Georges Simenon

Félicie, c'était une adaptation avec Jean Richard ... donc vue il y a longtemps ; je ne sais pas si il y a en une avec Bruno Cremer ?

Oui, j'ai vu qu'il en existe une avec Cremer.
Je n'ai jamais vu les Maigret avec Jean Richard.
Comme interprètes, je connais Cremer, Gabin et Albert Préjean.

On les voyait à la télé dans les années 80, avant que celles avec Bruno Cremer ne les ringardisent un peu ...
Mais Jean Richard était tout à fait bien dans le rôle, et les décors étaient tout à fait dans l'ambiance des bouquins.

Merci pour tes impressions de lecture sur ces trois romans Dulcie. Ton compte rendu de Félicie est là me donne très envie de le lire vu qu'il figure sur ma PàL depuis pas mal de temps.

@ serendipity : n'ayant que quelques Simenon à mon actif je suis bien incapable de répondre. Je peux juste dire que je garde de bons souvenirs du Relais d'Alsace, ma seule lecture sans Maigret à ce stade.

serendipity a écrit:

Merci pour ces retours Dulcie  vous me donnez envie de tenter Simenon un de ces jours. Pour les connaisseuses, vous préférez les Simenon avec ou sans Maigret ?

Je n'en ai lu qu'une dizaine donc je suis looooin d'être une connaisseuse. Ceux qui m'ont le plus marquée pour l'instant sont plutôt des romans durs, mais je me suis régalée avec quelques Maigret aussi (Félicie est là, justement).

Petit Faucon a écrit:

@ esperluette : c'est vrai que certains Simenon sont très machos, et même si c'était assez répandu comme mentalité, c'est énervant, je te comprends

Je ne sais pas pourquoi ça m'a autant énervée sur ce livre en particulier mais oui, visiblement je n'ai pas réussi à appliquer le filtre "vision d'un autre temps" sur Bébé Donge.

Double post pour la bonne cause car j'ai finalement décidé de ressortir Bébé Donge de son étagère et d'en finir avec ce roman.

Et ce fut une bonne inspiration, car même si cela ne sera pas un de mes préférés, c'est un titre plus intéressant que ce que la première moitié m'avait laissé présager. Le début du roman m'avait en effet un peu exaspérée : suite à la tentative d'empoisonnement de sa femme, François Donge en dressait au lecteur un portrait que j'avais trouvé affligeant de sexisme, au point d'en être vraiment crispée (normalement, j'accepte qu'un personnage pense différemment de moi, mais là je ne sais pas pourquoi, ça ne passait plus ). J'avais complètement saturé de ces deux portraits : l'homme plein de vitalité, s'épanouissant dans ses réussites et ses liaisons, et la femme décrite comme une pauvre chose molle et incapable de sensualité, uniquement préoccupée de ses toilettes, infiniment terne malgré sa beauté. La deuxième partie du roman opère un tournant, puisque dans la solitude de sa chambre d'hôpital et sous l'effet des médicaments, Donge va porter un regard neuf sur la personnalité de sa femme, et réaliser qu'il ne l'a jamais comprise et vue comme elle était réellement.

C'est donc un livre plus fin que ce que j'avais craint au premier abord, même si je ne l'ai pas trouvé aussi marquant que d'autres de Simenon et que je lui ai presque trouvé des longueurs (alors que c'est un titre aussi bref que les autres), du moins des répétitions. Je regarderais bien l'adaptation à l'occasion. En tout cas, Donge n'est probablement pas un des personnages les plus détestables qu'a créé l'auteur, mais il m'a particulièrement porté sur les nerfs.

Merci pour ton avis, j'essaierai peut-être de le découvrir à l'occasion

Merci pour ton avis esperluette. Je n'ai jamais vu le film qui a été tiré du roman, je me le note à l'occasion. Savez-vous s'il est fidèle au roman ?

Pour ma part, j'ai acheté cette semaine mon premier Simenon, Le passager du Polarlys, lecture prévue cette année, mais quand ?

Voici le pitch trouvé sur Babelio

Spoiler:

J'ai découvert Simenon avec La Marie du Port : j'avais trouvé ce livre dans la rue - dans une très belle édition en plus ^^ (Les bibliothèques de rue aux Pays-Bas sont mieux fournies que celles en France, même pour pour les livres en français) J'avais bien aimé, agréable à lire, des personnages intéressants (mas pas très attachants), et vraiment une ambiance particulière. J'ai retrouvé ce même genre d'ambiance dans La Boule Noire que j'ai lu un peu après (même si le cadre est complètement différent).

Quelqu'un a regardé La tête d'un homme sur Arte? J'ai trouvé le film daté niveau musique (et parfois niveau mise en scène), mais en même temps ça ne m'a pas gênée tant que ça, je l'ai trouvé pas mal quand même! Valéry Inkijinoff m'a plutôt impressionnée dans son rôle Il est à la fois infâme et pathétique (mais pathétique pas dans le sens où on peut le mépriser, pathétique dans le sens où on a pitié de lui). Heureusement que je ne l'ai pas vu étant enfant, il a un visage à la fois si particulier et si expressif qu'il m'aurait sûrement fait peur En fait c'est lui qui porte le film, qui sinon reste un petit film policier des années 30 quoi.

Ah moi je viens de le voir ! J'ai bien aimé le côté expressionniste, on sent que le muet n'est pas loin ! Le film date de 1933, et le bouquin de 1931. Et tu as raison pour Inkijinoff il porte le film sur ses épaules, avec Harry Baur ...

Petit Faucon a écrit:

Ah moi je viens de le voir ! J'ai bien aimé le côté expressionniste,  on sent que le muet n'est pas loin !

Oui, c'est vrai! Aimant beaucoup l'expressionnisme, c'est un aspect du film qui m'a bien plu! Contente de voir que je ne suis pas la seule à l'avoir regardé

Et il y a dans ce film des longs plans-séquences, par exemple dans la chambre de la victime, lors de la reconstitution : entre Heurtin de face, et Maigret de profil, avec des jeux de regards ... j'ai adoré !
Tu dis que tu n'as pas aimé la musique, c'est vrai que c'est daté ; les chanteuses sont Missia, et Damia à la fin : c'est un genre assez daté, chanson réaliste avec l'accent faubourien  je trouve que ça allait bien avec l'ambiance, les petites chambres de meublé et le réchaud à alcool.
Et même la salle des inspecteurs pleine de bruit et de fumée

C'est un genre de chanson que je n'aime pas trop (c'est surtout les voix qui me dérangent) mais c'est vrai que ça colle parfaitement à l'ambiance! J'ai adoré la salle des inspecteurs, on dirait une salle de visiteurs, c'était très vivant, et j'ai trouvé que ça faisait très réaliste

S'il y en a qui lisent nos échanges, le film est sur le replay d'arte pour une semaine

Je l'ai vu aussi

Une curiosité, très daté mais j'ai aimé justement cet aspect du film. Le côté expressionniste, avec le noir et blanc très contrasté, le jeu un peu outré des acteurs. Valery Inkijinoff a un visage étonnant, et la scène quand il fuit dans la rue m'a évoqué M le Maudit.

Merci pour ton retour Rosalind, j'ai trouvé intéressant que le film soit presque contemporain du livre ; par exemple, les policiers traitent les suspects de façon très différente de nos jours, y compris dans les adaptations récentes de Maigret.

En écoutant le replay de l'émission "Grand Bien Vous Fasse loisirs" diffusée hier sur France Inter, j'ai appris que 2021 était l'année Simenon car le premier Maigret a été publié il y a 90 ans. Cette année 1931 a d'ailleurs été très féconde pour Simenon car le chroniqueur indique que Simenon a écrit 10 romans cette année-là et publié, outre un Maigret, un second roman non Maigret

J'ai également appris que Patrice Leconte avait commencé à réaliser une adaptation d'un Maigret avec ...

Spoiler:

On ne peut pas dire que je sois convaincue

Sinon, le chroniqueur a également parlé d'Arnaldur Indridason, qu'il a qualifié du "plus simenonien des auteurs"

Merci pour l'info serendipity  

Je n'aurais jamais pensé à associer Simenon et Indridason, bien sûr la noirceur est en commun. Etant donné que j'apprécie les romans d'Indridason, je devrais apprécier également Simenon. Je suis partie du mauvais pied avec lui, et n'ai pas eu envie d'en lire d'autres  

Je reviens sur "La tête d'un homme". Après avoir vu le film j'ai lu avec beaucoup d'intérêt la critique de Dvdclassik, dont voici un extrait

Citation :

Georges Simenon était très peu satisfait des deux premières adaptations cinématographiques de ses romans, La Nuit du carrefour de Jean Renoir et Le Chien jaune de Jean Tarride. Échaudé, il décide de porter lui-même à l'écran La Tête d'un homme et de passer à l'occasion à la mise en scène. Mais le projet tombe à l'eau et c'est finalement Julien Duvivier qui va assurer la réalisation, non sans avoir profondément retouché le travail de Simenon. L'écrivain, écœuré, déclarera à la sortie du film que plus jamais ses romans ne feront l'objet d'adaptations cinématographiques. Il ne tiendra pas cette promesse, mais il faudra tout de même attendre 1942 et La Maison des sept jeunes filles pour retrouver l'univers de l'écrivain à l'écran.

Lorsque le scénario de Simenon atterrit dans les mains de Duvivier, le réalisateur décide de bousculer la chronologie du récit en présentant l'assassin dès le début, là où l'écrivain entretenait le mystère sur son identité. C'est moins l'intrigue policière - et encore moins le suspense - qui attire le cinéaste que la psychologie des personnages ; et en optant pour cette dramaturgie, il fait le pari que le spectateur le suivra dans ce choix assez singulier dans le paysage du cinéma policier de l'époque. Les rapports de Maigret à la loi et surtout la découverte de la personnalité tragique de Radek vont ainsi être le cœur d'un film qui tient finalement plus du drame humain que du récit criminel.

Je viens de dévorer mon tout premier Simenon, Le passager du Polarlys

Il s'agit du premier roman de Simenon non Maigret, publié en 1932. Je ne l'avais pas choisi par hasard, le titre m'avait forcément sauté aux yeux  

En voici le pitch officiel, mais je trouve qu'il en dévoile déjà trop... je trouve qu'il vaut mieux se laisser embarquer par l'atmosphère mystérieuse de l'histoire...

Spoiler:

Et mon pitch plus prudent :

Le narrateur est Petersen, capitaine du Polarlys (qui appartient à la compagnie norvégienne de l'express cotier). Nous sommes en février et le Polarlys quitte Hambourg à destination de Kirkenes avec à bord 5 passagers, un nouvel officier néerlandais âgé de 19 ans, tout juste sorti de l'école, et un soutier embarqué à la dernière minute pour remplacer un malade. Ces deux derniers membres de l'équipage déplaisent au capitaine, qui craint en outre que le mauvais oeil  ne se soit abattu sur son bateau  

J'ai dévoré ce roman en quelques heures, c'est donc un premier contact réussi avec Simenon

Pour celles que cela intéresse (et en particulier pour Rosalind   ), voici ce que j'ai trouvé sur le contexte de rédaction de ce roman (source Wikipedia) :

Citation :

Georges Simenon, plaisancier et amateur de voyages s'était embarqué sur un navire de l'Express côtier norvégien (Hurtigruten) lors de l'hiver 1929-1930 pour un voyage jusqu'à l'extrême nord de la Norvège, probablement sur le véritable SS Polarlys, (nom norvégien de l'aurore boréale), premier du nom, un vapeur côtier mixte (fret et passagers) de 63 m hors-tout, construit en 1912, revendu à la Marine royale norvégienne en 1952 et démoli en 1964. Il en a tiré, outre ce roman policier, un récit de voyage à la fois vivant et précis.

Ce livre fut présélectionné pour le Prix Renaudot 1932, mais non couronné, le lauréat étant Louis-Ferdinand Céline pour le Voyage au bout de la nuit.

Ravie que cette première rencontre avec Simenon ait été concluante, Serendipity ! Je note ce titre.

serendipity a écrit:

Sinon, le chroniqueur a également parlé d'Arnaldur Indridason, qu'il a qualifié du "plus simenonien des auteurs"

Je suis loin de bien connaître l'un et l'autre, mais j'avais vite pensé à Maigret en lisant mon premier Erlendur.

Roz, je viens de voir ton avis et ta citation de dvdclassik sur La tête d'un homme, merci pour ça! Je partage ton avis sur le film  Concernant la citation, j'avoue que j'aime bien les histoires policières où on connait déjà le coupable au début (comme Colombo) parce que justement, ça permet de se concentrer soit sur le chemin pris par le policier pour trouver le coupable, soit sur la psychologie dudit coupable, et au final, je trouve ça plus intéressant. Ca m'a d'ailleurs beaucoup plu dans le film (et ça permet à l'interprète de Radek de livrer une belle prestation )

Serendipity, le pitch (le tien, je n'ai pas osé lire l'autre du coup ) du Passager du Polarlys me plait bien! Merci pour la présentation, je note ce titre.

Merci aussi pour ton avis, serendipity, je ne connaissais pas non plus ce titre

oui moi aussi je note ! Le côté huis clos m'a toujours attiré 

Je n'ai pas encore repris ma lecture de Simenon mais je partage ici cette interview que j'ai trouvé amusante et intéressante (son épouse de l'époque s'exprime également dans les dernières minutes). J'ai déjà regardé d'autres interviews de Simenon et je trouve qu'il est très agréable à écouter, vif et éclairant.

Spoiler:

Je la poste ici majoritairement pour réagir à l'anecdote (à partir de 5'55) où il raconte qu'il reçoit des lettres de personnes qui lui racontent leur vie, exposent leurs problèmes et lui demandent conseil  Alors forcément j'ignore à quel point c'est véridique mais si c'était réellement le cas, je trouve ça vraiment surprenant.
Est-ce que vous vous imaginez, oseriez-vous prendre la plume pour vous adresser ainsi à un écrivain mondialement célèbre pour parler de vous, de plus en espérant une réponse ?  (ou bien si vous l'avez fait, libre à vous de témoigner ). Est-ce que des lecteurs font ça de nos jours ? Ces questions ne demandent pas nécessairement de réponse - toute façon on ne peut pas savoir pour de bon - mais je m'interroge

C'est étonnant en effet . Je n'oserais jamais contacter un auteur, qu'il soit connu ou non, pour évoquer des problèmes personnels et lui demander conseil. Cela dit, la prise de contact est beaucoup plus facile aujourd'hui avec les réseaux sociaux, et les auteurs répondent sans doute facilement aux questions et réactions de leurs lecteurs. Mais quant à savoir s'ils engagent une discussion sur des sujets plus personnels, je n'en ai aucune idée.