Margaret Kennedy

Si « Le Festin » a tant fait parler de lui au sein de la communauté littéraire, c’est pour une bonne raison : cet ouvrage est un véritable phénomène qui mérite son succès !
Dès les premières pages, nous sommes embarqués dans une histoire rocambolesque qui, telle une enquête policière, nous dévoile petit à petit les éléments « clés » permettant d’élucider le mystère de l’hôtel de Pendizack, une maison d’hôte hélas démolie suite à l’éboulement d’une falaise en Cornouailles, en plein été 1947, faisant 7 victimes, dont nous ignorons l’identité et ce, jusqu’aux dernières pages !
« Le Festin » fait partie de ces rares romans qu’il m’a été impossible de lâcher, malgré son nombre conséquent de pages ! Margaret Kennedy a le don de dépeindre avec réalisme le quotidien d’êtres de tous horizons, bien obligés de se croiser dans les couloirs de l’hôtel, tout en créant une atmosphère pesante, dans la lignée des œuvres d’Agatha Christie. Tout au long du récit, le lecteur fait la connaissance d’un bon nombre de personnages – propriétaires de l’hôtel, membres du personnel ou simples résidents – parmi lesquels certains se montrent d’emblée antipathiques, voire monstrueux (je ne saurais indiquer le pire d’entre eux !), tandis que d’autres se présentent sous un meilleur jour : ce fût le cas de Nancibel Thomas, Gerry Siddal ou encore Miss Wraxton. Tous ces protagonistes ont, à un moment donné, un rôle à jouer dans l’histoire, ce qui les rend intéressants, malgré leurs défauts !
Ce « thriller » brille également par son organisation, par ordre chronologique, jusqu’au jour fatidique de l’éboulement, ainsi que par sa description d’une Angleterre post-Seconde Guerre mondiale, encore frappée par les restrictions alimentaires et marquée par la chute de l’aristocratie, offrant l’opportunité aux classes sociales modestes de s’élever dans la société.
La conclusion du récit, bien que glaçante, tient toutes ses promesses, mais je n’en dévoilerais pas plus, vous laissant le plaisir de la découvrir de votre côté !
Une œuvre palpitante, subtile et intelligente, mêlant roman policier, analyse psychologique, romance, le tout sur fond de lutte des classes ; que demander de plus ?