La physique des catastrophes, Marisha Pessl

Je l'ai lu à sa sortie en poche et j'ai vraiment apprécié.

Le style de Marisha Pessl, auquel on a reproché de manquer de fluidité (il est vrai qu'il est plutôt dense) m'a bien plu, et les nombreuses citations, digressions et références ne m'ont pas du tout gênée, au contraire j'aime bien ça, moi, surtout les digressions (je suis une fan de digressions ).

Alors oui l'action est lente, et elle met beaucoup de temps à installer l'histoire et ses personnages. Mais là encore, ça ne m'a pas embêtée. D'autant que Bleue est super attachante. Quant au dénouement, je ne l'avais pas vu arriver !

Tout d'abord, merci à toutes les intervenantes du topic pour m'avoir fait découvrir ce livre. - autrement ça ne m'aurait sûrement jamais attiré, voire je ne serais même pas tombé dessus, et c'est agréable de lire des choses différentes parfois !

Après ça se gâte.
Car j'ai finalement moins aimé que je ne m'y attendais.
J'ai été enthousiasmée par une bonne partie du début, à peu près les 200 premières pages, je trouvais l'histoire de Bleue et de son père originale et drôle, l'humour, en particulier dû à toutes les références littéraires ou artistiques me plaisait, la description d'Hannah et du groupe du Sang Bleu marrante, surtout Jade.

Puis j'ai commencé à trouver que ça n'avançait pas assez, que ça faisait un peu du surplace. Connaissant maintenant tout le roman, je me dis que c'était pour pas grand chose. J'ai l'impression que l'intrigue de Marisha Pessl est tout compte fait assez médiocre, avec beaucoup d'enrobage (donc les 600 pages, c'est pas mal exagéré !). Ca mouline trop, ce n'est pas suffisamment structuré, on s'attarde trop ou pas assez. Il y a beaucoup de prouesses de style, mais ça semble parfois trop détaché du roman lui-même, comme si elle avait voulu mettre tout ce dont elle était capable dans un seul ouvrage.

Malgré cela, son talent fait que je ne me suis cependant pas vraiment ennuyée : grâce à la vigueur de ses personnages, le piquant de ses dialogues (une de ses meilleures choses à mon goût).

Merci Dulcie de nous donner ton avis!

Je comprends tout à fait tes impressions...même si je n'ai pas eu les mêmes!!!!

En tous cas, je note ton enthousiasme pour les 200 premières pages!!!!
C'est déjà pas mal!!!!

Farfouiller dans le forum à la recherche de topics perdus permet de remonter des topics oubliés. J'ai acheté La physique des catastrophes il y a des années, au point que je ne sais plus du tout ce qui m'avait poussée à le faire (ça ne m'étonnerait pas que l'auberge y soit pour quelques chose...), et relire vos avis me fait penser que m'y attaquer cette année serait une riche idée.

Surtout que Marisha Pessl vient de sortir un nouveau roman diablement tentant, Intérieur nuit :

Citation :

Par une froide nuit d’octobre, la jeune Ashley Cordova est retrouvée morte dans un entrepôt abandonné de Chinatown. Même si l’enquête conclut à un suicide, le journaliste d’investigation Scott McGrath ne voit pas les choses du même œil.
Alors qu’il enquête sur les étranges circonstances qui entourent le décès, McGrath se retrouve confronté à l’héritage du père de la jeune femme : le légendaire réalisateur de films d’horreur Stanislas Cordova – qui n’est pas apparu en public depuis trente ans. Même si l’on a beaucoup commenté l'œuvre angoissante et hypnotique de Cordova, on en sait très peu sur l’homme lui-même. La dernière fois qu’il avait failli démasquer le réalisateur, McGrath y avait laissé son mariage et sa carrière. Cette fois, en cherchant à découvrir la vérité sur la vie et la mort d’Ashley, il risque de perdre bien plus encore…
Jouant avec les codes du thriller, incluant dans son récit des documents, photographies, coupures de journaux ou pages web, Pessl nous entraîne dans une enquête vertigineuse autour de Stanislas Cordova et de sa fille, deux êtres insaisissables attirés par l’horreur et le mal.
L’inventivité de l’auteure et son goût indéniable pour les pouvoirs de la fiction font penser tour à tour à Paul Auster, Georges Perec, ou Jorge Luis Borges. Avec son style maîtrisé et ses dialogues incisifs, ce roman, sous l’apparence classique d’un récit à suspense, explore la part d’ombre et d’étrangeté tapie au cœur de l’humain.

Nul doute que si La physique des catastrophes me plaît, je succomberais à ce nouveau roman.

Je viens de lire Intérieur nuit (il est sorti en poche !) et comme La physique des catastrophes, j'ai énormément aimé. Marisha Pessl nous offre ici encore un thriller un peu inclassable, absolument fascinant, avec un trio de personnages un peu classique mais très chouette quand même. Elle joue avec son lecteur, qui se retrouve immergé dans l'enquête (avec notamment la présentation de pièces liées à l'enquête : rapport de police, extraits de journaux sur internet, photos... qui créent un effet de réel assez perturbant).

Les nombreux mystères liés au personnage de Cordova, au culte et aux rumeurs qui l'entourent, rendent cette lecture addictive (malgré quelques petites longueurs vers le milieu du bouquin), avec en fond toute une réflexion sur la fiction, les fantasmes qu'on y enfouit ou qu'on y projette, le personnage de l'artiste coupé du monde.

La fin est à la hauteur même si

Spoiler:

Et il me semble que certains des (très) nombreux éléments/indices évoqués ne prennent pas forcément leur place dans le puzzle final, mais il faudrait que je le relise pour en être sûre, donc je vais attendre les avis d'autres lambtoniennes à ce sujet.

S'il vous faut un pavé pour vos vacances, jetez-vous sur celui-ci.

Merci pour cet avis Esperluette. Ça tombe bien, il vient de rejoindre ma PAL.