L'ombre du vent (et autres romans), Carlos Ruiz Zafon

Je t'y encourage, Tatiana, même si son oeuvre est inégale elle mérite qu'on s'y intéresse.

Je viens de finir Les lumières de septembre et mon avis ne va pas être extrêmement positif... Le roman est court avec ce coté fantastique que l'on retrouve dans la série L'ombre du vent mais que je trouve ici assez mal amené. J'ai trouvé que tout était attendu, ça va trop vite...
Par contre j'ai trouvé les personnages attachants et j'aurais eu envie qu'ils soient plus développés.
Je suis un peu déçue de ma lecture, ce livre fait partie d'une série écrite plutôt pour la jeunesse est ce que c'est ça qui explique le format court qui contraint un peu le récit ?

La disparition de Carlos Ruiz Zafón m'a vraiment peinée le 19 juin dernier...  

Je l'avais découvert il y a une dizaine d'années grâce à une amie qui m'avait envoyé L'ombre du vent, dont le mystère m'avait tenue en haleine!    J'avais eu ensuite envie de retrouver cet univers avec Le jeu de l'ange (préquelle, qui m'avait autant plu que L'ombre du vent   ), puis Le Prisonnier du ciel (intéressant pour suivre le devenir des personnages de L'ombre du vent, en savoir plus sur Fermin et commencer à lever le voile sur un mystère familial des Sempere   ). Ces trois premiers romans du cycle du Cimetière des livres oubliés m'avaient convaincus!  

Cela m'avait donc donné envie de continuer à suivre cet auteur, avec Marina (dont je garde peu de souvenirs   mais qui m'avait laissé un ressenti positif, dans le même type de plaisir que L'ombre du vent de suivre un mystère "gothique" dans Barcelone, avec des scènes glaçantes) et Le prince de la brume (offert par une de mes sœurs, histoire que j'avais adorée!).

Ayant relu il y a un an ou deux les trois premiers tomes du cycle du Cimetière des livres oubliés, j'ai choisi de relire Le prince de la brume en hommage à Carlos Ruiz Zafón.

Citation :

1943. Menacée par la guerre, la famille Carver gagne la côte anglaise et emménage dans une belle maison de station balnéaire. Mais un démon les y a précédés... Intrigués par l'histoire trouble de la maison et ses ombres rôdeuses, Max et Alicia, les enfants Carver, explorent les alentours: le jardin aux statues si expressives, l'épave du cargo échoué dans la baie... De redoutables secrets les attendent. D'un Prince, surgi de la brume, la malédiction attend son accomplissement.

Ça a été de nouveau un grand plaisir!   On quitte Barcelone pour se retrouver dans un village de la côte britannique. Les ambiances sont très agréables, oscillant entre le charme du bord de mer et une atmosphère fantastique bien posée. Et l'histoire est très belle, bien que triste.  

Je n'étais pas revenue vers Carlos Ruiz Zafón depuis et c'est malheureusement à l'occasion de sa disparition que j'ai appris en consultant sa bibliographie actuelle qu'il avait clôt le cycle du Cimetière des livres oubliés avec un quatrième tome et que Le Prince de la brume constituait le premier tome d'un cycle de trois romans du Cycle de la brume. J'essaierai en fin d'année de les découvrir!  

Du coup, le commentaire précédent d'Agathe, sur le troisième tome du Cycle de la brume m'intéresse et m'intrigue!  

Agathe a écrit:

Par contre j'ai trouvé les personnages attachants et j'aurais eu envie qu'ils soient plus développés.

Cela m'effraie un peu que le dernier tome du cycle ne le conclue pas de manière satisfaisante.  

Agathe a écrit:

Je suis un peu déçue de ma lecture, ce livre fait partie d'une série écrite plutôt pour la jeunesse est ce que c'est ça qui explique le format court qui contraint un peu le récit ?

Oui, en préface du Prince de la brume, Carlos Ruiz Zafón explique que les romans de ce cycle sont les premiers romans qu'il a écrit et publiés (bloqués à la traduction internationale en raison de problèmes de droits) et qu'il les avait destiné à la jeunesse, plus particulièrement aux adolescents.

Citation :

"Avec ces livres, j'ai tenté d'écrire le genre de romans que j'aurais aimé lire quand j'étais adolescent, mais qui continueraient encore à m'intéresser à l'âge de vingt-trois, quarante-trois ou quatre-vingt-trois ans."

Je confirme que Le prince de la brume me suivra le long de ma vie, malgré son format court, je le trouve suffisamment bien mené pour m'enchanter.    (Pour les suites, je vous en dirai plus quand je les découvrirai   )
Mais j'ai ressenti beaucoup de peine en relisant sa préface et me rendant compte que Carlos Ruiz Zafón n'atteindra jamais les quatre-vingt-trois ans...
Mais comme il l'a si bien décrit dans L'ombre du vent, avec les romans qu'il nous laisse, il demeurera immortel dans la mémoire humaine!

Vavyala a écrit:

Mais comme il l'a si bien décrit dans L'ombre du vent, avec les romans qu'il nous laisse, il demeurera immortel dans la mémoire humaine!

C'est exactement ça

Très beaux commentaires, Vavyala

Après un mois de lecture, j'ai terminé le dernier tome du cycle du Cimetière des livres oubliés, Le labyrinthe des esprits.

Mon avis est mitigé.

Dans les points positifs, j'ai passé un très bon moment de lecture. Il se lit presque comme un roman type feuilleton, idéal pour une lecture fractionnée dans les transports en commun.    Très intéressant de revenir dans les intrigues autour des écrivains maudits de Barcelone et de la famille Sempere (et son entourage dont l'inoubliable Fermin!) par une autre porte d'entrée au labyrinthe. On suit plus particulièrement un nouveau personnage, Alicia Gris, jeune femme rescapée de la guerre, enquêtrice hors pair, personnage torturé mais très attachant en tonalités de blanc, de gris et de noir! (Elle porte bien son nom! ) Les mystères et intrigues laissés en suspens dans les tomes précédents y trouvent leur issue.

Dans les points qui m'ont chagrinée, il y aurait:
- l'ambiance d'une Barcelone gothique/fantastique beaucoup moins présente dans ce roman que dans les précédents (cela satisfera les plus rationnels mais décevra les amateurs de situations glaçantes. )
- la résolution finale des nœuds du récit trop rapide

Spoiler:

- l'intrigue autour de Mauricio Valls qui s'essouffle dans ce tome
- le choix de certains arcs narratifs (attention vrais spoilers),

Spoiler:

- et surtout le final, avec le livre de Julian (Sempere), que je trouve moins bien écrit que le reste du roman, inintéressant dans ses péripéties adolescentes et amoureuses et un peu maladroite dans la clôture du récit de ce monde (même si l'auteur, sous la plume fictive de Julian Carax, cité d'un de ses anciens romans, a l'humilité en préambule de très bien écrire la facilité de créer les entrées de son labyrinthe et l'exercice périlleux d'en sortir).    Les seuls passages réussis ont été à mes yeux ceux où

Spoiler:

Sinon, j'ai été touchée de la dédicace de Carlos Ruiz Zafon pour son ancien traducteur français, François Maspero, dans le passage ci-dessous:  

Citation :

Au cours d'une de ces réunions de café, je fis fortuitement la connaissance d'un monsieur d'une rare intelligence. François Maspero avait été libraire et éditeur, et il traduisait désormais avec brio des romans.

François Maspero est décédé en 2015, Le labyrinthe des esprits a été publié en 2016 en Espagne et traduit en 2018 par Marie Vila Casas.

En résumé, une lecture agréable pour retrouver et dire au revoir à cet univers, en la bonne compagnie d'Alicia Gris, mais sans vous attendre à retrouver la plume fougueuse de L'ombre du vent.

Merci pour ce très bel avis, Vavyala Je n'ai toujours pas lu Le Labyrinthe du silence, peut-être parce que j'ai tellement aimé L'Ombre du vent que j'ai peur d'être déçue par la suite

Juliette2a a écrit:

Merci pour ce très bel avis, Vavyala Je n'ai toujours pas lu Le Labyrinthe du silence, peut-être parce que j'ai tellement aimé L'Ombre du vent que j'ai peur d'être déçue par la suite

j'ai moi aussi peu d'être déçue par la suite. L'ombre du vent se suffisait à lui-même je trouve.

MissAcacia a écrit:

Juliette2a a écrit:

Je n'ai toujours pas lu Le Labyrinthe du silence, peut-être parce que j'ai tellement aimé L'Ombre du vent que j'ai peur d'être déçue par la suite

j'ai moi aussi peu d'être déçue par la suite. L'ombre du vent se suffisait à lui-même je trouve.

A posteriori, je trouve aussi que L'ombre du vent était autosuffisant.
Le jeu de l'ange est palpitant et se détache de la famille Sempere, plus indépendant de la série, je le recommanderai.
Le prisonnier du ciel et Le labyrinthe des esprits me semblent "dispensables", d'un cru inférieur aux deux premiers opus, même si je ne regrette pas leur lecture, pour mieux connaitre Fermin et rencontrer Alicia.

Merci pour tes conseil Vavyala, je me lancerai peut-être dans le jeu de l'ange, si je le trouve en espagnol. On peut toujours rêver d'une diminution de ma pile de livre à lire...

MissAcacia a écrit:

Merci pour tes conseil Vavyala, je me lancerai peut-être dans le jeu de l'ange, si je le trouve en espagnol.

J'espère qu'il ne te décevra pas si tu le tentes un jour!  

En me relisant, je me rends compte que le plaisir que j'avais pris à sa lecture m'a fait exagérer. Sans suivre la famille Sempere, elle n'est pas absente de ce tome, on y retrouve un lien, mais qui ne pousse pas à la "consommation" de la suite de la quadrilogie d'après mes souvenirs. (Ce qui n'est pas le cas du tome 3 pour lequel on a une envie d'enchainer sur le 4) Un peu comme L'ombre du vent, j'ai trouvé que Le jeu de l'ange pouvait être autosuffisant.

Avais-tu lu L'ombre du vent en français ou en espagnol? Question pour savoir si l'espagnol est d'un niveau accessible.

MissAcacia a écrit:

On peut toujours rêver d'une diminution de ma pile de livre à lire...

Pareil pour moi! Pour un livre dépilé de ma PAL, je lis plusieurs suggestions attractives chaque jour sur le forum...

Presque un an après le décès de Carlos Ruiz Zafón ( ), j'ai terminé la lecture de ses romans par les deux derniers tomes du Cycle de la Brume, son premier cycle écrit, destiné à un public plus jeune, de 15 à... 100 ans.
Les trois romans qui le composent sont complètement indépendants.

Pour information, j'avais adoré le tome 1, Le prince de la brume, que je recommande chaudement.

Le tome 2, Le palais de minuit, a été une déception. Mise à part quelques descriptions de lieux (notamment de la maison des parents des jumeaux), je me suis peu attachée aux personnages et ai été peu happée par l'histoire, dont la résolution m'a laissée quasiment de marbre.

J'ai un peu plus aimé le tome 3, Les lumières de septembre, sans que ce soit un coup de cœur comme le tome 1, pour la galerie de personnages et surtout les belles descriptions de la côte normande! L'intrigue fantastique se suit, mais m'a laissée moins accrochée que celle d'autres romans de cet auteur. Les lettres en début et fin de roman étaient des trouvailles intéressantes pour donner une coloration nostalgique à l'ensemble, de même que la conclusion, sur le fait que la plus grande noirceur ne vient pas des événements fantastiques, mais parfois du cœur des êtres humains.
J'ai été surprise de voir une allusion à un personnage qui apparaitra dans son autre saga, dans la préquelle Le jeu de l'ange, en la présence de

Spoiler:

En résumé, un cycle que se laisse lire, sans attente, avec une préférence sur le premier tome.
Malgré le côté inégal de sa production littéraire, je reste attristée du décès de cet auteur qui m'a donné de belles heures de lectures et qui, malgré ses défauts d'écriture, donnait l'impression de vouloir raconter des histoires (plutôt qu'être riche et célèbre). Je suis contente d'avoir clôt une première lecture de tous ses romans. J'en relirai certains avec plaisir. Et j'espère que par la lecture et les relectures de certains de ses romans, ils ne finiront jamais dans un cimetière des livres oubliés!

Merci pour ton retour Vavyala

J'ai lu récemment L'ombre du vent et j'ai beaucoup aimé ce récit fantastique, foisonnant, et compliqué ! je me suis un peu mélangé les pinceaux au début entre les Aguilar et les Aldaya, j'ai toujours un problème avec les noms L'atmosphère inquiétante et onirique de cette Barcelone gothique est envoûtante, j'ai été émue et fascinée par la plupart des personnages, et horrifiée par celui de Fumero

J'ai adoré l'idée du cimetière des livres oubliés qui m'a fait penser au Puits des histoires perdues de Jasper Fforde, sauf que c'est exactement l'inverse ne cherchez pas, j'ai l'esprit tordu

Vavyala a écrit:

Presque un an après le décès de Carlos Ruiz Zafón ( ), j'ai terminé la lecture de ses romans par les deux derniers tomes du Cycle de la Brume, son premier cycle écrit, destiné à un public plus jeune, de 15 à... 100 ans.
Les trois romans qui le composent sont complètement indépendants.

Pour information, j'avais adoré le tome 1, Le prince de la brume, que je recommande chaudement.

Je pense suivre ton conseil et lire Le prince de la brume  

Merci pour vos retours, les filles !

Vavyala, je note aussi Le Prince de la Brume

Roz, ravie de voir que tu as aimé L'Ombre du vent

Rosalind, je suis contente que ta lecture de L'ombre du vent t'ait plu!
Je te rejoins, beaucoup de personnages sont attachants mais celui de Fumero est glaçant...

J'espère que Le prince de la brume ne vous décevra pas. C'est une sorte de thriller fantastique...

Vavyala a écrit:

J'espère que Le prince de la brume ne vous décevra pas. C'est une sorte de thriller fantastique...

Parfait, "thriller fantastique", ça me tente !

Vavyala a écrit:

Avais-tu lu L'ombre du vent en français ou en espagnol? Question pour savoir si l'espagnol est d'un niveau accessible.

Gargl ! Je me rends compte qu'avec mes absences, je n'ai pas répondu à ta question. Honte à moi !

Je l'ai lu en espagnol et je pense que c'est accessible si l'on est un peu à l'aise avec la langue. C'est un style assez littéraire (préterit et subjonctif...) mais je n'ai pas souvenir de phrases trop longues ou alambiquées ni de vocabulaire trop recherché ou trop local, pas d'argot non plus.

La description du cycle de brume fait bien envie.

Et je suis ravie que tu aies aimé ta lecture Rosalind.

Si ça peut te rassurer, j'avais oublié ma question!

Merci pour ta réponse! J'essaierai peut-être un de ses jours de relire un de ses romans en espagnol...