Les Vestiges du Jour et autres romans, de Kazuo Ishiguro

J'ai tellement hâte que le film sorte !

Trois autres affiches, centrées sur les personnages :

J'aime beaucoup l'effet

J'avais déjà terriblement hâte de voir le film mais là c'est encore pire. Depuis sa présentation au Festival de Toronto, Never Let Me Go suscite le buzz médiatique. Je n'ai pas encore vu une seule critique négative.

Je mets ici celle que j'ai lue dans Le Temps :

Citation :

Mark Romanek apporte des larmes à Toronto
Thierry Jobin

Le cinéaste livre un émouvant «Never Let Me Go», adapté du roman de Kazuo Ishiguro

La Mostra de Venise, il y a dix jours encore, et le Festival de Toronto à présent ont projeté leur lot de très grands films. Certains très drôles, comme Potiche de François Ozon. D’autres vertigineux, comme Cave of Forgotten Dreams de Werner Herzog. Et certains très perturbants, tel Vénus noire d’Abdellatif Kechiche. Mais aucun n’avait encore touché, d’une manière ou d’une autre, la corde sensible où naissent les classiques instantanés. Celle où l’originalité d’une histoire, la virtuosité narrative, la maîtrise technique et la qualité d’incarnation des comédiens ne s’admirent plus seulement en tant que telles, mais surtout pour leur capacité à se faire oublier, à s’effacer complètement et à entrer là où l’analyse, la rationalité, la théorie sont du bavardage qui sert à éviter de pleurer. Et c’est ainsi que Never Let Me Go de Mark Romanek est arrivé au cœur de Toronto, sans être passé par la case Venise, car il s’agit surtout, pour la compagnie Fox Search­light, de le profiler pour les oscars.

Maîtrise des ellipses

Spoiler:

En termes de virtuosité narrative, le livre de Kazuo Ishiguro rencontre tout bonnement le meilleur de ce que le cinéaste Mark Romanek avait déjà démontré dans son précédent Photo Obsession (One Hour Photo, où Robin Williams, employé d’un labo photo, faisait une fixation sur une cliente). Autrement dit, une capacité à laisser en suspens ce qui doit l’être, à doser les ellipses, à maintenir le mystère et les espoirs sans les brûler, comme trop de cinéastes, avant la toute dernière minute. Techniquement, Romanek, qui est un ancien technicien venu des clips et de la pub, crée un film de science-fiction sans science-fiction, un peu comme si le James Ivory des meilleurs jours (celui des Vestiges du jour, par exemple, qui était d’ailleurs déjà une adaptation d’Ishiguro) avait réalisé 2001 l’Odyssée de l’espace.

Car s’il y a une maîtrise toute kubrickienne dans le travail de Mark Romanek (ce que ne manqueront pas d’invoquer les cyniques pour se protéger de leurs propres larmes), c’est au service d’une incarnation d’une grande puissance. Ça peut paraître facile quand il suffit de filmer des comédiens aussi talentueux que le trio Carey Mulligan, Keira Knightley, Andrew Garfield, mais aussi, par exemple, Charlotte Rampling dans le rôle de la directrice de l’école. Sauf que Romanek parvient, avec une direction d’acteurs au cordeau, à les maintenir à quelques millimètres de la démonstration mélodramatique. Et le spectateur a la possibilité de faire son chemin vers le film au lieu d’être tenu à distance.

Voilà qui donne envie.

Les affiches sont très jolies!

Merci pour l'article Cat ! Ça présage une très bonne adaptation !

Heuuuu ... la critique du Temps est un peu beaucoup spoiler, non ?


Les affiches sont très jolies

Merci Mimidd d'avoir été attentive, j'ai ajouté une balise (j'aurais dû le faire avant, désolée ).

Je crois que ça va bientôt être difficile de découvrir l'histoire sans avoir été spoilé
Mais moi aussi je trépigne d'impatience

Bon, alors maintenant je suis totalement spoilée, vu que j'ai lu le livre.

Je voulais vraiment entreprendre cette lecture avant de voir le film (je ne suis pourtant pas trop regardante en général sur ce point mais là, je ne sais pas, j'ai ressenti comme un besoin irrépressible ). Je pense que j'ai bien fait car maintenant je suis impatiente de savoir comment on adapte une telle histoire. Cette intrigue est très mince, tout est basé sur l'atmosphère qui glisse du normal à l'étrange mais en restant très ancrée dans la réalité. Je me demande comment le réalisateur va faire passer ce message

Spoiler:

qui est le point central du livre, en gardant la poésie dégagée par l'ensemble.

A propos de spoiler, je me demande si j'aurais eu une perception différente si je n'avais rien su du contexte. Parce qu'on est quand même très vite dans le bain, même si on ne connaît pas tous les tenants et aboutissants, dévoilés relativement tard. J'ai quand même l'impression que lorsqu'on a aucune idée de la raison d'être de Hailsham, le début peut paraître assez banal. Mais lorsque l'on a une idée de l'enjeu, il est difficile de ne pas se poser de questions.

Spoiler:

Pour moi c'est proprement incompréhensible et ça les rend en quelques sorte

Spoiler:

Mais la démarche du romancier est louable et pleine de sens, en se posant ces questions, on en vient là où il veut nous mener, et ne serait-ce que pour cela, je dois m'incliner devant la maîtrise d'Ishiguro, qui sait nous laisser face à nos interrogations sans nous faire de grandes leçons.

Vivement la sortie du film!

Contrairement à toi, je ne savais rien du livre avant de l'ouvrir, et je trouve qu'au contraire, c'est une excellente chose : en fait, je trouvais certaines choses bizarres, mais je m'étais imaginé une autre histoire (et donc le fait de réaliser ce qui se passe vraiment m'a beaucoup touchée).

Spoiler:

Rien d'inhumain là-dedans...

Je suis ravie que tu aies aimé en tout cas

Ishiguro parle de l'adaptation dans cet article. Il dit être content du résultat (et en même temps c'est normal, il était producteur exécutif sur le projet ) et il est d'accord avec moi, à première vue le roman lui semblait infilmable.



Misshoneychurch, ce que je ne trouve pas humain, c'est justement cette résignation. Je la comprendrais mieux si Hailsham

Spoiler:

C'est vrai que c'est étrange de

Spoiler:

Merci pour vos commentaires. Je ne sais pas s'ils sont vraiment élogieux mais dans tous les cas, ce livre vous interpelle.
Je vais le lire aussi.

Oui, c'est vrai que j'ai l'air d'avoir des réserves, mais en fait c'est ce que j'ai trouvé très intéressant dans le livre, cette sorte d'absence de prise de position de l'auteur, qui nous laisse seuls face à nos doutes et à nos questions. Et qui provoque la discussion, ce qui doit être le propre d'un livre réussi à mon avis.

Spoiler:

A propos de Tom, désolée, mais je ne me souviens plus du tout de son rôle

Sinon, c'est exactement ça Cat, Ishiguro laisse son lecteur avec plein de questions et d'incompréhensions. Il n'explique rien, et parfois balance des bombes qui laissent le lecteur abasourdi. Dans Un artiste du monde flottant, c'est encore pire. Mais c'est aussi ce qui fait son génie

Voilà la bande annonce anglaise, légèrement différente, et que je préfère personnellement.
De toutes façons ya rien à faire, chaque fois je suis bouleversée et j'ai la larme à l'oeil..
comme si les pages du livre tout à coup se transfomaient en images vivantes..
Le film est déjà sorti en Angleterre je crois .. dire qu'il va falloir attendre l'année prochaine (en février !) ici..je suis verte..

Susan