Intrigue, style, personnages : qu'aimez vous dans un livre et autres considérations artistiques

Si on prend la définition du dictionnaire, est écrivain celui qui écrit des ouvrages, des livres.

J'ai retrouvé (peu ou prou) le contexte de cette phrase... on étudiait des albums, et en gros, la prof nous signalait qu'écrire était donc un acte volontaire pour être lu, mais qu'aussi il fallait être lu pour pouvoir être écrivain. Il sous-tends donc effectivement une volonté, laquelle va s'exprimer par le style...

Mais c'est effectivement dérangeant dans le sens ou Hitler est un écrivain, pour Mein Kampf. Tandis qu'Anne Franck n'a jamais eu la volonté d'être publiée, elle n'a pas volontairement choisit ses mots pour toucher ses lecteurs...
Le fait est qu'Hitler est aussi écrivain, même si ce qu'il a écrit est une monstruosité...

Et Anne Franck peut aussi l'être, puisqu'elle a des millions de lecteurs ... au même titre que tout les mémorialistes (comme Saint-Simon... bon, lui, je suppose qu'il voulait être lu) ou les epistolaires, comme Madame de Sévigné (qui je suppose écrivait pour ses amis sans volonté d'être publié... même si à l'époque, certaines lettres étaient lu en public, et qu'on écrivait aussi pour être lu)

Si on écrit, on sera donc écrivain, comme acte d'écrire, masi pas forcément écrivain, comme métier.

Rosalinde , je suis complètement d'accord avec toi ! Après , même si nous ne sommes pas d'accord avec des propos horribles et indignes, nous sommes dans l'impossibilté d'éviter la publication de ce genre de création littéraire. Je pense que ca fait partie d'un droit fondamentale qui devrait être universelle : celui de pouvoir exprimer en toutes quiétude ces pensées ! Après chacun est libre de critiquer ou non une création littéraire .

Je ne sais même pas si il existe une défintion établie du métier d'écrivain. Le soucis majeure c'est qu'il existe un mythe sur le métier d'écrivain qui est très bien encrée dans l'esprit des gens. Il existe même des gens qui pensent qu'on nait écrivain presque comme un don divin.

Désolée mais pour moi être écrivain est un fait, pas un titre de sainteté. Je ne considère donc pas comme dérangeant qu'Hitler puisse être qualifié d'écrivain. Ce qui est dérangeant, c'est que certains de ses lecteurs approuvent ses théories, mais cela n'a rien à voir avec la littérature.

D'accord avec Cat. Céline ,(Louis- ferdinand et pas Dion !!) par exemple,est un écrivain de talent. J'aime son style,bien que n'adhérant pas à ses idées.
Rosalinde, passionnée d'histoire, j'ai lu " Mein Kampf" bien que n'adhérant strictement à aucune des idées de son auteur. Mais j'ai préféré l'emprunter à une bibliothèque d'étude historique car je ne l'aurais jamais acheté. Certains livres sont intéressants pour essayer de comprendre comment on a pu en arriver à certaines situations.
Ce livre aurait il du être interdit à son époque. Vaste question qui pose le problème de la censure..

Félicité a écrit:

Céline (Louis- ferdinand et pas Dion !!) =.

Félicité a écrit:

Rosalinde, passionnée d'histoire, j'ai lu " Mein Kampf" bien que n'adhérant strictement à aucune des idées de son auteur. Mais j'ai préféré l'emprunter à une bibliothèque d'étude historique car je ne l'aurais jamais acheté. Certains livres sont intéressants pour essayer de comprendre comment on a pu en arriver à certaines situations.

Tout à fait d'accord Félicité, il faut bien lire ces livres pour s'informer et en étudier les implications et les dangers. Mais je préfère laisser cette tâche aux historiens et aux passionnés d'histoire !

Je donnais ces exemples pour le plaisir de la discussion.

Citation :

Ce livre aurait il du être interdit à son époque. Vaste question qui pose le problème de la censure..

Grande question ... Je pense malgré tout qu'on ne peut autoriser aucune entrave à la liberté d'écriture.

"Mein Kampf" me pose des problèmes à moi aussi. Ma mère en garde une copie parce qu'elle dit que c'est le genre de livre qu'il ne faut pas oublier, tellement ils ont été à la base de choses horribles.
Mais, personnellement, ça me gêne qu'une copie de ce livre existe chez elle, même s'il n'est pas "mis à l'honneur" dans une bibliothèque.

Faut-il donc garder ce genre de livre pour ne pas oublier l'effet qu'ils ont eu, ou faut-il, comme le dit Rosalinde, laisser aux professeurs d'histoire le soin d'en rappeler l'existence et ne plus avoir aucun exemplaire chez soi?

Est-ce que parce qu'un livre nous gêne et nous fais peur que nous avons le droit de le nier, ou faut-il justement qu'il reste dans les parages comme une piqûre de rappel à l'ordre (au risque de passer pour une personne adhérant au propos, vu qu'on possède le livre)?

C'est une question qui me turlupine mais à laquelle je n'ai pas encore su trouver une réponse.

Moi, je retient plutôt que le mot "écrivain" est presque un concept que l'on applique à certaines personnes et pas à d'autres (qu'elles écrivent ou non)...Il n'y a pas qu'un seul cas, une seule définition, il faut laisser une largesse suffisante pour que, même les écrivains en herbes puissent se considérer comme tel...alors, être écrivain, cela peut vouloir dire rester enfermer dans sa chambre toute les nuits pour écrire ses vérités, avoir vedu 18 000 000 millions de bouquins en écrivant un univers qui nous ressemble...jusqu'au grand philosophe des Lumières.

En soit, ce n'est pas un métier, c'est une image que chaque personnalité s'approprie si elle le désire (pour certains cas, la personne concernée est seule à pouvoir le décider).

Bien sûr, certaines personnes sont, indiscutablement des écrivains (nos grands poètes, philosophes...).

Voilà, c'était mon p'tit avis un peu fragile.
Jane

Ton avis est je trouve trés interressant Jane et je suis d'accord avec toi.
Etre ecrivain n'est pas un métier mais une vision qu'un homme peut se donner.

Pour moi le style ne compte certainement pas autant que le fond. Ce qui compte (pour moi toujours) c'est ce que l'écrivain veut faire passer. Si il le fait passer mal, c'est dommage mais il n'en reste pas moins qu'il fait passer des idées, une histoire, quelque chose de concret.
Prenons Kant par exemple ...il est certain que Kant écrit pour le moins mal (il l'avoue lui même dans les Prolégoménes et s'en excuse (il est mimi )et pour me l'avoir farci jusqu'au bout, je peux dire que j'ai eu le temps de le sentir passer le style de Kant. Et pourtant les idées qu'il fait passer sont particuliérement interressante et importante en philosophie maintenant.
J'espere qu'on me comprends (peut-être que mon style laisse à désirer...)
C'est pourquoi si le fond me plait (et pas le style autre exemple: Twilight ou le style ne me plait pas mais le fond énormément) je laisse une chance à l'écrivain que j'appelle ainsi même si il ne sait pas "écrire" d'aprés une opinion.


Quand à Mein Kampf je pense qu'il est important de ne pas oublier son existence quitte à passer pour une personne adhérant au propos, vu qu'on possède le livre...les proches savent de quoi il en retourne et quand aux autres....on a pas à juger les gens par rapport aux livres dans leurs bibliothéques...

Accalia a écrit:

on a pas à juger les gens par rapport aux livres dans leurs bibliothéques...

Néanmoins je trouve qu'une bibliothèque est un assez bon indicateur de la personnalité de quelqu'un. Je suis sure que l'équipe d'"esprits criminels" pourrait tirer un joli profil de la mienne

Je n'ai pas dit que cela n'était pas utile et que cela n'était pas un assez bon indicateur de la personnalité de quelqu'un.
Je suis plutôt d'accord avec toi sur ce point...mais je trouve qu'on a pas à le faire sans connaitre le pourquoi du comment les livres sont arrivés sur nos étagéres...

Dès fois, les livres, on nous les offre. Moi, perso, je ne me débarrasse d'aucun livre, même ceux que je n'aime pas. Ils sont juste caché au fond de la bibli
*Personne ne m'a encore offert Mein Kampf, heureusement . Je ne vois pas d'ailleurs pourquoi je l'aurais, même pour me souvenir... je conserve pas un instrument de torture pour me rappeler que la torture, c'est mal... c'est un peu le même genre de raisonnement, je trouve (et puis on sait jamais, l'intrument de torture, finalkement, j'aurais p'têt envie de m'en servir, dès fois... ) *(1)

Après, la question de style et des écrivians, c'est délicat. Personnellement, quand je lis un roman, j'aime bien ne pas avoir à secouer la tête toute les 30 secondes parce que le style de l'écrivain ne me convient pas. Dans ces cas là, je ne rentre pas dans l'histoire... Comme je disais, pour moi, peu ou prou, les histoires de base existe déjà, les péripéties appartiennent au style, justement, et elles font l'intérêt de l'histoire (pourquoi celle-là, sur une histoire d'amour, pourquoi tel évênement alors que l'auteur partait sur un roman d'enquête, etc...)

Après, si c'est Kant, Montesquieu ou associé, c'est différent. Ils ne raconte pas une histoire, mais des idées. C'est comme quand je lisais mes livres de cours. Certaisn historien sont très doué en vulgarisation, d'autres nom. Cela n'empêche pas d'être de grands historiens, et d'avoir des idées intéréssantes. Faut juste s'accrocher un peu pour les récupérer...

Maintenant, si vous lisez un poème, le style est quand même d'une importance capitale... entre: j'irais me promener, en été, dans les chemins, et les champs, et je me sentirais bien et

Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai
dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, — heureux comme avec une femme.
Il y a comme un différence... (2)

(1) Et je suis historienne, de formation. Et je n'ai pas envie de le lire, du tout, même pour m'informer... j'ai lu des extraits, ça suffit amplement. Faudrait arrêter le "Ah mais tu peux pas vraiemnt critiquer si t'as pas lu, parce que comme ça, t'es sûr de ce qu'il a dit" ... Nan, sans blague? Et si ça se trouve dedans, il marque que c'était une grosse blague à pas prendre au sérieux, c'est ça? Vu les résultats de l'application du bouquin, je pense que perso, je peux me passer de sa lecture.

(2) C'est Arthur Rimbaud (hélas non, je n'écris pas ainsi) un poème de jeunesse, et celui qu'on entend dans Corto Maltese

En tant qu'historienne, j'espère tout de même que tu admettras que toute personne qui veut étudier Hitler sérieusement doit en principe lire Mein Kampf. Et que les personnes qui s'intéressent à sa personnalité ne sont pas toutes des nazis en puissance.

Je dis ça mais je n'ai jamais acheté le pavé de Ian Kershaw qui pourtant est reconnu comme un monument. J'ai eu le bouquin une fois ou l'autre dans les mains, car je m'intéresse beaucoup à tout ce qui touche à la Seconde Guerre mondiale, et je l'ai chaque fois reposé. Comme un malaise à l'idée d'avoir ce livre chez moi. Et pourtant, j'ai des biographies de Napoléon et de César, et ils n'étaient pas des saints.

En tant qu'historienne, si j'étudiais le personnage d'Hitler, sans doute je l'aurais lu. Mais comme ma période de prédilection se situe 300 ans avant, j'ai lu les Mémoires de Louis XIV (et récemment, soit bien après ma licence...)
Mais oui, effectivement, dès lors qu'on s'intéresse, d'autant plus professionnellement parlant, à la montée du nazisme, on doit le lire (avec le Protocoles des Sages de Sion et autres joyeusetés d'époque...) ça fait partie du boulot.

Après voilà, comme tous les personnages qui acquiert une telle réputation, on a toujours du mal à avoir un livre sur eux, parce qu'on se demande l'image qu'on donne aux autres (alors que finalement, faut bien les lire ces livres, dès fois, pour faire un dossier, non?). Napoléon et César posent moins de problème, puisqu'ils ne sont pas (plus) diabolisés et qu'ils appartiennent je dirais, vraiment au passé.

Mais y'a plein de livres sympas comme ça, à lire... mon frère avait eu une UV de sociologie, et il était tombé sur Le livre noir de la prostitution. Un livre noir de plus, ok, mais intéréssant, celui-là. Sauf que totalement déprimant...

Grâce à Lady Clare, qui a mis le lien sur twitter, je suis tombée sur cet intéressant entretien avec Umberto Eco. J'aurais pu poster le lien dans le topic de Eco mais comme l'article parle de divers livres (dont Emma ) et de la passion de l'auteur italien pour la littérature en général, je me suis dit qu'un sujet général serait plus judicieux. Et j'ai pensé à remonter celui-ci du gouffre dans lequel il avait plongé lorsque j'ai lu ceci :

Citation :

Mais votre réflexion est ici typiquement française, corrige le maître. Vous vous posez trop de questions sur ce qu'est et ce que n'est pas une œuvre d'art. Pourquoi les écrivains ne savent-ils plus raconter des histoires? Pourquoi les comiques ne nous font-ils plus rire? C'est ça la seule question qu'il faut vous poser. Ce que nous avons perdu aujourd'hui, c'est à la fois le rythme et l'allure.

et ceci :

Citation :

La littérature populaire manque souvent de style, mais ces écrivains savent raconter des histoires.

ou encore ceci :

Citation :

La vraie question, c'est quand même «qu'est ce qu'il restera de ce qui se vit et se produit aujourd'hui». «Ne posez pas cette question… C'est impossible de parler du présent. Il se trouve peut-être que vous venez de croiser dans la rue le plus grand artiste vivant contemporain, que vous ne l'avez pas remarqué et que vous ne le remarquerez jamais…

J'en profite pour reposer la question à ceux qui sont arrivés ici plus récemment : et vous, qu'aimez-vous dans un livre, plutôt le style ou plutôt l'histoire ?

J'en ai profité pour changer un peu le titre et pour ajouter un sondage.

Je viens de voter, "je ne peux pas choisir" . Oui, je sais, indécise que je suis.

Mais je reste plutôt bon public. J'aime me laisser transporter par l'histoire.

Pour moi c'est un tout, si le style est suffisamment bon, il se fait oublier au profit de l'histoire et des personnages. Si le style est trop présent, çà risque d'être au détriment du reste et je peux oublier que je lis une histoire et m'ennuyer un peu .

Finalement, je suis peut être difficile . Je cherche une histoire qui m’intéresse, des personnages suffisamment attachants pour que j'ai envie de les suivre jusqu'au bout et un style qui sait se faire oublier.

J'ai voté "l'histoire"
Bien que ce soit un peu plus compliqué que ça, mais parce qu'en général, je peux pardonner à un livre son style (à condition qu'il reste correct quand même xD), ou ses personnages qui ne m'accrochent pas, si l'histoire me plait vraiment. Dans le cas contraire, un bon style ou des personnages agréables ne me suffisent pas à apprécier un livre si je n'aime pas la trame de l'histoire^^
J'ai voulu voter sans vous lire pour ne pas m'influencer, je m'en vais maintenant parcourir ce topic^^