Les petites manies de nos auteurs ;-)

En préparant mon topic sur Ruth Rendell, j'ai découvert que, comme de nombreux écrivains, elle avait une routine très réglée :

Citation :

Every day, she writes for four hours; every day, she eats exactly the same lunch. She writes every morning from about a quarter to nine to a quarter to one. The lunch never varies. "Bread and cheese and salad and fruit. She is, so she has said, "neurotic" about punctuality.
She walks often several miles a day. She thinks up her stories as she walks; exercise, she believes, frees the mind. Apart from her small portions of cheese, almost always Gruyere, she shuns dairy products.

Sa routine peut-être résumée ainsi : tous les jours, elle se met à sa table de travail de 8h45 à 12h45, avant de prendre son déjeuner, qui est invariablement constitué de pain, de fromage -presque toujours du gruyère- de salade et de fruits. Elle marche également beaucoup et élabore ses histoires en marchant.

Connaissez-vous d'autres routines d'écrivains ?

C'est amusant comme topic Pour ma part, je me demande toujours si les auteurs disent la vérité sur leurs habitudes, ou s'ils s'amusent à reprendre les légendes qui tournaient autour des grands auteurs.

Surtout Balzac qui écrivait la nuit et buvait des litres de café noir pour tenir, mais est-ce exact ?

Quoiqu'il en soit, la promenade est excellente pour imaginer

Oui, je pensais précisément à Balzac, et à Ann Radcliffe aussi, qui mangeait de la viande crue selon ses détracteurs

Merci Serendipity pour ce topic.

Pour le coup, c'est Trollope qui doit être champion sur les manies, mais pour lui ce n'en étaient pas : selon lui, être écrivain ou être cordonnier, c'est la même chose (je n'ai pas le bouquin sous la main mais je vous mettrai la citation ) J'ai lu son autobiographie (oui, elle est dispo mais je n'ai jamais posté mon avis ) et elle est à la fois très intéressante et très surprenante

Wikipedia étant un peu plus structuré que moi, voici donc le travail de Mr Trollope :

Citation :

Mais voilà que l'autobiographie étale au grand jour des méthodes d'écriture peu ordinaires. Apprendre d'un coup que ces belles pages ont été comptabilisées matin après matin, écrites non pas sous l'emprise d'une divine inspiration mais avec la régularité métronomique d'un commis aux écritures, cela ne correspond plus au portrait idéalisé qu'on s'est fait. Trollope change de stature et devient une sorte de rond de cuir des lettres. Pis, il ne fait nul mystère du fait qu'il n'écrit pas par plaisir mais pour gagner de l'argent, beaucoup d'argent. Chaque livre publié représente un capital minutieusement répertorié en livres sonnantes et trébuchantes, et les bilans, avec actif et passif dûment retranscrits au « farthing » près (un farthing valait un quart de penny), chagrinent les professionnels des lettres et, dans une certaine mesure, découragent le public des abonnés. Bref, les illusions se sont envolées et Trollope est passé de mode. Il sait tout cela, avant et par delà son Autobiography, persuadé qu'il est que toute écriture, même de fiction, révèle ipso facto l'auteur qui la produit.

Pour autant, on ne s'en rend pas compte à la lecture. Il se levait tous les jours à 5h du matin et travaillait x heures, à raison de x pages/heures ... Il s'y astreignait et sa femme devait être là pour l'y aider

Muezza a écrit:

Il s'y astreignait et sa femme devait être là pour l'y aider

encore un qui ne sait rien faire tout seul George Sand se promenait dans le jardin et le cultivait en organisant ses histoires, quant à Colette, elle parlait à ses animaux, et en plus les a fait parler.

Eh oui Si je me souviens bien, c'est sa femme qui devait venir réveiller ce cher Anthony à 5h00 du mat' C'est vraiment pas sympa

misshoneychurch a écrit:

Pour ma part, je me demande toujours si les auteurs disent la vérité sur leurs habitudes, ou s'ils s'amusent à reprendre les légendes qui tournaient autour des grands auteurs.

Je suis d'accord avec toi Miss, ce type d'anecdote peut servir à construire une légende. Mais j'avoue en être très friande

@ Muezza, merci pour cette anecdote. Comme quoi, on peut écrire pour l'argent et laisser une oeuvre (ce fut le cas de Balzac également)
Je ne connais pas Trollope (je ne connais que son nom), mais je me pencherai sur les topics trollopiens en 2010

C'est une bonne idée, ce topic, que je n'avais pas encore exploré. En ce qui concerne Balzac et le café, je me demande si c'est une habitude ou une nécessité. Compte tenu de son débit, il lui fallait sans doute un excitant quelconque pour tenir ! Je crois que la cocaïne n'était pas encore utilisée en occident dans sa forme actuelle quand Balzac a produit le gros de son oeuvre.
Je crois, comme vous, qu'il y a certainement une petite part de "mise en scène" dans ces fameuses habitudes : j'imagine que la réalité est un peu plus souple, même si les rituels, en écriture comme en tout, sont importants.