Liewen nathy's vali lady Clare cecilou41 9 participants | |
Auteur | Message |
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cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Arnaud Cathrine Sam 17 Jan 2009, 17:06 | |
| J'ai déjà cité son nom plusieurs fois au Inn (notamment lorsque je l'ai rencontré, cf le topic Le plaisir de lire puis de rencontrer les auteurs !) et il y a un bon moment que je voulais vous en parler plus en profondeur, alors je me lance, en espérant que mon lobbying porte ses fruits ! Je l'ai découvert à Lille, lors de rencontres littéraires où j'allais pour faire dédicacer mes Pennac. Il faisait partie de la même table et nous a lu un extrait de Sweet Home, que j'ai tout de suite acheté. J'ai eu ensuite l'immense bonheur de lui faire dédicacer un autre de ses livres, à Vendôme, l'an passé. Outre sa bouille d'ange (je ne sais pas ce qu'en pensent les demoiselles de ce forum, mais moi je le trouve trèèèèèèèèès mignon), et le fait que c'est un garçon fort sympathique, ouvert et simple, ce jeune auteur (né en 1973) est incontestablement talentueux. Il écrit pour la jeunesse, pour les plus vieux et plus récemment, pour le théâtre et même pour Claire Diterzi, chanteuse en plein essor sur la scène française. Je poste ici un extrait d'un de ses textes -disponible dans son intégralité sur son site officiel ( http://www.arnaudcathrine.com/default.asp) - pour que vous ayez une idée de son style, qui m'enchante : On n’est pas des taureaux
C’était en 1996. Je ne savais pas trop quoi faire de moi. Professionnellement, s’entend. Je venais de terminer des études d’anglais et de lettres modernes. Je n’avais aucune envie d’être professeur. Mon premier roman était sur le point d’être publié (peu de chances, cela dit, de pouvoir vivre de l’écriture dans un premier temps ; ni même peut-être dans un deuxième, me disais-je avec appréhension). Et j’avais beau inventorier les métiers : rien de rien ne me faisait envie. Mon père raconte souvent que ça a commencé très tôt cette douloureuse fixette sur les métiers : il paraît qu’à l’âge de 10 ans je commençais déjà à pérorer, déclarant solennellement qu’aucun ne me plaisait. Mêmes affres quinze ans plus tard. Qu’allais-je faire de moi ? C’est alors que le Service Militaire m’est tombé dessus. Oui, j’avais oublié cette charmante formalité qui avait encore cours à l’époque : devoir perdre un an et demi à jouer au petit mâle dans la boue, se faire commander et humilier par des crânes rasés, « Tu seras un homme mon fils », « Vraiment, tu crois que j’ai besoin de ça ?! » Heureusement, je fréquentais déjà à l’époque de dangereux gauchistes qui eurent la bonne idée de me refiler une lettre type pour devenir… objecteur de conscience. « Je soussigné, Arnaud Cathrine, être totalement opposé au port des armes and bla bla bla », quelque chose comme ça, sur quelques lignes. Ça peut paraître étonnant mais c’était imparable, une histoire de droit strict : impossible de m’enrôler après avoir signé pareille déclaration. Et effectivement, après envoi de ma supplique, je reçus un papier officiel attestant que l’ÉTAT – cher ÉTAT – avait pris acte de ma petite philosophie anti-militariste et que j’étais convié à me trouver un job d’objecteur de conscience pour une durée de 18 mois. Exit la boue et les militaires. Ma première recherche d’emploi.Je suis loin d'avoir tout lu, mais je ne peux que vous recommander de lire les titres suivants : Sweet Home (qui vient d'être adapté au théâtre) Trois étés où se joue le destin d’une famille. Trois étés à dix ans d'intervalle. Et la même plage, au bord de la Manche. Dans ce « doux foyer », Susan, la mère, veut mettre fin à ses jours. À son chevet : un mari abîmé par plusieurs années de désamour et son frère cadet, Remo, son double fantomatique. Mais surtout trois enfants — Lily, Vincent et Martin — qui vont tour à tour prendre la parole, tentant de démêler leur parmi les silences pesants dont ils ont hérité. Nous ne grandirons pas ensembleSylvain s’en va par amour. L’amour est vraiment une drôle de chose, et cette drôle de chose occupe continuellement l’esprit de Sylvain. Il mange en pensant à Mahalia, il fait semblant de travailler en pensant à Mahalia, il fait la tronche en pensant à Mahalia. Pour guérir, il faudrait qu’il puisse dîner au lit et prendre des bains, avec elle, et l’embrasser, sur la bouche. Sylvain doit partir. C’est logique et c’est une bien sale affaire. Parce que, déjà, il doit tout organiser en vue de son déménagement, et aussi compter avec sa propre crise d’adolescence et ses revers de sentiments. Parce que ses parents vont faire des histoires, lui passer six cents coups de fil angoissants et collants. Parce que la famille est une drôle de chose, un peu comme l’amour. Sylvain va prendre le large, et rien ne pourra l’arrêter. Rien, sauf un Martin. Un frère fan de Skyrock, fouille-merde à ses heures, crétin immature de surcroît, trop sensible pour être léger. Une ancre humaine soudainement paralysée des jambes pour empêcher Sylvain d’utiliser les siennes. À douze ans, Sylvain va découvrir comment les histoires commencent et finissent. La vie peut-être « Aucun mot ne m’allait. Tu n’étais pas mon amoureuse, tu n’étais pas ma meilleure amie. Tu étais celle que je n’ai pas vue partir. » Sofia est morte et Florian est à terre. Il ne parvient pas à se relever, à accepter l’absence. Il ne la comprend pas et refuse de vivre avec. Une seule issue : revenir sur les lieux de la tragédie, dans l’hôpital psychiatrique où on avait enfermé Sofia. Là-bas, Florian cherche des traces, des preuves de l’existence de son amie. Il rencontre Mehdi, un soignant qui s’occupe de lui. Mais Florian ne veut pas être aidé. Mehdi tient bon, l’oblige à entrer en relation avec les autres. Peu à peu, Florian baisse les armes et un lien invisible se tisse entre les deux garçons. Et si la vie reprenait ses droits avec le chiffre deux ? Je suis un garçonSon nom est Cathrine, Arnaud Cathrine. Ça ne fait pas garçon comme nom. Pourtant, il est un garçon. Il aimerait le prouver, d’une manière ou d’une autre. Il essaie de boire du café mais il déteste ça. Dommage, il trouvait que ça faisait très garçon. Il essaie de péter la gueule à son meilleur copain qui lui a sorti une crasse. Ça marche assez bien (une incisive fêlée), mais ce n’est pas trop son genre d’être une brute. Un peu plus tard, il essaie d’embrasser une fille. C’est une réussite totale, mais qui ne regarde pas les autres. Alors les autres continuent à se moquer. Un jour, la prof de français note ce sujet de rédaction au tableau : « On vous donne la possibilité de changer une chose dans votre vie. Racontez. » Devinez ce qu’il choisit. BONNE LECTURE !! |
| | | lady Clare Lily-white Doe
Nombre de messages : 9970 Localisation : Between Thornfield Hall and Pemberley Date d'inscription : 01/10/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Sam 17 Jan 2009, 19:30 | |
| Excellente présentation, Cécilou, ça donne vraiment envie de le lire... |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Dim 18 Jan 2009, 09:38 | |
| Merci Lady Clare ! J'espère que vous serez nombreux à le lire et à apprécier son talent ! |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Dim 15 Fév 2009, 11:00 | |
| J'ai lu Comme un Garçon. C'est le tout premier livre que je lis de cet auteur. Je l'ai trouvé sympa et drôle mais sans plus. Vraiment trop orienté jeune public pour me plaire alors que généralement j'aime bien la littérature jeunesse. J'avoue aussi que je n'ai pas trop aimé les illustrations de Françoiz Breut Maintenant, reste à savoir si je vais lire des livres "de grands" écrit par Arnaud Cathrine... |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Dim 22 Fév 2009, 10:19 | |
| Je vois que mon lobbying n’a pas l’air d’être très fructueux, mais, en fidèle admiratrice qui se respecte, je ne compte pas abandonner de si tôt ! Merci à Chinchilla d'avoir posté son avis. Je reconnais que Je suis un garçon n’est pas le plus réussi des romans jeunesse d’Arnaud Cathrine, mais j’ai tout de même pris un réel plaisir à le lire. Un des thèmes de prédilection d’AC est la perte d’êtres chers, le deuil, la mort.. Réjouissant, me direz-vous ! Il est vrai que l’ambiance de ses romans est peu souvent légère (exception faite de ses livres jeunesse), mais son style est, à mon avis, très sympa et j’adhère totalement à ses écrits. Depuis mon dernier post, j’ai eu le plaisir de continuer mon exploration de ses travaux, dont voici quelques infos : Les vies de Luka – Après Sweet Home, incontestablement mon roman préféré d’AC. C’est l’histoire d’une fille qui rêve de quitter Liverpool et (passez moi l’expression) sa vie de merde. Elle aime son frère plus que tout au monde, elle n’a plus de père, a des relations difficiles avec son oncle et très « silencieuses » avec sa mère. Elle est perdue et lutte… Et, comme toutélié, petit clin d’œil aux Twilighteuses : - Citation :
- Cullen Street était vide.
Exercices de deuil – Deux histoires, deux nouvelles, qui ont en commun une certaine fuite d’une vie que l’on n’aime pas ou plus. Kaspar à Berlin et son histoire d’amitié très forte. Une histoire de théâtre aussi, qui donne envie de découvrir « l’Amour de Phèdre » de Sarah Kane. Andrew à Philly (Philadelphie) qui, à 19 ans, fuit ses parents, Kathrin, la vie… L’invention du père - Il s’agit d’un de ses premiers ouvrages, publié en 1999, et je dois avouer que j’ai eu un peu de mal à accrocher et à m’attacher à l’histoire dépeinte ainsi qu’aux personnages. Un jeune homme, Rafael, traverse la frontière franco-espagnole en direction d’un village perdu d’Estrémadure, à la rencontre d’un père agonisant, qu’il n’a pas connu. À peine arrivé, il apprend son décès. Il restera dans ce hameau déserté, face à la lâcheté de la responsabilité collective sur fond de guerre civile. Dès lors, il inventera des dialogues imaginaires pour donner un nouveau souffle à la figure tutélaire de Goyo Lasagual, «ce sale étranger». Les histoires de frères – Court, simple, efficace ! Et les illustrations de Catherine Lopès-Curval sont très réussies et en totale adéquation avec le roman. Rencontre entre Adrien et Erik, relation qui s’établit autour d’un échange non avoué autour de l’absence d’un frère et des méandres de l’écriture. Voilà voilà… En espérant voir les rangs des lecteurs d’AC augmenter d’ici peu !! |
| | | vali Beautiful pianoforte
Nombre de messages : 650 Age : 37 Date d'inscription : 12/09/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 12 Mar 2009, 13:09 | |
| Ouh didoudidou ça a l'air quand même un peu déprimant ton affaire Cecilou... Je pense qu'il doit bien écrire mais mmmh je sais pas, j'hésite. Tu n'aurais pas un de ses livres a me conseiller ou je ne risque pas de me tirer une balle en fin de roman? Si je dis tout ça c'est parce que j'ai vraiment envie de découvrir (malgré mes réticences ça me parait intéressant) |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 12 Mar 2009, 13:19 | |
| C'est vrai qu'il n'a pas trop tendance à faire dans le joyeux ! Si tu es branchée littérature jeunesse, je te conseille Nous ne grandirons pas ensemble, c'est vraiment frais et rigolo. Sweet Home reste mon favori, mais je dois bien reconnaître que l'ambiance n'est pas tellement à la fête... Bonne lecture !! |
| | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 12 Mar 2009, 22:44 | |
| J'ai lu cet aprem La Vie peut etre et je n'ai pas trop aimé (pas taper!). J'ai trouvé ca beaucoup trop court, avec une fin un peu trop rapide et qui m'a laissé sur ma faim. J'aurais aimé que le livre soit plus étoffé. Mais j'essaierai de lire d'autres romans de lui quand meme! Et je plussoie il est assez mignon |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 12 Mar 2009, 22:47 | |
| Merci pour ton avis Nathy's, même si je l'aurais préféré plus positif J'espère que les autres te plairont plus (je ne perds pas espoir !!). - Citation :
- Et je plussoie il est assez mignon
En vrai, il est encore mieux |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Ven 01 Mai 2009, 08:48 | |
| Voici un petit compte-rendu de ma dernière lecture de mon cher Arnaud. Il s'agit, cette fois, d'un roman musical, composé de 19 tableaux et autant de chansons, né en mars 2008 de la collaboration d'Arnaud Cathrine et de Florent Marchet (chanteur, auteur et compositeur. Il a enregistré deux albums sortis chez Barclay : Gargilesse et Roi Brasil) On retrouve sur l'album les voix de Valérie Leulliot, Erik Arnaud, Nicolas Martel et Antoine Lhouillier. - Citation :
- Pour lire un CD
Il fallait un lecteur C’est encore plus vrai Aujourd’hui
Pour résumé, il s'agit d'exposer comment la SINOC (Société Industrielle Nautique d’Objets Culbutos), située à 300 kms de la mer, est devenue la Mère Nourricière à qui tout le canton doit tout, chez qui s’est super d’être directeur marketing, celle qui est tout pour tout le monde même si tout, c’est pas grand-chose. On suit le parcours de Thibault, 20 ans, enfant de la SINOC - victime qui rêve d’autre chose- à la dérive. On entend notamment la voix et les belles idées, sans faille, de son DRH à la noix, dont la chanson, tristement cruelle mais criante de vérité, est parue initialement dans Objets-chômages (Éditions du Bec en l’air). - Citation :
- À première vue, Frère animal est un objet musical non identifié. C’est tout d’abord un livre écrit à quatre mains par Arnaud Cathrine et Florent Marchet. C’est aussi un album composé par Florent Marchet. Le tout paru sous forme de livre/disque en mars dernier aux Editions Verticales/Gallimard. C’est enfin un spectacle joué et interprété par les deux « frères », accompagnés de Valérie Leulliot (Autour de Lucie) et Nicolas Martel (Las Ondas Marteles). À la croisée du conte social et de la comédie musicale, c’est un concert, tout simplement, qui a pour décor le monde du travail. DRH, directeur marketing, cadre, ouvrier, chacun prend la parole et raconte la vie de l’entreprise moderne. Ils cherchent tous à survivre dans une jungle… qui vous rappellera sans doute quelque chose…
- Citation :
- "Frère Animal, un récit cohérent, un roman-livre qui se lit et s’écoute, et vice, et versa. Frère Animal, un autre conte sensé et pas si fantasmé que ça, une autre histoire acide, une ambition démente et une réussite grandiose – musicale comme lyrique."
Thomas Burgel, Les Inrockuptibles
"Tableau cruel, cruellement juste, des faux semblants sociaux et familiaux où résonnent des thèmes récurrents de l'oeuvre d'Arnaud Cathrine. Une histoire inventée qui semble bien trop vraie pour ne pas nous faire froid dans le dos. Et nous marquer longtemps." Valérie Lehoux, Télérama
Ils en ont fait un spectacle- que je n'ai pas vu mais qui me tente fortement - actuellement en tournée dans toute la France. Pour plus d'infos, des extraits et des clips
Dernière édition par cecilou41 le Mar 26 Mai 2009, 14:23, édité 1 fois |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Mar 26 Mai 2009, 14:23 | |
| Me revoici - je continue fermement et résolument à faire vivre ce topic - après ma lecture de La disparition de Richard Taylor. Sorti le 4 janvier 2007, aux Éditions Verticales, le sixième roman d’Arnaud Cathrine rompt quelque peu avec son style au spleen élégant pour une écriture plus pragmatique voire humoristique. Inspiré d’une nouvelle initialement écrite par l’auteur pour la revue Remix, il fait écho aux premières pages du livre de la romancière écossaise A.L. Kennedy Le Contentement de Jennifer Wilson qui en constituent le point de départ. Après le désert texan de La Route de Midland, le Liverpool des Vies de Luka, le village perdu d’Estrémadure de L'invention du père, Arnaud Cathrine a, cette fois-ci, investi l’Angleterre, de Londres au Kent en passant par le Somerset. Richard Taylor a quitté son domicile conjugal le 16 mai 1998. Il a été aperçu au bar interlope Madame Jojo’s au milieu de la nuit, puis à la station Brixton dans le courant de la matinée. Qui est-il ? Un fils et frère modèle, un mari ordinaire d’une vie trop commune, un jeune père sans relief particulier, un banal employé de la BBC. Pourquoi vient-il de s’évanouir de sa propre existence ? Fuite ou évasion hors de cette routine justement invivable ? Coup de tête aux limites de la folie ? Aveu rétrospectif d’un adultère secret ? Les motifs possibles de ce départ ne seront élucidés que très progressivement et partiellement au fil du récit qui court de 1998 à nos jours. Cela, pour la bonne raison, que le héros fantomatique de ce roman n’est jamais donné qu’en creux, par ouï-dire, par propos rapportés. On suit à la trace, comme en pointillé, le cheminement d’une déraison existentielle, dérivant d’un chapitre à l’autre, au gré des témoignages d’une dizaine de femmes : l’épouse, la mère, la voisine de palier, la collègue de bureau, l’amie transsexuelle, l’amante sans lendemain, l’attentionnée psychiatre, ainsi que la dramaturge suicidée Sarah Kane… La disparition de Richard Taylor est une quête sur l’ombre portée d’un absent omniprésent, qui touche à la crise d’identité masculine de notre époque, mais sous la forme d’un roman polyphonique, tendu et noir, dont la texture paradoxale s’écrit au féminin pluriel. Les récits brefs – sous forme épistolaire, monologuée ou dialoguée – silhouettent puis font exister le disparu, assez antipathique d’ailleurs, sous des apparences multiples, moins contradictoires que simplement disjointes. Ils restituent habilement l'essence d'un homme à travers ses résonances féminines et où l'on retrouve cette inquiétante étrangeté alliée aux thèmes de prédilection de l’auteur que sont la perte, la solitude, les non-dits du huis clos familial ou encore l'abandon. Arnaud Cathrine interroge ici la lâcheté humaine, plus particulièrement masculine, et ses conséquences. Que se passe-t-il lorsque l'on décide soudain de tout abandonner, lorsqu'on ne peut plus ou ne veut plus assumer ce qui fait notre vie ? Peut-on réellement tout recommencer et faire table rase du passé, renaître en quelque sorte, devenir un homme neuf quand derrière soi les spectres du passé bruissent ? - Citation :
- Hier, j’ai croisé mon reflet dans la glace, j’ai réalisé que j’avais 30 ans, une vie affective désolante, inféodé que je suis à tes griffes et à celles de Susan, et c’est tombé comme évidence, que dis-je, un couperet.
Toutes les femmes du roman ont connu Richard Taylor, avant ou après sa "disparition". Chacune l'a aimé/ l’aimera et l’a perdu/ le perdra, à sa façon, non sans avoir recueilli une confession de cet homme en déroute et a tenté/ tentera de cerner et de comprendre son malaise refoulé et ses non-dits : ses aspirations artistiques avortées, son conflit paternel... Ces personnages féminins témoignent tous d'une grande générosité et énergie, ce sont des "femmes-refuges", résolument du "côté de la vie". - Citation :
- J’avais besoin de ce regard féminin, car c’est souvent que, dans mon existence, il m’a fait avancer et sauvé.
explique l'écrivain. Parfaitement construit, ce roman puzzle agence chacun de ses chapitres comme autant de pièces qui viennent s'imbriquer précisément les unes aux autres pour en restituer progressivement et subtilement le sens profond et distiller sa noirceur. Un beau roman choral à la fois sombre et cruel, traversé d’un humour grinçant où la dimension théâtrale affleure à travers des dialogues vifs et souvent intenses. - Citation :
- Étincelant comme la lumière du jour vue à travers un rideau de larmes.
Héléna Villovitch La disparition de Richard Taylor entremêle, avec une justesse rare, les voix et les registres jusque dans leurs soudaines variations de timbre et de lexique et dévoile ainsi une gamme riche des sentiments humains : Rebecca Swift – - Citation :
- Dommage qu’il y eût l’appréhension de la perte, grand dommage, parce que : Richard. Lui quoi. Comme on en rencontre rarement. Or, on ne peut aimer sans admiration, je veux parler d ‘une admiration colossale, de même qu’on ne peut aimer sans amitié, une amitié colossale, et sans un désir colossal, et toute sortes d’ingrédients que beaucoup sous-estiment, se lovant dans une coquille qui s’avère creuse lorsque la passion s’assagit (tu te souviens de William et Rick ?). Car qu’est-ce qu’un couple ? dis-je souvent à maman, une association tout d’abord passionnée qui laisse place peu à peu à un doux compagnonnage, lequel nécessite moult ingrédients pour tenir la route, un couple ne saurait survivre sans une admiration conjointe et colossale, ni sans une amitié du même ordre, dis-je souvent à maman, ils sont beaucoup à parier, à s’y risquer, mais très peu emportant le morceau, et je dois bien avouer que Richard….
Docteur McLaggan - - Citation :
- Je l’ai interpellé et il s’est approché à pas lents. Croyez-moi si vous voulez : il sentait. Ah, vous avez remarqué vous aussi ! Il n’a même pas de chat : c’est donc que l’odeur vient de lui… Sans compter qu’il boit. De plus en plus. Non pas que je surveille sa consommation mais, voyez-vous, nous sommes voisins, alors je vois : les cadavres.
Jennifer Wilson - - Citation :
- Une célibataire de trente ans peut être très heureuse, vous m’angoissez, toutes, avec votre sacro-saint cap des trente ans, je ne vois pas où est le problème. Je vis très bien avec moi-même et les plages de solitude que je connais entre deux liaisons me comblent. Parce que oui, il m’arrive parfois d’avoir des liaisons, parfois même des histoires, excuse-moi du peu, je suis navrée de t’apprendre que tu ne sais pas tout, j’aime bien parfois garder certaines choses pout moi, et ne fais pas cette mine, je vois bien que ton premier mouvement est d’être vexée, je ne t’ai pas tout dit car vois-tu : je revendique le droit de vivre dans un autre monde que celui de Bridget Jones.
- Citation :
- Certains de mes amis ont découvert une veine burlesque dans ce texte et m’ont encouragé à poursuivre. J’ai pensé alors à un recueil de nouvelles puis est venue cette construction polyphonique autour de cet homme.
Aranud Cathrine, dans une interview au journal Le Monde. Le roman est également disponible aux Éditions Folio et en version allemande - Richard Taylor wird vermisst - (traduction de Holger Fock et Sabine Müller) aux Éditions Liebeskind : Vous pouvez lire le portrait et la critique parus dans Le Monde ici : Et quelques extraits supplémentaires là : |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 18 Juin 2009, 13:14 | |
| Au rayon littérature jeunesse, cette fois, un livre très frais, plein d'humour et qui met de bonne humeur ! Je veux parler de Je suis la honte de la famille, paru le 16 mars 2006, à l'Ecole des Loisirs. - Citation :
- Martin vient d’avoir dix ans et il n’est toujours pas amoureux. Une
catastrophe. Car, dans sa famille, tout le monde est amoureux et marié. Martin prend donc une grande décision : dans une semaine, il sera amoureux et il se mariera dans la foulée. Tout devrait être simple. Mais voilà : que se passe-t-il quand on découvre finalement qu’on est amoureux de la même fille que son meilleur ami et que cette fille est… précisément votre meilleure amie ? Comme le dit si bien la quatrième de couverture (sauf qu'elle parle de Camille - en lieu et place de Martin !! - mais j'ai corrigé le texte), Martin vit un terrible drame : il n'est PAS amoureux ! A 10 ans, vous parlez d'un comble ! Il se voit déjà condamné à l'exil à cause de la déception immense de ses parents, qui ne le verront jamais fonder une famille... Faisant du célèbre diction "Quand on veut, on peut", son leitmotiv, il décide de prendre les choses en main et passe en revue toutes les filles de sa classe pour choisir l'élue de son jeune cœur. Mais se pourrait-il qu'il soit tombé amoureux sans le savoir ? Et qu'il connaisse en réalité son tout premier chagrin d'amour ? L'histoire est naïve et touchante. C'est mignon comme tout et ça se dévore en une demi-heure. Extrait par ici : Bonne lecture ! |
| | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 18 Juin 2009, 13:30 | |
| Je me suis promise de me mettre aux romans d'Arnaud Cathrine cet été pour ne pas te laisser seule, donc j'essaierai de le trouver! (ma bibli en possède quelques uns déjà!) Pour l'instant celui-là et Sweet Home et Nous ne grandirons pas ensemble me tentent beaucoup! |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 18 Juin 2009, 13:35 | |
| J'apprécie cet élan de solidarité Nathy's !!! Tu vas vraiment devenir ma meilleure amie du Inn, si ça continue ! Parmi ses romans "pour les grands", Sweet Home reste mon préféré. Pour ce qui est de la littérature jeunesse, les 2 que tu cites sont les meilleurs selon moi. Ils traitent tous les deux du même sujet en fait : l'amour quand on est enfant. J'ai hâte de connaître ton avis ! |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Sam 20 Juin 2009, 16:44 | |
| Dernier ouvrage disponible à la médiathèque (donc après ça, je devrais me calmer un peu sur ce topic ) : Edvard Munch, paru à L'Ecole des Loisirs. Il s'agit d'une biographie romancée, très bien documentée et très éducative (avec un carnet central contenant photos et reproductions des toiles de l'artiste), qui reprend brièvement la vie de ce peintre norvégien longtemps maudit et détesté, puis adulé pour son incroyable génie. - Citation :
- En lui, la vie a décidé de prendre forme un jour de décembre 1863 à Løten en Norvège. À la naissance d’Edvard Munch, trois anges, la maladie, la folie et la mort, se penchent sur son berceau. Des anges noirs, fraternels, torturants, obsessionnels. Jamais ils ne le quitteront, après l’avoir privé des êtres chers et lui avoir laissé le chagrin comme seconde peau.
Pour capturer ses ombres, le jeune Edvard dessine à même le sol, au dos des ordonnances de son père, sur les carreaux de la cuisine. Sa vie devient un défi, une chasse mélancolique pour vaincre la souffrance. À ses yeux, la peinture se doit d’être vivante. Elle doit s’inventer. Elle doit inventer la vie. Il abandonne ses études d’ingénieur, il peint. Il affronte l’incompréhension et la violence des critiques, il peint. Il se blesse d’amour et d’alcool. Il peint. Rien ne peut l’atteindre tant que son désir de créer, sa réserve de vie, est là, vibrante. En lui la vie des morts annonce un nouveau mouvement artistique, l’expressionnisme, et le destin effroyable du siècle à venir.
Le livre commence par l'annonce du vol de 2 de ses toiles les plus célèbres, disparues du Musée Munch d'Oslo (appelée Christiania jusqu'en 1924), à savoir Le Cri et La Madone : Puis, s'enchaînent les voix de ceux qui l'ont connu, accompagné et aimé, dans cette vie tumultueuse, torturée, hantée par la peur de la mort et de la perte (cette angoisse même qui habite Arnaud Cathrine) : sa soeur - Inger Munch, Hans Jaeger, Emanuel Goldstein, Christian Krohg, entre autres intellectuels scandinaves, et son médecin parisien, qui a diagnostiqué chez Munch, en plus d'un véritable alcoolisme, un syndrome de persécution et de paranoïa, accompagné d'épisodes psychotiques résultant parfois sur des actes de violence (beau programme !). La dernière voix est celle d' A. Cathrine qui explique pourquoi il a choisit d'écrire ce livre et pourquoi il a voulu le publier à L'Ecole des Loisirs. Il m'a d'ailleurs vraiment donné envie de lire le journal intime de Munch et de voir le film de Peter Watkins à son propos. Pour les extraits, suivez la flèche : |
| | | Liewen Stubborn creature
Nombre de messages : 2657 Age : 44 Date d'inscription : 02/12/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Sam 20 Juin 2009, 17:47 | |
| J'adore ce peintre ! Je ne le connaissais que vaguement de nom et pour son Cri, et l'ai vraiment découvert au Statens Museum for Kunst à Copenhague... Le livre a l'air vraiment bien, je viens de le mettre sur ma PAL virtuelle Ca peut paraître un peu étonnant que l'Ecole des Loisirs publie une bio du peintre, mais pourquoi pas ? J'ai hâte de lire le dernier chapître dont tu parles, en tout cas. |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Sam 20 Juin 2009, 19:27 | |
| Super ! J'ai hâte de lire ton avis ! |
| | | nathy's Feedle-Dee-Dee!
Nombre de messages : 8478 Age : 34 Date d'inscription : 28/09/2007
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Ven 10 Juil 2009, 09:55 | |
| Up! J'ai lu hier Nous ne grandirons pas ensemble et j'ai bien aimé, c'était assez sympa! Au début je trouvais le ton de Sylvain dans ces lettres un peu trop "adulte" pour un enfant de 12 ans et finalement j'aime bien parce que ca reflète bien le fait qu'à 12 ans, on a toujours l'impression que la moindre petite chose est super importante et on fait des énormes drames de tous petits événements! Du coup j'ai bien aimé sa facon adulte et posée de s'exprimer, c'était mignon! Sylvain est super insouciant, au début il vit un peu dans sa bulle avec son amour, sans tenir compte de la réalité, c'est attendrissant Par contre, le défaut que je reprocherai au livre est d'etre beaucoup trop court! J'aurais aimé que ce soit beaucoup plus développé, notamment concernant ce qui arrive à Martin et la relation entre les deux frères. Et Cecilou, j'ai une question: est-ce que Je suis la honte de la famille parle du meme Martin qu'ici Parce que à un moment Sylvain dit à Martin "Tu es la honte de la famille" et ça a fait chez moi et donc je me pose la question! |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Ven 10 Juil 2009, 12:30 | |
| Contente que le livre te plaise Nathy's. C'ets vrai qu'il aurait pu être plus étoffé.
C'est une excellente question que tu poses. Je me la suis posée également. Il est possible que les 2 Martin ne soient qu'un, mais rien ne l'indique clairement (ou du moins, rien dont je me souvienne). |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Dim 30 Aoû 2009, 21:40 | |
| J'en connais une qui va être contente...je commence Sweet Home |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Lun 31 Aoû 2009, 09:41 | |
| Hum... Qui ??? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 17 Sep 2009, 17:51 | |
| Alors voilà j'ai lu Nous ne grandirons pas ensemble, La vie peut-être et Sweet home. J'ai trouve Nous ne grandirons pas ensemble assez original, ça m'a souvent fait sourire à cause du second degré et du décalage entre la naïveté et la candeur de Sylvain et sa lucidité sur certain thèmes. Je me demande pourtant comment ce livre est perçu par les 9-12 ans (public visé selon l'Ecole des loisirs). Pour un adulte, c'est très drôle de lire ces lettres mais quand on a 10 ans, est-ce qu'on trouvera ça aussi drôle et décalé ? Je n'ai pas particulièrement aimé La vie peut-être, l'histoire n'a pas réussi à ma toucher et la fin est très abrupte. J'ai en revanche beaucoup aimé Sweet home. Le thème n'est pas forcément très facile à traiter mais l'auteur s'en sort très bien et ne vire pas grand lavage de linge sale en famille. Au contraire, le récit se fait tout en pudeur et le style est très fluide. L'ambiance est assez sombre et mélancolique, la façon de présenter les rapports familiaux m'ont rappelé certaines pièce de Jean-Luc Lagarce. J'ai trouvé ce livre très bien écrit et très abouti, je l'ai d'ailleurs lu d'une traite. Je pense donc que je lirais d'autres livres d'Arnaud Cathrine, mais pas des livres jeunesse parce que les trois que j'ai lu jusqu'ici ne m'ont pas franchement marquée. Petite remarque sur les prénoms des personnages, en trois livres j'ai croisé deux Mahalia, deux Sylvain et trois Martin. C'est sympa de donner le nom de gens qu'on aime bien à ses personnages mais un peu de variété ne fait pas de mal. J'ai d'ailleurs très envie d'offrir un dictionnaire des prénoms à Arnaud Cathrine |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
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| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Jeu 17 Sep 2009, 18:17 | |
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| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Lun 12 Oct 2009, 21:35 | |
| Paru en mars 1998, Les yeux secs est le tout premier roman d'Arnaud Cathrine et un de ceux qu'il me restait à lire. On y retrouve déjà l'aspect sombre si cher à mon auteur favori, le deuil, le lien familial aussi. (et pas de Martin dans cette histoire ) On est plongé en pleine guerre civile, quelque part dans le monde, partout ou nulle part... - Citation :
Paysage après la bataille : dans un quartier dévasté se dresse une villa où gisent les cadavres d'un couple. Leurs enfants, le frère et la sœur, miraculeusement épargnés par la rafale de la milice, sont contraints de faire les morts et de s'étendre auprès du corps pourrissant de leurs parents chaque fois que des soldats viennent inspecter la maison pour, qui sait ? découvrir de nouveaux clandestins ou organiser l'enlèvement des victimes. Dans ce huis clos macabre où il faut être constamment sur le qui-vive, il n'y a aucune aide à attendre. Ni espoir ni confiance. Comment savoir qui figure sur la liste fatale, qui a trahi, qui est dans le bon camp ? Arnaud Cathrine brouille tous les repères géographiques pour décrire dans ce premier roman l'horreur de la guerre en soi, l'essence même de la barbarie. |
| | | cecilou41 Lover's Lane Wanderer
Nombre de messages : 2191 Age : 40 Localisation : Lost in translation Date d'inscription : 03/07/2008
| Sujet: Re: Arnaud Cathrine Sam 12 Déc 2009, 17:23 | |
| J'ai une nouvelle qui me réjouit au plus au point !!!! Deuxième petit bonheur du jour après avoir découvert que mon autre auteur français favori du moment - Olivier Adam - remercie mon aimé Arnaud à la fin de son roman Poids léger (je trouvais déjà plein de points communs à leur écriture et je découvre à présent qu'ils sont amis, elle est pas belle la vie ? ). Mais, revenons à nos moutons, deuxième bonheur, disais-je : le nouveau roman d'Arnaud Cathrine, Le journal intime de Benjamin Lorca, sort le 5 janvier chez Verticales !!!!!!!!!!!!!! - Citation :
Pour évoquer la mémoire de l’écrivain Benjamin Lorca, deux amis, un frère et une ex-compagne prennent successivement la parole. Quatre voix qui se complètent ou se diffractent, à rebours des quinze années qui nous séparent de sa mort tragique. La découverte d’un journal intime que le disparu a laissé derrière lui ravive en eux la tentation de saisir enfin cet être si fuyant, égaré, insaisissable. Les quatre narrateurs trouveront-ils une quelconque révélation dans ces écrits jamais publiés ? L’envers d’une personnalité, la face cachée de Benjamin ? Tous ne prendront pas la même décision — trahir ou non cette intimité posthume… — mais chacun découvrira en chemin quelques vérités sur lui-même, plus ou moins apaisantes.
Avec ce septième roman, tout en ellipse et non-dit, Arnaud Cathrine a su éviter les complaisances de la noirceur. On y retrouve les nuances sensibles du mal d’être contemporain qui habitait ses livres précédents, mais aussi les fragments d’un discours sur toutes les formes d’amour, y compris le plus paradoxal, le désamour de soi. Petit extrait par ici |
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