Je voudrais vous parler ce soir d'un coup de cœur que j'ai eu dernièrement pour un auteur de SF que j'avais envie de lire depuis trèèèèèès longtemps sans pouvoir mettre la main sur l'un de ses (quelques) romans.
Oui, ses œuvres ne sont pas faciles à se procurer et c'est bien dommage.
Jusqu'à ce que je tombe sur une anthologie chez Omnibus (qui ne tardera pas à rejoindre ma biblio, c'est certain, car c'est une édition bien complète pour le prix je trouve) qui réunit une trentaine de ses nouvelles et deux de ses romans :
Cristal qui Songe (dont je vais m'empresser de vous parler) et
Les Plus qu'humains qui est sur ma PàL...
Pour la biographie vous me pardonnerez le bête copier/coller importé de chez Wikipédia :
- Citation :
- Théodore Sturgeon est né à Staten Island, New York.
La vie de Théodore Sturgeon fut sentimentalement quelque peu mouvementée: ses parents divorcèrent en 1927 alors qu'il n'avait que 9 ans et sa mère se remaria en 1929 avec un professeur émigré écossais, William Dicky Sturgeon, un beau-père avec lequel il ne s'entendra jamais. Celui-ci l'obligea à prendre son nom et à changer de prénom: Edward Hamilton Waldo s'appellera désormais Théodore Hamilton Sturgeon. Il utilisera cependant par la suite son ancien nom pour signer quelques œuvres. Il est par exemple connu sous les pseudonymes de E. Hunter Waldo, E. Waldo Hunter (suite à une erreur du rédacteur en chef) et Frederick R. Ewing.
Théodore Sturgeon se maria cinq fois. Ses épouses successives furent, dans l'ordre: Dorothy Fillingame (mariage en 1940/divorce en 1945), Mary Mair (1949/1951), Marion McGahan (1951/1965), Wina Bonnie Golden (1969/1976) et Jayne Tannahill (1976/mort de Sturgeon). Il eut en tout sept enfants.
Il vendit les droits de son premier récit en 1938 au journal McClure's Syndicate qui lui acheta la majeure partie de ses premiers écrits, qui n'entraient pas encore dans la catégorie du fantastique. Il fit ses débuts dans le genre fantastique une année plus tard. Il commença par écrire de nombreuses nouvelles destinées à des magazines de science-fiction comme Astounding Science Fiction et Unknown. Il écrira en tant que nègre un épisode des aventures du détective Ellery Queen, The Player on the Other Side (Random House, 1963).
La plupart des œuvres de Théodore Sturgeon ont quelque chose de poétique et même, d'élégiaque. Il était réputé pour utiliser dans ses écrits la technique de la "prose rythmique" qui devait assurer à son écriture une certaine régularité métrique et lui permettait de procéder à de subtils changements d'atmosphère qui échappaient à la conscience du lecteur.
Théodore Sturgeon écrivit des scénarios pour quelques épisodes de Star Trek : Une partie de campagne (Shore Leave, 1966) et Le Mal du pays (Amok Time, 1967, publié plus tard sous la forme de roman en 1978). Ce dernier épisode est connu pour son invention du Pon farr, le rituel sexuel du peuple vulcain. Sturgeon écrivit également plusieurs scénarios pour des épisodes de Star Trek qui ne furent jamais produits et c'est dans l'un de ces projets de scénario qu'apparaît pour la première fois la célèbre Directive Première de la Starfleet. En 1975, il écrivit également l'épisode intitulé The Pylon Express, pour l'émission du samedi matin Land of the Lost.
Bien que Théodore Sturgeon soit bien connu des lecteurs des anthologies classiques de science-fiction (il comptait parmi les auteurs du genre les plus populaires aux États-Unis dans les années 1950) et qu'il bénéficie d'une reconnaissance critique (John Clute écrit dans son Encyclopédie de la Science fiction : « Il influencera durablement des auteurs comme Harlan Ellison et Samuel R. Delany et libérera par sa vie et son œuvre la SF de l'après Seconde Guerre mondiale »), il demeure peu connu du grand public et remportera relativement peu de prix littéraires (le meilleur de sa production littéraire a été publié avant la création des prix spécialisés). Il a fortement influencé de grands auteurs beaucoup plus connus que lui tels que Ray Bradbury et Kurt Vonnegut, dont le personnage dénommé Kilgore Trout renvoie directement à Théodore Sturgeon.
Il n'a donc écrit que trois romans (
Cristal qui Songe en 1950,
Les plus qu'humains en 1953 et
Venus plus X en 1960) et bons nombres de nouvelles qui ont donné naissance à une ribambelle de recueils difficilement trouvables aujourd'hui.
Cristal qui Songe.
Petit résumé :
Horty, petit garçon de huit ans, est renvoyé de son école parce qu’il s’est fait surprendre à manger des fourmis. De retour chez lui, il ne peut éviter les foudres de son père adoptif qui le maltraite depuis déjà bien longtemps. Horty sortira de la dispute avec trois doigts en très mauvais état - coincés dans une porte...
Ne pouvant plus supporter les brimades à répétition, Horty décide de rassembler ses biens et de tailler la route. Dans son petit baluchon, il a mis son seul trésor, Junky, le petit diable en boite monté sur ressort, dont il ne peut se séparer.
Il trouvera refuge auprès d’une troupe de cirque sillonnant la région. Zena, une des naines de la troupe, le prendra sous son aile pour le protéger du féroce directeur du cirque.
Le cannibale, comme il se fait appeler, est obsédé par sa collection de cristaux, dont il essaye de maîtriser les étranges pouvoirs.
Au fil du temps, les doigts de Horty vont repousser, mais il ne grandira pas, restant le petit garçon de huit ans qu’il était au début.
Est-ce en relation avec les yeux cristallins de Junky ?
Quel mystère ce cache derrière les cristaux ?
----------------------
Difficile de ne pas être pris dans ce récit remarquablement écrit et difficile aussi de ne pas irrémédiablement s'attacher à ce jeune Horty et ses compagnons d'infortune. Tous plus ou moins rejeté parce que différents. Il m'a été impossible de ne pas penser à
Freaks (magnifique film au passage). Ça se lit très vite, d'autant que c'est court, et ça passionne. L'intrigue SF avec l'histoire des cristaux est original et très bien mené.
J'encourage vraiment tout le monde a lire ce très grand auteur. Ce
Cristal qui Songe est envoutant, passionnant, poétique, sensible sans jamais devenir trop plein de bons sentiments. Une magnifique réflexion sur la différence.
A Clinchamps (si tu me lis) : J'ai enfin vu la référence de Grigg à Sturgeon dans
The Jane Austen Book Club... Et pardon d'avoir tarder à faire le topic.
En lisant Wikipédia et la page consacré au roman, j'apprends avec surprise qu'une série TV a été inspiré de ce roman. Cette série produite par HBO, c'est
Carnivale (ou
La Caravane de l'Etrange, in french). Mais à priori, la référence à Sturgeon a été ôté par la production de peur de ne pas s'attirer assez de public. Quelqu'un connait cette série, qui à priori ne compte que deux saisons? Inutile de dire que je vais essayer de me procurer cela malgré les quelques arrangements hollywoodiens et qui change un peu l'histoire, du coup, forcément.
Voilà. C'était mon premier topic, j'espère avoir fait ça bien et avoir donner envie aux gens de lire Sturgeon (car j'avoue que je ne suis pas très douée à ce genre d'exercice). Je reviendrais vous parler des
Plus qu'humains dès que je l'aurais lu. Je vous laisse la parole.