Des flics hors du commun dans une ville pas comme les autres : Detroit 1-8-7
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cat47 Master of Thornfield
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Sujet: Des flics hors du commun dans une ville pas comme les autres : Detroit 1-8-7 Dim 18 Sep 2011, 14:39
Ce topic est un hommage à une série disparue, une série entrée à mon petit panthéon personnel dès les premiers épisodes, diffusés sur Canal en janvier dernier. A ce moment, on ne savait pas encore qu'ABC condamnerait Detroit 1-8-7 pour cause d'audience trop basse, alors même qu'au fur et à mesure de la diffusion des épisodes, le nombre d'afficionados grimpait. Il semble que la chaîne n'y croyait pas trop dès le début, côté promo, elle n'a pas mis le paquet ce qui fait les spectateurs qui tombaient par hasard sur un épisode étaient souvent étonnés de découvrir une série d'une telle qualité complètement par hasard. Toujours est-il que c'est fini, le dernier épisode de l'unique saison a été diffusé jeudi sur Canal et ça ne va pas être évident de se passer d'une dose hebdomadaire de cette excellente fiction. Seul moyen de se consoler : penser au fait que la série était peut-être devenue plus consensuelle au fil des épisodes et donc risquait de rentrer dans le rang et aussi au fait qu'on a eu une fin satisfaisante voir même excellente.
En vedette, une ville. Une ville sinistrée économiquement et qui a connu une véritable déliquescence depuis les années 50 (elle est passée de près de 2 millions d'habitants à à peine 700'000 en 2010 ) . Après les émeutes raciales des années 70, la déroute de l'industrie automobile américaine n'a pas peu contribué à cet effondrement, déjà évoqué avec finesse dans le fameux Gran Torino de Clint Eastwood. La série réussit à capter les ombres, la nostalgie, la misère et la violence qui en résulte, mais aussi la tendresse qu'éprouvent malgré tout pour la ville une bonne partie de ses habitants.
Pour ce faire, la production a d'abord misé sur le réalisme, sur une approche quasi documentaire et même une peu détachée (à l'image de son héros proncipal, le détective Louis Fitch), mais qui finit, comme aimantée par ses personnages si attachants, par se tourner vers l'humain. Car cette série, selon moi la plus anglaise des séries américaines, fait la part belle à ses personnages, qui tous contribuent à sa réussite.
Petite galerie :
Sergeant Jesse Longford (James McDaniel) : expérimenté, sensible et solide, le sergent Longford est proche de la retraite. Il possède une maison en Toscane (signe de goût ) et pense s'y retirer sous peu, pour y retrouver le souvenir de son épouse, récemment décédée et avec laquelle il pensait couler des jours paisibles entre chianti et culture. L'acteur : abonné aux seconds rôles dans les séries, ce qui ne l'empêche pas d'être redoutablement bon.
Lieutenant Maureen Mason (Aisha Hinds) : une femme de tête, un roc sur lequel on peut compter. Exigeante mais avec un coeur, et flexible en plus, le chef de rêve, quoi! L'actrice : des rôle récurrents dans des séries de qualités, des seconds rôles qui s'enchaînent sans temps mort, sur ce point là on peut aussi compter sur elle.
Detective Damon Washington (Jon Michael Hill) : tout nouveau co-équipier de Fitch, il doit démontrer sa valeur ( un classique). Ce qui se fera dans l'affrontement (oh, pas bien méchant) mais surtout avec humour et respect mutuel. Damon porte décidément très mal son prénom. L'acteur : un petit nouveau, dont la filmo sur Imdb débute en 2009, mais très prometteur, un peu comme son personnage.
Det. Vikram Mahajan (Shaun Majumder) : tombeur au coeur à prendre, il cherche en fait le bonheur (conjugal? Les traditions indiennes de ses parents pourront-elles l'aider?) tout en ne négligeant pas ses co-équipiers. Décidément un homme très sympathique. L'acteur : comme les précédents, une solide carrière, que Detroit 1-8-7 aura sans aucun doute contribué à affermir.
Detective Ariana Sanchez (Natalie Martinez) - Detective John Stone : les deux petits jeunes. Plus glamour et donc moins intéressants que leurs aînés, mais ils ont eux aussi leurs points forts.
J'ai bien sûr gardé le meilleur pour la fin. Celui que l'on ne peut cerner, celui qui nous énerve et nous attendrit, celui que l'on voudrait tous être (enfin je l'espère, question de morale; mais je veux bien l'admettre, cela ne faciliterait pas la communication ), le maître de l'interrogatoire, le cher Detective Louis Fitch (Louis écrit à la française, un signe?), joué par Michael Imperioli. Un personnage tellement fouillé qu'il a inspiré un article long comme un jour sans pain dans un journal aussi prestigieux que Le Monde, ça vous pose son homme, non? (attention aux spoilers) En tout cas moi je suis tombée toute raide dans ses filets, Louis Fitch is my God et Michael Imperioli en est le grand prêtre parfait. Après avoir joué les mafieux dans les Soprano, l'acteur a trouvé là un rôle en or massif. J'imagine que l'annulation de la série a dû li porter un coup.
Je ne l'ai pas remarqué tout de suite mais la bande sonore est pour beaucoup dans l'impact de la série. Et là encore un bel hommage à la légendaire Motown (rappelons que le nom de la société de production est tout simplement le nom populaire de Detroit, Motown étant l'abréviation de Motor Town – Fitch ou l'un de ses acolyte plaisante d'ailleurs à ce sujet lors d'un des derniers épisodes). Pour en savoir plus sur les morceaux qui rythment les moments forts de la série, vous pouvez faire un tour par ici.
Pour moi une des meilleurs séries de ces dernières années, disparue bien trop tôt, comme d'autres séries de qualité telles que Profit ou Carnivale et selon moi pour les mêmes raisons : trop originales, trop dérangeantes. On ne peut pas tout voir, évidemment, mais si j'ai un conseil à donner, ce sera celui-ci : si vous n'êtes pas fan de séries américaines ni de séries policières mais que malgré tout vous souhaitez découvrir le savoir-faire US et des flics en position de stress qui réagissent avec coeur, essayez Detroit 1-8-7.
Le site de la série :
et deux trailers pour se mettre dans l'ambiance.
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