Livre - "Le fantôme de l'opéra" de Gaston Leroux

Tout ce livre tourne autour du fantôme de l'Opéra (comme son nom l'indique) mais il ne nous donne des infos sur ce mystérieux personnage que dans les dernières pages et tout le long, je me suis demandée qui était-il?Il ne laisse personne indiferrent car durant ma lecture, il m'a fait sourire, puis mise en colère, puis de la peine...Et je pense que Gaston Leroux a parfaitement retranscrit les sentiments des personnages envers le fantôme de manière à ce que nous les ressentions. (je suis claire là??)

Raoul de Chagny: pardonnée moi d'être aussi directe mais il ne m'inspire pas beaucoup de sympathie celui-là. Personnage un peu trop lisse pour moi, immature, certes amoureux (étouffant)mais manquant cruellement de personnalité, et réagissant comme un enfant capricieux envers Christine, qu'il considère aussi comme sa propriété (de ce côté là il est à égalité avec le Fantôme). Le passage où il m'a fait hérisser les poils était celui où il se rend au domicile de Mme Valérius, et voit Christine après le fameux Couac de la Carlotta, la discussion sur l'alliance, et le "vous nous promettez...", "nous" par-ci, "nous" par-là...Comme si il faisait partie de la famille de Christine, il se prend pour son mari...Bref tout ce que je déteste!

Christine:
je reste un peu perplexe par rapport à son personnage. Toute cette ambivalence de sentiments envers Erik, "je l'aime mais je le déteste, je le crains mais je ne peux me détacher de lui". Elle prend sa défense, elle refuse de s'enfuir avec Raoul avant d'avoir chanter une dernière fois pour Erik. Elle le plaint. Au final, je pense qu'elle avait pitié de lui. Elle est sous l'emprise du Fantôme et comme elle dit si bien, "comment ferais-je pour l'oublier jamais!"page 285 (dans le texte elle parle des sentiments d'Erik envers elle mais je pense qu'elle ne pourra jamais l'oublier). Il existe un lien entre eux, un lien qui se mettra toujours entre Raoul et elle malgré les sentiments qu'elle a pour son vicomte. Je pense que l'ombre du fantôme les suivra où qu'ils soient.

Les 2 directeurs:
Personnellement, je n'ai rien contre ces 2 directeurs mais je pense qu'ils sont un peu imbus de leur personne et sont surtout en recherche de pouvoir. Ils apportent le côté comique au roman. Je n'aime pas trop la manière dont ils traitent leurs employés. (Me reviens en mémoire, le coup de pied de Monsieur Richard contre Mme Giry page 94,très drôle, j'avais l'impression d'être dans le bureau !!)

Le fantôme de l'Opéra, Erik:
Au début du livre, on a l'image d'un homme à la fois généreux/reconnaissant (envers Mme Giry), souhaitant des privilèges, menaçant mais peu d'éléments qui nous font penser qu'il peut passer à l'acte, craint mais plutôt dans le sens d'une "attraction touristique" (je pense que les petites danseuses n'ont pas si peur de lui). Il m'a fait sourire pendant son chassé-croisé avec Messieurs les Directeurs, très cartésiens, qui ne se rendent pas comptent de ce qui va leur arriver. Erik est si bon manipulateur qu'il arrivera même à mettre le doute entre ces 2 amis. Puis petit à petit, l'image d'Erik devient de plus en plus sombre. Il est très influençant, craint pour ses actes (en particulier le Persan qui semble le connaître), D'ailleurs, le terme employé le plus souvent pour le nommer à part "fantôme" est "monstre". Par la suite, nous apprendrons que ce terme est à prendre dans les 2 sens, "monstre" par ses actes et "monstre" par son physique.
Au cours du livre, on apprend sa vie par petits détails. L'histoire d'un petit garçon rejeté par sa mère à cause de son physique, qui a sûrement manqué d'affection, de chaleur humaine. D'ailleurs Christine est la seule femme qui l'embrasse et qu'il embrasse. Un simple baiser sur le front qui représente beaucoup pour lui. Que penser de ça? Peut-on le plaindre d'être devenu cet homme cruel/manipulateur? La faute à qui? Comment peut-on vivre sans être aimé?Et par sa propre mère? Tout ce qu'il demande c'est d'être aimé une fois, une seule fois au-delà de son physique. Je pense que c'est Nous (au sens large, je veux dire la socièté) qui l'avons créé , qui avons fait naître ce personnage. Mis au ban de la socièté car il ne rentre pas dans la norme. Bizarrement, de nos jours, Nous nous comportons de la même manière avec les personnes "différentes". Erik est devenu le "monstre" que nous avons voulu qu'il devienne. Il est devenu le "monstre" que nous voyons en posant notre regard sur lui. Il est le fruit de la méchanceté, l'indifference, la cruauté de l'Homme. Il a tellement peur d'être rejeté encore une fois, par Christine, qu'il va jusqu'à l'enlever et l'enfermer. Alors effectivement, de quel droit se permet-il de faire ça? mais je me dis que si il n'avait pas été aussi humilié, rejeté toute sa vie peut-être qu'il n'aurait été jusque là. Il cherche jsute le bonheur "parfait", les autres y ont droit, pourquoi pas lui? Il est en colère. Les termes utilisés pour le nommer sont "monstre", "misérable" "démon", en sachant qu'il "entend" tout ce qui se dit à l'opéra, comment peut-il supporter ça? Il est avant tout un être humain. Bref, je pense que vous l'avez compris, je n'arrive pas à le détester. Quand j'étais petite j'ai vu "Elephant man" et ce qui m'a le plus marqué n'est pas le physique de Joseph Merrick mais la manière dont il a été traité et je n'arrive plus à voir ce film parce que sinon je sais que ce sera un torrent de larmes face à toute cette méchanceté. Erik me fait penser à Joseph Merrick.

J'étais si préssée de connaître le dénouement du roman que j'ai trouvé le passage avec le Persan et Raoul dans les sous-sol de l'opéra un peu long. Mais je pense qu'en m'y attardant plus, je visualiserai mieux les couloirs secrets de l'Opéra. J'étais plongée dans le livre, il me fallait peu de temps pour me retrouver à Paris dans ce lieu mythique. Je compte relire ce roman et apprécier chaque détail.
Pouvez-vous me conseiller une adaptation? J'en ai vu une étant adolescente mais la fin m'avait échappée. J'étais persuadée qu'il y avait une vraie histoire d'amour entre Erik et Christine comme quoi à l'époque déjà ce Fantôme m'avait marqué!

Il avait quoi comme maladie Erik pour sentir la mort et ne pas avoir de lèvres, ni de nez??

alors tout d'abord j'ai trouvé que le fait de donner de tels détails, avec limite des références était très bien fait pour nous faire vraiment croire en l'histoire...
pour ce qui est des personnages, je dirais que je n'ai pas trop aimé le couple Christine/Raoul
lui est bien mimi avec son amour, mais il n'a pas vraiment de profondeur. à la fin, il remonte un peu dans mon estime quand il ose s'aventurer dans les sous sols de l'opéra à la recherche de Christine (même si son utilité reste à désirer )
pour Christine, elle m'énervait un peu... toujours à hésiter, à refuser de s'enfuir ou d'agir un tant soit peu. C'était un peu lourd à la fin et elle a vraiment de la chance de s'en sortir aussi bien

pour ce qui est du fantôme, je l'ai pris en pitié en fait. Je suis tout à fait d'accord avec toi Miss Margaret quand tu le compare au personnage d'Elephant Man, j'ai aussi pensé à ca en le lisant. C'est de la faute des hommes s'il est comme ca le pauvre, comme le narrateur le dit dans l'épilogue: "Il ne demandait qu"à être quelqu'un, comme tout le monde! Mais il était trop laid! Et il dut cacher son génie, ou faire des tours avec, quand, avec un visage ordinaire, il eût été l'un des plus nobles de la race humaine! Il avait un coeur à contenir l'empire du monde, et il dut finalement, se contenter d'une cave"
bon bien entendu, il n'est pas blanc comme neige non plus, il a quand même un certain nombre de morts sur la conscience et il a un esprit assez machiavélique avec par exemple sa chambre des supplices mais il a des circonstances atténuantes.
et je trouve sa conduite exemplaire à la fin: quand il laisse à Christine vivre son amour avec Raoul et que lui se sacrifie (et meurt par la même occasion )
il a un esprit très noble (et personnellement je ne pense que si Christine avait décidé de rester avec ce "monstre", Raoul se serait retiré de même...)

j'ai peut-être un esprit assez tordu(?) mais la fin ne m'a pas trop plu. Je ne sais pas trop comme l'expliquer, je suis plutôt fleur bleue d'habitude etj'aime les happy ends donc le fait que Raoul et Christine s'en sortent et vivent leur amour aurait dû me plaire...mais non. Je crois que j'aurais presque préféré qu'ils meurent tous bon j'arrête vous allez finir par me prendre pour une folle!